17 janvier 2001
  BULLETIN ABC-Dijon # 23       
  janvier 2001
  
  "Si l'innocent-e mérite notre solidarité, 
  le/la coupable la mérite encore plus"
  
  L'actualité nous a démontré que le sens de la lutte des 
  prisonnier-e-s
  politiques est totalement détourné par les médias internationaux. 
  Les
  conditions de détention qu'ils/elles subissent légitiment tout 
  à fait la
  lutte pour l'abolition des prisons. La voix des révolutionnaires est
  étouffée par la répression et tournées en dérision 
  par les médias
  institutionnels. Revendiquer l'amélioration des conditions de détention
  ne remet pas en question l'existence du système carcéral et c'est 
  vers
  une prise de conscience collective en faveur de l'abolition de celui-ci
  que nous devons regrouper nos forces et affirmer notre soutien à la
  lutte des prisonnier-e-s. Même si quelques fois les formes de lutte sont
  différentes des moyens employés par les anarchistes, par exemple 
  la
  lutte des prisonnier-e-s Turques avec l'apologie des martyrs de la
  révolution, nous devons faire preuve de solidarité car toutes
  initiatives en faveur de l'abolition des cellules d'isolement et du
  système carcéral en général doit nous permettre 
  de faire avancer le
  débat sur le problème de la prison ainsi que le mouvement
  révolutionnaire. Bien sur par toute initiative nous sous-entendons que
  les initiatives à ce niveau des fascistes ne peuvent être soutenues 
  par
  l'ABC, et sachant aussi que revendiquer la libération de nos camarades
  n'implique pas forcément la fin des prisons pour certains groupes
  révolutionnaires.
  Par cela, nous voulons montrer que la solidarité internationale est très
  importante et que c'est grâce à elle que les débats idéologiques
  pourront avancer et bien sur que c'est grâce à elle que nous verrons
  tomber les murs des prisons.
  Salutations rouges et noires !
  
  - 7 militants des GRAPO incarcéré-e-s en région 
  parisienne -
  
  Comme nous le signalions dans le précédent bulletin, 7 membres 
  du
  PCE(r)/GRAPO (Parti Communiste espagnol - reconstitué - / Groupe
  Révolutionnaire Antifasciste du Premier Octobre) ont été 
  arrêté-e-s le 8
  novembre suite à une opération policière franco-espagnol. 
  L'Europe
  qu'ils nous préparent, c'est aussi celle des polices et de la chasse 
  aux
  opposants ne connaît pas de frontières dans l'Europe-Forteresse. 
  En ce
  qui concerne la France et l'Espagne, des dizaines de militant-e-s
  basques font les frais de la coopération policière et tortionnaire
  historique de ces deux pays. Le scénario désormais "habituel" 
  pour le
  basques, c'est à dire la déportation des prisonniers politiques 
  à la
  frontière des pays dont ils sont originaires avec ou sans demande
  d'extradition de la part de l'Espagne, est à craindre pour ces 7
  militant-e-s. Nous avions parlé des Grapo à travers le parcours 
  de
  Francesco Broton dans le précédent bulletin. Il s'agit de la branche
  activiste du PCE(r), qui a débuté ses actions sous le franquisme 
  et
  continue de nos jours. Le Collectif pour un Secours Rouge a réalisé 
  un
  tract d'information sur es militant-e-s arrêté-e-s. Nous reproduisons
  ici leurs adresses. Vous pouvez leur écrire votre solidarité, 
  leur
  envoyer des timbres ou des cartes postales (les femmes comprennent le
  français, écrivez aux autres en espagnol SVP)
  - Maria Victoria Gomez Mendez, # 893391C, MAF de Fresnes, 1 allée des
  Thuyas, 94261 Fresnes Cedex
  - Manuel Perez Martinez # 893329 1er D, MA de Fresnes, 1 Allée des
  Thuyas, 94261 Fresnes Cedex
  - Maria Rosario Llobregat Moreno #35348, MAF de Fleury, Allée des
  Peupliers, 91505 Sainte Geneviève des Bois Cedex
  - Isabel Llaquet Baldellou # 35347, MAF de Fleury, Allée des Peupliers,
  91505 Sainte Geneviève des Bois Cedex
  - Fernando Silva Sande #274269 U, MA Santé, 42 rue de la Santé, 
  75014
  Paris
  - José Antonio Pena Quesada # 297707, MA Fleury, Allée des Peupliers,
  91505 Sainte Geneviève des Bois Cedex
  - José Luis Elipe Lopez # 297698, MA Fleury, Allée des Peupliers, 
  91505
  Sainte Geneviève des Bois Cedex
  
