7 mai 2001

 

 

Paul AUSSARESSES, le Klaus BARBIE français

 

PAPON ET AUSSARESSES, voici deux serviteurs de l'Etat, fonctionnaires exemplaires, dont on peut dire qu'ils auront rendu un fier service à la France éternelle : permettre aux Français de se réconcilier à bon compte avec un passé indigne. La condamnation judiciaire du premier et la condamnation, qui ne restera sans doute que "morale", du second, ont et auront pour résultat de dédouaner la grande majorité des Français de son apathie complice et résignée sous l'occupation nazie et de son aveuglement voire de son acceptation des crimes commis en leur nom lors de la dernière guerre coloniale que mena la 4ème République, longtemps appelée "les douloureux événements d'Algérie".

Ces condamnations dispenseront la France et nos concitoyens de ce "devoir de mémoire" qui aurait constitué pour elle de se regarder enfin dans le miroir d'une Histoire récente honteuse et ignomineuse. Devoir que nos voisins d'outre-Rhin ont su remplir avec courage et persévérance durant de longues années vis à vis de leur propre passé.

Il ferait beau voir la réaction des Français dans leur ensemble devant le kidnapping, perpétré par des Algériens, d'un AUSSARESSES, d'un MASSU ou d'un BIGEARD et leur traduction devant un tribunal algérien, voire le tribunal international de LA HAYE, sous l'inculpation de crime de guerre ou contre l'humanité ! Ne verrait-on pas se dresser alors comme un seul homme le peuple de France pour demander l'envoi du porte-avions CHARLES DE GAULLE (à conditon toutefois qu'il soit opérationnel !...) dans la rade d'ALGER ! Las, les impératifs économiques d'un développement "à l'Occidental" interdisent dans les poays du Sud toute velléité de constitution d'un tribunal de NUREMBERG bis !

On dira qu'il n'est pas raisonable de comparer ce qui ne peut l'être et que l'extermination méthodique de millions d'être humains au nom d'une pureté raciale mytique et d'une idéologie fasciste, n'a rien à voir avec les errements coupables de deux individus qui se sont honteusement distingués durant deux périodes douloureuses de notre proche passé. Sans doute, d'un point de vue "quantitatif", les exécutions et les massacres perpétrés par les nazis sont-ils sans commune mesure avec les "exactions" de l'armée française en Algérie. Mais l'analogie est à rechercher dans l'esprit car c'est de lui que naissent la haine, le racisme et la violence. Là se trouve la racine du mal. Et la racine, en France, n'a pas été extirpée. "Le ventre de la Bête est encore fécond ..."

Et s'il y a des différences de degré dans le révisionnisme historique, il n'y a pas de différence de nature entre le fait de nier l'extermination des juifs dans les chambres à gaz durant la seconde guerre mondiale et celui d'occulter cette période sombre de notre histoire que fut celle de la barbarie et de l'impérialisme coloniaux dont le monde n'a pas fini de payer le prix et de subir les conséquences.

Il est donc trop facile de montrer du doigt et de condamner nos deux vieux tortionnaires français en les présentant comme des criminels isolés. Il est trop facile de s'indigner "des révélations honteuses d'un vieillard" (elles ne sont nullement "honteuses", d'ailleurs) comme le fait André ROUSSELET, ancien chef de cabinet de MITTERAND dans le gouvernement de Guy MOLLET. Car c'est bien "en service commandé" qu'agissait AUSSARESSES comme avait agi PAPON sous VICHY. C'est sur ordre du pouvoir politique. Là, un régime qui s'était couché devant l'occupant avec l'appui et le consentement écrasant des parlementaires français d'une 3ème République avachie et moribonde, ici, un gouvernement "socialiste" ayant obtenu du parlement des pouvoirs étendus et exceptionnels qui, ainsi que le reconnaît aujourd'hui Jacques ATTALI, devait donner à la torture un "cadre légal". Il s'agissait de venir à bout de ces rebelles "musulmans" ayant engagés des actions violentes lassés qu'ils étaient des fins de non recevoir auxquelles s'étaient heurtés leurs représentants légitimes qui ne revendiquaient pourtant que la simple application des lois de la République dans les "trois départements français d'Afrique du Nord"...

