28 novembre 2001
L'original (en anglais) de cette page se trouve ici :
      http://www.robertscheer.com/1_natcolumn/98_columns/071498.htm
Le " bon " terrorisme contre Cuba...
'' Ceux qui protègent un terroriste sont des terroristes. Ceux qui financent un terroriste sont des terroristes. Ceux qui abritent des terroristes sont des terroristes. Je ne peux pas être plus clair vis à vis des autres pays du monde '', G.W.Bush, 27 nov. 2001
traduction par Cuba Solidarity Project :
L'histoire étonnante de la complicité des Etats-UnisRobert Scheer 
    Publié 14 Juillet 1998 dans le Los Angeles Times
    
    A quel moment est-il acceptable de faire exploser des restaurants et de tuer 
    des touristes ? A tout moment, selon Luis Posada Carriles, qui fut le cerveau 
    des attaques de l'année dernière contre les sites touristiques cubains, terrorisant 
    à la fois les danseurs des boites de nuit et les clients des restaurants.
    
    Au cours d'une étonnante révélation cette semaine, Posada, âgé de 70 ans, 
    a révélé que les Cubano-Américains de principaux groupes de pression de ce 
    pays ont financé ses activités, en violation des lois états-uniennes, tandis 
    que le FBI et la CIA regardaient ailleurs.
    
    Une fois de plus, l'histoire refuse de se taire. Petit à petit, la vérité 
    surgit, et notre politique envers Cuba se révèle pour ce qu'elle est : une 
    arnaque. Depuis plus de 40 ans, nous avons isolé Cuba sur l'affirmation que 
    cette petite île était le centre du terrorisme dans notre hémisphère, et année 
    après année nous avons de nouvelles preuves que ce sont les Etats-Unis qui 
    terrorisent Cuba, et non l'inverse.
    
    A la lecture de l'interview que Posada a accordé au New York Times, il paraît 
    évident que le terrorisme est moralement acceptable non seulement aux yeux 
    de Posada, qui a avoué en détail ses 35 années sanglantes de sabotages contre 
    des cibles civils à l'intérieur de Cuba, mais aussi aux yeux des officiels 
    du gouvernement des Etats-Unis qui ont formé ce tueur international et l'ont 
    employé pour de nombreuses opérations sordides.
    
    Le FBI et la CIA ont aussi fait disparaître les preuves des relations entre 
    Posada et le feu Jorge Mas Canosa, le puissant chef des groupes anti-Castristes 
    basés à Miami et dont les contributions aux campagnes électorales et la complicité 
    politique avec les présidents des Etats-Unis ont influencé les relations entre 
    Cuba et les Etats-Unis depuis des décennies.
    
    Mas Canosa est mort l'année dernière, mais son organisation, la CANF (Cuban-American 
    National Foundation) une organisation "à but non-lucratif", fut crée en 1981 
    sous les auspices de Ronald Reagan, et continue de représenter un des groupes 
    de pression les plus puissants du pays. Lors d'une conférence de presse donnée 
    lundi, le fils de Mas Canosa, Jorge, a nié toute relation entre la fondation 
    et Posada.
    
    Posada rencontra Mas Canosa pour la première fois lorsque les deux hommes 
    passèrent plusieurs mois à s'entraîner dans les techniques de guérilla et 
    le maniement d'explosifs avec les CIA dans les années 60... Alors que Canosa 
    devait ensuite se concentrer sur ses affaires commerciales et l'organisation 
    politique à Miami, Posada devint un terroriste à plein temps. Il a avoué être 
    l'auteur de nombreux actes de sabotages à Cuba et fut arrêté par le gouvernement 
    du Venezuela pour son rôle dans l'attentat de 1976 contre l'avion de ligne 
    de Cubana Airlines au cours duquel 73 personnes furent tués, y compris la 
    totalité de l'équipe nationale d'escrime junior de Cuba.
    
    Il nia être à l'origine de l'attaque et rejeta la faute sur un collègue Cubain 
    mais passa neuf années en prison jusqu'à son évasion spectaculaire en 1985 
    pour laquelle des officiels de la prison avouèrent avoir touché des pots de 
    vin. Posada raconta au New York Times que Mas Canosa et d'autres dirigeants 
    de la CANF avaient payé pour le faire sortir du Venezuela.
    
    En tout cas, peu après son évasion, Posada fut embauché pour travailler sur 
    une opération illégale de soutien à la Contra Nicaraguayenne, opération dirigée 
    à partir de la Maison Blanche par Oliver North. Le complot, qui violait une 
    interdiction du Congrès, fut découvert lorsqu'un des avions transportant des 
    armes fut abattu au-dessus du Nicaragua et que le pilote reconnu que Posada 
    était le lien avec la Maison Blanche.
    
    Il avait déjà été révélé que Posada était depuis longtemps un dangereux terroriste 
    soutenu par des milieux officiels et non-officiels aux Etats-Unis. Le mois 
    dernier, le Miami Herald publia un exposé détaillé des opérations et relations 
    de Posada avec les éléments anti-castristes dans ce pays. Le Herald révéla 
    qu'un homme d'affaires cubano-américain, Antonio Jorge Alvarez, qui avait 
    connu Posada au Guatemala, entra en contact l'année dernière avec le bureau 
    du FBI à Miami au sujet du rôle de Posada dans les attentats contre les hôtels 
    et les restaurants, mais le FBI n'a pas l'air d'avoir réagi.
    
    Dans son interview, Posada affirma que l'agent du FBI contacté par Alvarez 
    était "un très bon ami". Il ajouta que le FBI n'enquêtait jamais sur son cas 
    et ajouta "comme vous pouvez le constater, le FBI et la CIA ne m'embêtent 
    pas, et je ne les embête pas. Chaque fois que je peux les aider, je le fais".
    
