9 septembre 2000

Le combat

Le combat que tu livres est le combat que tu crées.
Il te suis trait pour trait,
Copie tes désirs.
Ses propres âpretés viennent de tes propres manques
L’ennemi se façonne selon ton bon plaisir
Il est ton miroir pour ta propre expression.

Le combat est total,
Peu importe l’issue.
La victoire ou la mort ne sont que des détails
Le vrai combat se situe sur ce que tu tues,
Sur ce que tu trahis et ce que tu dépasses.

Le vainqueur est souvent enchaîné
Par son succès et sa propre victoire
Alors il trébuche, se livre pieds et poings liés
Aux hommes.

D’autres meurent, se suicident ou sont tués
Mais leurs voix sont reprises,
Affermies et amplifiées
D’autres encore n’ont transmis que la chanson grise
Qui tombe sur la boue comme le petit crachin.
D’autres ne laissent rien,
Dilapidant tout sans compter,
Jetant tout ou rien dans la bataille.

Gagnant, perdant, l’extrémiste est le plus important, voulant tout et n’abdiquant rien.  Alors, lui seul peut prétendre à la victoire totale. Toute concession est une mort, toute barrière une entrave.

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