Ne nous y trompons pas AUSSARESSES et PAPON étaient de fidèles et zélés serviteurs de la nation. Ce n'étaient pas des monstres. C'étaient des humanistes, des hommes de culture et d'honneur, des patriotes. Peut-être retrouvaient-ils tous les soirs chez eux leurs chères petites têtes blondes qu'ils carressaient de cette même main qui avait signé l'ordre de départ du dernier train de déportés ou qui avait torturé le dernier "fellagah" poseur de bombe ou chef de maquis tombé entre leurs mains. Pourquoi se scandaliser et pousser des cris d'orfraie devant la "bonne conscience" d'un AUSSARESSES, devant son refus d'exprimer le moindre regret et devant son affirmation qu'il recommencerait si cela était nécessaire ! Ne travaillait-il pas pour la France et pour l'unité indivisible de la République, et qui plus est, sous le contrôle d'un magistrat, le juge BERARD, "émissaire auprès de MASSU, du Ministre de la Justice, François MITTERAND, ce juge qui, selon les termes mêmes d'AUSSARESSES, nous "couvrait" et avait "une exacte connaissance de ce qui se passait", ce juge décrit par Nice-Matin le 21 juillet 1973 comme "un homme dévoué et d'une extrême courtoisie", ce juge "respecté et cultivé". Et puisqu'il y aurait litige sur ce point, quelle importance d'ailleurs que ce fut BERARD ou un autre magistrat, lorsqu'on sait que tous les magistrats en Algérie étaient au courant et "couvraient" des méthodes expéditives de chefs militaires Les "pouvoirs spéciaux" votés dès 1956 par le Parlement français (communistes compris !) à la demande de Guy MOLLET conféraient d'ailleurs à ces derniers l'exercice de pouvoirs judiciaires étendus.

Et ce faisant, ils remplissaient les uns et les autres leur mission, ils ne faisaient que leur devoir... ou du moins ce que l'idéologie nationale distillée dans les écoles dont ils étaient souvent brillamment sortis, leur avait fait prendre pour le "devoir"... sans que jamais ne les ait effleuré l'existence de cet autre devoir, très récemment et formellement reconnu il est vrai, qu'est le "devoir de désobéissance".

Ils n'avaient jamais fait qu'obéir. Comme l'avaient fait avant eux, les commandants des sinistres camps d'extermination du nazisme et les milliers de fonctionnaires consciencieux de la "solution finale de la question juive". Comme l'avait fait BARBIE chargé de décapiter la Résistance pour que règnent enfin la paix et la prospérité promises pour les siècles par HITLER, son Führer.

C'est pour cela qu'il est trop facile de livrer à la vindicte publique tel et tel individu dont on estime aujourd'hui qu'il s'était conduit odieusement lorsqu'il exerçait ses fonctions au nom du peuple français et sous la responsabilité des gouvernants.

Il y eut presqu'autant de PAPON que de hauts-fonctionnaires de Préfecture sous PETAIN.

Il y eut presqu'autant d'AUSSARESSES que d'officiers du Renseignement sous LACOSTE, délégué général du gouvernement français à ALGER.

Certes, avec des nuances... dans le déshonneur.

Mais grâce à PAPON et à AUSSARESSES, les gouvernants de la France du dernier demi-siècle qui ont "couvert" leurs crimes peuvent parler la tête haute. Il n'est d'ailleurs pas question que les hommes de la classe politique actuellement au pouvoir reconnaissent la culpabilité de leurs pères. Il n'est pas question que la France se repente ! Peut-être dans 50 ans... Il leur suffit aujourd'hui de se dire "horrifiés" ou "consternés", des décennies après, par ce qu'ils qualifient avec hypocrisie de "révélations" ! Comme si l'actuel Président de la République française, alors officier de l'armée française en Algérie dans une unité "combattante", avait pu ignorer les méthodes pratiquées par les fameuses DOP, chargées dans tous les secteurs opérationnels de la chasse au renseignement et de la traque des "terroristes" ! CHIRAC ne manque pas d'air ! Toujours très "Algérie française" en 1960, (après 6 ans de guerre...) et lui-même "tenté" de rejoindre les factieux de l'OAS, comment aurait-il pu ignorer la généralisation de la torture ?... Gageons que le nerf de boeuf qu'il portait alors ne lui servait pas qu'à écraser les mouches !...

