Mercredi 17 avril 2002, 14h03
Lien originel : http://fr.news.yahoo.com/020417/5/2jxbk.html
Des militants internationaux tiennent toujours compagnie à Arafat
JERUSALEM (AP) - A l'intérieur de l'enceinte détruite du siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah en Cisjordanie, une trentaine de militants internationaux continue de partager le quotidien de Yasser Arafat depuis plus de deux semaines. Ils passent leur temps à écouter la télévision, à discuter de politique et à inonder le monde d'un flot de communiqués de presse envoyés à partir de leurs téléphones portables.
Agés de 21 à 70 ans, ils viennent de Grande-Bretagne, de France, d'Irlande, du Brésil, de Suisse ou de Belgique. Il y a peu de chances que le secrétaire d'Etat américain Colin Powell les ait vu mercredi quand il est venu pour son dernier entretien avec Yasser Arafat avant de rentrer aux Etats-Unis au terme d'une mission de dix jours au Proche-Orient.
Ce groupe de militants internationaux réside dans un bâtiment distinct de celui d'Arafat, mais le leader palestinien de 73 ans leur rend visite régulièrement."Nous le voyons tous les jours. Il passe une demi-heure avec nous. Il est très alerte. Nous entretenons une relation très chaleureuse avec lui", affirme Paul Nicholson, 55 ans, vétéran de la lutte anti-mondialisation.
Nicholson et ses compagnons entendent rester sur place pour témoigner et pour servir de bouclier humain au président de l'Autorité palestinienne confiné dans quelques pièces de ses bureaux depuis le 29 mars et le début de l'opération "Rempart".
Mais même s'ils affirment que leur détermination reste intacte, ils admettent qu'ils sont de plus en plus préoccupés par la détérioration rapide de leurs conditions de vie. "Les conditions d'hygiène sont déplorables et nous sommes très inquiets de conséquences pour notre santé", dit-il. Ils n'ont pas d'eau courante pour se laver ou même tirer la chasse dans les toilettes", souligne Paul Nicholson.
Ils n'ont reçu ni nourriture ni eau potable depuis cinq jours. Les vivres sont donc strictemenent rationnées. "Nous sommes 30 à partager trois pommes au déjeuner. Et chaque personne ne reçoit qu'une petite bouteille d'eau par jour", poursuit Nicholson.
Ils dorment sur le plancher et se partagent une couverture à trois ou quatre. Ils ne prennent l'air qu'une fois par semaine pour décharger le camion de ravitaillement envoyé par l'armée. "Une journée, c'est 24 longues heures. Nous sommes prisonniers ici. Nous ne pouvons pas quitter l'enceinte".
Et la sécurité a encore été renforcée dimanche dernier lors de la première visite de M. Powell et les étrangers ont été maintenus à distance. Toutefois, une Française a réussi à lui parler brièvement.
De la cinquantaine d'étrangers qui ont traversé Ramallah en ruines pour rejoindre Arafat le 31 mars dernier, 20 -parmi lesquels se trouvait le président de la Confédération paysanne José Bové- ont déjà quitté les lieux. Ceux qui restent sont confrontés à la présence continuelle des chars et des tireurs embusqués. "Il y a beaucoup de tension. Nous nous attendons à être attaqués", redoute Paul Nicholson.
Il parle régulièrement
à sa femme et à ses deux filles, restées dans la ferme
familiale au Pays basque espagnol: "Je vais bien. Nous avons tous l'appui
de nos familles. Mais aucun d'entre nous ne pensait rester ici aussi longtemps".
AP
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