29 janvier 2008
Un espion à la Société générale ?
Oui,
mais pas dans la finance !
http://mai68.org/ag/1302.htm
http://cronstadt.org/ag/1302.htm
http://kalachnikov.org/ag/1302.htm
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=35097
Mais cest quil y a du beau monde à la tête de la Société générale... on se doutait bien que le positionnement de la banque française nétait pas très clair vis-à-vis du courtier évincé. Les dernières déclarations de ce dernier indiquent bien semble-t-il quil est larbre qui cache la forêt. Lhomme aurait certes dérivé de ses attributions de départ, mais sans que la banque ne le laisse complètement isolé. Lenquête dira exactement quelle est la part de lun et quelle est la part de lautre. Le président du conseil dadministration, Daniel Bouton est bien sur la sellette.
Ce soir, on apprend que cest pire encore, car la débandade bancaire à laquelle il a participé, en se fourvoyant à un point faramineux dans laventure des subprimes américaines, lui a peut-être été soufflée par des membres de son propre conseil dadministration, qui lauraient poussé à faire monter les prix, à faire fructifier au maximum ses dividendes, pour mieux se retirer avant que ça ne retombe. En le faisant au bon moment, à savoir juste après avoir été prévenu de la chute imminente, ce quon appelle en clair un délit dinitié. Tout le monde avait déjà remarqué lintérêt que M. Bouton portait aux usagers de sa banque. La lettre dexcuse quil a rédigée ses derniers jours, en effet, nétait pas adressée à ses clients, mais... aux seuls actionnaires. A la Société générale, ce nest pas le client qui est roi : cest lactionnaire.
Or, certains de ceux-ci ont décidé de se révolter, trouvant aujourdhui la dévaluation de leur action un peu raide. Ce soir, ils ont une autre raison de vouloir le faire : lun des membres dadministration de la banque a retiré vite fait bien fait la bagatelle de 85 744 953 deuros le 9 janvier dernier, soit une vingtaine de jours avant que laction ne chute réellement, et dix jours après que la banque ait découvert officiellement la malversation. Un timing parfait, car le cours est déjà en train de seffondrer. Mieux ou pire encore : lhomme nest pas un inconnu. Il nest pas Français non plus... il est... Américain, sappelle Robert A. Day et présente un pedigree intéressant. A faire pâlir nimporte quel petit actionnaire. Car lhomme, sans avoir de double vie, jouait au milieu même de la Société générale, un autre rôle. Un rôle étonnant...
Né en 1943, Robert A. Day, de son vrai nom Robert Addison Day, est le petit-fils dun foreur de pétrole, William Myron Keck, fondateur de Superior Oil, revendu 5,7 milliards de dollars à Mobil (devenu Exxon en 1984). Il est pour sa part le dirigeant milliardaire de Trust Company of the West, quil dirige avec Robert D. Beyer, supporter sans honte de Mitt Romney et de Catherine Harris, qui pour nous nest pas une totale inconnue, puisquelle fut en 2000 la calamiteuse secrétaire de lEtat de Floride, restée célèbre pour ses malversations électorales et le fiasco du décompte des voix à la main qui lavait suivi. Pendant ses 22 premiers mois de travail, elle a passé son temps à voyager de par le monde entier, dépensant 106 millions de dollars en tickets davion. Nommée seconde de liste sur la liste Geb Bush de Floride, cest elle qui supervise lélection de 2000 : le conflit dintérêt est évident ! Pour ne rien gâcher, cest une fervente membre de la Coral Ridge Presbyterian Church, et combat bien sûr lavortement... Elle a bien entendu soutenu la guerre en Irak, en sachant pertinemment que Saddam Hussein navait pas darmes de destruction massive, une chose avouée par elle à la télévision.
A. Day, lui, nest pas en reste : en 2000, il était entré dans le club huppé des meilleurs donateurs de la campagne de W. Bush avec plus de 100 000 dollars, culminant à 176 275 dollars de contribution. A la table dadministration de sa compagnie, Trust Company of the West, il est vrai siégeait Henri Kissinger. Lhomme étant malin, ça ne lempêchait pas dinviter à la même époque le secrétaire dEtat de Clinton, Warren Christopher, sur son yacht personnel. Républicain bien droitier, il est également membre dun club hyper select, le Alfalfa Club, dont a fait partie Prescott Bush, le grand-père pro-nazi de W. Bush. Lactivité essentielle du club consiste à célébrer la mémoire du général Lee, le général confédéré (sudiste) qui avait bien fini par se rendre en avril 1865.
