10 novembre 2001
Compte-rendu d'une manifestation 
  contre la guerre et le capitalisme à Dijon
Vendredi 9 novembre vers 18h, une centaine de personnes s'est
  rassemblée place du Bareuzai à Dijon, à l'appel du collectif
  interlibertaire, constitué de divers groupes et individu-e-s
  libertaires dijonnais-es. Derrière une banderole "Non à la 
  guerre,
  intégrisme & capitalisme = oppression", les personnes présentes 
  se
  sont mises en route, rejointes au fur et à mesure par diverses autres,
  pour former un cortège de près de 200 personnes. Les passant-e-s 
  ont
  dans l'ensemble acceuilli positivement la manifestation, ce qui
  confirme que la guerre ne fait pas consensus. Le point fort de cette
  manif fut incontestablement son dynamisme : nombreux slogans scandés
  et repris par les manifestant-e-s, batukada et percussions, torches
  enflammées et crachage de feu, collage d'affiches, bombages au sol de
  slogans anticapitalistes et antiguerre ("le capitalisme, c'est déjà 
  la
  guerre", "solidarité féministe avec les femmes afghanes", 
  etc.),
  lancers de projectiles à base de flanc gluant sur divers-es banques,
  distributeurs et agences boursières, dans un enthousiasme certain.
  Après une heure et demie de marche dans le centre-ville de Dijon, la
  manifestation s'est arrêtée place du Théâtre, où 
  diverses personnes
  ont pris la parole pour lire des textes, rappeler l'ouverture du
  sommet de l'OMC au Qatar et le lien entre capitalisme, misère,
  intégrisme et terrorisme (économique ou religieux), et appeler 
  au
  débat organisé le soir-même au Local Libertaire, avec Philippe
  Pelletier. 
A noter que si cette manifestation entendait faire suite aux deux
  précédentes mobilisations contre la guerre, originellement appelées
  par les organisations politiques "traditionnelles" et partis, ceux-ci
  n'ont su ce soir que briller par leur absence.
Durant la manif, plusieurs tracts furent distribués : un roman-photo
  détourné (disponible en ligne sur www.chez.com/maloka) accompagné 
  d'un
  tract du GROB, un texte provenant d'InfoSuds, ainsi qu'une version
  papier d'un journal mural tout juste terminé, proposant diverses
  analyses sur la guerre et la situation en général. Celui-ci sera 
  très
  prochainement disponible en téléchargement sur le site maloka
  (www.chez.com/maloka). En attendant, vous trouverez ci-dessous le
  contenu des deux tracts distribués.
maloka
  http://www.chez.com/maloka/
   maloka@chez.com
Qui se soucie vraiment des femmes afghanes ?
Alors qu'il y a quelques temps encore, la destruction de statues («
  patrimoine de l'humanité ») provoquait plus d'émoi dans 
  la communauté
  internationale que la situation du peuple afghan et en particulier des
  femmes, l'oppression de ces dernières semble soudainement davantage
  préoccuper. Sincère inquiétude ou simple argument de la 
  campagne
  anti-taliban ?
Avec les talibans, les espaces de liberté octroyés aux femmes 
  se sont
  encore réduits. Elles ne peuvent plus rien faire. Travailler, marcher,
  rire, s'instruire, faire du sport, être visibles : tout cela leur est
  interdit. Elles ne sont là que pour procréer, être les objets 
  sexuels
  des hommes et rester enfermées à la maison pour assumer les tâches
  domestiques.
Cette vie qui n'en est pas une correspond au quotidien d'une bonne
  partie des femmes vivant sur Terre - en Occident ou dans le tiers
  monde. Pour les Afghanes, le cauchemar n'a pas commencé avec l'arrivée
  des talibans. Avec les moudjahidins, le président Rabbani et Massoud,
  son commandant en chef, des femmes étaient lapidées, les écoles
  étaient déjà qualifiées de « Portes de l'enfer 
  » (86% des femmes et
  56% des hommes sont analphabètes), les femmes ne pouvaient pas
  travailler dans des bureaux, ni apparaître à la télévision. 
  Les femmes
  ont toujours été les premières cibles des fondamentalistes 
  quels
  qu'ils soient. Selon des femmes afghanes « Les moudjahidins nous
  tuaient avec des fusils et des épées, tandis que les talibans 
  nous
  tuent avec du coton ». Un éventuel gouvernement composé 
  de
  moudjahidins et de « talibans modérés » ne pourra 
  que perpétuer le
  patriarcat.
Quant à la guerre actuelle, les femmes en sont les premières 
  victimes.
  Déjà oppressées par les talibans et durement touchées 
  par la crise
  économique et alimentaire qui touche l'Afghanistan, elles vont devoir
  faire face aux terribles conséquences économiques de ce conflit 
  et en
  subir des conséquences spécifiques. À savoir l'utilisation 
  du viol
  comme arme de guerre pour les belligérants et la mise en place de
  bordels militaires pour « divertir » les soldats, qu'ils fassent
  partie des armées de « libération » ou « d'occupation 
  ». Les Afghanes
  ne doivent compter que sur elles-mêmes et sur une solidarité féministe
  antipatriarcale pour s'en sortir réellement.