  FIES : grève de la faim du prisonnier anarchiste Michele 
  Pontotolillo
  
  A partir du 7 décembre 2000 à midi, je commencerai une grève 
  de la faim
  indéfinie.
  Etant donné la persistance de la situation hautement répressive 
  qui
  se
  vit autant dedans qu'en dehors des prisons, et avec la légitimité 
  que me
  confère le droit inaliénable de l'individu à se rebeller 
  face à la
  toute-puissance et l'arrogance de ceux qui exercent le Pouvoir,
  j'informe qu'à partir de midi le 7 décembre 2000, je commencerai 
  une
  grève de la faim indéfinie pour les raisons qui sont exposées 
  par la
  suite.
  Depuis quelques années, on observe une importante recrudescence de
  l'action répressive des Etats Impérialistes Européens visant 
  à
  criminaliser et à réduire l'activisme des mouvements sociaux et
  politiques, et entre autre du mouvement anarchiste très enraciné 
  dans
  des pays marqués de continuelles luttes ouvrières et révolutionnaires,
  comme c'est le cas des états espagnol, italien et grec. Si on regarde 
  le
  panorama, ce qu'on voit est désolant. La restructuration du capitalisme
  impulsé par l'emploi à grande échelle de technologies télématiques 
  a
  ouvert de nouvelles contradictions que les gouvernements ne pourront
  corriger que très difficilement à travers l'usage de politiques
  consensuelles. Les états et par extension la société dans 
  son ensemble
  ont tenu à s'adapter, tant bien que mal, aux exigences du capitalisme,
  chaque fois plus excluant.
  L'abaissement des coût de production, l'indice chaque fois plus grand
  du chômage, la flexibilité et la précarisation du travail, 
  ont entraîné
  comme conséquence immédiate le prolétarisation d'amples 
  secteurs sociaux
  traditionnellement proches de la classe moyenne, l'embauche de main
  d'ouvre à bas prix venant des pays du tiers-monde, le démantèlement 
  de
  l'état du bien-être sur lequel était établi le pacte 
  social, à cours
  d'argent, entre le prolétariat et la bourgeoisie, sont les aspects
  concluants d'une réalité qui donne à présager non 
  seulement un futur
  incertain pour tou-te-s ceux/celles qui prennent part au processus de
  production et qui sont demeurés pris entre l'esclavage du travail et
  l'angoissante menée d'aller grossir les liste de chômage, mais 
  sinon
  aussi une plus probable radicalisation du conflit entre classes.
  L'incertitude et l'imprévisibilité du futur, le nombre élevé 
  d'exclus
  du processus productif relégués sur le bord d'une vie de misère 
  et de
  subsistance, met en question le système d'exploitation. L'écrivain
  français Jacques Attali décrit ainsi avec un réalisme accablant 
  ce
  nouveau scénario qui se profile à un rythme accéléré 
  dans l'occident
  opulent : "ce qui est en train de balayer pas seulement l'Europe, si ce
  n'est une certaine manière de penser l'ordre social, est un capitalisme
  totalement nouveau sur le point de surgir, un capitalisme global qui
  modifiera très profondément le tissu des états et des nations 
  du monde.
  Un capitalisme impulsé par de nouvelles forces d'où émergera 
  une
  nouvelle élite et où sera prolétarisé l'ensemble 
  des classes
  traditionnelles, et où vite ne demeureront plus de salariés, mais 
  une
  vaste classe de prolétariat déclassé ; une superclasse 
  triomphante
  flottera sur les eaux fangeuses de la misère et le prix de sortie pour
  quelques-uns se paiera par la marginalisation de la majorité et la
  violence des 'déclassés'." Devant cette inquiétante radiographie
  sociale, les états montrent de sérieuses difficultés pour 
  l'heure à
  conserver le consensus autour de leurs institutions et des protestations
  populaires naissantes, dont quelques-unes unes se démarquent nettement
  de la ligne d'action officielle des partis et syndicats "ouvriers"
  domestiqués et fidèles serviteurs des patrons, élisant 
  de nouvelles
  formes de luttes autonomes et autogestionnaires, le démontre. Alors,
  quelle est la formule adoptée par les états pour contenir, dans 
  des
  limites tolérables, le mécontentement général et 
  la radicalisation des
  luttes sociales ? 
  Ni plus ni moins qu'octroyer à ses organes répressifs tout le 
  pouvoir
