5 mai 2001
    Raymond Piela, bien connu en Alsace, 
    m’a envoyé le message ci-dessous qui ne manquera pas de vous émouvoir et sans 
    doute, dans un deuxième temps, de vous révolter comme ce fut mon cas. 
Je connaissais depuis plusieurs semaines la terrible détresse dans laquelle se trouvait Jean-Philippe Ziegler mais, comme Raymond Piela, je pensais que la raison, l’esprit de concorde, la tolérance et tout simplement l’intelligence finiraient par l’emporter sur le chauvinisme exacerbé qui sévit encore parfois en Alsace. Mais il n’en a rien été.
Depuis des mois, Jean-Philippe s’est battu seul et tout à la fois : contre une administration hypocrite qui tient un discours mais par derrière travaille à dissuader voire à sanctionner les bonnes volontés qui voudraient le mettre en pratique, contre des préjugés absurdes et des ragots malveillants, contre la bêtise de ceux qui pensent que la grandeur de la France exige la liquidation de notre patrimoine linguistique régional et surtout contre l’intolérance de certains francophones. Aujourd’hui, il appartient à tous ceux qui sont attachés à la défense de l’identité alsacienne de témoigner leur solidarité avec Jean-Philippe Ziegler et de dénoncer, à travers son cas, les mesures d’intimidation, les attaques sournoises et la diabolisation rampante dont les défenseurs du bilinguisme en Alsace sont toujours l’objet et cela en dépit des bonnes paroles rectorales ou ministérielles.
Le cas de Jean-Philippe Ziegler est exemplaire car il est de ceux qui ont suivi les recommandations du Président de notre Conseil Régional Adrien Zeller : il a « mouillé sa chemise » pour la cause du bilinguisme. Sa réussite est d’ailleurs indéniable et Jean-Philippe est ainsi devenu « une figure connue du bilinguisme » en Alsace du Nord. L’association culturelle « Heimetsproch un Tradition », qui compte des milliers d’adhérents en Alsace, dans son bulletin de mars 2001 (D’Heimet n°137) vient de lui rendre un bel hommage en saluant le très bon niveau de langue, tant en alsacien qu’en allemand, de tous les élèves de l’école élémentaire de Cleebourg où il exerce sa profession d’instituteur. Cette association, ainsi que «Culture et Bilinguisme » viennent de lui apporter leur soutien dans la pénible épreuve qu’il traverse.
Aujourd’hui, il est clair qu’on cherche de couverte manière à lui faire payer cet engagement et quelque part cette réussite dont on craint sans doute qu’elle ne fasse tâche d’huile. Ceci est inacceptable et une large mobilisation alsacienne s’impose pour dénoncer cette inquisition voilée.
Je compte sur vous pour témoigner votre solidarité à Jean-Philippe Ziegler en répondant rapidement au courrier de Raymond Piela et en lui adressant votre « Soutien à J.-P.Ziegler »
- soit par courrier : Raymond Piela 8, rue des Fleurs 67350 Kindwiller,
- soit par e-mail : raymond.piela@wanadoo.fr.
D’avance je vous en remercie.
Bernard Wittmann  
    - Adresse E-mail : 
    wittmabt@mail.pf  - Fax : 689.41.38.96
(auteur de «Une histoire de l’Alsace, autrement» Edit.Rhyn un Mosel 1999 - 3 tomes)
Ci-après la lettre de Raymond Piela artiste et 
    poète alsacien :
    Füer e Kumbel
    Cela fait plus de trois mois maintenant 
    que j'assiste, impuissant, à la descente aux enfers d'un ami, Jean-Philippe 
    Ziegler, instituteur à Cleebourg. L'histoire peut se résumer ainsi :
     
    En décembre 2000, il a été mis en cause par la mère d'une de ses élèves. Cette 
    dame, francophone, lui reproche de « traumatiser » ses élèves en faisant « 
    trop » d'alsacien et d'allemand à l'école. Ce « trop » consiste en l'apprentissage 
    d'une comptine par semaine, emol uf elsässisch, einmal auf deutsch, une fois 
    en français. Il est à noter que la grande majorité des élèves est dialectophone. 
    Cette personne, non seulement colporte des rumeurs insensées pour discréditer 
    Jean-Philippe auprès des autres parents d'élèves, mais elle est aussi allée 
    se plaindre auprès de son inspecteur. Quand Jean-Philippe, poussé à bout, 
    a demandé aide et soutien à son inspecteur celui-ci... lui a ordonné d'arrêter 
    immédiatement l'apprentissage des comptines en prétextant qu'il n'a pas à 
    faire de « bilinguisme » dans sa classe, qu'il y a des écoles (paritaires) 
    pour ça. D'autre part, il lui a reproché l'achat, par le biais de sa coopérative 
    scolaire, de livres en allemand (Das große Liederbuch de Tomi Ungerer...) 
    et de CD ou cassettes en alsacien (Egles, Engel, Jacobi, Liederbrunne...), 
    que Jean-Philippe offrait comme prix d'encouragement ou comme récompenses 
    aux élèves méritants. 
    Jean-Philippe, longtemps, n'a pas 
    voulu rendre cette affaire publique, sûr que le simple bon sens finirait par 
    l'emporter à l'heure où Jack Lang, ministre de l'Education nationale écrit, 
    dans son plan « Langues vivantes à l'école primaire » (29/01/2001) : « Les maîtres 
    saisiront l'occasion, chaque fois que cela sera possible, de valoriser la 
    langue maternelle d'un des élèves ou la langue parlée dans sa famille. Cette 
    ouverture à l'altérité est à la fois gage de la réussite ultérieure dans l'apprentissage 
    des langues et contribution à l'éducation à la citoyenneté. Elle permettra 
    la reconnaissance par l'école des compétences linguistiques, même limitées, 
    d'un grand nombre d'élèves et une découverte, par la richesse des langues 
    régionales, de la diversité culturelle du pays.» Mais la calomnie, 
    les rumeurs continuent de plus belle. Et l'inspecteur, récemment, lui a retiré 
    la gestion de sa coopérative scolaire et lui a fortement conseillé de demander 
    sa mutation. Ce que Jean-Philippe, très atteint par cette affaire, vient d'accepter. 
    
    Was mache ? Cela fait des années que 
    je connais bien Jean-Philippe et que j'apprécie l'homme et son travail. Actuellement, 
    lui et sa famille sont en grande détresse morale. Il a décidé de consulter 
    un avocat pour essayer de faire taire les mauvaises langues. Il m'a aussi 
    autorisé à rendre cette affaire publique. C'est pourquoi l'idée m'est venue 
    de m'adresser à vous, qui le connaissez, ou tout au moins qui partagez sa 
    passion pour l'Alsace et son patrimoine linguistique. Car, au-delà de sa personne 
    c'est bien, une fois de plus, l'alsacien/allemand qu'on cherche à éradiquer. 
    
    Si ce qui précède vous interpelle, 
    je vous serai reconnaissant de signer et de faire signer ce « SOUTIEN 
    A JEAN-PHILIPPE ZIEGLER » et de l'envoyer soit par courrier à l'adresse 
    suivante:
soit de remplir le formulaire ci-dessous et 
    l'envoyer par email à raymond.piela@wanadoo.fr.
    Denn, je meh « letschti » unterschriewe, je meh Chance han m'r, nit d'allerletschte 
    zue sin. Merci.
Raymond  Piela 
    
    A remplir: 
    
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    Prénom :
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Vive la révolution : http://www.mai68.org
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