16 Décembre 2001

 

TMN (Transmettons le message au nord)

Les banlieusards et la contestation

Comme beaucoup je pense qu'une energie phenoménale réside en banlieue, mais là encore il y'a beaucoup de travail à effectuer, en effet ce serait trop facile si tout ces jeunes étaient tous révolutionnaire, autrement dit de réelles entités politiques.Le grand danger serait que ces jeunes soient récupérés par le systémes capitaliste, il faut dire que c'est déjà le cas, mais cette participation au systéme capitaliste est inconsciente, tout comme le fait d'attaquer la police relève de plus en plus d'une mode, et non d'un acte contestataire (intelligent), et à ce sujet d'ajouté qu'il est assez facile d'identifier l'ennemi quand celui-ci posséde une matraque et interpelle les grand fréres ou les potes (ou soit même).

Quand je regarde autour de moi, je vois des jeunes qui s'intéressent au superflu, comme la plupart des gens en fait, alors c'est portable, Mc do sans scrupules, et "combien elle fait ta caisse?".Si cela était le propre de trés jeunes, 14-15 ans (encore qu'à cette âge ça devient dangereusement irrécuperable) je ne serais pas trés inquiétés, mais il sagit bien de jeunes de 25, 28 ans, voir plus !!! Non, ils ont en effet un réel probléme de conscience, c'est à nous d'effectuer un fort travail là dessus, et je pense que cela sera trés difficile, mais une fois que le bon bout sera saisi, on risque d'avoir de trés bonnes surprises, mais à nous de reconnaître qu'il va nous falloir travailler cette conscience et que tout ne se fera pas tout seul.

Je pense que donner cette conscience en leur parlant du capitalisme et du libéralisme (en premier temps) c'est un peu suicidaire ou mégalomane.Il faudrait d'abord traiter de sujets qui les concernent à priori (car le liberalisme concerne bien tout le monde) et plus ou moins exclusivement.

Quels sont ces sujets ?

- La Xénophobie ambiante à leur égard et à qui elle profite (je ne parle pas du FN ou de ce genre de mouvement faCHisant, pour lesquels la guerre est déclarée depuis bien longtemps, mais du Xénophobe qui pense obeir aux bonnes moeurs, tolérances etc, mais qui effectivement chie dans son froc ou a au fond de lui une profonde haine refoulée pour certaines physiologies comme je le dit souvent)

- En démontrant leurs profondes différences et désavantages rapport à la bourgeoisie (on entre dans la conscience de classe pure et dure)

- Leur Ghettoïsation (au républicain de s'insurger "Mais non il n'y a pas de ghettos en FRANCE !") et apolitisation.La dangerosité du "modele d'intégration" (une sacrée couillonnerie), et de la république qui vise à mieux les canaliser et à mieux les diriger.

- En appellant la conscience historique: les évenements des années 50-60 comme le couvre-feu et la marche de la communauté algérienne et sa sanglante représsion ([Septembre/octobre 61] toujours pas reconnue par notre chére république, sans doute la chose la plus horrible qui fut commise sur le sol français républicain, ceci expliquerait donc cela), les divers exactions du pouvoir colonial français, et de la période post-coloniale actuelle (si on en arrive là, le lien avec le libéralisme devient plus évident)...Ce sont là les exemples les plus évidents, il doit y'en avoir d'autres.La pertinence serait à mon avis de réclamer que toutes ces exactions soient reconnues et condamnées officielement par la république et qu'on en parle à tous les français comme des crimes abobinables à ne jamais oublier, la flagrance de l'horreur de ces crimes est telle qu'au nom d'une justice rendue il serait légitime de frapper trés trés fort.

- Les bavures policiéres et les mensonges policiers au services de l'etat et participatifs à l'opinion publique.

Et d'autres sujets bien sûr mais pour ma part et dans l'immediat je n'en vois pas plus.

RELIGION ET DIFFERENCES

Beaucoup de ces jeunes sont concernés par la religion, et je remarque que beaucoup de contestataire sont profondément anti-clérical ce qui crée un regrétable mur de glace.Je pense que la révolution peut se vivre indépendamment de la religion, et je constate aussi que nombre de ces jeunes sont trés peu portés sur la religion contrairement à ce qu'on peut croire, beaucoup fument et boivent sans scrupules. Ce besoin d'appartenance à une religion est avant tout un besoin d'appartenance culturel et il serait suicidaire et totalement inutile de vouloir le contester, car comme je l'ai dit, la religion n'est pas une entrave à la révolution, je suis moi même trés porté sur les religions et je ne pense pas me faire manipipuler par une quelconques force idéologique.