  nécessaire pour faire front à cette situation naissante, avec 
  une
  emphase obsessive et paranoïaque dans le perfectionnement de sa
  machinerie pour la "lutte antiterroriste" et "l'ordre et la loi",
  euphémismes politiques pour le contrôle et l'élimination 
  de tous les
  dissidents réels, potentiels ou imaginaires. Le fait que cette
  répression utilise ou non ses instruments de guerre (police, matraques,
  balles en plomb, montages judiciaires, détentions arbitraires, etc.)
  dépend du niveau auquel s'est élevé la lutte des classes.
  C'est à la vue de tout le monde le grand déploiement de tout es
  puissants moyens coercitifs et répressifs desquels l'état fait 
  l'étalage
  ces derniers temps, signal inéquivoque que le conflit entre exploité-e-s
  et exploiteurs a augmenté considérablement. Les premières 
  victimes de
  l'état sont, naturellement, les prolétaires rebelles qui ont pris
  conscience de leur condition d'exploité-e-s et d'opprimé-e-s et
  ceux/celles en première ligne de la lutte contre le Pouvoir et toutes
  ses expressions.
  Dans le prolétariat insurgé sont les anarchistes, insoumi-e-s
  déclaré-e-s à l'imposition de l'état et du capital, 
  et pourvus d'un
  projet politique et social expérimenté dans les thèses 
  socialistes selon
  lesquelles les travailleur/ses, qui sont les uniques producteurs de la
  richesse sociale, peuvent et doivent s'émanciper de la domination de 
  la
  bourgeoisie capitaliste pour être, une fois pour toutes, maîtres 
  de
  leurs vies et de leur futur.
  Ceux qui connaissent, même sommairement, les principes qui animent
  l'anarchisme sauront que l'anti-autoritarisme plus que viscéral et
  l'anticapitalisme fondent la théorie et la pratique anarchiste;
  Les anarchistes sont des ennemis déclarés de toute hiérarchie, 
  de
  quelque imposition et domination, peu importe son origine et sa
  dénomination, faisant l'apologie de la vie et de la liberté, de
  l'autodétermination de l'individu et des peuples, nous désirons 
  une
  société autogérée comme base sur laquelle nous puissions 
  construire un
  monde plus juste, équitable et libertaire.
  Et c'est ainsi, quand le prolétariat se prépare à prendre
  l'initiative
  face au réveil de ses désirs d'émancipation, comme je l'ai 
  vu de
  nombreuses fois le long de mon existence, que l'état enlève le 
  masque
  qu'il porte et montre son véritable visage méprisable, violent 
  et
  criminel, qui sont pour beaucoup déguisé avec des ornements libéraux 
  et
  démocratiques. Les méthodes qu'utilise l'état pour en finir 
  avec les
  révoltes prolétariennes sont connues de tous, ses mains tâchées 
  de sang
  innocent.
  A ma mémoire me reviennent le souvenir de l'infâme GAL, le bataillon
  basque espagnol et d'autres bandes armées organisées par l'état 
  qui
  s'adonne à semer la peur et la terreur dans la population inerte
  observant abasourdie comment tombent l'un après l'autre ceux qui avaient
  questionné le système et lutté contre lui. De même 
  nous nous rappelons
  des bombes en Italie de la Palza Fontana à Milan ou de la gare de
  Bologne, qui ont causé la mort de centaines de personnes, des faits qui
  encore aujourd'hui n'ont toujours pas été éclairés, 
  le temps que le
  temps s'écoule et consume ces atroces tragédies. L'état 
  italien ne tient
  seulement qu'à reconnaître l'implication de quelques-uns uns de 
  ses
  hommes des services secrets dans ces actes barbares et criminels.
  Pourtant, malgré tous ceux qui veulent l'occulter, nous savons tous la
  vérité : les attentats furent planifiés et ordonnés 
  depuis les plus
  hautes sphères du pouvoir constitué : ce fut le terrorisme d'état 
  qui,
  dans l'intention désespérée de contrecarrer l'offensive 
  révolutionnaire
  débordante du prolétariat s'est acharné à changer 
  et transformer
  radicalement la réalité, se rendant responsable du meurtre de 
  centaines
  d'innocents;
  Plus récemment, l'état italien amena un grand nombre d'anarchistes
  devant les sacro-saints tribunaux de l'inquisition, accusés de faire
  parti d'une invraisemblable, autant que grotesque organisation armée,
  hiérarchiquement structurée, contenant des chefs jusqu'à 
  des lieutenants
  et des commandos opératifs. Tout cela accompagné d'une forte campagne 
