émissionné pour se solidariser avec ses camarades de parti. Le vote de la Knesset contre le plan d'austérité soumis par le gouvernement représente une cuisante défaite pour M. Sharon.
Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a limogé, lundi soir 20 mai, quatre de ses ministres du parti religieux orthodoxe Shass qui avaient voté contre un plan de rigueur destiné à faire face aux conséquences économiques de l'Intifada. Un cinquième ministre de ce parti, le troisième d'Israël et pilier de la coalition gouvernementale de M. Sharon avec ses 17 députés, a présenté sa démission en solidarité avec ses collègues.
Ces limogeages, qui concernent également cinq vice-ministres, prendront effet dans quarante-huit heures, et M. Sharon entend représenter, mercredi, à l'approbation du Parlement le plan économique du gouvernement, dans l'espoir de voir le Shass l'accepter. Le Parlement israélien, où le gouvernement d'union nationale de M. Sharon disposait d'une majorité de 82 députés sur 120, a repoussé le texte, lundi soir, en première lecture, par 47 voix contre 44 et une abstention, infligeant ainsi un revers cuisant à M. Sharon. Sa majorité au Parlement devrait donc désormais passer à seulement 65 députés, si l'on estime que les 17 députés du Shass ne font plus partie de la coalition au pouvoir.
Le gouvernement avait adopté le 29 avril un plan d'austérité présenté par le Trésor, destiné notamment à financer les dépenses de sécurité engendrées par l'Intifada palestinienne. Ce plan, dit d'urgence économique, vise à réduire de 2,6 milliards de dollars le déficit budgétaire. Il prévoit notamment des coupes budgétaires, une hausse de la TVA de 17 à 18%, une augmentation des taxes sur l'essence et les cigarettes déjà effective, une réduction des allocations familiales de 200 millions de dollars et, à plus long terme, une imposition sur les revenus du capital.
NOUVEAU CHAPITRE DE L'APARTHEID
Auparavant, lundi, Israël avait justement annoncé l'accélération de la construction d'ouvrages défensifs en Cisjordanie, le long de la ligne de démarcation, redoutant une nouvelle vague d'agressions à la suite de deux attentats-suicides à quinze heures d'intervalle. Ces ouvrages ont pour objectif d'"empêcher l'infiltration de terroristes palestiniens, de véhicules et d'explosifs en territoire israélien à partir de la Cisjordanie", selon un communiqué du ministère de la défense.
Le président palestinien, Yasser Arafat, a demandé l'intervention de la communauté internationale "pour mettre un terme à ce nouveau chapitre de l'apartheid qui vise à transformer la Cisjordanie et la bande de Gaza en cantons entourés de zones tampon et à intensifier la colonisation", a indiqué un haut responsable palestinien, Saëb Erakat.
Dans la matinée de lundi, un kamikaze palestinien venant, apparemment, de la région de Jénine, en Cisjordanie, s'était donné la mort dans le nord d'Israël après avoir été intercepté par la police. La veille, un attentat-suicide avait coûté la vie à trois Israéliens à Netanya, au nord de Tel-Aviv.
Les Etats-Unis ont relevé, lundi, que Yasser Arafat avait condamné cet attentat mais ont appelé de nouveau le président palestinien à agir avec davantage de fermeté contre la violence anti-israélienne. Dans un appel sans équivoque, la direction palestinienne a, par ailleurs, demandé aux mouvements palestiniens de ne pas mener d'attaques contre des civils à l'intérieur d'Israël, même en riposte "aux crimes de l'occupation" contre les civils palestiniens.
Avec AFP et Reuters
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