13 mars 2001
Bonjour à toutes et à tous,
La commission prisonniers du CSIA et le Groupe de Soutien à Leonard 
  Peltier
  (LPSG-France) souhaitent attirer votre attention sur la situation d'urgence
  d'Eddie Hatcher, un activiste amérindien que nous avons déjà 
  soutenu dans
  le passé et qui se trouve à nouveau menacé très 
  sérieusement en raison de
  son engagement militant sans relâche. Nous espérons que vous ne 
  nous en
  voudrez pas trop de vous imposer un message au volume aussi encombrant...
Qui est Eddie Hatcher ?
Eddie Hatcher est un Amérindien Tuscarora âgé de 43 ans, 
  incarcéré en
  préventive depuis le 1er juin 1999 au centre de détention de Lumberton,
  Etat de la Caroline du Nord. Il est accusé d'homicide volontaire.
Eddie a 15 ans lorsque son père est retrouvé mort abattu d'une 
  balle dans
  la tête. Ni Eddie, ni sa famille n'ont cru à la thèse du 
  suicide conclue
  par la police. Pour aider sa mère à subvenir aux besoins de la 
  famille, il
  a travaillé dans les champs de coton. Il a poursuivi ensuite sa scolarité
  et a obtenu des diplômes en théologie et en sciences politiques. 
  Il
  souhaitait s'inscrire en Droit mais l'accès lui a été refusé 
  en raison de
  sa "forte personnalité".
Il a fait très tôt l'expérience du racisme et découvert 
  qu'il existe des
  écoles pour les blancs, des écoles pour les noirs et d'autres 
  pour les
  Indiens. Les écoles pour Indiens disposent de bien moins de ressources 
  que
  les autres. Ceci l'a conduit à devenir un militant actif dans la lutte
  contre le racisme, la pauvreté, la discrimination, les brutalités
  policières, le trafic de drogues, la corruption et pour les droits des
  minorités.
En 1988, il a défrayé la chronique en occupant avec un autre 
  militant
  indien le siège d'un journal local, "The Robesonian". Il est 
  parvenu à
  attirer l'attention d'un public large et a exigé du gouverneur de la
  Caroline du Nord que des investigations soient menées sur cette situation
  de corruption ainsi que sur les circonstances entourant les morts suspectes
  de plusieurs Amérindiens et Africains-Américains.
En dépit des tentatives répétées de l'Etat de la 
  Caroline du Nord pour le
  réduire au silence, Eddie continue sa lutte en faveur de la justice pour
  tous. Mais il est aujourd'hui pris au piège d'une machination à
  l'instigation de la police et des instances judiciaires de la Caroline du
  Nord. Son procès va débuter le 9 avril 2001 à Lumberton 
  (Caroline du Nord).
  Le procureur de l'Etat réclame sa condamnation à mort. Sa vie 
  est en jeu !
  <> L'occupation du Robesonian Newspaper en 1988
A la fin des années 80, la cocaïne a envahi le comté rural 
  de Robeson de la
  Caroline du Nord (lieu de transit entre la Floride et l'Etat de New York) à
  tel point que cette région est appelée "la petite Miami".
Une vague de meurtres déferle sur la région. La plupart de ces 
  meurtres,
  jamais élucidés, sont des exécutions pures et simples. 
  En 1987, un
  Amérindien est assassiné par le shérif adjoint Kevin Stone. 
  Eddie décide
  alors de mener une enquête sur la corruption et le trafic de drogue
  sévissant dans la région. Il obtient d'un indicateur fédéral 
  qui avait
  travaillé avec le FBI et le DEA (Drug Enforcement Agency) sur plusieurs
  grosses affaires de drogue, des cartes et des documents qui lui fournissent
  la preuve que 34 hommes d'affaire et officiers de police sont à l'origine
  d'un large trafic de cocaïne couvrant tout ce secteur de la Caroline du
  Nord, parmi lesquels on trouve le shérif Hubert Stone, père de 
  Kevin Stone.