  de
  criminalisation qui donna lieu à une véritable chasse à 
  l'anarchiste.
  Celui qui voulait vanter la révolution ou le communisme libertaire ou
  qui entretenait des contacts sporadiques ave l'anarchisme fût
  systématiquement persécuté et emprisonné. L'incarcération 
  ne tarda pas à
  donner des résultats, prenant la vie des compagner@s Soledad et Edoardo,
  morts "par l'opération du saint-esprit" de l'état quand ils se
  retrouvèrent séquestrés dans ses immondes prisons. Les 
  choses n'ont pas
  changé. L'état continue à utiliser des montages politico-judiciaires
  comme arme de jet pour éteindre les feux de résistance prolétarienne 
  qui
  surgissent là où ses contradictions sont les plus aiguës. 
  C'est le cas
  des trois compagner@s anarchistes madrilènes accusés d'avoir envoyé
  certains des paquets piégés à chacun des journalistes au 
  service de la
  presse espagnole la plus réactionnaire.
  L'opération fût élaborée et commanditée, comme 
  d'habitude dans ces
  cas-là, des bureaux du ministère de l'Intérieur, la brigade
  d'information provinciale ou, ce qui est le même, la police politique
  s'assura que les accusés comparaissent devant les autorités judiciaires
  chargées de leur ouvrir les portes de la prison où l'on apprend 
  ce que
  signifie la douleur, la souffrance et l'impuissance. Les preuves ?
  Maintenir des relations avec les anarchistes et les prolétaires rebelles
  incarcérés.
  Cependant, pour que les montages politiques aient l'effet désiré, 
  ils
  nécessitent l'apport d'éléments essentiels comme le lynchage 
  public, le
  discrédit personnel et politique des réprimé-e-s et la 
  condamnation
  morale de leurs actes et de leur forme d'être, de ressentir et de
  penser.
  Les moyens de communication de l'état jouent un rôle crucial et
  décisif
  dans cet aspect, préparant le terrain pour que la répression puisse 
  agir
  impunément, se chargeant de criminaliser et de calomnier les individus,
  groupes et collectifs considérés incommodants et dérangeant 
  pour le
  pouvoir.
  Le jeu est des plus pervers qui se puisse imaginer : les journalistes
  désignent et accusent, les jugent sentencent et les prisons exécutent.
  Ces pédagogues de la conscience de masse, tant occupés à 
  démontrer
  l'indémontrable, c'est à dire que ce monde tel qu'il est organisé 
  est le
  meilleur que nous n'ayons jamais eu, excellents manipulateurs de la
  réalité et inégalables artistes à la déformer, 
  appellent à la mensongère
  et calomnieuse "liberté d'expression", au lynchage médiatique 
  sous
  couvert de "droit d'information", entachant de "terrorisme" la
  solidarité active faite par les réprimés politiques enfermés 
  pour la vie
  dans ce camps d'extermination du capital, dissimulant les tortures et
  assassinats qui se commettent quotidiennement dans les commissariats et
  dans les prisons, l'annihilation des prolétaires rebelles dans les
  modules d'isolement portant l'insigne de prisonniers FIES, la
  dispersion, la mort lente et agonisante des prisonnier-e-s avec des
  maladies incurables en phase terminale, s'abritant dans le tout puissant
  et dogmatique "Etat de Droit".
  Face à ce scénario que nous pourrions qualifier de Dantesque, 
  sans
  tomber dans le dramatique, il ne reste que deux attitudes : où la
  soumission aveugle à la dominance capitaliste, ou la rébellion 
  spontanée
  et passionnée contre tout ce qui nous opprime et nous esclavagise.
  - fermeture des modules d'isolement et abolition des Fichiers d'Internes
  en Suivi Spécial, FIES.
  - fin de la dispersion
  - liberté immédiate pour tous et toutes les prisonnier-e-s avec 
  des
  maladies incurables
  A BAS LES MURS DES PRISONS !!!
  VIVE L'ANARCHIE !!!
  Michele Pontolillo, prisonnier anarchiste italien séquestré dans 
  le
  centre d'extermination de Villabona (Asturies, Espagne).
  Michele Pontolillo, Prision de Villabona (M-7), 33271 XIXON, Espagne.
  Depuis le 1er décembre 2000, beaucoup de prisonnier-e-s en isolement 
  ou
  pas ont entamé un mouvement de protestation pour l'obtention entre autre
  des trois revendications ci-dessus épelées, allant de la grève 
  de faim
  indéfinie à toutes formes d'actions.
  