Les gens qui prennent des positions trés critique quasiements intolérantes face à la religion devraient se poser des questions sur les intéractions entre religion et culture.Ils se rendraient vite compte qu'un individu ne peut renier son appartenance et conscience culturelle, c'est le fait qu'il le fasse qui reléverait d'une manipulation !

Ca n'est pas parce que les populations occidentales se sont brouillées avec leur religion (certe trés sectaire, je parle du catholicisme) que cela signifierait un progrés pour les autres cultures si elles en faisaient de même avec leurs religions respectives.Je pense même au contraire que l'Islam pourra permettre à ces jeunes de ne pas se faire récupérer et zombiefier par la république comme le furent les vagues immigrés plus anciennes d'origines européennes.

Il ne faut simplement pas évoquer la religion avec ces jeunes, c'est quelque chose de trés personnel et de profondément culturel, de toutes façons il y'a peu de chance pour qu'uns de ces jeunes fassent un lien de corelation entre un actes révolutionnaire violent et un principe religieux (enfin on en est pas encore là).

J'ai aussi relevé des témoignages, des gens s'étonnaient de ne pas voir de jeunes arabes dans les manifs "anti-mondialisation".Mais ça n'a rien d'étonnant, ces jeunes sont exclu du reste de la société et la plupart des gens dans ces manifs sont au contraires des gens intégrés, pour ne pas dire des priviliégés relativement aux conditions sociales que l'on rencontre dans ce genre de banlieues, alors comment voulez vous qu'ils s'identifient à eux ? Et les anarchistes ne donnent vraiment pas une image receptivent des jeunes banlieusards, de toutes façons ce genre de mouvements ne sont vraiment pas proche de ce prolétariat mais m'a l'air d'officier plus haut dans l'échelle sociale au niveau de sa sensibilisation, et l'on connait leurs positions radicales concernant la religion, c'est cette idée principalement qui crée un réel clash et qui nous divise au grand plaisir des hautes sphére dirigeantes, il y'a d'un coté une contestation éveillée plus ou moins privilégiée de tradition Anti-cléricale et de l'autre une contestation endormie plus prolétaire de tradition orientale et musulmane pour la plupart de ces jeunes.

La preuve que la tâche est rude, c'est que des mouvement sociaux existent bel et bien en banlieues pour sensibiliser la population, comme le MIB (mouvement de l'immigration et des banlieues) par exemple, ces derniers subissent comme tous les mouvement sociaux une certaine répression ("sectarisation", "terrorissisation"), et peu de jeunes s'y intéressent d'aprés ce que j'ai pu voir, la plupart ne connaissent pas ces mouvements qui ne sont bien sûr pas médiatisé, même les mouvements pro-républicains d'immigrés n'ont pas l'air trés publicités (bizarre bizarre...).Quoi qu'il en soit je ne sais pas pourquoi peu de jeunes se mobilisent autour de ces mouvements pourtant trés offensifs et qui reprennent une partie des sujets que je préconisais pour la sensibilisation un peu plus haut...Peut être s'y prennent-ils mal (tout mes respect pour le MIB et leur travail).Peut être attendent-ils une démarche encore plus offensives, notamment avec plus d'actions spectaculaires.

UNE DEMARCHE HISTORIQUE

Il ne faudrait pas avoir peur donc d'avoir une approche du probléme trés trés offensive, une démarche qui bénéficierait d'un certain respect de la part de la population globale de france et même du pouvoir politique si elle se plaçait dans un cursus d'ordre historique. Certains departements bénéficient déjà d'une histoire se rapprochant de ce qui nous intéresse, à savoir la contestation et l'offensive révolutionnaire, mais c'est encore loin d'être le cas, il sagit plus de réputation au nom d'actes criminels isolés ou d'un conflit perpétuels avec les forces de l'ordre, hors ce qu'il nous faut c'est un mouvement uni et organisé.

ce mouvement historique doit bénéficier d'inspirateurs et perdurer pour que les générations se transmettent le "message".Si une telle organisation existait et si des hommes étaient capable de la maintenir de façon à ce qu'elle ne se divise pas ou ne se dissoud totalement, alors un nombre considérable de jeunes irait rejoindre ce mouvement. Ce mouvement n'attendrait bien sûr pas de se faire reconnaitre par la république à tout prix et par des moyens conventionelles (qui on commence à le comprendre lentement ne méne à rien), l'ordre républicain est, face à un mouvement historique et populaire, forcé de reconnaitre une existence et une importance.