Ce texte est tiré du quatre pages "Résistons à la 
  busherie et aux lois
  liberticides" sorti par le GROB (Groupe de résistance et d'opposition
  à la Busherie) de Nantes (contact : CITÉ, BP 131, 44403 Rezé 
  cedex).
* * *
 Ni INTÉGRISME, NI CAPITALISME
  NON À LA GUERRE, CONSTRUISONS UN AUTRE FUTUR !
On veut nous rejouer la comédie du monde libre contre la barbarie
  communiste, pardon, islamiste, et tant pis si l'artifice est grossier,
  les foules sont heureuses toujours prêtes à bouffer l'autre, celui
  qu'on lui désigne comme porteur de tous les vices, de tous les maux.
  La comparaison est flatteuse, quelle chance avons nous d'être en
  démocratie, de vivre dans le monde libre. Les femmes ne marchent pas
  voilées ici, elle sont juste priées de se faire discrètes, 
  elles ont
  droit au travail ici, même s'il est sous-payé on ne va pas chipoter.
  On a le droit de s'exprimer, on est juste prié de le faire pas trop
  fort, en respectant le jeu démocratique, de toute façon nos voix 
  se
  perdent dans un brouhaha médiatique savamment orchestré. Et qu'importe
  si ces dictatures honnies ont été portées au pouvoir à 
  coup de
  dollars, pour endiguer le communisme, on se fichait bien à l'époque 
  de
  soutenir des fous de dieu, de leur fournir armes et explosifs. Et on
  nous parle d'Islamisme, de guerre du bien contre le mal, de guerre
  internationale contre la barbarie. Mais comme hier le fascisme et le
  nazisme, les fondamentalistes religieux ne sont pas fruits du destin,
  les conditions économiques et sociales dans lesquelles vivent et
  meurent la majorité des habitantEs de cette planète fait le lit 
  de
  toutes les folies meurtrières. Mais ne réfléchissez pas, 
  ne pensez pas
  à hier! Comme si chaque effort de réflexion était une trahison. 
  Les
  tours du World Trade Center n'avaient pas encore fini de tomber, que
  les requins de la finance internationale étaient déjà en 
  train de
  ramasser leurs billes. La catastrophe a été, pour eux, une occasion 
  de
  plus pour spéculer, vendre des actions de société d'assurance 
  et
  acheter des actions de pompe funèbre et d'entreprises de travaux
  publics. Et peu importe que l'avion de la bourse, piloté par les
  kamikazes spéculateurEs, s'écrase sur l'édifice des espérances 
  de fin
  de crise, adieu veaux, vaches, cochons, et merci de votre
  participation. Les réseaux terroristes utilisent les paradis fiscaux,
  les bourses et tous les mécanismes modernes du capitalisme pour former
  leur bas de laine et forger leurs armes. Des milliers de personnes
  meurent chaque jour de la faim, de la misère et de maladie curable.
  Pour soutenir nos consommations, maintenir nos niveaux de vie et
  garantir la paix sociale, la charge portée par le tiers-monde ne fait
  que s'agrandir. Pas la peine de faire la liste de la barbarie
  occidentale, de faire un décompte des morts de la guerre économique,
  de l'impérialisme et du néo-colonialisme. Les choix économiques 
  et
  politiques de nos gouvernements nous obligent à être perpétuellement
  les cibles et les victimes de catastrophes industrielles et
  écologiques, hier AZF dernière sur la liste après Bopal 
  et Seveso,
  demain pourquoi pas l'usine de retraitement de déchets de la Hague, le
  centre nucléaire de Valduc ou l'usine Solutia à Longvic. Le risque
  zéro n'existe pas, et pourtant on se résigne à vivre au 
  milieu de
  bombes potentielles, pourquoi ? Combien d'actes de barbarie, combien
  de catastrophes, combien de dictatures, de peuples opprimés, de mortEs
  de faim, de torturéEs faudra-t-il encore, pour nous ouvrir les yeux ?
  L'état est une barbarie, l'armée est une barbarie, la soumission 
  est
  une barbarie, les frontières sont des barbaries, le capitalisme est
  une barbarie, la spéculation est une barbarie, la société
  productiviste et industrielle est une barbarie. Les solutions
  existent, elles sont à rechercher dans la fin des oppressions de
  toutes sortes, dans la libre détermination, des peuples et des
  individuEs, la solidarité et le partage et plus encore. Déclarons 
  la
  guerre aux biens des riches de ce monde qui, pour avoir la paix et le
  pouvoir, sont prêts à tout nous faire subir. A bas l'armée, 
  à bas la
  guerre, à bas les intégristes de tous poils et à bas le 
  capitalisme
  qu'il soit mondial ou national !
 Collectif Interlibertaire de Dijon
  (SCALP, CNT, Groupe Féministe non-mixte, Chiche! Dijon, Intersquat,
  Groupe Libertaire, Maloka)
 Contact Interlibertaire :
  Espace autogéré des Tanneries
  17 bvd de Chicago - 21000 Dijon
  fouteznouslapaix@subdimension.com
Sources d'information alternatives :
  www.samizdat.net, www.bugbrother.com, www.ainfos.ca
  france.indymedia.org, www.infosuds.org, www.rawa.org
Vive la révolution : http://www.mai68.org
                                      ou : 
  http://www.cs3i.fr/abonnes/do 
  
             ou : 
  http://vlr.da.ru
                ou : 
  http://hlv.cjb.net