    Lorsqu'on demanda à Posada pourquoi il parlait si ouvertement pour la première 
    fois, le terroriste mentionna son age avancé et son désir, après la mort de 
    Mas Canosa, de revitaliser le mouvement. Quels que soient ses motivations, 
    son histoire, une pièce maîtresse d'un des chapitres les moins glorieux de 
    l'histoire des Etats-Unis, est confirmée par trop de documents ? publiés sous 
    la loi "Freedom of Information Act" à partir des fichiers du FBI et de la 
    CIA ? pour être ignorée.
    
    Ironiquement, l'objectif des attaques de Posada contre les sites touristiques 
    était de faire fuir les investisseurs occidentaux. Malgré la visite du Pape 
    l'année dernière et la présence croissante des entreprises mixtes, nous persistons 
    à traiter Cuba comme un état paria parce que des exilés amers à Miami ont 
    la mainmise de la politique étrangère des Etats-Unis à l'égard de Cuba.
    
    Robert Scheer
    
    http://www.robertscheer.com/1_natcolumn/98_columns/071498.htm
__________________________
Original version in english :
A Startling Tale of U.S. Complicity 
    
    By Robert Scheer
    Published July 14, 1998 in the Los Angeles Times 
     
    When is it all right to blow up restaurants and kill tourists? Anytime, according 
    to Luis Posada Carriles, who masterminded last year's attacks on Cuba's booming 
    tourist industry, terrorizing disco dancers and diners alike. 
     
    In a startling revelation this week, the 70-year-old Posada revealed that 
    key Cuban American lobbyists in this country financed his activities, in apparent 
    violation of U.S. law, while the FBI and CIA looked the other way. 
     
    Once again, history won't keep its mouth shut. Little by little, the truth 
    comes out, and our policy in Cuba gets exposed for the sham it is. For almost 
    40 years, we have isolated Cuba on the assumption that the tiny island is 
    a center of terrorism in the hemisphere, and year after year we gain new evidence 
    that it is the U.S. that has terrorized Cuba and not the other way around. 
    
     
    It's obvious from the Posada interview that terrorism is morally acceptable 
    not only to Posada, who confessed to many of the bloody details of his 35 
    years of sabotage of civilian targets inside Cuba in a New York Times interview, 
    but also to high U.S. government officials who trained this international 
    killer and employed him in many nefarious operations. 
     
    The FBI and CIA also suppressed evidence of Posada's connection to the late 
    Jorge Mas Canosa, the powerful Miami-based anti-Castro lobbyist whose campaign 
    contributions and political clout with U.S. presidents has shaped U.S.-Cuba 
    policy for decades. 
     
    Mas Canosa died last year, but his organization, the tax-exempt Cuban American 
    National Foundation, begun in 1981 at the suggestion of the Reagan administration, 
    continues to be one of the nation's most powerful lobbying organizations. 
    At a news conference on Monday, Mas Conosa's son, Jorge, denied that the foundation 
    had any connection with Posada. 
     
    Posada first met Mas Canosa when the two men spent seven months being trained 
    by the CIA in guerrilla warfare and explosives back in the 1960s. While Mas 
    Canosa later concentrated on business activities and political organizing 
    in Miami, Posada became a full-time terrorist. He has admitted to many acts 
    of sabotage in Cuba and was arrested by the Venezuelan government in connection 
    with the 1976 bombing of a Cubana Airlines civilian flight in which 73 people, 
    including teenage members of the Cuban fencing team, were killed. 
     
    He protested that he did not order the attack and blamed it on a Cuban colleague 
    but was held for nine years until a spectacular escape in 1985 in which prison 
    officials admitted being bribed. Posada told the Times that Mas Canosa and 
    other leaders of the Cuban American National Foundation paid to get him out 
    of Venezuela. 
     
    In any case, soon after the jailbreak, Posada was hired to work on the illegal 
    Nicaraguan Contra supply operation run out of the White House by Oliver North. 
    The plot, in violation of a congressional ban on such activities, was exposed 
    when one of the planes carrying arms was shot down over Nicaragua and the 
    pilot ended up identifying Posada as a key link with the Reagan White House. 
    
     
    It was revealed previously that Posada has long been a dangerous terrorist 
    backed by both official and unofficial sources in the U.S. Last month, the 
    Miami Herald ran a detailed expose of Posada's operations and connections 
    with the anti-Castro element in this country. The Herald revealed that a Cuban 
    American businessman, Antonio Jorge Alvarez, who knew Posada in Guatemala, 
    contacted the FBI office in Miami last year concerning Posada's role in the 
    hotel and restaurant bombings, but the FBI does not seem to have followed 
    up. 
     
    Posada alleged in the interview that the FBI agent contacted by Alvarez was 
    "a very good friend." He added that the FBI never investigated his operation 
    and added, "As you can see, the FBI and the CIA don't bother me, and I am 
    neutral with them. Whenever I can help them I do." 
     
    When Posada was asked why he is talking so freely for the first time, the 
    terrorist reflected on his advanced age and his desire, after the death of 
    Mas Canosa, to revitalize what he views as a flagging movement. Whatever his 
    motives, his story, a key piece in this most unsavory chapter of U.S. history, 
    is too well documented by supporting evidence--released under the Freedom 
    of Information Act from the files of the FBI and the CIA--to be ignored. 
     
    Ironically, the point of Posada's attacks on tourist targets was to prevent 
    Western businesses from opening Cuba to foreign investment. Despite the visit 
    of the pope last year and increasing presence of joint venture capitalism, 
    we continue to treat Cuba as a pariah state because embittered exiles in Miami 
    have a death hold on U.S. foreign policy toward the island. 
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