12 avril 2002

 


Coup d'état militaire au Vénézuela

          Il y a deux jours, j'écrivais à un ami de télétambores en lui demandant de me donner des nouvelles du Venezuela. Je m'attristais de la façon dont les médias français, y compris les plus respectablement " objectifs et professionels " relatait les évènements, parlant de " grève générale illimitée ", alors que celle ci est appelée par le patronnat et par la centrale syndicale la plus corrompue, racontant que cette grève demandait la réintégration de "syndicalistes limogés", présentant Chavez comme un dictateur contre lequel le peuple (un demi million de personnes, d'après yahoo.com reprenant les infos de radio caracas, télé aux mains des capitalistes ultra réactionnaires, alors que les articles de jeudi parlaient de "dizaines de milliers" de personnes) se léverait, alors qu'il a été élu avec une majorité que nos "démocracies" ne connaissent plus. Il m'a répondu :

          Les news radio dont tu me parles (décontextualisées), sont le reflet d'une neutralisation planifiée de l'opinion mondiale pour que celle-ci ne réagisse pas le jour J (comme ce fut le cas lorsque les Etats-Unis envahirent Panama). Ici au Venezuela, dans cette guerre de basse intensité déclarée par la CIA et ses collaborateurs locaux, face au lavage de cerveau quotidien des médias tous aux mains de l'élite, les médias populaires sont un moyen stratégique de se défendre, d'organiser. Former plus de journalistes, de cameramen, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, a Maracay, a Caracas, ou ailleurs est un travail politique de premier ordre, de toute urgence.

          C'est apparament chose faite depuis ce matin. Chavez a été arrêté et mis au secret par une poignée de militaires en uniforme blanc. Le patrons des patrons est proclamé chef du gouvernement de transition. Ce putsch militaire à l'ancienne, violent, antidémocratique aura pend au nez de Chavez depuis des semaines. Pourtant les médias européens ont consciencieusement entretenu l'ambiguité, utilisant l'incompréhension de l'opinuion publique, reprenant les clichés de l'histoire latino, soulèvement populaire, militaires, mélangeant le tout avec l'argentine et ses récents évènements, nous servant au final une soupe incompréhensible, faisant en sorte que tout le monde se fout de ce qui s'est passé cette année au Vénézuela.

          Chavez, ancien militaire mais révolutionnaire, a été élu démocratiquement. Il a engagé une série de processus historiques : nationalisation de l'industrie pétrolière, redistribution des terres, lutte contre la corruption... Le monde n'en a rien su, même les millions de jeunes qui portent des tee shirts avec Che Guevara dessus. La CIA, la haute armée et l'aristocratie l'ont renversé : le monde s'en fout car comme l'a dit le Premier ministre russe, Mikhaïl Kassianov : "Ces événements n'auront pas d'influence considérable sur les prix du pétrole". Plus fort que la propagande : le lavage de cerveau par le brouillage du message.

                    Nico/primitivi

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RÉPONSE de marcel :

Exemple de Fidel et des Cubains !

          Quand Allende a été élu au Chili, Fidel Castro lui a rendu visite et lui a dit : " très bien ! mais c'est avec ça que se font les révolutions ! " et il lui a fait cadeau d'une kalachnikov, qu'Allende n'a accepté que par politesse !

          Plus tard, lors du coup d'État du 11 septembre 1973 mené par la CIA contre Allende, Allende est mort en se servant de la kalachnikov de Fidel. Mais c'était bien trop tard !

          Hugo Chavez n'avait pas su tirer cette leçon de l'histoire ?

          Et les Vénézueliens non plus ?

          L'être humain est-il définitivement stupide ?


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