Ces preuves en main, Eddie décide d'alerter le FBI, le DEA et les douanes
  fédérales qui lui refusent toute aide. Cette démarche ne 
  réussit qu'à
  éveiller la méfiance du shérif Stone, qui sait désormais 
  qu'Eddie détient
  des informations compromettantes. Avec la complicité du FBI, le shérif
  décide "qu'ils auront Eddie avant la fin de la semaine", comme 
  le révélera
  un témoin lors du procès. Eddie comprend qu'il n'a d'autre alternative 
  que
  d'attirer l'attention de l'opinion publique.
Le 1er février 1988, Eddie Hatcher et un autre Amérindien, Timothy 
  Jacobs,
  occupent les locaux du Robesonian Newspaper retenant 17 employés de ce
  journal local. Pendant plus de 10 heures, Eddie négocie avec le gouverneur
  de la Caroline du Nord. Il demande que des enquêtes sérieuses soient
  ouvertes sur le département du shérif du comté de Robeson 
  et le système
  judiciaire local, sur la série de morts suspectes d'Amérindiens 
  et
  d'Africain-américains dans le comté, et sur la mort récente 
  d'un jeune
  Africain-Américain dans la prison locale. Enfin, il demande que Timothy
  Jacobs et lui-même ne soient pas livrés aux autorités du 
  comté. Il ne
  réclame ni amnistie, ni aucune faveur personnelle.
En 1988, Eddie Hatcher est le premier citoyen américain à tomber 
  sous le
  coup de la loi anti-terroriste de 1984 décrétée par le 
  président Reagan. Il
  est rapidement arrêté et incarcéré et se voit refuser 
  à deux reprises une
  libération sous caution. L'Etat de la Caroline du Nord engage des
  poursuites judiciaires à son encontre pour répondre du chef d'inculpation
  de prises d'otages. Il les abandonne très vite pour laisser le champ 
  libre
  à l'Etat fédéral qui attaque Eddie pour répondre 
  des mêmes charges et de
  surcroît de celle de conspiration contre les Etats-Unis. 
Depuis le mois de février, sept témoins potentiels ayant fourni 
  des
  informations déterminantes aux avocats d'Eddie ont été 
  assassinés, les
  circonstances de leur mort restant à ce jour non élucidées. 
Les autorités imposent des conditions de détention sévères 
  à Eddie. Il est
  continuellement mis en isolement. Il parvient au terme de deux procédures
  en appel à obtenir une libération sous caution début juillet. 
  Mais deux
  mois plus tard, la cour de cassation annule la décision et exige sa
  réincarcération. Eddie s'enfuit de l'Etat de la Caroline du Nord 
  déclarant
  qu'il ne reviendrait que pour son procès. Le FBI offre une prime pour 
  sa
  capture. Une chasse à l'homme est lancée. Des centaines d'agents 
  fédéraux
  harcèlent et menacent les membres de la communauté amérindienne 
  du comté de
  Robeson. Il est finalement arrêté alors qu'il se rend à 
  son procès. Il
  comparait pendant trois semaines devant un juge fédéral qui lui 
  impose de
  se représenter lui-même! En dépit de toutes les pressions 
  qui s'exercent
  sur lui, Eddie parvient à convaincre les jurés de la légitimité 
  de son
  acte. Le 14 octobre, ils le déclarent non-coupable des deux chefs
  d'inculpation.
Le 6 décembre, la Caroline du Nord relance des poursuites judiciaires
  contre Eddie pour les mêmes charges que l'Etat avait pourtant abandonnées
  et pour lesquelles Eddie vient d'être acquitté au niveau fédéral! 
  Il reste
  en liberté après s'être acquitté d'une caution de 
  25000$.
Le conseil tribal de la réserve indienne Shoshone-Bannock dans l'Idaho 
  lui
  accorde l'asile politique sur son territoire en janvier 1989. Un membre de
  la communauté est aussitôt arrêté et interrogé 
  par le FBI. Eddie se réfugie
  en Californie. Le 10 mars 1989, il se rend au consulat de l'ex-URSS à 
  San
  Francisco et demande l'asile politique qui lui est refusé. Il est arrêté
  par des agents fédéraux et mis en détention. Un juge californien 
  ordonne
  son extradition vers la Caroline du Nord. Il est transféré à 
  la prison du
  comté de Robeson et le shérif Stone le fait transférer 
  dans le quartier
  d'isolement maximal de la prison centrale de Raleigh.
Dès le début du procès en automne 1989, le juge décide 
  arbitrairement de
  récuser tous les avocats d'Eddie, dont le célèbre William 
  Kuntzler. Un
  avocat lui est commis d'office mais Eddie déclare qu'il se défendra 
  seul.
  Lors d'une audience, le Pr. Naskell, un de ses défenseurs, tente de se
  faire entendre. Le juge l'inculpe d'outrage à magistrat et le fait
  expulser. Eddie excédé l'interpelle et le traite de "raciste,
  ségrégationniste...". Le juge fait évacuer la salle 
  d'audience, puis
  ordonne qu'il soit bâillonné et attaché. Le 13 février 
  1990, après trois
  mois de procédure illégale (on lui a même interdit de consulter 
  les livres
  de droit pour établir sa propre défense), de harcèlements 
  constants et de
  menaces sur sa famille, et bien que tous les otages aient témoigné 
  en sa
  faveur, Eddie Hatcher est condamné à une peine de 18 ans de prison... 
En février 1993, après quatre refus de mise en liberté 
  conditionnelle,
  Eddie entame une grève de la faim pour protester contre la corruption 
  au
  sein du bureau d'application des peines. Il passe beaucoup de temps à 
  aider
  les autres prisonniers dans leurs démarches judiciaires et quand il en 
  a
  les moyens, il publie un bulletin distribué dans tout le pays.
Pendant son incarcération de 1990 à 1995, Eddie sera transféré 
  plusieurs
  fois, malmené, gardé en sécurité maximale. Le 18 
  septembre 1991, Eddie
  Hatcher est poignardé avec un pic à glace par un prisonnier qu'il 
  n'avait
  jamais vu auparavant. Il souffre d'une perforation du poumon et il est
  transféré dans un état grave dans le service de réanimation. 
  L'agresseur
  d'Eddie avoue qu'il avait été engagé par des cadres de 
  la prison pour
  "s'occuper d'Eddie" en échange de certaines contreparties qu'il 
  n'obtiendra
  finalement pas.
Sa famille est également menacée, le courrier est intercepté, 
  la maison de
  la mère d'Eddie est survolée par des hélicoptères, 
  des voitures de police
  stationnent près de sa maison. Quant aux avocats d'Eddie, ils ont tous 
  été
  victimes de représailles de la part du gouvernement, ils ont dû 
  payer de
  fortes amendes, et certains ont été rayés du barreau.
C'est aussi en prison qu'Eddie apprendra par hasard, en mars 1990, qu'il
  est séropositif. Eddie avait réclamé lors d'une consultation 
  médicale pour
  un banal problème de sinusite un dépistage du virus HIV. Ce dépistage
  s'était révélé positif, mais par négligence 
  (?), les services médicaux de
  la prison n'ont pas jugé bon d'avertir Eddie du résultat, ni par 
  conséquent
  d'assurer aucun traitement. C'est en retournant à l'infirmerie de la
  prison, plusieurs mois après, qu'il demandera les résultats et 
  apprendra la
  mauvaise nouvelle...
Courant 1995, son état de santé s'aggrave. Grâce aux pressions 
  d'une
  campagne de soutien international, il est libéré sur parole le 
  3 mai 1995.
  Il sort amaigri, épuisé. Les médecins lui donnent 5 ans 
  à vivre. Eddie
  pense qu'il a été relâché à cause de sa maladie. 
  "Le gouverneur m'a relâché
  car ce n'est pas bon pour lui de laisser mourir en prison un prisonnier
  politique reconnu par Amnesty International" déclare-t-il à 
  sa sortie.
Il sera maintenu en liberté conditionnelle pendant 2 ans jusqu'en 1997.
 
  <> 1999 - 2001 : le coup monté
En 1998, une fois sa libération conditionnelle arrivée à 
  terme, Eddie
  décide de revenir dans le comté de Robeson (d'où il avait 
  été interdit de
  séjour durant toute sa période de probation) et ce, malgré 
  l'avis
  défavorable de ses amis (et de ses ennemis). Il reprend très vite 
  ses
  activités militantes et commence à développer son projet 
  du Hatcher Center
  for Human Rights, un centre où il réaffirme sa volonté 
  de se battre contre
  les problèmes endémiques du racisme, de la discrimination, de 
  la pauvreté
  et du sida qui affectent la population carcérale et l'ensemble des
  communautés rurales de l'Etat. Il envisage même l'idée de 
  faire campagne
  dans le futur pour assumer un mandat de représentant au sein de l'Assemblée
  de la Caroline du Nord. Il annonce surtout sa ferme résolution de
  poursuivre ses investigations sur la corruption et les malversations
  maffieuses impliquant des élus politiques et des officiers de la police 
  de
  cet Etat. Sa détermination dérange. Un coup monté entre 
  les instances
  judiciaires et policières visant à le neutraliser ne tarde pas 
  à se profiler.
Les faits
Le 15 mai 1999, la maison d'Eddie Hatcher est cambriolée. Presque tout 
  ses
  biens lui ont été dérobés. Il suspecte que l'auteur 
  est Michael Anthony
  Locklear, un délinquant âgé de 17 ans qui s'est déjà 
  illustré dans des
  actes similaires. Des témoins ont rapporté sa présence 
  sur les lieux le
  jour où s'est produit le cambriolage et l'avoir vu revendre des affaires
  ayant appartenu à Hatcher. Eddie ne dépose évidemment pas 
  de plainte auprès
  d'une police dont il dénonce la corruption et les abus. 
Le 19 mai, alors qu'Eddie se trouve à l'intérieur d'une épicerie, 
  la
  propriétaire l'avertit de l'approche de Locklear qui semble armé. 
  Eddie
  sort et se dirige vers sa voiture pour y chercher son arme. Lors d'un face
  à face avec l'adolescent qui fait mine de pointer vers lui une arme cachée
  sous sa veste, Eddie tire à plusieurs reprises vers le sol pour l'intimider
  puis dans les jambes de Locklear, voyant que celui-ci ne bouge pas.
  Locklear s'enfuit. Il s'en tirera avec des blessures bénignes au pied. 
  Le
  service du shérif du comté de Robeson lance contre Eddie un mandat 
  d'arrêt,
  le décrivant comme "armé et dangereux", une telle description 
  autorisant
  les forces de police à l'abattre en cas de besoin.
Dans la nuit du 31 mai, une fusillade éclate à Maxton dans le 
  comté de
  Robeson, tuant à son domicile Brian McMillian (19 ans) et blessant à 
  la
  hanche Amelia Chavis (15 ans).
Le 1er juin 99, Eddie Hatcher est arrêté par la police. Il est 
  appréhendé
  pour agression à main armée sur la personne de Locklear et est 
  également
  accusé du meurtre au premier degré de McMillian. Il est immédiatement
  transféré à la prison centrale de Raleigh, dans une cellule 
  de haute
  sécurité à proximité du couloir de la mort... Eddie 
  se trouve désormais
  engagé dans un nouveau bras de fer... 
