28 février 2001
Dans un pays aussi pauvre que le Burkina Faso :
Ä Quelle est la vie quotidienne des femmes ?
Ä Comment font-elles pour pourvoir aux besoins de leur famille ?
Ä Comment ont-elles forgé leur place dans le mouvement de révolte de la population ?
Ä Mais aussi, quel est le rôle de la France, quelle est sa responsabilité dans la situation économique et politique du Burkina Faso ?
Voilà quelques question que nous proposons d’aborder avec
Mme Tarra NACANABO TOPAN
Présidente de l'Association des femmes burkinabé "Kebayina"
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COORDINATION DES GROUPES DE FEMMES " EGALITE "
Foyer de Grenelle, 17 rue de l’Avre 75015 Paris - coorfemmes@yahoo.com
Groupe de Femmes EGALITE RHÔNE – ALPES Boite 24, Maison de Quartier,
97 Galerie de l’Arlequin 38100 Grenoble
JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES
SOLIDARITE
AVEC LES FEMMES DU BURKINA FASO
QUI LUTTENT CONTRE L’IMPUNITE
ET LA CORRUPTION DE LEURS DIRIGEANTS ,
POUR LE DROIT A LA VIE ET A LA JUSTICE SOCIALE.
Pour notre organisation, la " Journée Internationale des Femmes " est avant tout une Journée de SOLIDARITE INTERNATIONALE et de LUTTE des femmes du monde entier. Il ne faudrait pas que les commémorations officielles nous amènent à vider cette journée de son sens.
Cette année, nous la consacrons à la solidarité avec les femmes du
Burkina Faso.
Jeudi 15 mars de 19 à 22 heures
Salle polyvalente MJC PREMOL
Angle rues Henri Duhamel / Marie Reynoard
Grenoble
Avec la participation de
Madame Tarra NACANABO TOPAN
Présidente de l’Association des Femmes Burkinabé
" KEBAYINA "
avec le soutien de :
ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté
groupe d’entraide et de réflexion des femmes africaines
amicale des femmes sénégalaises / les femmes vert isère
solidarité femmes / comité norbert zongo grenoble
Groupe de Femmes EGALITE RHÔNE - ALPES
Le Burkina Faso a été classé comme un des pays les plus pauvres du monde. En 1997, le rapport de l’ONU sur le développement humain le classe à la 172ème place sur 174 pays. L’analphabétisme, le manque de soins, le problème de l’eau, la famine, imposent des conditions de vie déplorables à la population.
Les femmes paient lourdement la note : elles sont les premières victimes de l’analphabétisme et du manque de moyens sanitaires, avec une mortalité maternelle très élevée. Elles sont au centre de l’organisation de la vie familiale, cherchant l’eau et les vivres pour nourrir la famille, sans oublier les travaux ruraux et autres activités pour arrondir le budget.
Arrivé au pouvoir par un putsch sanglant, le capitaine Compaoré s’est plié à tous les diktats du FMI, et c’est tout un peuple qui souffre
Des milliers de licenciements dans tous les secteurs (mines d’or, textile, agro-alimentaire, …), un système de santé parmi les plus ruinés du monde, et une école moribonde en sont les résultats.
La corruption est utilisée comme méthode de gouvernement. Une minorité d’individus s’enrichit impunément et se donne le droit d’ôter la vie à des êtres humains. Enrichissement illicite et détournement de biens publics développent l’injustice et la violence.
Le régime de Compaoré participe aussi à l’envoi d’armes et de mercenaires pour les conflits qui destabilisent plusieurs pays de la région. Son nom est mêlé au trafic d’armes (contre diamants) avec le Libéria, la Sierra Leone et l’Angola .
Le mouvement de contestation de cette politique se développe et le régime de Compaoré utilise la répression pour y faire face. 91 crimes de sang et 81 crimes économiques commandités par le pouvoir et toujours impunis ont été enregistrés.
C’est dans ce contexte que les femmes burkinabé sont entrées en force dans la lutte organisée pour défendre leurs droits : droit à la vie, droits économiques, droit à la liberté d’opinion. Elles participent en nombre et avec détermination à des actions, des manifestations, des marches, pour s’opposer aux restructurations, exiger des moyens pour l’école et la santé, défendre les droits des femmes commerçantes.
Elles luttent fermement contre l’impunité de leurs dirigeants qui ont commis des crimes politiques et économiques toujours impunis.
Femmes de la campagne et femmes de la ville, travailleuses de l’éducation, de la santé, de l’administration, paysannes, ambulantes, elles se battent aussi pour la vie et la justice sociale, contre la corruption de ceux qui gouvernent leur pays, politiques et hommes d’affaires, qui ont orchestré des trafics d’armes et qui ont commandité l’assassinat de ceux qui les dénonçaient.
Loin de se résoudre à la fatalité d’une corruption endémique, elles se dressent contre cette politique depuis deux ans déjà.
Le courage et la constance de ces millions de Burkinabé suscitent admiration et sympathie bien au-delà des frontières du pays.
Mais en France, nous n’en entendons pratiquement pas parler.
Pourquoi un tel silence médiatique concernant cette lutte ?
Principal partenaire économique du Burkina Faso, la France lui apporte une aide logistique par la fourniture de matériel anti-émeute. Elle fait décorer par son ambassadeur le responsable burkinabé de la " sécurité ". Par de tels actes, l’Etat français ne signe-t-il pas sa complicité de fait ? Pourquoi ? Quels sont ses intérêts ? Les révélations sur les ventes d’armes de la France, officielles ou non, en direction de plusieurs pays d’Afrique, soulèvent bien des questions encore…
Nous avons invité une représentante de l’Association des femmes du Burkina " KEBAYINA " à venir en France pour animer des réunions publiques à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes. Elle nous fera connaître la vie et la lutte des femmes de son pays. Avec elle, nous contribuerons à briser le mur du silence que les médias ont si bien construit autour de la lutte de son peuple.
Montrer un peuple debout, des femmes africaines qui se battent avec courage et détermination pour prendre collectivement leur destinée en mains, dénoncer les agissements de la France au Burkina Faso et dans le continent africain, ce sont là pour nous des défis à relever au moment où les images qui nous sont montrées veulent nous présenter une Afrique qui part à la dérive.
Février 2001, Coordination EGALITE
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