26 septembre 2001

 

Clinton avait amnistié quelqu’un accusé de fraude fiscale.
Poppy Bush, lui, remet un terroriste professionnel en liberté

Par Eileen Smith


1er mars 2001 – En 1990, via l’influence directe du président George Herbert Walker Bush, Orlando Bosch – recherché par la justice, étranger non enregistré, terroriste en série et saboteur d’avions – était remis en liberté de la prison de Miami, à la demande expresse du fils de Bush, Jeb, et au nom des républicains de Miami.

Jeb (le membre de la famille fixé en Floride) avait arraché cette libération inhabituelle d’une prison fédérale pour obtenir les votes des habitants de la Floride et avait ainsi fait basculer l’Etat en faveur de son père lors des élections présidentielles de 1992.

Orlando Bosch n’avait donc pas été relâché pour réhabilitation ou repentance. Il n’avait pas été relâché après avoir purgé une peine. Il avait été relâché par les Bush afin de faciliter la victoire des Républicains et dans un apparent mépris de la sécurité publique, tant ici qu’à l’étranger, et de l’autorité des lois.

Trente pays avaient refusé l’asile politique à Bosch en raison de ses crimes. Un attorney général en fonction à Miami avait refusé qu’il reste aux Etats-Unis. En janvier 1989, le même attorney général écrivait : " Durant trente ans, Bosch s’est montré résolu et inébranlable dans son choix de la violence terroriste. (…) A maintes reprises, il a exprimé et prouvé sa détermination à provoquer aveuglément morts et ravages. " L’attorney général Dick Thornburgh décrivait Bosch comme un " terroriste incorrigible ".


Et pourtant, les Bush le font libérer


Encore plus troublante encore que la libération d’un homme dangereux en échange de voix, il y a la manière dont l’affaire a été réglée. Le président Bush n’a pas pardonné à Bosch. Apparemment, il s’est contenté d’intervenir et d’exercer l’influence de sa fonction pour relâcher Bosh en dépit des recommandations du directeur de district de l’INS et du département de la Justice.

Il s’agissait d’un criminel sur qui on n’aurait pas misé un penny. Ses crimes étaient autrement plus graves qu’une simple fraude fiscale et il était autre chose qu’un vulgaire réfractaire. Bosch avait planifié les crimes suivants et y avait participé ou contribué :


Les crimes imputables à Bosch


Avec Poder Cubano (Pouvoir cubain), en 1968–69 :

Avoir expédié une bombe par valise à La Havane, à Cuba.

Avoir placé des bombes dans des dizaines d’établissements commerciaux, restaurants, agences de tourisme, consulats étrangers, navires, avions etc. aux Etats-Unis.

Avoirs commis des attentats contre des représentants commerciaux et politiques étrangers aux Etats-Unis.


Avec des dirigeants fascistes chiliens, à l’issue d’une rencontre avec Pinochet, en 1974-75 :

Assassinat de l’ancien commandant des Forces armées chiliennes, le général Carlos Pratts, et de sa femme en Argentine.

Avoir abattu, à Rome, en Italie, Bernardo Leighton (vice-président du parti démocratique chilien en exil) et son épouse.

Orlando Bosch est arrêté par la police costaricaine qui l’accuse d’avoir projeté l’assassinat du dirigeant chlien en exil à Costa Rica, Andres Pascal Allende.

Assassinat d’un ancien ministre chilien de l’administration de Salvador Allende, Orlando Letelier, et de son collaborateur Ronni Moffit à Washington, D.C., aux Etats-Unis.


Avec le nouveau groupe terroriste "Accion Cuba", en 1974–75 :

Avoir placé des bombes dans diverses missions et ambassades cubaines et divers autres organismes, hôtels, agences de tourisme, etc. à l’étranger (Canada, Argentine, Pérou, Mexique, Espagne, Venezuela).

Avoir tiré des coups de feu contre la résidence d’un fonctionnaire cubain.

Tentative d’assassinat de l’ambassadeur de Cuba, Emilio Aragones, en Argentine.


Avec un nouveau groupe placé sous sa direction à Costa Rica, les " Comandos de Organizaciones Revolucionarias Unidas ", en 1976–77 :

Attentats à la bombe contre des missions, ambassades, compagnies aériennes, ressortissants et autres aux Nations unies, au Costa Rica, en Espagne, en Jamaïque, à la Barbade, aux Barbades, en Colombie, à Trinidad et Tobago, au Panama, à Porto Rico, etc.

