23 avril 2002
BP 92 –13326 Marseille-Arenc cedex 15
Il
faut absolument faire en sorte qu'échoue l'opération qui vise à assurer
à Chirac un résultat triomphal le 5 mai. Les travailleurs ne pourront participer
à une manifestation du 1er mai transformée en soutien électoral par l'appel
des principales centrales syndicales au vote Chirac.
Les résultats du 21 avril, 12 millions d'abstentions ou de vote nuls, sont d'abord un désaveu historique du gouvernement de la gauche plurielle, qui a gouverné en faveur des intérêts exclusifs des transnationales contre les travailleurs. Ils marquent aussi le discrédit des partis institutionnels de droite.
La gauche plurielle a laissé à le Pen le monopole de la dénonciation de l'UE, de l'opposition à la guerre. Jospin et le PS ont assumé la guerre du Golfe avec le gouvernent Rocard, le massacre, l'écrasement de la Yougoslavie par l'OTAN, tout en manifestant leur engagement au côté du sionisme. La campagne de tous les principaux courants politiques, centrée sur la "sécurité", a favorisé la montée d'une xénophobie latente et permis un résultat qui est plus dû à leur effondrement qu'à une avancée de le Pen. Où sont les sept millions de voix de Jospin arrivé en tête au premier tour en 1995? Les résultats, systématiquement exprimés en pourcentages par les médias cherchent à masquer cette réalité.
Chirac et Jospin ont, au sommet européen de Barcelone, signé des textes qui engagent les gouvernements suivants à retarder de cinq ans l'âge de la retraite et programment la privatisation d'EDF. Que Chirac prenne l'engagement de retarder l'âge de la retraite et de privatiser EDF, c'est conforme à la majorité de son électorat. Mais Jospin, faisant la preuve de l'identité de la politique du PS avec le RPR, a balayé les dernières illusions que certains travailleurs se faisaient encore sur la "gauche". Cet effritement du rôle mystificateur de la notion de "gauche" est le point positif et de grande importance de cette élection qui traduit la décomposition du système politique et de la cinquième République.
Les 4,7 millions de voix de le Pen, vote essentiellement protestataire, n'expriment aucune force politique sérieuse. Elles lui servent à jouer le rôle, infiniment précieux, de rassembleur dans l'union sacrée derrière Chirac.
Le résultat du PCF confirme nos prévisions, c'est bien "la fin du PCF". Le score des groupes dits "d'extrême gauche" montre dans une certaine mesure le refus du système par un nombre croissant de travailleurs. Encore faudra-t-il que ces électeurs rompent avec l'électoralisme et se rendent compte qu'il ne peut y avoir de programme communiste sans politique extérieure.
Loin de céder aux appels paniquards à l'union sacrée, nous appelons les électeurs à confirmer leur refus du système capitaliste et du régime présidentiel, en s'abstenant au 2e tour. Les problèmes majeurs qui se posent ne trouveront pas leur solution dans de tels épisodes électoraux. Il faut absolument sortir du piège électoral et préparer les actions de masses qu'exigera la lutte contre la politique de misère et de guerre des sociétés transnationales conduite par l'Union Européenne.
Abstention le 5 mai !
Regroupement Communiste, le 23 avril 2002
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