15 janvier 2002
COMITÉ INTERNATIONAL POUR LA DÉFENSE D'AZMI BISHARA
APPEL À LA FORMATION D'UNE SECTION FRANÇAISE
Si vous acceptez de signer cet appel et de figurer dans la liste des membres
de la section française de ce comité, prière de transmettre
votre accord, avec vos nom, profession et coordonnées de contact (fax
ou adresse électronique) à :
Comité International pour la défense d'Azmi Bishara
Tél. / Fax : 01 44 83 00 05
E-mail : Simoneb@club-internet.fr
Nous ferons appel à vous très prochainement.
Nous vous serions également reconnaissants de faire circuler cet appel
autour de vous.
Appel à la formation d'une section française
Dans un acte antidémocratique d'une extrême gravité, le
parlement
israélien a voté, le 7/11/2001, la levée de l'immunité
parlementaire du
député arabe Azmi Bishara. Le conseiller juridique du gouvernement
d'Ariel
Sharon, qui exerce également la fonction de procureur général,
a désormais
les mains libres pour engager des poursuites contre Bishara, et le
traduire en justice comme il l'en menace depuis plusieurs mois.
Réservée jusque là à des députés suspectés
de corruption ou d'autres
délits d'ordre criminel, la levée de l'immunité parlementaire
s'applique
ici pour des motifs politiques, à l'égard d'un élu arabe
auquel on reproche un
délit d'opinion. En effet, Bishara est sanctionné pour avoir prononcé
à
Damas (où il se trouvait en toute légalité) un discours
où il appelait les
pays arabes à adopter une position unifiée de soutien à
la résistance des
Palestiniens contre l'occupation israélienne. Par ailleurs, Bishara est
accusé d'avoir organisé des voyages pour des familles arabes israéliennes
qui souhaitaient revoir leurs proches et parents réfugiés en Syrie.
Ces
voyages, qui ont donné lieu à des scènes de retrouvailles
poignantes,
répondaient à un strict souci humanitaire.
Azmi Bishara est député à la Knesset depuis 1996, où
il est l'unique
représentant du parti qu'il a fondé et qu'il dirige: l'Assemblée
Nationale
Démocratique, dont le mot d'ordre est la transformation d'Israël
en État
de tous ses citoyens. Ce philosophe de formation est un porte-parole
talentueux et courageux des citoyens arabes d'Israël, qui souffrent de
discriminations constantes, plusieurs fois reconnues et dénoncées
par la Cour
suprême d'Israël. Rappelons que ces citoyens arabes sont des Palestiniens
autochtones, restés dans le territoire israélien lors de la guerre
de 48,
alors que leurs frères prenaient la route de l'exode et des camps de
réfugiés. Ils étaient 150.000 lors de la création
de l'État d'Israël, et
sont aujourd'hui un million, soit environ un citoyen israélien sur cinq.
Au delà de son poids électoral, il ne fait aucun doute que Bishara
mène
un combat démocratique de première importance: au printemps 1999,
il fut le
premier candidat arabe à l'élection du poste de premier ministre
d'Israël.
En février 2001, il fut l'artisan principal du boycott des élections,
suivi par 85% des électeurs arabes. Ce boycott était la suite
logique des
événements tragiques d'octobre 2000, lorsque treize jeunes citoyens
arabes
furent tués par la police et par des commandos juifs extrémistes,
sous
l'indifférence du gouvernement d'Ehoud Barak.
Au delà des accusations fantaisistes aujourd'hui retenues à son
égard,
c'est donc bien la capacité de Bishara d'exprimer (toujours de manière
démocratique et non-violente) les aspirations des citoyens arabes d'Israël
et leur solidarité avec leurs frères palestiniens, qui est sanctionnée
par
la Knesset. En levant son immunité parlementaire, Israël, qui se
présente
comme une démocratie, conforte le sentiment que la liberté d'expression
y
est réservée aux seuls citoyens juifs. À travers la personne
de Bishara,
c'est toute la population arabe d'Israël qui est visée et menacée
de
perdre son droit à l'expression politique.
C'est ainsi que lors de la même séance de la Knesset, une proposition
de
loi visant à interdire à toute liste soutenant la lutte armée
contre
Israël de se présenter aux élections législatives
a été votée en première lecture
à une écrasante majorité. Au delà des électeurs
arabes, solidaires de leurs
frères palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ce sont tous les opposants
politiques, juifs et arabes, qui soutiennent le droit des Palestiniens à
la résistance contre l'occupation, que l'on veut intimider et réduire
au
silence par cette vague formulation donnant prise à toute interprétation.
Nous appelons tous les démocrates à se mobiliser contre cette
menace, et
à rejoindre le comité de soutien international pour la défense
d'Azmi
Bishara. Ce comité aura pour tâche d'organiser une campagne internationale
de
soutien, de recueillir des fonds et de contribuer à l'organisation de
la
défense juridique d'Azmi Bishara lors de son procès (collectif
d'avocats
et de juristes, convocation de témoins, etc.).
Le procès, dont la date n'est pas fixée, sera sans aucun doute
une
tribune politique et médiatique de première importance pour, selon
les mots d'Azmi Bishara «expliquer la différence entre résistance
et terrorisme». Des
témoignages internationaux de résistants, de défenseurs
des droits de
l'homme et des minorités nationales seront sollicités.
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Merci de faire circuler et de diffuser largement.
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