Des poursuites judiciaires émaillées d'irrégularités et de fraudes
Dès les premiers jours de son incarcération, les autorités 
  de la prison
  refusent à Eddie l'accès à un téléphone, 
  à des visites et tout son courrier
  est soumis à une censure sévère. L'Etat de la Caroline 
  du Nord tarde dans
  un premier temps à fixer une audience qui aurait dû se dérouler 
  moins de 3
  jours après son arrestation. Durant celle-ci, Johnson Britt, le procureur
  du Comté de Robeson, doit démontrer devant un juge du district 
  et la
  défense qu'il dispose de preuve(s) suffisante(s) justifiant la comparution
  d'Eddie devant une cour de justice supérieure. Britt utilise la seule
  déposition d'un officier de police qui prétend qu'Eddie lui aurait 
  avoué le
  soir de son arrestation avoir tiré sur McMillian. Evidemment, aucun autre
  témoin a entendu cette confession prétendument faite par Eddie. 
  Cette thèse
  est d'autant moins crédible qu'un rapport officiel de la police démontre
  que 7 minutes auparavant, après la lecture de ses droits, Eddie avait
  immédiatement refusé de faire la moindre déclaration et 
  exigé la présence
  d'un avocat. En dépit de cette argumentation plus que douteuse, Eddie 
  est
  maintenu en détention.
Le 8 juillet suivant, Eddie comparaît devant un Grand Jury (séance 
  tenue à
  huis-clos). Le procureur Britt introduit la mise en accusation d'Eddie pour
  meurtre au premier degré et tentative de meurtre perpétrés 
  depuis sa
  voiture qu'il aurait conduit à toute allure devant la maison de McMillian.
  Il s'appuie cette fois-ci sur la déposition scabreuse de Gatrell, un 
  agent
  spécial du Bureau d'Etat d'Investigations (SBI). Celui-ci affirme avoir
  consigné auprès de certaines personnes des informations accablantes 
  pour
  Eddie en relation avec la fusillade du 31 mai. Cependant, grâce à 
  l'enquête
  menée par le détective privé de Hatcher, il sera ultérieurement 
  démontré
  que ces personnes n'ont jamais fait de telles déclarations alors même
  qu'elles ont subi des pressions aux mains des agents. Leurs témoignages 
  ont
  été enregistrés par le détective.
Les rapports balistiques
Le SBI affirme avoir trouvé dans la rue face à la maison de McMillian 
  5
  douilles de balles dont le calibre correspondrait au fusil qui a été 
  trouvé
  dans le véhicule d'Eddie lors de son arrestation. Cependant, la balle 
  qui a
  tué McMillian est d'un calibre différent de celles contenues dans 
  son arme.
  Le médecin légiste qui a effectué l'autopsie a également 
  déclaré que les
  deux blessures de McMillian (à l'épaule et à la tête) 
  ne seraient pas
  survenues au même moment. De plus, d'autres balles de calibre différent 
  ont
  été retrouvées sur le lieu du crime et l'expert en balistique 
  refuse de
  communiquer les résultats des tests. 
Des témoins qui étaient présents dans la maison lors de 
  la fusillade ont
  affirmé dans leurs dépositions que la cadence des coups de feu 
  ressemblait
  à celle d'armes à répétition, ce qui n'est pas le 
  cas de l'arme d'Eddie. De
  plus, selon les enquêtes menées indépendamment par le comité 
  de défense
  d'Eddie, il s'était produit des altercations violentes et un certain 
  nombre
  d'allées et venues chez McMillian bien avant les coups de feu fatals.
Une femme qui se trouvait dans sa voiture juste derrière celle d'où 
  sont
  partis les coups de feu le soir où a été tué McMillian 
  a affirmé avoir vu
  les deux hommes qui ont tiré. Elle dit avoir tenté de faire valoir 
  son
  témoignage auprès de la police mais celle-ci a refusé d'enregistrer 
  sa
  déposition. 
Avant que soit révélée l'existence de plusieurs balles 
  de calibres
  différents, le SBI et le procureur Britt demandaient l'extraction pour
  expertise de celle qui s'était logée dans la hanche de la jeune 
  Amelia
  Chavis. Sa mère s'y étant opposée, elle a été 
  arbitrairement condamnée à 30
  jours de prison. A partir de l'instant où il s'avère manifeste 
  que
  plusieurs armes ont été utilisées le jour du meurtre, ces 
  mêmes
  protagonistes font volte face et s'opposent à toute intervention
  chirurgicale sur Amelia, prétextant que la balle serait logée 
  trop près de
  la colonne vertébrale. Ce que les radiographies de la jeune fille démentent
  formellement.
