7 mai 2001
Je me souviens des temps où enfant je pouvais profiter en toute innocence de cette vie sans me soucier des problèmes qu’il y a dans ce monde. Aujourd’hui adulte je regrette cette époque si joyeuse……rien d’autre ne comptait à part le jeu.
Je ne perçois plus maintenant que les défaillances engendrées par notre société. Mon esprit critique et contestataire me semble exacerbé. Ce n’est pas la crise d’adolescence qui se prolonge jusqu’à mes 20 ans, c’est simplement l’envie de voir les choses changées et de gueuler contre tous ces disfonctionnements.
La peine de mort en est un. Quand un pays qui se dit civilisé s’autorise au nom de la loi, de l’ordre et de la justice à tuer des hommes et femmes alors je me pose des questions et je commence à avoir peur. Lorsque ce même pays, toujours au nom de la justice, applique cette pratique barbare sans vraiment rechercher la culpabilité et la responsabilité de l’homme qui se trouve à la barre, alors je suis forcé d’admettre que cette justice n’est pas. Lorsque de surcroît, les représentants de la justice, juges et procureurs, s’arrêtent à la couleur de peau d’un homme pour décider de ce que sera cette justice et que cet homme mourra pendu ou piqué comme un chien, alors je ne peux plus les laisser faire.
Je ne suis rien sur cette terre, je ne suis personne. Juste un pion, un grain de sable. Ma voix dans les rues peut se briser mille fois sans que personne n’écoute ce que je dis. Je peux hurler ou écrire tant et tant sans m’arrêter, aucun ne voudra admettre la véracité de mes propos. Je n’en verrais pas un se tourner vers moi et me soutenir dans la marche…Les gens n’écoutent pas. Les gens s’en foutent.
Et pourtant, aussi infime puisse-je paraître au yeux de ces gens-là et de ce pays, je ne m’arrêterais pas. En voyant cette justice bâtarde, en voyant le visage de cet homme qui va mourir, père de famille et qui a encore toute la vie devant lui, je ne peux pas rester passif. Ma conscience me l’interdit. Rester blême et stoïque ce serait être complice de ces bourreaux.
On pourrait penser que ce qui se passe dans les autres pays ne nous regardent pas.
Mais au contraire je crois qu’à l’époque de la mondialisation et de l’uniformisation des masses, on est justement en droit, et c’est même un devoir de citoyen du monde, d’exiger que la justice soit réellement exercée partout, aussi bien et surtout dans les pays se prétendant développés que dans les autres pays auxquels on ne s’intéresse pas du fait de leur pauvreté ou de leur " extrémisme culturel ".
La plupart du temps d’ailleurs, ce n’est pas la culture qui est un obstacle. Nos dirigeants comme nos représentants s’arrêtent beaucoup trop souvent, pour na pas dire toujours, au critère de la puissance ou des relations commercialo-politiques entretenues avec le pays en cause pour appliquer la solution de facilité, à savoir le " Laisser faire-Laisser passer ".
Cette position de neutralité est inacceptable ! Elle est le révélateur de la lâcheté de nos gouvernements, incapables qu’ils sont d’exprimer leur point de vue et de défendre les idées qui ont permis la naissance de notre nation et selon lesquelles la France serait le pays des Droits de l’Homme ; ces Droits de l’Homme, dont j’ai toujours pensé qu’ils servaient la Vie. Défendre la vie des hommes ou d’un seul contre toute atteinte barbare et injuste.
Mumia Abu Jamal en subi une en ce moment. Elle est des plus grave car c’est directement sa vie que la justice extrémiste américaine menace. Seul je ne peux rien faire mais ensemble, même en tout petit groupe, on peut faire passer le message et forcé les quidams anonymes à prendre conscience de l’importance de notre cause : la vie n’est pas un jeu, elle nous concerne tous.
Si tu penses un peu comme moi, viens la défendre. Lutter pour sauver un homme innocent de la peine capitale. Lutter contre la pratique barbare qu’est la peine de mort. Lutter, d’une manière plus vaste, pour le respect de nos droits.
Xéric, mars 2001.
Ps : cet autre texte n’est qu’une prise de parole sur un problème qui me dépasse je crois. A l’origine il était destiné au petit journal " Jeunesse Révolution " et à l’occasion d’un événement futur en la faveur de Mumia Abu Jamal qui voit sa situation de condamné à mort se dégrader de jour en jour du simple fait de l’élection de Georges W. Bush. Il est très difficile de défendre cette cause aussi ai-je décidé d’avoir recours au net pour tenter de toucher les gens.
J’espère que vos réactions seront nombreuses.
Esprit libre.
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