Sabotage d’un appareil des lignes aériennes cubaines : 73 passagers tués. (Arrêté et emprisonné au Venezuela, ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre ses activités terroristes contre le Venezuela).

Avoir placé une bombe dans un avion vénézuélien à Miami, aux Etats-Unis.


Durant son incarcération, Bosch continua à diriger des opérations visant les intérêts du Mexique, en 1978 :

Avoir placé une bombe sur le navire marchand mexicain " Azteca ", amarré dans un port mexicain : 2 morts, 7 blessés.


Toute une série d’agressions contre Cuba, une fois de plus, avec un groupe appelé " Omega-7 " :

Attentats et menaces d’attentat à la bombe contre des boxeurs cubains aux USA, contre des agences de tourisme, des services publics, des avions, des missions cubaines et même contre les bureaux de la TWA, aux Etats-Unis...

Assassinat de Carlos Muniz Varela, membre de la brigade " Antonio Maceo " et directeur de " Varadero Travel " à Porto Rico.

Assassinat d’Eulalio Negrin (membre de la communauté cubaine à l’étranger et participant aux entretiens et négociations avec le gouvernement cubain) dans le New Jersey, aux Etats-Unis. Assassinat du diplomate cubain aux Nations unies, Felix Garcia Rodriguez .


Source: cuban-exile.com/doc_051-075/doc0057.htm


Voici l’histoire de Bosch :


Pediatre de formation, Bosch quitte secrètement Cuba pour Miami la même année où Castro s’empare du pouvoir. Immédiatement, il se lance dans des actions violentes en compagnie de l’organisation terroriste " MIRR " (Mouvement insurrectionnel de récupération révolutionnaire) et du " Movimiento Nacionalista Cubano".

En 1968, Bosch est arrêté par les autorités américaines, jugé et condamné à 10 ans de prison. En 1972, il est relâché. Sans autorisation et malgré sa liberté sur parole aux Etats-Unis, il se rend au Venezuela où il ne tarde pas à être arrêté pour un attentat à la bombe contre un avion cubain, attentat au cours duquel 73 personnes perdent la vie, y compris le personnel cubain de l’appareil.

Tout en croupissant en prison, il dirige toujours des activités terroristes. Finalement, il est libéré pour motifs humanitaires après une longue grève de la faim et, en 1988, retourne aux Etats-Unis sans papiers, est arrêté pour violation de parole, puis remis en liberté conditionnelle tout en restant à la disposition de l’INS (U.S. Immigration and Naturalization Service).
Cuba réclame l’extradition de Bosch de façon à pouvoir le juger pour ses activités terroristes, mais Bosch, entre-temps, a demandé le droit d’asile aux Etats-Unis, prétendant que Cuba ne lui accordera jamais un procès équitable. On peut trouver cette demande de droit d’asile sur le site http://cuban-exile.com/doc_051-075/doc0055.htm

En janvier 1989, la demande d’asile est refusée. Un attorney adjoint écrit à ce propos : " Durant trente ans, Bosch s’est montré résolu et inébranlable dans son choix de la violence terroriste. (…) A maintes reprises, il a exprimé et prouvé sa détermination à provoquer aveuglément morts et ravages. "

Plus de 30 pays refusent l’entrée de Bosch sur leur territoire. Le directeur de distric de l’INS à Miami refuse toute possibilité de séjour de Bosch aux Etats-Unis pour les raisons suivantes :

Qu’il y a tout lieu de croire qu’il cherche à entrer aux Etats-Unis uniquement, principalement ou éventuellement pour se lancer dans des activités susceptibles de porter atteinte à l’intérêt public. (8 U.S.C. 1182 (a) (27)).

Qu’il est ou a été un étranger membre d’une organisation prônant ou enseignant le devoir, la nécessité ou le bien-fondé d’attaquer ou de tuer des officiers et fonctionnaires de quelque gouvernement organisé que ce soit (…) ou de provoquer des dégâts ou des destructions à la propriété d’autrui, (…) ou encore des actes de sabotage. (8 U.S.C. 1182 (a) (28) (F) (ii), (iii), (iv)).

Qu’il y a tout lieu de croire qu’après son entrée aux Etats-Unis il se livrerait probablement à des activités interdites par les lois de ce pays, espionnage, sabotage, désordre public ou toute autre activité contraire aux intérêts nationaux. (8 U.S.C. 1182 (a) (29)).