  - communiqué de l'Association des Parents 
  et Amis des Prisonniers Communistes -
  
  Ce vendredi 15 décembre 2000, Pierre Carette, militant des Cellules
  Communistes Combattantes, entamera sa seizième année d'emprisonnement.
  Cette détention d'une durée jamais vue pour un condamné 
  non-récidiviste
  s'explique par le caractère politique des faits et par le refus de
  Pierre Carette de renier son idéal communiste. Cet attachement aux
  principes révolutionnaires a trouvé une de ses expressions les 
  plus
  claires dans l'impulsion par les prisonniers et prisonnière des Cellules
  Communistes Combattantes de la "Plate-forme du 19 juin" à laquelle ont
  adhéré des dizaines de prisonniers et prisonnières révolutionnaires,
  communistes, anarchistes, antifascistes ou anti-impérialistes.
  Ce samedi 16 décembre, à 10h30, nous manifesterons devant le palais
  de justice de Bruxelles pour exiger la libération de Pierre Carette. 
  
  Ce jeudi 20 décembre, Pierre Carette entrera en grève de la faim 
  en
  solidarité avec le millier de prisonniers et prisonnières
  révolutionnaires en Turquie (membres du DHKP-C, du TKP(ML), et du TKIP)
  en grève de la faim contre la nouvelle politique pénitentiaire 
  du
  gouvernement turc. Celui-ci a entrepris un programme de construction de
  prisons cellulaires/modulaires sur le mode ouest-européen et compte
  placer tous les prisonniers révolutionnaires dans un régime d'isolement.
  L'isolement est devenu l'arme principale des gouvernements contre les
  prisonniers révolutionnaires, tant pour ses effets à court terme
  (empêcher le prisonnier de participer à la vie politique) que pour 
  ses
  effets à long terme (destruction de la santé mentale des prisonniers).
  Les prisonniers et prisonnière des Cellules Communistes Combattantes 
  y
  ont tous et toutes été soumis pendant 3 ans, de la 1985 à 
  la fin 1988,
  et n'en sont eux-mêmes sortis qu'en se battant au moyen de dures et
  longues grève de la faim. C'est dans l'esprit de la "Plate-forme du 19
  juin 199" que Pierre Carette entame cette nouvelle grève.
  Ce vendredi 21 décembre, Pierre Carette comparaîtra une nouvelle 
  fois
  devant la Conférence du personnel de la prison de Louvain, instance
  habilitée à le renvoyer devant la commission de libération 
  du Brabant.
  Il est temps que cesse le chantage au repentir et au reniement, et que
  cesse la détention à caractère ouvertement politique, comme 
  l'atteste
  les interventions directes du ministère.
  15 ans ça suffit !
  Liberté pour Pierre Carette !
  Solidarité avec les prisonniers et prisonnières révolutionnaires 
  de
  Turquie !
  