Courant mars 2000, Eddie Hatcher a déposé une motion exigeant 
  que le
  ministère public communique aux avocats qui l'assistent les résultats 
  de
  l'expertise balistique concernant des balles de calibre 380 retrouvées 
  sur
  les lieux du crime. Curieusement, le procureur Johnson Britt ne semble pas
  parvenir à mettre la main sur le document...
Un crime sans mobile apparent
Eddie Hatcher nie depuis le début toute implication dans le meurtre 
  de
  McMillian. Le procureur n'a pas trouvé d'autre mobile pour ce meurtre 
  que
  celui d'une hypothétique présomption d'Eddie que McMillian aurait 
  également
  participé au cambriolage de sa maison. Ce qu'Eddie et ses proches
  démentent. Même la mère de McMillian a déclaré 
  ne pas croire un seul
  instant à la culpabilité d'Eddie. Elle a même soutenu la 
  demande de
  libération sous caution d'Eddie qui a été refusée. 
L'accusation cherche par tous les moyens à lui faire endosser tout seul 
  ce
  crime. Mais les découvertes balistiques ne vont pas dans son sens. C'est
  même encore plus improbable dans la mesure où le bras gauche d'Eddie 
  est
  complètement paralysé depuis un accident survenu en 1998 ! 
Tout récemment, il a été révélé que 
  Phillip Quinn Smith, le principal
  témoin à charge, a été inculpé d'un meurtre 
  survenu en mai 2000. Le
  procureur Johnson Britt a déclaré qu'il ne réclamera pas 
  la peine capitale
  contre son témoin. Actuellement incarcéré, Smith est supposé 
  témoigner lors
  du procès d'Eddie que celui-ci, peu de temps après la fusillade 
  du 31 mai
  99, lui aurait soit-disant révélé avoir tué McMillian. 
  Il est clair que
  Smith est pris au piège et que l'accusation ne fait que multiplier ses
  manoeuvres frauduleuses.
Machination judiciaire et guerre psychologique
S'appuyant sur la législation en vigueur dans l'Etat de la Caroline 
  du
  Nord, le procureur Johnson Britt réclame la peine de mort contre Eddie
  invoquant le caractère "violent" de la prise d'otages de 1988. 
  Il est
  évident que l'Etat a saisi l'opportunité de fabriquer une corrélation
  pourtant inexistante entre la confrontation d'Eddie avec Locklear survenue
  le 19 mai et le meurtre de McMillian deux semaines plus tard.
Le 27 octobre 2000, Eddie a été condamné à 75 jours 
  de prison pour
  agression à main armée à l'encontre de Locklear au terme 
  d'un procès où il
  a plaidé la légitime défense. Il a depuis longtemps accompli 
  cette peine... 
Jusqu'au mois de janvier 2001, Eddie Hatcher s'était préparé 
  à assumer seul
  sa défense lors du prochain procès où il devra répondre 
  des chefs
  d'inculpation de meurtre au premier degré et tentative de meurtre. Le 
  30
  janvier dernier, les gardes du centre de détention de Lumberton (où 
  il
  avait été récemment transféré) ont effectué 
  un raid dans sa cellule sous
  prétexte d'y rechercher des affaires passées en contrebande. En 
  fait, ils
  ont emporté plusieurs dossiers légaux qu'Eddie avait préparés 
  pour sa
  défense. Tout ce qui relevait de la contrebande ne lui a pas été
  confisqué... Privé de ses dossiers, il a dû s'entourer de 
  deux avocats (Sue
  Berry et Woody Bowen). L'un d'eux a déposé le 6 février 
  une motion exigeant
  l'abandon des charges pesant sur lui en raison de ce raid.
