ALERTE BURKINA FASO
Le régime du Capitaine Blaise Compaoré a mis à exécution
son décret d'état
de siège, pris en Conseil des Ministres le 6 décembre dernier :
* Hier 12 décembre, des forces de la police locale et de la DCIR (Direction de Compagnie d'Intervention Rapide) postées aux environs du lieu du crime de Sapouy en ont interdit l'accès aux nombreuses délégations venues d'Afrique, d'Amérique et d'Europe qui s'y rendaient à l'invitation du Collectif contre l'impunité pour la pose de la première pierre d'une stèle en hommage à Norbert Zongo ;
* Une importante délégation d' une soixantaine de journalistes et de militants des droits humains composée de Suédois, Hollandais, Danois, Nigérians, Béninois, Togolais et Ghanéens qui regagnaient Ouagadougou par laroute depuis le Ghana ont été refoulés à la frontière par les autorités burkinabé ;
* Signalons que le 27 Novembre dernier deux répresentants de Reporters Sans Frontières (RSF) qui souhaitaient prendre part au Festival de la Liberté de la Presse à Ouagadougou en ont été empêchés suite au refus de l'Ambassade du Burkina Faso à Paris de leur accorder des visas de séjour ;
* Aujourd'hui 13 décembre, bravant le quadrillage de la ville de Ouagadougou par les forces de répression, des milliers de personnes ont convergé vers le centre ville venant des divers points géographiques à l'appel du Collectif contre l'impunité. Des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et ces forces de répression appuyées par une centaine de loubards composant la milice du maire Simon Compaoré (celui là même qui a été décoré de la Légion d'honneur le 14 Juillet 2000 en tant que "démocrate de proximité" par l'Ambassadeur de France au Burkina !) ;
* De nombreux lieux publics (Bourse du Travail, Cathédrale de Ouagadougou,
etc) ont été cernés par ces mêmes forces. L'accès
au cimétière où se trouve la tombe de Norbert Zongo est
interdit. Le Centre de Presse Norbert Zongo qui doit abriter les travaux prévus
dans le cadre du Festival de la liberté de la Presse est également
occupé, Défiant ce dispositif répressif, le Collectif contre
l'impunité a tenu dans la journée une Conférence de Presse
pour réaffirmer sa détermination à réaliser toutes
les activités commémoratives du deuxième anniversaire du
quadruple assassinat du 13 décembre 2000.
A l'image de la capitale du pays, des mobilisations populaires ont eu lieu dans
les provinces.
Koudougou, capitale de la région natale de Norbert Zongo a été
et est encore (au moment où nous écrivons ces lignes) le théatre
de violents affrontements entre les militants du Collectif et les autorités
municipales ....
Face à ce contexte de vive tensions sociales sur fond d'actes répressifs violents du régime burkinabé à l'encontre des manifestants du Collectif contre l'impunité, le Mouvement Démocratique Burkinabé vient de lancer une alerte (relayée par le COFANZO) en direction de toutes les personnes, Organisations et Institutions éprises de paix et de liberté afin qu'elles fassent pression sur le pouvoir du Capitaine Blaise Compaoré pour l'amener à respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière des droits de l'homme et à appliquer les nombreuses solutions de sortie de crise qui lui ont été proposées depuis des mois par des instances qu'il a lui même crées (Recommandations de la Commission d'Enquête Internationale, du Collège des Sages, etc).
Votre réaction sera décisive pour la suite des évènements !
Ensemble, contribuons à arrêter la main répressive du régime burkinabé et à conjurer la guerre civile au Burkina Faso, option violente que semble avoir pris le Capitaine Blaise Compaoré comme issue à la crise née du drame de Sapouy.
Tout en poursuivant la collecte des signatures autour des Pétitions sur l'Affaire Norbert Zongo et la crise scolaire universitaire, le COFANZO vous invite à prendre toutes initiatives à votre convenance pour :
— protester contre les actes ci-dessus évoqués, en ce qu'ils constituent des violations de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, de la Charte africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, du Pacte relatif aux Droits civils et politiques, du Traité de la CEDEAO garantissant la libre circulation des personnes et des biens et des dispositions des articles 3, 7 et 8 de la Constitution du Burkina Faso ;
— exiger l'accès immédiat au Centre National de Presse Norbert Zongo pour permettre la tenue effective du Festival
— permettre l'accès immédiat de la délégation bloquée à la frontière pour lui permettre d'arriver à temps pour participer aux travaux .
A toute fin utile , nous vous communiquons les coordonnées suivantes :
Monsieur Blaise COMPAORE
Président du Faso
Ouagadougou/ Burkina Faso
Fax : 00 226 31 49 92
Monsieur le Ministre de l'Administration Territoriale
03 BP 526 Ouagadougou 03
Fax : 00 226 31 72 00
Monsieur Filippe SAVADOGO
Ambassadeur du Burkina Faso à Paris
159 Bld Haussmann 75008 Paris
Email : amb-paris.burkina@francophonie.org
Tél : 01 43 59 90 63 / 01 43 59 21 85
Fax : 01 42 56 50 07
Merci de nous tenir informés de vos initiatives .
Coordonnées du COFANZO :
Email : cofanzo@aol.com
Tél : 01 30 69 76 85 / 02 99 68 59 11
Fax : 01 43 32 62 92 / 01 44 75 08 16
Le Bureau de Coordination du COFANZO
PS : Dans un prochain message, nous vous transmettrons la Liste des Premiers Signataires de la Pétition sur l'Affaire Norbert Zongo.
Dans le cadre de la commémoration du 13 décembre 2000, RSF a fait le point sur l'Affaire Norbert Zongo au cours d'une émission télé sur Canal Web avec pour invité Ardiouma SIRIMA du COFANZO ( voir site internet de RSF : rsf.fr , rubrique rsf/télé).