  - lutte des prisonnier-e-s : communiqué 
  de Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron -
  
  Le 4 décembre 2000
  Le 22 novembre, notre camarade, Jean-Marc Rouillan et cinq autres de
  ses compagnons de galère étaient évacués de Lannemezan. 
  Depuis plusieurs
  mois, des détenus, politiques et sociaux, de cette centrale de sécurité
  avaient réussi à constituer un réseau de solidarité 
  active.
  En mai, une vingtaine d'entre eux avait pendant une semaine refusée
  le plateau en soutien à trois militants basques de la Centrale qui
  avaient rejoint la grève de la faim tournante initiée par leur 
  collectif
  le 1er novembre 1999. En juin, ils avaient su fêter ensemble la chute 
  de
  la prison de Khiam au Sud-Liban. A partir du 28 septembre, ils s'étaient
  solidarisés par un refus de plateau de trois jours avec la lutte d'Éric
  Minetto, à cette date, Éric avait accompli 20 ans jour pour jour 
  et
  commençait une grève de la faim après qu'ai été 
  rejetée, pour la
  quatrième fois en 5 ans, sa demande, dûment motivée, de 
  libération
  conditionnelle. Et ce ne sont que 3 moments particuliers d'une
  résistance s'étant développée au fil des mois contre 
  le lent
  anéantissement de la prison sans fin.
  Dans la semaine ayant précédé ces transferts disciplinaires, 
  deux
  soirs consécutifs, les gardes mobiles étaient entrés en 
  action,
  déployant Famas et matraques.
  Aujourd'hui, Jean-Marc est retourné au Q.I. de Fresnes et les 5
  autres auraient atterri dans divers établissements pénitentiaires,
  probablement également dans des Q.I.. Interpellée sur cette mesure, 
  la
  Chancellerie ose parler de "mauvaise influence sur ses camarades". Selon
  les critères de la Pénitentiaire, ce sont forcément de 
  mauvaises
  influences qui amènent les prisonniers à prendre conscience de 
  leurs
  potentialités de résistance. On exclut les méchants meneurs 
  et les
  problèmes sont censé disparaître.
  Disparue la réalité carcérale où tout ce qui est 
  vital est rare,
  empêché, transformé en objet de chantage ? Disparus les 
  désespoirs et
  les souffrances, les actes de résistance des emmurés vivants ? 
  Disparu
  le nombre croissant de prisonniers ayant effectué plus de vingt ans ?
  Disparues les peines d'élimination, perpétuité, accumulation 
  de peines
  non confusionnables, peines incompressibles ? Disparu le "lent
  assassinat façonné de mille morts quotidiennes" (1) que sont ces 
  peines
  ?
  En tout cas, l'Administration Pénitentiaire croit avoir une solution
  : ses chambres de tortures blanches. Jean-Marc y a déjà passé 
  sept ans.
  Il doit en sortir. Maintenant.
  Ce jour, Nathalie Ménigon commence un refus de repas pénitentiaires.
  Elle sera relayée le lundi 11 décembre par Joëlle Aubron.
  Différentes luttes et situations intra-muros requièrent également
  notre solidarité.
  Du 27 novembre au 3 décembre, Edurne Sanchez del Arco, militante
  basque incarcérée à Bapaume, s'est solidarisée de 
  la même manière avec
  ses camarades incarcérés à Fresnes. Pour protester contre 
  la politique
  de dispersion et contre les interdictions de communiquer entre eux,
  certains y ont exigé d'être placé au mitard. D'autres, à 
  La Santé,
  Fleury, Villepinte, Lannemezan, Toul,... agissent sur différents modes
  pour lutter contre cette même politique d'isolement.
  Depuis le 30 septembre, les militants du mouvement de libération
  breton se relaient dans une grève de la faim pour le regroupement et
  autres droits liés à leur réalité de prisonniers 
  politiques.
  A partir du 16 novembre, les prisonniers politiques corses,
  incarcérés à La Santé, ont commencé une grève 
  de la faim illimitée pour
  être regroupés et rapatriés en Corse.
  D'un collectif de militants à l'autre, les revendications se
  recoupent. Les politiques de dispersion, d'isolement de tel ou tel
  militant de ses camarades, d'emploi de la torture blanche par
  l'isolement total pour détruire tel ou tel autre sont toutes le reflet
  d'une même logique étatique. Scellé au mur de la répression, 
  la
  criminalisation ou négation de la nature politique des conflits.
  Contre cette logique, nous revendiquons :
  - la fermeture des Quartiers d'Isolement ;
  - le regroupement politique ;
  - la fin de la politique de dispersion et le rapprochement des
  collectifs de prisonniers basques, bretons, corses de leurs pays
  d'origine ;
  - la libération des prisonniers dont l'état de santé est 
  incompatible
  avec la détention.
  Joëlle Aubron et Nathalie
  Ménigon
  Prisonnières d'Action
  Directe 
  
  (1) "Le devoir de Résistance" janvier 2000, Jean-Marc Rouillan.
  
