26 novembre 2003
Sous réserve qu'aboutisse 1e dernier recours juridique envisageable non-révocation du sursis de Nérac , l'arrêt rendu le 19 novembre 2002 par la Cour de cassation condamne définitivement, comme attendu, joseph Bové et René Riesel à des peines de 14 mois de prison ferme, 7 622 euros d'amende et 12 103 euros de dommages et intérêts et de frais au titre des articles 475-1 et 618-1 du Code de procédure pénale et de l'article 1018A du Code général des impôts, cela pour avoir organisé le 5 juin 1999 une destruction de riz transgéniques expérimentaux dans un établissement de recherche agronomique d'État, le CIRAD de Montpellier.
Comme il fallait également s'y attendre, la Confédération paysanne et ses alliés citoyennistes en sont finalement réduits, pour toute réaction, à en appeler à la grâce présidentielle, à la Cour européenne de justice, à la solidarité de la gauche moribonde et à la compassion de l'opinion publique. Maintenant on voit l'état réel des forces et ce qu'a rapporté la "stratégie" consistant à affadir la critique dans l'illusion qu'on la rendrait ainsi assimilable par les progressistes. À l'arrivée, il ne reste rien du refus des nécrotechnologies et, toute honte bue, on peut calomnier les sabotages en les présentant comme relevant de l'exercice légitime des "libertés syndicales". