6 mai 2002
La 
  Libération 
  A.S.F Aliénés Sans Frontières
Edition spéciale du journal ALIENATION
          Le 
  journal " Aliénation ", et toute l'équipe d'Aliénés Sans Frontières (ASF), sont 
  fiers de vous présenter une édition spéciale d'Aliénation, en vente désormais 
  dans les kiosques (100 Euros prix de soutient) , consacrée à la nouvelle libération 
  de la France. 
  
  
            " 
  Le mensonge , rien que le mensonge " Marquis de Core En-Causse 1678 
  
  
            Extrait 
  de l'éditorial : 
  
            57 ans après, les 
  petits-fils des résistants ont à leur tour triomphé de la menace fasciste. Grace 
  à tous ces héros de l'ombre, les bruits de bottes ne résonneront pas dans les 
  rues des villes de France. 
            Oui il y a eu des 
  traîtres parmi les français, et certains ont collaboré avec l'ennemi. Jamais 
  nous n'aurons de mots assez durs pour dire ce que nous pensons, à la rédaction 
  d'Aliénation, de ces 20% d'abstentionnistes du second tour qui ont confirmé 
  leur félonie du premier. 
            Mais nous disons 
  aussi : non à l'épuration , et oui à la réconciliation. Nous ne voulons pas 
  de tondues dans les villes de France ! 
            Ceux qui ont collaboré 
  avec l'ennemi seront pardonnés, surtout si lors des législatives ils font preuve 
  de repentir. Mais même si d'aventure leur infamie devait se poursuivre jusqu'au 
  législatives, le peuple français , le peuple résistant, les accueillera en son 
  sein à bras ouverts. Cette réconciliation ne doit cependant pas se faire au 
  prix de la mémoire. Non, nous n'oublierons pas tous ceux qui ont trahis la patrie 
  au moment ou elle leur demandait de l'aide. Le pardon oui, l'oubli, jamais ! 
  
  …/… 
  
            Dans 
  cette édition spéciale, vous trouverez également une table ronde avec des chefs 
  clandestins de la résistance, dont voici un extrait : 
  
  
            Aliénation : 
  Quand avez-vous senti le besoin de vous engager contre la menace fasciste ? 
  
            BHL : Mon 
  engagement remonte à mon enfance , et je crois que toute ma vie n'a été qu'un 
  combat et un engagement. 
            S.July : 
  Moi aussi, et déjà en 1966-1967 j'étais du coté de la liberté contre la tyrannie. 
  
            Cohn-Bendit : 
  J'ai compris qu'il fallait s'engager lorsque j'ai vu que la France s'apprêtait 
  à collaborer et à livrer le pays à l'ennemi. Je pense par exemple à ces anarchistes 
  qui n'ont pas compris aussi bien que moi le monde d'aujourd'hui. 
  
            Aliénation : 
  Mais n'avez-vous pas été surpris de cet élan populaire vers la résistance ? 
  
            S.July : 
  Oui. C'était magnifique et imprévisible. Spontanément, sans que personne ne 
  les manipulent ou les dirigent, les gens se sont transformés en héros. 
            BHL : Légendaires. 
  Des héros légendaires. Des héros de la liberté. 
  Cohn-Bendit : Et en plus il faut se rappeler que nous étions presque en pays 
  occuppé, toute la presse, les télévisions, les lieux de parole, étaient au mains 
  de l'ennemi ou en passe de l'être. 
  