Sont-ce les "aveux", les "confessions" d'AUSSARESSES qui sont malsains et odieux" (FORNI), horrifiants (CHIRAC), intolérables (Ligue des Droits de l'Homme), d'un "cynisme révoltant" (JOSPIN) ou bien plutôt la réalité qu'ils dévoilent sur des crimes commis sur ordre ou sous couvert d'autorités militaires et politiques responsables ? Cette réalité qui "dépasse de loin la personne d'AUSSARESSES" (Le Monde du 7 mai) et que Pierre VIDAL NAQUET a pu qualifier comme marquant la "naissance d'un ordre totalitaire". Les soit-disantes "révélations" d'AUSSARESSES ont l'immense mérite d'obliger la France à regarder en face cette réalité. Les condamnations éplorées et scandalisées, unanimes et consensuelles émanant de toute la classe politique française de gauche comme de droite n'ont pas pour objet ce qu'a fait AUSSARESSES mais ce qu'il en dit !

Or, encore une fois, ce qu'il a fait, il l'a fait en soldat discipliné. Et il lui a fallu un certain degré de courage sinon d'inconscience pour en parler aujourd'hui... A moins que cette horrible période de six mois de sa longue carrière militaire ne soit devenue trop lourde à porter dans le secret de sa conscience... Mais peut-être est-ce faire trop d'honneur à ce vieillard pitoyable que de le créditer de quelque regret. Il ne manifeste d'ailleurs aucun remords. Bien au contraire. S'il lui fallait le refaire, il le ferait..."J'ai rempli pendant six mois la mission qui m'était impartie... C'est avec soulagement que j'ai rejoint, à ma demande, mon régiment. Je souhaite ardemment à mes jeunes contemporains ou à ceux qui suivront de ne pas user leurs souliers ni leur âme sur une route semblable à la mienne..." répond toutefois AUSSARESSES à ses actuels détracteurs.

Merci AUSSARESSES d'avoir parlé ! Merci PAPON et AUSSARESSES, pitoyables vieillards, pour votre ultime contribution à la mise en œuvre de la duplicité du pouvoir ! Merci d'éviter à la France et de dispenser ses gouvernants d'avoir à se repentir des crimes commis en son nom ! Merci de porter sur vos têtes ce chapeau décidément beaucoup trop large pour vous de la honte nationale et sur vos seules épaules des crimes d'état avérés, décidément beaucoup trop lourds pour vous, misérables exécuteurs des basses œuvres de la nation ! Merci de permettre aux princes qui nous gouvernent d'étaler aujourd'hui leur bonne conscience ou... de se contenter d'"entrouvrir les archives de l'époque aux historiens", comme si l'on attendait de ces derniers qu'ils parlent "au nom de la France", qu'ils portent quelque jugement moral ou quelque réprobation publique !

Toujours est-il que les Français sont aujourd'hui encore gouvernés et représentés par ces mêmes sourds et ces mêmes aveugles qui n'ont rien vu ni rien entendu lorsqu'ils "servaient" en Algérie ou qui ont préféré, alors qu'ils carressaient déjà les plus hautes ambitions politiciennes, ne pas compromettre leur carrière plutôt que de dénoncer les atrocités dont ils étaient alors les témoins quotidiens ou dont ils ne pouvaient pas ne pas avoir connaissance. A moins que leur aveuglement d'hier n'ait simplement été les prémices de leur aveuglement d'aujourd'hui en matière de gouvernement du pays. On peut douter en effet que ces gens soient les mieux placés pour affronter la crise majeure de civilisation dans laquelle est entré un Occident toujours sûr de lui et dominateur, mû par la seule logique du profit...

