22 février 2001
  
  Ces jours-ci, l'organisation palestinienne des droits de l'homme et de la protection 
  de l'environnement fait circuler une pétition qui a pour but de traîner le nouveau 
  Premier ministre d'Israël devant le Tribunal international de La Haye. Sharon 
  a commis des crimes contre l'humanité, déclare l'organisation. 
  
  Pol De Vos 
  
  Les responsables estiment qu'en tant qu'officier de l'armée israélienne et ministre 
  de la Défense, Ariel Sharon est le principal responsable d'assassinats, de crimes 
  de guerre, de graves violations de la Quatrième Convention de Genève et de crimes 
  contre l'humanité au cours desquels des milliers de Palestiniens et de Libanais 
  ont été tués ou blessés. En tant que ministre de la Défense et architecte de 
  l'invasion brutale du Liban en 1982, l'intervention et le laxisme d'Ariel Sharon 
  ont rendu possible les massacres d'au moins 7 à 800 ' d'aucuns parlent de 3.000 
  ' Palestiniens, Libanais et autres habitants des camps de réfugiés de Sabra 
  et Chatila à Beyrouth. 
  
  Le massacre avait commencé le 16 septembre 1982 à 18 heures et s'était poursuivi 
  jusqu'au 19 septembre à 8 heures. Il avait eu lieu dans un territoire qui se 
  trouvait sous contrôle de l'armée israélienne. L'attaque elle-même avait été 
  l'oeuvre des phalangistes libanais, une milice privée qui, depuis le début de 
  la guerre civile libanaise en 1975, était étroitement liée à Israël et armée 
  par ce même pays. Durant les 62 heures qu'avait duré le massacre, des enfants, 
  des femmes, dont certaines enceintes, et des vieillards avaient été abattus. 
  Certains avaient été torturés, voire éventrés vifs. Thomas Friedman, un journaliste 
  américain qui s'était rendu sur place peu après les massacres, avait témoigné: 
  «J'ai vu des groupes de jeunes, souvent entre vingt et trente ans, collés contre 
  un mur pieds et poings liés et ensuite abattus avec des armes automatiques.» 
  
  
  De lourdes preuves, mais pas de poursuites 
  
  Une commission d'enquête officielle israélienne, sous la direction de la Cour 
  suprême de Justice israélienne, s'est penchée sur le massacre et, dans son rapport 
  de février 1983, déclarait Ariel Sharon responsable: « La responsabilité 
  incombe entre autres au ministre de la Défense, parce que en permettant qu'on 
  entre dans les camps de réfugiés, il a négligé de tenir compte du danger d'actions 
  de représailles des phalangistes contre la population de ces mêmes camps. Il 
  porte cette responsabilité parce qu'il a permis cela sans exiger que l'on prenne 
  les mesures nécessaires pour écarter ce danger. Ces fautes graves équivalent 
  au non-accomplissement d'une mission dont il était chargé en tant que ministre 
  de la Défense. » La commission ajoutait : « S'il savait qu'il 
  n'y avait aucune supervision sur les phalangistes libanais, qui sont entrés 
  dans les camps avec la permission de l'armée israélienne, il était dès lors 
  de son devoir d'empêcher cette invasion », et, plus loin encore : 
  « le ministre de la Défense n'a en aucune façon informé le Premier ministre 
  de sa décision de permettre aux phalangistes d'entrer dans les camps ». 
  
  
  Trente ans plus tôt, Sharon, jeune officier, dirigeait déjà une action du commando 
  d'élite Unit 101, qui s'était entre autres livré à un massacre dans le village 
  de Qibya, sur la Rive occidentale du Jourdain. Le 14 octobre 1953, Sharon y 
  faisait sauter 45 maisons et massacrer 69 civils, la plupart des femmes et des 
  enfants. 
  
  Malgré les accusations officielles et malgré le livre « La muraille de 
  fer » de l'historien juif Avi Shlaim, la justice israélienne n'a jamais 
  poursuivi Ariel Sharon pour ses crimes. 
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