            Aliénation : 
  Mais vous, dans la clandestinité et l'anonymat de la résistance, vous avez du 
  courir de grands risques, faire de grands sacrifices. 
            Cohn-Bendit : 
  Oui mais j'étais prêt à prendre tout les risques. Si les choses avaient mal 
  tourné, j'aurais fait comme autrefois, je serais retourné en Allemagne et j'aurais 
  continué la lutte de la bas, en attendant mon retour. 
            BHL : Quand 
  la liberté m'appelle, je suis prêt à tous les sacrifices. D'ailleurs j'ai écourté 
  mon séjour aux Bahamas pour pouvoir me rendre au défilé spontané du Premier 
  Mai.J'ai même repoussé mon prochain départ aux Seychelles pour rester près du 
  peuple en ces temps de victoire et de joie. 
            S.July : 
  Le maquis, je connaissais déjà ça du temps de la GP. Je n'ai jamais changé : 
  toujours prêt à combattre pour la liberté et l'égalité, peu importe les dangers, 
  je préfère devenir SDF que renoncer à mes idéaux.
          Aliénation 
  : Vous n'avez pas été étonnés que le défilé de la victoire ait eu lieu le 
  1er Mai, et que le jour de la victoire, le 5, il y ai eu si peu de monde dans 
  les rues ?
            S.July 
  : Ce à quoi il faut se consacrer maintenant c'est à la reconstruction du 
  pays. Ce n'est pas dans la rue que ca peut se faire. 
            Cohn-Bendit : 
  Oui, la rue il faut y aller quand c'est nécessaire, et savoir l'abandonner lorsque 
  l'on a gagné. Il faut passer à autre chose maintenant. 
           BHL : La liberté 
  c'est sacré , et malheureusement c'est parfois dans la rue qu'on peut y porter 
  atteinte. La liberté avant tout. Et les français sont de nouveau libres, libres 
  de voter pour qui ils veulent et de choisir la politique qu'ils préfèrent. C'est 
  ça aussi la liberté ! 
          Aliénation 
  : Alors pas de troisième tour social dans la rue ? 
            BHL : Non, 
  je n'en vois pas la nécéssité. 
            Cohn-Bendit : 
  Il y a d'autres façons de construire la gauche 
            S.July : 
  A moins que la gauche perde les législatives, il faudrait en reparler à ce moment. 
  
            Cohn-Bendit : 
  Ah oui, dans ce cas c'est différent, on en reparlera. 
  
            …/… 
  
  
            Egalement 
  dans cette édition spéciale une interview exclusive avec Jacques Chirac, dont 
  voici un extrait : 
  
            Aliénation : 
  1945, De Gaulle, et 2002, vous. Vous avez bien du y penser un peu ? 
            J.C : N'exagérons 
  rien, mais il est certain que nous avons, lui et moi, à 57 ans d'écart, combattu 
  les mêmes combats et remportés le mêmes victoires. Je m'inscrit dans une tradition, 
  la sienne, tout en étant moi.
          Aliénation 
  : Vous avez même reçu un score historique, plus de 80% c'est un plébiscite, 
  non ? 
            J.C : Oui 
  c'est un beau résultat, je ne m'y attendais pas. Je suis surpris que tant de 
  personnes aient pu si vite reconnaître en moi l'homme qui était porteur de leur 
  destin, le garant de la république. 
          Aliénation 
  : Mais si la gauche gagnait les législatives, que feriez-vous alors ?
            J.C 
  : Tout d'abord, il ne faut pas oublier que la menace du FN est encore là, 
  et il faudra en tenir compte en Juin et savoir voter utile. Une nouvelle cohabitation 
  ne ferait que renforcer le FN, les français le savent. Cependant, si cela devait 
  être le cas, je suis prêt à cohabiter à condition que la gauche fasse à peu 
  près la même politique qu'avant. Il ne faudrait pas qu'ils imposent au pays 
  une politique de gauche alors que j'ai quand même reçu plus de 80% des voix 
  et que les 20% restants vont à l'extrême-droite. D'ailleurs la Gauche semble 
  avoir compris le message des français du premier tour, et elle parle d'abandonner 
  certains vestiges d'utopie qui la caractérisait encore pour s'orienter vers 
  plus de réalisme. Et ca aussi c'est bon signe.
          Aliénation 
  : Pas de remontée des Champs Elysées , juste une petite réunion à la République, 
  vous avez voulu faire simple ? 
            J.C : Oui 
  , j'aime la simplicité. 
          …/… 
  
  
            Toujours dans cette 
  édition spéciale, des reportages exclusifs réalisés graçe au système " herbivore " 
  , vous feront pénétrer au sein des quartiers généraux des grands partis politiques 
  du pays pendant la journée du 5 Mai. 
  
            Et aussi une table 
  ronde sur le thème : " l'avenir de la gauche ". Avec un panel 
  varié d'experts de la gauche composé de Serge July, Daniel Cohn-Bendit, BHL, 
  JM Colombani, Jean Daniel, et André Glucksman. 
  
  
  
            Et n'oubliez 
  aussi que le numéro 5 d'Aliénation sort la semaine prochaine ! 
  
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Note de do :
Il va de soit que je n'ai pas touché un seul centime pour avoir placé cette publicité ici. Le journal Aliénation n'est même pas au courant ! J'ai trouvé que leur façon de dire les choses était intéressante. C'est tout !
Vive la révolution : http://www.mai68.org
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