27 février 2001
RASD
La République arabe
sahraouie démocratique a 25 ans de résistance …
Bon anniversaire !
Quelque part
en plein désert aux confins du Sahara algérien et du Sahara occidental sous
occupation marocain, 155.000 réfugiés ont célébré mardi 27 février 2001, le
25e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique
(RASD), un Etat reconnu par une cinquantaine de pays mais dont l'existence
demeure plus que jamais virtuelle.
Le front Polisario
a organisé des festivités dans les quatre camps de réfugiés de la région de
Tindouf, en territoire algérien, alors que l'organisation d'un référendum
d'autodétermination, sous contrôle des Nations unies, est sans cesse repoussé
depuis 1991 et semble plus que jamais incertaine.
L'événement
a donné lieu à un défilé militaire de plusieurs centaines de combattants et
combattantes sur fond de musique martiale avec présentation de chars, de missiles
sol-air et de plus modestes Kalachnikov. Le président de la RASD, Mohammed
Abdelaziz, a déclaré qu'il fallait s'attendre à de nouvelles souffrances pour
arracher la victoire: '' Nous commémorons un quart de siècle de résistance,
de sacrifices et de détermination. Notre volonté de paix égale notre détermination
à libérer notre pays (...) et à mettre en déroute les envahisseurs en les
boutant de la patrie toute entière''.
Cet anniversaire,
où la joie n'avait guère de place, intervient alors que le Polisario multiplie
les mises en garde envers les Nations unies soupçonnées d'envisager de renoncer
à organiser l'hypothétique référendum d'autodétermination. Le Sahara occidental
est une ancienne colonie espagnole, appelée alors Rio de Oro, occupé par le
Maroc depuis 1975.
Renonçant pour
la première fois implicitement au référendum, le secrétaire général des Nations
unies, Kofi Annan, a récemment accordé un délai au Maroc pour que Rabat fasse
des ''propositions substantielles'' sur une décentralisation administrative
et politique du Sahara. Selon le Polisario, cette solution constitue ''une
négation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination'' et comporte ''des
risques d'une retour à la confrontation armée''.
Le Polisario
revendique quelque 10.000 combattants qui font face à une armée marocaine
de 200.000 hommes. Etroitement contrôlé par l'ONU, le cessez-le-feu conclu
en 1991 est toujours respecté en dépit des menaces du Polisario, comme celles
lancées lors du passage du rallye Paris-Dakar.
Près de dix
ans après la fin des hostilités, le Polisario détient toujours 1.481 soldats
marocains dont le mauvais état de santé physique et moral suscite la ''très
vive préoccupation'' de Kofi Annan.
Peu commenté
en Algérie, qui constitue pourtant le principal allié politique et militaire
du Polisario, l'anniversaire de la RASD a été pratiquement ignoré par la presse
marocaine. Seuls quelques titres ont évoqué ce ''non-événement'' pour se féliciter
de l'évolution des Nations unies quant à l'abandon du référendum au profit
d'une autonomie du Sahara alors que le Polisario est de plus en plus isolé
diplomatiquement.
''L'ONU a finalement
opté pour une solution dans le respect de l'intégrité territoriale du Maroc''
se félicite ainsi ''Maroc Hebdo International''.
Par ailleurs,
on précisait mardi de sources diplomatiques occidentales que l'émissaire personnel
de Kofi Annan, l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, s'était rendu
à Marrakech à la fin janvier pour y rencontrer le roi Mohammed VI. Le but
de cette rencontre, qui n'a pas été confirmée officiellement, était de définir
les contours de la future autonomie du Sahara marocain.
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