  - lutte internationale des prisonniers politiques turques 
  -
  - grève de la faim des détenu-e-s turques 
  contre l'installation de nouvelles cellules de torture -
  
  Quelques faits :
  Le 19 décembre, au soixantième jour du " jeûne de la mort 
  ", des unités
  spéciales de la police et de l'armée prenaient d'assaut 20 prisons. 
  Le
  bilan était alors de 31 morts ( 29 prisonnier-e-s et 2 matons ), 8
  disparu-e-s et de nombreu-se-s blessé-e-s. À ce moment 250 détenu-e-s
  étaient en grève de la faim qu'avait commencé l'organisation 
  guévariste
  DHKP/C, le TKP(ML) maoïste et le TKIP stalinien à la mi-octobre 
  pour
  protester contre la mise en place des prisons d'isolement dites type
  "F". Environ 1100 autres prisonnier-e-s, dont aussi d'autres membres
  d'organisations de gauche, étaient en grève de la faim. Une semaine 
  plus
  tôt, des négociations semblaient encore possibles. Un groupe
  d'intellectuel-le-s s'était placé en tant que négociateur. 
  Le ministre
  de la justice déclarait suite à cela, que le déplacement 
  des
  prisonnier-e-s allait être repoussé jusqu'à ce que soit 
  trouvé un
  consensus au sein de la société par rapport aux conditions médicales,
  judiciaires et architecturales des nouvelles prisons.
  Face au but du gouvernement de transformer les cellules de 40 personnes
  en cellules de une à trois personnes, les grévistes ont déclaré 
  que le
  discours du Premier ministre était trop vague et qu'ils revendiquaient
  l'abandon des cellules d'isolement. Seul les prisonniè-re-s su PKK ont
  stoppé la grève à ce moment la "pour manifester de la bonne 
  volonté". En
  même temps, l'état turque prévoyait depuis longtemps de 
  restructurer les
  prisons et de briser les collectifs de prisonnier-e-s. Peu de temps
  après, le ministre de l'intérieur déclarait fièrement 
  que les unités
  spéciales avaient préparé une telle opération depuis 
  plus d'un an et que
  seul le fait de refuser d'arrêter la grève de la faim avait fourni 
  une
  bonne occasion. Peu de temps avant les indices qui présageaient que la
  solution violente allait être retenue ne manquaient pas. Après 
  l'attaque
  d'un car de police à Istamboul par le TKP(ML), où 2 policiers 
  furent
  fusillés, il y eut des manifestations de policiers dans tout le pays,
  initiées par le MHP fasciste et au gouvernement, exigeant des mesures
  plus dures contre " les terroristes ". À partir de ce moment les
  manifestations de soutien aux prisonniè-re-s en lutte furent attaquées,
  les contacts avec les avocat-e-s et les parents suspendus ainsi que
  toutes informations. De l'autre côté, le DHKP/C déclarait 
  : "en réplique
  à toutes les attaques à notre jeûne de la mort nous allons 
  transformer
  les prisons en torches flambantes et nos corps en flamme de la
  révolution. Des centaines de prisonnier-e-s sont prêt-e-s." Des
  spécialistes du combat psychologique n'ont pas manqué le coche.
  "opération retour à la vie" était le nom de l'attaque dont 
  le but était,
  comme l'a déclaré le premier ministre : "nous voulons protéger 
  les
  terroristes de leur propre terrorisme ", et pour cela il fallait tenter
  de résoudre le problème le plus calmement possible. Le peuple 
  turc a pu
  constater ce que signifiait le mot calme. Des pelleteuses détruisaient
  les murs des prisons, les forces armées démontaient les plafonds 
  des
  cellules à la masse, des policiers tabassaient les parents, les
  avocat-e-s et les militant-e-s pour les droits de l'homme. En arrière
  plan des images télévisées, le bruit des coups de feu permanent. 
  Mais le
  public turc ne se préoccupe que peu de ces questions. Il croit à 
  des