Quand je dis qu'il y'a beaucoup de travail et que ça ne se fera pas du jour au lendemain c'est trés vrai, mais c'est surtout, et ça c'est trés rassurant, parce que peu de chose on étaient faites dans ce milieu pour une démarche révolutionnaire, et que quasiement aucun contestataires digne de ce nom n'est descendu dans ces rue là pour transmettre et faire transmettre le message, donc tout reste à faire et tout est encore possible.

POUR CONCLURE

Il y'a beaucoup de choses à dire sur ce milieu sociale et son potentiel révolutionnaire, mais je n'ai jamais vu d'ouvrages sur le sujet, il faut dire que peu de gens ont intêret à ce qu'on en parle.

Peu de gens dans le "milieu contestataire" que l'on connait font une réelle démarche vers ces jeunes banlieusards, peut être qu'il y'a aussi une réelle différence de classe et de culture qui font que ces "camps" n'interagissent pas, un peu comme le mouvement ouvrier divergeait du mouvement étudiant en 68 (je n'en suis pas, aussi peut être que je me trompe), ce qui est sûr c'est que concernant le sujet qui nous intéresse ici, les divergeances, ou différences récalcitrantes sont énormes.

Pour motiver les gens à entrer en mouvement, c'est toujours le même probléme, quel que soit le milieu sociale dans lequel vous allez effectuez votre sensibilisation, vous vous heurterez à des problémes de réciptivité, tout contestataire connait ça et il n'y a pas de recettes miracles.L'avantage en banlieue, c'est que les gens de là bas (d'ici) ne répugnent pas à l'acte, ou en tout cas dans une bien plus grande mesure qu'ailleurs, la réserve ou l'indifférence n'est donc pas le propre des banlieusards.Rien ne sert de se dire, "de toutes façons c'est tous des minables qui ne pensent qu'à voler, casser au nom du neant !", d'ailleurs moi je ne leur demande pas de ne pas le faire, mais de le faire intelligement, ce qui est déjà moin rédhibitoire!

Je pense pour ma part qu' un petit groupe doit montrer l'exemple pour intéresser les autres, si des opérations "spectaculaires" et par la force des choses médiatisées pouvaient être arrangées, alors il serait plus facile de démarcher, car une base concréte existera et les gens seront plus enclins à s'intéresser à votre action, il faut aussi faire en sorte que ces actions soient symbolique (bien evidemment) de façon à ce que la cause soit évidente et puisse appeller les gens consciencieux ou réveiller la conscience.Mais tout ça a avoir avec les moyens que l'on se donne pour combattre et c'est un autre débat.

Maintenant arrêttons de parler avec des "si" et des "il faudrait" et donnons nous les moyens d'arriver à nos fins.Soyons révolutionnaire et fiers de l'être, crions le à tout le monde n'en déplaise aux hautes sphéres, redonnons au gens la possibilité d'une conception revolutionnaire, renormalisons tout ces termes que les nantis nous ont volés pour les pourrir à leur fins manipulatrices.

Quelques précisions :

Je n'ai rien contre les mouvements anars et je cautionne bien sûr leurs actions, me battre à leur coté me plairait même beaucoup, je voulais juste les placer par rapport à l'energie revolutionnaire refoulée de banlieue, il est évident qu'ils en sont complétement extérieurs. Sela dit il est vrai que je pense qu'il existe au sein de nombreux contestataires une sorte d'anti-cléricalisme à tendances intégristes et intolérantes qui ne fait que dresser des barriéres supplémentaires entre nous pour rien de bien intéressant.

Je ne suis pas radicalement opposé à la République (bien que ça ne me dérangerait pas non plus de l'être), mais le fait que la République actuelle soit perverse c'est la foi en sa perfection absolue, en ses valeurs irréfutable, tout ça sent trop la sclérose et la manipulation. En sont nom on a assassiné et aujourd'hui encore on ne reconnait rien de tout ça, toujours en son nom, alors qu'on ne vienne pas nous parler d'intégration, c'est une vaste blague ! Personne proche de moi ne se sent bien dans ce systéme politique ni ne se sent représenté, tout est à refaire, et que l'alternative soit républicaine ou non cela importe peu, et puis moi j'aime bien essayer de nouveaux trucs, pas vous ?

Bengara
farook@netcourrier.com


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