19 avril 2001
Lettre ouverte aux médias
Riou Denis 
  Rest-Skouhel
  56850 Kaodan
  Le 19 avril 2001
Durant les jours qui ont précédé la date anniversaire 
  de l'attentat 
  de Quévert (19.04.2000), bien que ne représentant que moi-même, 
  j'ai 
  été sollicité par de nombreux médias pour faire 
  le point sur ses 
  conséquences et sur l'évolution du mouvement nationaliste breton 
  
  depuis ce tragique événement. J'ai accepté ces invitations 
  par 
  politesse et aussi parce que certaines choses doivent être dites.
  Bien entendu, les médias limités par le temps ou l'espace disponible 
  
  retiennent d'un entretien ce qu'ils veulent bien en retenir. C'est 
  leur droit quand ils se réfèrent à des propos réellement 
  tenus, et 
  peut-être n'ai-je pas suffisamment insisté sur certains aspects 
  des 
  enquêtes en cours. Certaines questions méritent donc d'être 
  posées 
  plus lourdement.
  Permettez-moi tout d'abord d'avoir une pensée pour Laurence Turbec et 
  
  pour ses parents qui sont les premiers concernés par ce triste 
  anniversaire.
A l'époque des faits j'étais en prison et je ne sais rien d'autre 
  de 
  cette affaire que ce que j'ai pu en apprendre par les médias. Comme 
  tout le monde j'en suis réduit à me poser des questions et à 
  émettre 
  des réserves sur la version officielle des faits.
Cet événement à été très médiatisé 
  et continue d'ailleurs à l'être. 
  On le comprend aisément car il a profondément choqué l'opinion 
  
  bretonne.
  Il faut cependant constater que depuis un an il sert de prétexte à 
  
  l'Etat français pour opérer des rafles injustifiables parmi les 
  
  nationalistes bretons et jusqu'ici, pour autant qu'on sache, sans 
  autre résultat que la mise à jour des fiches de police.
  Cet attentat a donc été et reste du pain béni pour le ministère 
  de 
  l'intérieur qui en orchestre la médiatisation en diffusant de 
  fausses 
  informations comme il l'a fait dans l'affaire de Plévin, et en 
  livrant en pâture les noms qui lui conviennent alors qu'il semble 
  s'intéresser beaucoup moins à l'attentat de La Baule le 24 novembre 
  
  dernier qui a tout de même provoqué, volontairement semble-t-il, 
  la 
  mort d'un employé municipal. La population de La Baule avait pourtant 
  
  été tout aussi émue que celle de Quévert. 
  Le même ministère semble avoir également oublié le 
  colis piégé qui 
  avait été envoyé à la mairie de Surzur (Morbihan) 
  et qui avait failli 
  coûter la vie à une autre employée municipale.
Pourquoi cette différence de traitement dans l'information ou la 
  désinformation ? Je pense que les journalistes devraient se poser la 
  
  question et la poser aux autorités s'ils ne veulent pas être 
  manipulés. Penseront-ils le 24 novembre prochain à s'interroger 
  et à 
  rappeler la mort tout aussi tragique de l'employé de la Baule ?
Pour moi la ficelle est trop grosse. L'attentat de Quévert, 
  contrairement à d'autres n'est médiatisé que parce qu'il 
  vise à 
  criminaliser le mouvement nationaliste dans son ensemble. Bien 
  inutilement d'ailleurs puisque l'idée d'indépendance progresse 
  malgré 
  tout à grands pas en Bretagne, pays d'Europe où elle est 
  particulièrement populaire si on se fie aux sondages (près de 
  25% de 
  pro-indépendance selon CSA).
  Cette instrumentalisation de l'attentat de Quévert par les services 
  de police me laisse à penser que l'Etat français commence à 
  avoir 
  sérieusement peur du besoin de liberté qu'exprime un grand nombre 
  de 
  Breton(ne)s, et que tenter de diaboliser une idée qui le dérange 
  est 
  sans doute une des seules ressources qui reste à sa disposition. Faut-
  il s'en réjouir ou craindre le pire ?
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