25 octobre 2007 APPEL
DE NANTES À LA GRÈVE GÉNÉRALE Nous
appelons l'ensemble des étudiants et personnels des universités
à se réunir en Assemblées générales
et en coordination nationale afin d'obtenir le retrait sans condition
de la loi « LRU ». Mais Il n'y a pas que l'université
qui est attaquée. La LRU se place, en effet, dans un véritable
projet de société... http://mai68.org/ag/1213.htm APPEL DE NANTES Le 10 août dernier, l'Assemblée Nationale a voté la loi dite « LRU », relative aux « libertés et responsabilités des universités ». Nous, étudiantes et étudiants de l'université de Nantes réunis en Assemblée Générale le 25/10, dénonçons d'abord le passage en force législatif d'un gouvernement d'ailleurs coutumier du fait, qui a fait voter cette loi pendant les vacances et sans réelles consultations de la communauté universitaire ni négociations, si ce n'est l'invitation faite aux principales directions syndicales à venir « enregistrer » une réforme d'ors et déjà décidée dans ses grandes lignes. Illégitime dans sa forme, la loi « LRU » traduit encore une fois l'aveuglement d'une large partie de la classe politique qui consiste à voir dans l'université les causes du chômage sans jamais prendre en comptes les mutations du monde du travail survenues durant les cinquante dernières années (flexibilité accrue, privatisations,...). Cette loi vient en fait couronner plusieurs décennies de réformes universitaires, chaque fois présentées comme le remède au chômage et toutes guidées par la seule idéologie libérale. Au delà de la loi « LRU » c'est bien ce processus de privatisation de l'enseignement supérieur que nous croyons dangereux et que nous rejetons en bloc. Nous refusons la précarisation des personnels enseignants et non-enseignants des universités ainsi que celle des étudiants. Nous considérons que l'autonomie financière et budgétaire des universités induite dans le texte de loi n'est qu'un moyen de mettre les Universités en concurrence entre elles et d'aliéner la recherche et la formation universitaire aux seuls intérêts privés et rejetons cette idée à la mode selon laquelle il faut « rentabiliser » le savoir et les connaissances. Nous considérons que la recherche de nouveaux financements aboutira à terme à des hausses de frais d'inscription, donc à une sélection par l'argent. Nous considérons que la systématisation des dispositifs de pré-inscription et d'orientation active constituent une nouvelle forme de sélection à l'entrée des universités, en totale contradiction avec l'idée même de service public. Nous considérons que les intérêts privés (actionnaires, PDG d'entreprises, etc...) ainsi que ceux des Mandarins (*) sont contraires aux intérêts des étudiants et des personnels enseignants et non-enseignants des universités, en ce sens nous refusons l'autorité absolue des premiers au sein des conseils d'administration que nous considérons dès lors comme illégitimes. Pour toutes ces raisons nous appelons l'ensemble des étudiants et personnels des universités à se réunir en Assemblées générales et en coordination nationale afin d'obtenir le retrait sans condition de la loi « LRU ». Mais Il n'y a pas que l'université qui est attaquée. La LRU se place, en effet, dans un véritable projet de société que veut nous imposer le gouvernement et le Patronat, entérinant encore un peu plus le démantèlement du service public, de nos acquis sociaux et creusant davantage à chaque réforme les inégalités sociales (service minimum, suppression des postes dans la fonction publique, « paquet fiscal », franchises médicales, loi sur l'immigration et test ADN, contrat unique, les réformes des retraites...). Le gouvernement n'a de cesse d'accroître les biens de l'infime minorité qui s'accapare la majorité des richesses produites par la collectivité. Pour cela, il s'en prend aux solidarités, aux acquis sociaux des salariés et salariées, il construit un système « éducatif » au service du patronat, il fait taire les résistances. De fait s'enfermer dans une lutte sur la seule loi « LRU » en restant aveugle à son contexte idéologique et aux autres luttes sociales, fragiliserait inévitablement un mouvement, facilitant sa récupération par les grandes directions syndicales et leurs belles gueules médiatiques. Nous rappelons que la solidarité ne doit pas être un vain mot, mais une réalité que nous devons rendre concrète à chaque instant. Nous appelons donc l'ensemble de la communauté universitaire à réfléchir en Assemblées Générales à la construction d'un autre projet d'université, à poser les conditions effectives d'une université publique, gratuite et ouverte à tous et toutes, et à redéfinir la place de l'université dans la société et ses rapports au monde du travail. Voté par les étudiantes et étudiants de l'université de Nantes réunis en Assemblée Générale le 25/10. (*) Mandarin : Professeur d'université ayant de l'influence et voulant à tout pris la préserver. |
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