  bandes truquées et aussi au fait que depuis 1991 certaines prisons
  n'auraient plus été fouillées et que les prisonnier-e-s 
  avaient des
  Kalachnikovs avec lesquelles ils/elles tiraient sur les matons. ( Le
  procureur déclarait quand même que des rafles régulières 
  avaient lieu et
  qu'elles avaient permis de récolter quelques armes confectionnées 
  par
  les prisonnier-e-s.)
  Contrairement à ce qu'a affirmé le ministère de l'intérieur 
  turc, il y
  eut seulement 4 personnes qui se sont immolées par le feu, les autres
  furent assassinées lors des assauts. Une femme, qui les cheveux et le
  visage brûlé, se faisait amener à l'hôpital, criait 
  vers les
  journalistes présents "ils nous ont brûlées vives, six femmes 
  sont
  mortes." Selon d'autres femmes de la même cellule, les forces armées
  avaient lancé des grenades lacrymogènes et des grenades aveuglantes 
  dans
  les cellules. Le mélange des différents gaz s'était enflammé 
  et les
  soldats continuaient de bombarder. Les avocat-e-s qui ont réussis à 
  voir
  les détenu-e-s qu'ils/elles défendaient ont relaté que 
  les
  prisonnier-e-s avaient été torturé-e-s, battu-e-s, violé-e-s 
  et
  maltraité-e-s après leur arrestation. Environ 300 prisonniè-re-s 
  se
  trouvent en ce moment à l'hôpital, d'autres ont été 
  transféré-e-s dans
  d'autres prisons. 1005 prisonnier-e-s ont été transféré-e-s 
  dans les
  prisons de type"F" déjà finies.
  Le 26 septembre, 10 prisonniers politiques ont été massacrés 
  dans la
  prison de ULUCANLAR pour avoir refusés d'intégrer des cellules
  d'isolement. Depuis la mi-octobre, plus de 1000 prisonnier-e-s
  incarcéré-e-s en Turquie se sont mis-e-s en grève de la 
  faim illimitée
  pour protester contre l'institution des cellules d'isolement nommées
  "cellule F". Entre-temps, de nombreux militant-e-s se sont associé-e-s 
  à
  cette lutte, qu'ils soient enfermé-e-s ou dehors. Par exemple à
  Innsbrück, en Autriche, 18 personnes ont entamé une grève 
  de la faim (10
  sont en grève de la faim illimitée et 8 en grève de la 
  faim tournante).
  Les prisonnier-e-s en lutte ont déclaré qu'ils/elles ne cesseraient 
  pas
  leur mouvement tant que le gouvernement turc n'acceptera pas les
  revendications, c'est à dire l'annulation de la construction des
  cellules F. Ces cellules F sont similaires à celles de la prison de
  Stammheim, en Allemagne (célèbre prison de haute sécurité 
  où furent
  assassiné-e-s membres de la R.A.F. dans la nuit du 18 au 19 octobre
  1977). Elles combinent les formes sophistiquées de torture physique et
  psychologique, comme la privation sensorielle qui détruit
  psychologiquement et physiquement les détenu-e-s à petit feu. 
  L'état
  turc voit peut-être dans ces cellules le moyen d'en finir avec les
  prisonniers politiques. Les prisons de ce pays sont célèbres pour 
  les
  atrocités commises derrière les murs par les matons et l'administration
  pénitentiaire, et pour les épouvantables massacres entraînant 
  toujours
  des dizaines de morts et blessés lorsque des prisonniers s'organisent 
  et
  se révoltent. La Turquie veut maintenant se doter d'un système 
  carcéral
  d'avantage axé sur la torture blanche, la mort lente, comme cela se
  pratique dans la plupart des pays d'Europe et spécialement à l'encontre
  des prisonniers politiques. 
  Dans les prisons françaises également des prisonniers politiques
  turques (du DHKP-C) se sont mis en grève de la faim en solidarité 
  avec
  leur camarade et constituent ainsi une gigantesque communauté de lutte.
  
  Suite et fin du bulletin #23 dans un message suivant...
  
  
  
  
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