Pour Forbes, Addison Day est un client sérieux : il "vaut" 1,3 milliard de dollars et culmine au 297e rang sur les 400 plus riches Américains. Au même rang que Donald J Schneider, lhomme aux 48 000 camions qui sillonnent chaque jour les Etats-Unis. Une fortune qui vient... de France : TCW a laissé en 2001 à la Société générale 70% de ses parts, vendues pour 2,5 milliards de dollars : la revente récente de ses actions Société générale indique davantage encore la panique engendrée par la situation de la banque française majoritaire dans son entreprise ou les parts qui lui appartiennent encore ! Ses investissements en participation sont variés, dans les secteurs de pointe, mais aussi chez Diebold, où il possède 4,32% de parts. Bref, notre homme, qui nen est pas à sa première action, loin sen faut, sest débarrassé dun bon lot, au bon moment. A un tarif défiant toute concurrence : 38% de plus que le court actuel, soient 900 000 actions à 95,27 euros.
A-t-il été prévenu ? Le conseil dadministration de la Société générale, où il siège, était-il au courant ? Les petits actionnaires ou les clients savent-ils que la banque est dirigée par quelquun qui soutient financièrement lépopée de toute la famille Bush depuis le début ? Et plus encore ? Car, et cest nettement plus grave, lhomme est aussi membre depuis 2001 du Presidents Foreign Intelligence Advisory Board (ou Piffiab), créé en 1956 par Eisenhower, un groupe de patrons de divers horizons offrant leurs services dans le domaine de... lespionnage et les services secrets, pas moins. Comme le disent ces statuts : « The Presidents Foreign Intelligence Advisory Board (PFIAB) provides advice to the President concerning the quality and adequacy of intelligence collection, of analysis and estimates, of counterintelligence, and of other intelligence activities. The PFIAB, through its Intelligence Oversight Board, also advises the President on the legality of foreign intelligence activities ».
Son président jusquen 2004, Brent Scowcroft, par exemple, était membre de Qualcomm et de Global and Power Pipelines, une division dEnron... or il est intervenu à plusieurs reprises dans le conseil sur la stratégie à tenir au Moyen-Orient ! Accédant aux secrets dEtat avec les 15 autres membres, il pouvait donc aussi dans lautre sens en faire bénéficier ses propres sociétés ! Notre homme du jour, Arisson Day, y croisait par exemple tous les deux mois pendant 2 jours Philip Zelikow, lâme damnée, celui qui a affirmé ceci : « Why would Iraq attack America or use nuclear weapons against us ? Ill tell you what I think the real threat (is) and actually has been since 1990 its the threat against Israel », à savoir quil reliait lattaque de lIrak à la défense dIsraël. Comme le dit larticle "Known in intelligence circles as Piffy-ab, the board is supposed to evaluate the nations intelligence agencies and probe any mistakes they make."...
Cest le bureau du Piffiab, influencé par Zelikow, qui a complaisamment insisté sur les armes de destruction massives (inexistantes) de Saddam, excuse retenue très tôt par W. Bush car le groupe a loreille directe du président : "The PFIAB reports directly to the President, and provides recommendations for actions to improve and enhance the performance of intelligence efforts". Comme par hasard aussi, cest Zelikow qui a conduit lenquête sur les attentats du World Trade Center ! Et en a conclu ce quon sait. Cest lui qui avait rappelé un jour quun événement comme le WTC pourrait jouer le même rôle quun nouveau Pearl Harbour dans lopinion publique...
La Société générale a donc hébergé au sein de son conseil dadministration quelquun qui a exercé une influence directe sur la conduite du monde et de la guerre en Irak sans quon ne sen aperçoive le moins du monde. Un homme obligé de faire des rapports tous les deux mois, et qui rencontrait régulièrement le président des Etats-Unis, et certainement pas pour lui parler design de guichet ou nouveau logo de la Société générale quil fréquentait et fréquente encore. On est fort tenté ce soir de savoir ce que la DGSE pense du cas de figure, de cet industriel jouant les contre-espions aux Etats-Unis, à la tête dune des plus grandes banques françaises, via son conseil dadministration...
Un espion siégeait bien à la Société générale, finalement, mais ce nest pas le trader visé, et il na que fort peu à voir avec le secteur bancaire...
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NOTE
de do :
C'est le casse du siècle à la Société Générale :
Les médias n'en parlent pas exactement en ces termes, mais ils n'en sont pas si loin quand ils disent que le prétendu auteur de la "fraude" n'a pas pu agir seul : c'est le casse du siècle et il a été réalisé par le ou les plus gros propriétaires de la Société Générale. Ça rappelle sacrément le scandale Enron !
Pire : maintenant on sait, avec le délit d'initié de Robert Addison Day, que ce casse de banque a profité à l'entourage de G.W. Bush ; alors, comme Sarko en fait directement partie, ne pourrait-on se demander s'il n'en aurait pas lui aussi tiré profit, ou même s'il n'en serait pas l'instigateur ? Peut-être au profit de Bush ? Peut-être pour financer la guerre de la "civilisation" contre la "barbarie" ?
http://mai68.org/journal/N114/27janvier2008.htm
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