En vérité, l'occasion est trop belle pour le pouvoir politique de fustiger, 40 et 60 ans après, quelques vieillards qui, par orgueil, par malchance ou par cynisme se trouvent sous les feux de médias avides de scoops sanglants et cruels. Ils constituent les boucs émissaires inespérés d'une responsabilité collective qui ne veut en aucun cas être admise, reconnue, avouée, condamnée. Ces hommes maudits et exposés aux flashs de l'actualité sont du pain béni pour tous ces hommes politiques de droite comme de gauche qui se présentent les uns et les autres comme les héritiers de "valeurs républicaines" qu'ils affirment d'autant plus fort qu'il ne les appliquent pas. Eux, du moins ont les mains propres et sont les dignes représentants de ces "Droits de l'Homme" dont notre pays se dit être la Patrie. "Certes, il y a eu des "bavures", reconnaissent-ils, mais isolées, regrettables mais non généralisées. Et puis à quoi bon revenir sur tout cela ?!", disent d'un même chœur bêlant ceux qui n'ont qu'une ambition, garder ou reconquérir le Pouvoir : "pas de vagues, ménageons les électeurs dont la plupart considèrent la guerre d'Alérie comme de l'histoire ancienne, tournons la page ! plus jamais ça !... et passez muscade !"

Les peuples qui ne veulent pas se retourner sur leur passé pour en tirer les conséquences dans le présent, sont condamnés à le revivre sous d'autres formes. Par exemple, l'actuelle brutalité de la police française et le mépris qu'elle manifeste pour les personnes "colorées" voire pour des catégories de population dont la marginalisation (ou sa seule suspicion) n'est que la conséquence d'une apathie et d'une démission politiques coupables face au racisme montant et à la misère engendrée par un système socio-économique inique. Ne nous y trompons pas : les innombrables "bavures policières" des sherifs de banlieues s'inscrivent dans le droit fil d'une "tradition" héritée du régime de VICHY, en un temps où les méthodes de la GESTAPO et de la SS firent des émules attentifs et trouvèrent à s'épanouir avec zèle, sans contrainte ni sans scrupule, d'abord en Indochine, ensuite en Algérie. La soldatesque française avait été alors à bonne école et les caves d'ALGER des paras de MASSU et de BIGEARD n'eurent rien à envier aux caves lyonnaises de la GESTAPO de Klaus BARBIE. De même, dans un autre domaine, les puissants réseaux de corruption qui, depuis la "décolonisation" formelle des années 60, alimentent les ambitions politiciennes des princes qui nous gouvernent, sont en réalité la nouvelle forme déguisée d'une colonisation économico-culturelle encore plus cynique et plus implacable.

C'est pourquoi, ce qu'on appelle, à tort, les "aveux" du général AUSSARESSES ne sont pas comme le dit P.VIDAL-NAQUET, les "mémoires d'un assassin". A moins d'étendre ce jugement à l'armée française dans son ensemble et bien sûr de désigner les chefs de cette "armée assassine", non seulement les chefs militaires mais surtout, bien évidemment, les hommes politiques alors au pouvoir, eux qui n'ont pas voulu voir dans ce qu'ils appelaient alors pudiquement "les évènements d'Algérie", une guerre de libération menée par un peuple opprimé depuis plus d'un siècle par un pouvoir colonial sûr de sa force et de son bon droit ...

AUSSARESSES le dit lui-même et il sait de quoi il parle, la torture et les atteintes aux droits élémentaires de la personne humaine étaient bien généralisées durant cette "sale" guerre (y en a-t-il de "propres"?!). Elles n'étaient pas le fait d'hommes particulièrement sadiques ou monstrueux. Certes, certains chefs répugnaient à opérer eux-mêmes et faisaient faire la sale besogne par des âmes moins sensibles ou moins scrupuleuses. Le but était toujours d'obtenir des RENSEIGNEMENTS. La fin justifiait les moyens, tous les moyens, les testicules arrachés, les yeux crevés, les femmes violées, les poignets sectionnés, les gorges tranchées, les douars incendiés la nuit au napalm surprenant dans leur sommeil femmes, vieillards et enfants.

Certes, le plus souvent, on ne torturait pas par plaisir mais par "devoir". On torturait d'abord pour sauver sa propre peau, pour déloger des maquisards qui tendaient leurs embuscades, mais on le faisait sous couvert d'accomplir une mission sacrée, la sauvegarde de la grandeur de la France.

Car tous les politiques le disaient, de 1954 à 1960, de Guy MOLLET à DE GAULLE, "l'Algérie, c'est la France" et comme le claironnait, déjà bravache, le ministre de la Justice d'alors, François MITTERAND, "la seule négociation, c'est la guerre !" Avec toutefois une nuance d'importance : les fellagahs n'étaient pas considérés comme des combattants, mais bien comme des terroristes, comme l'avaient été les "résistants" français par l'occupant nazi. Des terroristes à qui l'on déniait jusqu'au droit d'être fusillés : au mieux étaient-ils guillotinés, au pis achevés, après avoir été torturés pour leur faire avouer leurs "crimes" et trahir leurs frères. Et c'est précisément pourquoi on ne parlait pas de guerre, car c'eût été reconnaître des droits à des combattants, interdire de liquider les prisonniers, honorer des conventions internationales, celle de Genève en particulier. Les fellagahs étaient des "hors la loi" ; de plus, parcequ'arabes, ils étaient des sous-hommes. Tout juste bons à être abattus comme des chiens.

Mais la "jeunesse" d'aujourd'hui doit aussi savoir ceci : de la même manière qu'elle doit savoir qu'une très petite minorité de Français refusa de se soumettre au joug nazi, elle doit savoir aussi qu'une minorité encore plus infime dénonça le joug que la France coloniale faisait peser sur les peuples qu'elle avait asservi.

Ceux qui désertèrent l'armée française, ceux qui créèrent des réseaux de soutien au FLN (d'alors !...), ceux qui refusèrent de porter les armes, ceux qui affirmèrent haut et fort leurs convictions anticolonialistes et parfois le payèrent de leur vie, bref, tous ceux-là qui avaient alors honte d'être Français et que l'on traitait de traîtres parcequ'il refusaient de trahir les valeurs qui constituaient leurs raisons de vivre, la fraternité universelle, la solidarité avec les opprimés, la lutte pour la justice... tous ceux-là ont sans doute permis à certains de leurs enfants de ne pas désespérer de l'homme et de tisser quelques fils ténus, d'une appréciation mutuelle entre les peuples.

Il y a quelque chose d'obscène à voir aujourd'hui des sexagénaires ventripotents et flétris tirer leur mouchoir de leur poche et pleurer sur leur jeunesse violée comme ils pissaient alors sur leur honneur perdu dans les djebels algériens, alors qu'agonisaient sous leurs yeux, dans le soleil et dans le sang, ceux qui mouraient pour leur liberté et pour leur dignité d'homme. Mais aujourd'hui, les "révélations" d'AUSSARESSES, qui n'ont jamais été pour eux que "secrets de polichinelle", peuvent leur faire redresser la tête : ils n'avaient fait que leur devoir. Eux aussi ils peuvent lui dire merci !

La seule dette que la nation a contracté à l'égard des uns et des autres, de ceux qui se sont couchés et de ceux qui ont tenté de rester debout, c'est, par la voix de ses gouvernants, de devoir leur demander pardon pour avoir sali leur honneur de jeunes hommes à peine sortis de l'adolescence et d'avoir tué au cœur de leur jeunesse ces utopies qui font que la vie vaut la peine d'être vécue. Elles ont pour nom en France : liberté, égalité fraternité. Hélas, cela aucun gouvernement ne le fera avant bien longtemps, du moins du vivant des acteurs et des témoins des crimes commis au nom de la République !

André MONJARDET * andre.monjardet@wanadoo.fr . 05000 CHATEAUVIEUX, le 7 mai 2001.

 

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