L'Etat de la Caroline du Nord cherche par tous les moyens à épuiser 
  et
  anéantir Eddie Hatcher. Non parce qu'il veut punir le crime de McMillian,
  mais parce qu'Eddie poursuit avec acharnement ses activités militantes
  jusque derrière les barreaux. Il continue à assister des prisonniers 
  en
  difficulté qui ont maille à partir avec les autorités carcérales. 
  Il leur
  fait prendre conscience de leurs droits et les aide à exiger que ces 
  droits
  soient respectés. Devant cette situation, les autorités utilisent 
  des
  prétextes tous plus fallacieux les uns que les autres comme celui de 
  sa
  séropositivité pour l'isoler et le maintenir en isolation.
Le 9 avril prochain va s'ouvrir son procès à Lumberton, dans 
  le comté de
  Robeson. Face aux menaces sérieuses qui pèsent sur son existence, 
  il est
  urgent de nous mobiliser pour s'assurer qu'Eddie Hatcher reçoive un procès
  équitable et impartial. Nous ne devons pas laisser l'Etat de la Caroline 
  du
  Nord manoeuvrer de manière à obtenir l'assassinat "légal" 
  d'un homme qui le
  dérange par son combat incessant pour la justice !
Quel soutien peut-on apporter à Eddie ?
Le CSIA et le LPSG-France lancent un appel de soutien à Eddie Hatcher 
  au
  nom de la solidarité internationale. Cet homme qui continue à 
  se battre en
  prison pour défendre les droits d'autres prisonniers, qui ne cède 
  pas
  devant les pressions et l'intimidation a besoin que des observateurs
  internationaux assistent au déroulement de son procès (9 avril 
  01 à
  Lumberton, NC). La lutte pour l'abolition de la peine de mort ne peut se
  dissocier de la lutte pour le respect du droit inaliénable de chaque 
  être
  humain à un procès équitable et impartial ! C'est 
  maintenant que nous
  devons agir pour empêcher un lynchage légal et pour arrêter 
  la machine de
  mort avant qu'elle ne s'emballe ! 
Nous pouvons alerter les ONG, média écrits et audiovisuels, collectifs
  divers, syndicats et personnalités (en France comme aux Etats-Unis) qui
  seraient également en mesure de réagir maintenant, sans attendre 
  qu'un
  mandat d'exécution soit signé quelques années après. 
Nous pouvons également répondre à la demande d'Eddie de 
  faire pression
  auprès de la chaine américaine Court-TV pour qu'elle couvre et 
  retransmette
  son procès dans son intégralité. Pour ce faire, vous pouvez 
  cliquer sur le
  lien ci-dessous pour leur communiquer votre demande (en anglais) :
http://www.courttv.com/contact/
ou à l'adresse postale suivante :
Court-TV
  600 Third Avenue
  New York, NY 10016
  USA
Pour contacter le comité de défense d'Eddie Hatcher :
Ms. Thelma Clark (la mère d'Eddie)
  Eddie Hatcher Defense Committee 
  P.O. Box 2702 
  Pembroke, NC 28372 - USA
  Téléphone : +001 910 582 2764 
  Email: thatcher2@peedeeworld.net 
  Site : http://www.eddiehatcher.org/
Pour écrire à Eddie Hatcher :
Eddie Hatcher 
  Robeson County Jail
  122 Legend Road 
  Lumberton, NC 28358 - USA
Nous vous remercions à l'avance pour vos efforts de soutien à Eddie Hatcher.
Le CSIA & le LPSG-France
=====================
CSIA - Commission Prisonniers
  Groupe de Soutien à Leonard Peltier - LPSG-France
  B.P 372 - 75526 Paris Cedex 11 
  Tél: 01.43.73.05.80
  Fax: 01.43.72.15.77 (attn CSIA)
  Email: csia.nitassinan@libertysurf.fr 
  & lpsg-france@wanadoo.fr
Vive la révolution : http://www.mai68.org
                                      ou : 
  http://www.cs3i.fr/abonnes/do 
  
             ou : 
  http://vlr.da.ru
                ou : 
  http://hlv.cjb.net