25 juillet 2006

THAT SHITTY LITTLE COUNTRY

http://mai68.org/ag/1023.htm
http://cronstadt.org/ag/1023.htm
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Ce petit pays merdeux –that shitty little country1- auquel la "communauté" internationale a donné naissance après la guerre dans un moment d'aberration est à nouveau entré en éruption au détriment de ses voisins. État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste, il a tout pour déplaire, mais il ne faudrait rien en dire. La règle implicite en vigueur est de ne pas appliquer les critères et définitions classiques des mots "colonialisme", "racisme", "expansionnisme" et "terrorisme d'État" à la politique courante du petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste. Si on le fait, on peut être accusé d'antisémitisme et traîné en prison. Donc on ne dit rien. Nous devons donc nous contenter du plaisir simple de vivre dans un pays sans frontière commune avec le petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste de la même façon que nous remercions la Providence de nous avoir fait naître dans un pays relativement épargné par les calamités naturelles que le dérèglement climatique inflige au monde.

Dans un contexte "normal", le petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste aurait dû répondre de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l'humanité bien caractérisés devant la "communauté" internationale, ses dirigeants arrêtés, emprisonnés, jugés et punis par les instances internationales comme l'ont été un tas d'autres qui n'ont pas fait pire que lui. Mais le petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste possède un immense atout : il vit en symbiose intime avec le grand Empire néo-colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste à vocation dominatrice et prédatrice universelle. Il en est même une fraction autonome influente et un avant-poste militaire.

Et ceci change tout : c'est lui qui fait la loi internationale ; il pilote l'ONU par hommes de paille interposés. Foin des conventions humanitaires mises en place au XXième siècle, le duo infernal a défini des règles de conduite beaucoup plus simples : il est l'axe du bien ; tout lui est permis, même le pire. L'impunité totale doit être garantie à ses agents et à ses soldats quels que soient leurs crimes. À l'opposé, les autres États doivent se plier aux règles qu'il édicte mais auxquelles il n'est jamais lui-même tenu d'obéir. Ses opposants forment par définition l'axe du mal. Ils n'ont à attendre de lui aucune négociation loyale, aucun marchandage, aucune mansuétude, seulement l'annihilation (comme les tribus indiennes de jadis). Concrètement, l'opposant, le résistant n'est plus un combattant ordinaire mais un "terroriste", un "ennemi combattant" qui n'est plus protégé par aucune convention internationale. Si celui-ci est réfugié dans un État, cet État doit le livrer ou l'éliminer lui-même faute de quoi il court le risque d'être rasé comme État complice. Les petits États sans force militaire dissuasive n'ont donc plus d'autre choix que de collaborer à la traque imposée par le duo colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste en perdant leur souveraineté par l'installation de gauleiters ou simplement de kapos lorsque ces anciens États sont réduits à n'être que d'immenses camps de concentration comme la Palestine ou l'Iraq.

Le scénario que nous voyons se dérouler depuis deux mois avec une brusque accélération suit parfaitement ce schéma : d'abord le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban, puis, dans la ligne de mire, la Syrie et enfin l'Iran. Ces guerres inégales, préparées de très longue date par des idéologues racistes et fanatiques, déclenchées et orientées par un enchaînement de provocations bien agencées (assassinat d'Hariri conduisant au retrait des syriens du Liban, prétextes de la capture de soldats de l'armée d'occupation) sont symptomatiques de cette politique. Pour le petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste, elle est une étape de l'établissement d'un Lebensraum allant du Nil à L'Euphrate au profit de la race supérieure ; pour le grand frère impérial, elle est la poursuite de la prédation des richesses naturelles du Proche-Orient. Pourtant, cette transparence ne semble pas apporter d'évidence à la grande majorité de nos élites politiques et de nos journaleux dont les sympathies vont massivement et naturellement vers les dirigeants du petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste. Cette sympathie va d'une neutralité bienveillante teintée de l'hypocrisie la plus crasse au soutien cynique. Les règles d'analyse de ces gens-là sont les suivantes :

— Voir le Proche-Orient avec les yeux du petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste

— Considérer comme vérités premières les informations diffusées par le duo colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste

— Ignorer le contexte historique

— Éviter de soulever les problèmes fondamentaux, légaux et moraux posés par l'occupation que poursuit le petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste.

— Supprimer ou minimiser les informations défavorables au petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste

— Désinformer et pêcher en eau trouble autant que possible si nécessaire

— Donner tout crédit aux revendications du petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste, même lorsqu'elles sont manifestement infondées

— Mettre en doute toute assertion du peuple colonisé quelque soit son évidence

— Condamner uniquement la violence du colonisé

— Dénigrer tout consensus international profitant au colonisé

et comme cerise sur le gâteau :

— Assimiler anti-sionisme et antisémitisme

Le problème du Proche-Orient est plus qu'un simple problème international, il est devenu un problème de politique intérieure. Il est désormais permis de penser que ceux qui cautionnent chez nous la politique du petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste sont imbibés par l'idéologie colonialiste, raciste et terroriste d'État, non pas sous l'acception de ces mots dans des contextes d'une histoire plus ou moins ancienne mais dans leur forme actuelle, présente et mortelle. Voilà donc les valeurs que nous représentons aux yeux du monde entier ! Réalisez que les crimes anciens ne sont plus que des crimes d'encre et de papier : ils ne tuent plus personne. Les centaines de millions de morts de l'histoire ne revivront plus. En revanche, les morts et les souffrances des guerres présentes, même s'ils sont moins nombreux peuvent encore être évités avant que ces conflits ne débordent chez nous. Il faut le vouloir, mais nos dirigeants hypocrites ne le veulent manifestement pas. Plus ils donnent dans la remémoration obsessionnelle des crimes du passé et la célébration du "devoir de mémoire", plus ils insensibilisent les français aux crimes actuels de leurs alliés. Ce lien est manifeste. L'autre aspect troublant est constitué par la complémentarité entre les mythes appuyant le fonctionnement du petit État colonialiste, raciste, expansionniste et terroriste et ceux fondant l'imposture du 11 septembre : les deux faces d'une même pièce.. mais ceci nécessiterait une autre analyse.

Jean-Paul. 25 juillet 2006

NOTE  1 : Propos utilisés par Daniel Bernard, ambassadeur à Londres en décembre 2001 lors d'un dîner privé et rapportés par la presse à son insu. Ça n'a pas plu à tout le monde..


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