13 Décembre 2001
Anthrax: l'armée américaine reconnait avoir militarisé la souche Ames
WASHINGTON (AP) -- Les chercheurs de l'Armée de terre américaine
travaillent depuis plusieurs années sur une forme militarisée
du bacille de la maladie du charbon, provenant de la même souche que celle
qui se trouvait dans les lettres empoisonnées responsables de la mort
de cinq Américains depuis octobre, rapportent plusieurs journaux.
Selon le ''Washington Post'', le ''New York Times'' et le ''Baltimore Sun'',
les responsables du Centre d'essais militaires de Dugway (Utah) ont confirmé
avoir produit de la poudre d'anthrax ces dernières années.
Ce communiqué est la première reconnaissance officielle que les autorités ont mis au point une version militarisée de la bactérie mortelle depuis leur renonciation officielle à la production d'armes bactériologiques en 1969, ajoute le ''Sun''.
Le traité d'interdiction des armes bactériologiques de 1972 permet toutefois les recherches scientifiques sur de petites quantités de ces produits à des fins pacifiques et l'armée américaine avait déjà reconnu fabriquer de l'anthrax humide.
Ces militaires ne précisent pas de quelle souche il s'agit, mais selon le ''Post'', qui cite des responsables gouvernementaux, ces spores dites ''militarisées'', proviennent de la souche Ames. Tout comme les spores de charbon retrouvées ces derniers mois en Floride, à New York, dans le Connecticut, à Washington et dans le New Jersey.
Mais la souche Ames étant relativement commune et utilisée dans nombres de laboratoires américains, il n'existe pas de preuve d'un lien éventuel entre les travaux menés à Dugway et les attaques bioterroristes à la lettre piégée.
C'est en poudre fine que le bacille du charbon est le plus dangereux, se répandant plus facilement: inhalée, elle provoque la forme pulmonaire de l'affection, la plus mortelle.
Les chercheurs de Dugway précisent travailler depuis 1992 sur la bactérie de la maladie du charbon, transformant de petites quantités d'anthrax humide en poudre, afin de tester les capacités de riposte à une attaque biologique.
Jusqu'à l'arrivée des lettres piégées, ils envoyaient des échantillons via le transporteur FedEx au Laboratoire de biodéfense de l'Armée de terre à Fort Detrick (Maryland), où l'anthrax était rendu inoffensif par irradiation avant de repartir pour Dugway pour d'autres expériences. Ces échantillons étaient envoyés sous forme de pâte humide, afin de limiter les risques d'accident, précise le communiqué de Dugway.
Ces recherches, tout comme l'envoi par FedEx, étaient légales et enregistrés, ajoutent des responsables militaires et les chercheurs de Dugway assistent le FBI dans leur enquête.
Depuis le début des envois de lettres piégées après
les attentats du 11 septembre, cinq personnes sont mortes aux Etats-Unis, toutes
de la forme pulmonaire de la maladie du charbon. Selon le Centre de contrôle
et de prévention des maladies (CDC) d'Atlanta, il y a eu en tout 18 cas
confirmés d'exposition à la maladie, 11 cas d'anthrax pulmonaire
et sept d'anthrax cutané. AP
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