Le 31 août 2001
J’adresse le texte ci-dessous aux agences de presse (AFP, Reuters), aux médias(tous les services culturels et politiques de Radio-France , France 2, Arte, France 3, Libération, Nouvel Obs, Le Monde, Le Monde diplomatique, Le Point, l’Express, Le Courrier international, Marianne), et aux centres de décision politiques et diplomatiques français et étrangers (Parlement européen, Commissaires européens, Assemblée nationale, Sénat, Ministère de la Culture, Ministère des Affaires étrangères, Centres culturels des Ambassades de France à l’étranger, principales ambassades étrangères en France).
La mondialisation dans l’édition
Le principal instrument de décomposition d’une civilisation de la pensée est la mondialisation de l’édition. Il est temps de prendre conscience de ce que l’Europe philosophique ne survivra pas à la décapitation de la raison critique qui s’inscrit dans la logique implacable de l’industrie du livre.
Les postérités intellectuelles conjointes de Darwin et de Freud exigent un approfondissement révolutionnaire de la connaissance scientifique de l’évolution de notre espèce dans le temps dit " historique ". Cette exigence passe par la naissance d’une anthropologie critique. Les armes de cette discipline nouvelle devront rendre compte du développement accéléré des capacités de notre boîte crânienne depuis l’invention de l’écriture. Il y faut une analyse généalogique des stations d’une espèce que son évasion titubante de la zoologie a écartelée entre le rêve et le réel. Cette dichotomie récente est-elle congénitale ou répond-elle seulement à une étape de quelques millénaires de notre croissance?
Depuis qu’elle existe, la philosophie a toujours déclenché le scandale parce que ses conquêtes sont sacrilèges par définition. Mais la mondialisation de l’édition a pour effet radical de rendre impossible la publication d’une anthropologie de ce type, du seul fait que les grands groupes industriels veillent en tout premier lieu à éviter les progrès du "Connais-toi". Ils rappellent que toutes les civilisations de masse que l’histoire a connues ont été rentabilisées au prix de la stérilisation philosophique de leur époque et ils souhaitent que notre temps ne fasse pas exception à cette règle. J’espère que la presse libre mesurera les dangers de la loi du marché appliquée à la commercialisation du livre. Cette stratégie engendre aujourd’hui une stagnation intellectuelle seulement mieux occultée que celle des guerres religieuses d’autrefois contre les conquêtes de la raison critique.
J’ai ouvert sur Internet un site consacré au débat sur l’avenir intellectuel du Vieux Continent :
(EUROPOLITIQUE , http://www.multimania.com/manueldedie/ )
Mes deux dernières contributions sont consacrées, la première, à la politique du Ministère de la culture que Mme Catherine Tasca a exposée à la fin du mois de juillet 2001 à l’occasion de la réunion des personnalités responsables du réseau diplomatique de soutien culturel extérieur auquel le Ministère des affaires étrangères consacre 40% de son budget (Les intellectuels et la politique mondiale). La seconde, intitulée Les intellectuels du nouveau millénaire, expose l’avenir d’une anthropologie articulée avec l’Histoire et s’interroge sur les causes du silence des psychologues, des spécialistes des sciences humaines et des historiens du monde entier concernant la nature, la puissance et le règne de l’imaginaire religieux. Une république laïque peut-elle demeurer vivante si elle ne féconde ni ne fait progresser la connaissance scientifique de l’homme ?
Pour plus de détails concernant la menace d’extinction de la pensée européenne qui résulte de l’offensive planétaire de l’édition marchande moderne contre la recherche intellectuelle, voir www.dieguez-philosophe.com , cliquer sur " Alerte ". Ce site est ouvert depuis février 2000.
Vive la révolution : http://www.mai68.org
ou :
http://www.cs3i.fr/abonnes/do
ou :
http://vlr.da.ru
ou :
http://hlv.cjb.net