En outre, la note prétendait que Bosch était également expulsable pour le fait qu’il a été condamné pour un crime de turpitude morale (autre qu’un délit purement politique), 8 U.S.C. 1182 (a) (9), et qu’il n’était pas en détention de documents d’entrée valides. 8U.S.C. 1182 (a) (20). (Voir cuban-exile.com/doc_051-075/doc0054.htm.)

C’est alors qu’a débuté une campagne de pressions politiques visant à libérer Orlando Bosch et à lui permettre de séjourner aux Etats-Unis.

Jeb Bush, qui s’est arrogé les pouvoirs les plus élevés au sein des communautés anticastristes de Floride, était le directeur de campagne électorale de la Congressiste républicaine de droite, Ileana Ros-Lehtinen. Jeb arrangea une réunion entre elle et son père, le président G.H.W. Bush, afin de " négocier " la libération. (New York Times, 17 août 1989)

Dans le même article, le NY Times déclarait : " Ileana Ros-Lehtinen, la Républicaine qui vise le siège de feu le représentant Claude Pepper et candidate pour qui le président fait campagne, désire que le président passe par-dessus l’ordre d’expulsion du département de la Justice. "

Le 18 juillet 1990, Bosch se vit accorder la liberté conditionnelle sur recommandation ou sur ordre de George Herbert Walker Bush, et il fut autorisé à vivre à Miami, moyennant quelques restrictions temporaires de surveillance, tout en étant autorisé à circuler en rue et à se mêler aux membres de la communauté.

Ces conditions de liberté sur parole ne résistent guère à un examen. Selon The Washington Post du 18 août 1990 : " En juin, le juge de district William Hoeveler à demandé aux attorneys gouvernementaux pourquoi rien ne s’était encore produit dans l’affaire de Bosch. Il leur donna un nouveau mois pour trouver un pays d’accueil qui conviendrait à Bosch et, la veille de l’échéance, Bosch reçut, en trois pages, une proposition de libération, mais en liberté surveillée. Le porte-parole du département de la Justice, Dan Eramian, déclara que la décision de relaxer Bosch avait été prise pour " raisons humanitaires, mais que le gouvernement allait poursuivre ses tentatives de l’expulser. " Chose qui, bien sûr, ne s’est jamais produite. Bosch est toujours en liberté.

Comme c’est généralement le cas dans les affaires des Bush, d’autres pistes concernant Bosch mènent à des liens avec la CIA, la mafia, et nombre d’opérations sous le manteau. On a prétendu à maintes reprises que Bosch était un agent de la CIA. On a même retrouvé d’étroites connexions avec Frank Sturgis, l’homme dont on pense qu’il a tué le président John Kennedy. Orlando Bosch était l’un des ressortissants cubains dont on sait qu’il avait fait le trajet de Miami à Dallas avec des armes, les 21-22 novembre 1963 (http://www.aristotle.net/~mstandridge/knollmen.htm). Le nom de Bosch apparaît dans le rapport de la Commission Warren et il fait paertie des noms autour desquels on a enquêté lors de l’assassinat de Kennedy.

En 1990, David Corn écrit dans le magazine The Nation : " Bien qu’il bénéficie actuellement d’une nouvelle mise en liberté conditionnelle, et à ce que prétend The Miami Herald, Bosch serait en train d’organiser un groupe censé collecter des fonds en vue d’acheter et d’acheminer des armes pour les ennemis de Castro à Cuba. N’y a-t-il donc personne dans les services de renseignements, aujourd’hui, qui surveille ce groupe ? "

Manifestement, le besoin d’être réélu de George Herbert Walker Bush passait bien avant toute considération de sécurité publique et nationale.

Une dernière ligne : Cette affaire rend le Parti républicain hystérique au point de vouloir faire diversion et concentrer toute son attention sur le fait que Clinton a amnistié un fraudeur fiscal. L’affaire ferait presque de Clinton une espèce de Salomon sage et juste, comparé au jugement et à l’intégrité apparemment répugnants des Bush.

Et chaque fois que vous verrez les Bush pincer les lèvres et parler avec orgueil de leur honneur familial, de leurs traditions patriarcales et de leur intégrité, rappelez-vous Orlando Bosch.


Vous parlez de pourriture ! .


Note: Pour plus d’infos sur Orlando Bosch, contacter le site : www.consortiumnews.com/archive/lost13.html


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