29 janvier 2002
L'Alliance du Nord, coalition hétéroclite d'anciens ennemis
ISLAMABAD (Reuters) - L'Alliance du Nord (...) regroupe aujourd'hui une mosaïque instable d'amis et d'ennemis de hier, qui se sont alliés dans le seul but de renverser les taliban.
Peu d'autres choses les rassemblent. Le général Mohammad Fahim a été nommé nouveau chef militaire de l'Alliance, succédant au commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en septembre.
Voici certains des principaux partis composant l'alliance constituée après la chute de la capitale Kaboul aux mains des taliban en septembre 1996. Nombre de ces partenaires furent par le passé de farouches ennemis.
JUMBISH-I-MILLI (Mouvement national islamique) :
Fondé en 1991 par le général Abdul Rachid Dostum (de souche ouzbèke), ancien commandant communiste, le Jumbish-i-Milli est essentiellement soutenu par les Ouzbeks de souche, musulmans sunnites. Ce sont les forces de Dostum qui ont dirigé l'offensive ayant permis la reconquête de Mazar-i-Charif.
Le Jumbish-i-Milli s'était constitué lorsque des milices non
pachtounes avaient, dans la région de Mazar-i-Charif, formé une
nouvelle alliance, à la suite du démantèlement de l'Union
soviétique en 1991. Mais Dostum avait été contraint de
fuir l'Afghanistan lorsque les taliban s'étaient emparés de bases
stratégiques de sa faction en août 1998 dans le nord
du pays. Sa fuite, qui l'avait conduit en Ouzbékistan, en Turquie et
en Iran, avait précipité la chute d'autres bastions de l'opposition
dans le Nord afghan.
JAMIAT-I-ISLAMI
Créé en 1973 par Burhanuddin Rabbani, alors ouléma spécialiste de la charia (loi islamique) à l'université de Kaboul. Le Jamiat-i-Islami est un parti islamiste composé essentiellement de Tadjiks de souche. C'est ce parti qui dirige l'Alliance du Nord.
Il a le soutien de Tadjiks et d'Ouzbeks de souche, qui souffrent de la mainmise sur l' Afghanistan par l'ethnie la plus importante d'Afghanistan, les Pachtounes, établis dans le Sud essentiellement. Les taliban sont en majorité pachtounes et leur bastion spirituel, Kandahar, est situé en plein dans le Sud.
Rabbani et son parti ont tenu les rênes du pouvoir pendant quatre ans à Kaboul avant d'être renversés par les taliban. Cet homme pourrait jouer un rôle crucial dans la recherche d'un règlement politique. Rabbani est le chef du gouvernement de l'opposition. Il contrôle la majeure partie des ambassades à l'étranger et conserve à l'Afghanistan son siège aux Nations unies.
HAZARA HEZB-I-WAHDAT :
Le commandant Karim Khalili est à la tête de cette formation - en fait une coalition de huit petits groupes de guérilla musulmane. Ses hommes contrôlent des poches de résistance dans les provinces du centre, ce qui oblige les taliban à se battre sur plusieurs fronts.
ITTEHAD-I-ISLAMI :
Abdurrab Rasul Sayyaf, ancien professeur de droit islamique à l'université
de Kaboul, dirige ce parti. Cet ancien collaborateur de Rabbani s'était
fait le champion de la première alliance rebelle en 1980. Pachtoune,
il a constitué son parti essentiellement avec l'aide
de l'Arabie saoudite.
JAMIAT SHURA-I-NAZAR :
Ahmad Shah Massoud, assassiné en septembre dans son fief du Panchir,
avait mis sur pied l'organisation militaro-politique la plus élaboré
qui soit, le Conseil de surveillance du Nord (SCN-Shura-i-Nazar Shomali).
Le SCN coordonnait les commandants du Jamiat dans cinq provinces et avait créé
des forces régionales qui sont devenues ultérieurement l'Armée
islamique de Massoud (Urdu-yi Islami).
PETITES FORMATIONS
L'Alliance du Nord comprend plusieurs formations de moindre taille, parmi lesquelles
on trouve certains combattants ayant quitté les rangs du parti Hezb-i-Islami
de Gulbuddin Hekmatyar. L'une de ces formations est dirigée par le général
Abdul Malik, Ouzbek de souche et ancien collaborateur de Dostum. Une autre est
dirigée par Ismaïl Khan, ancien
gouverneur de Hérat, dans l'ouest du pays.
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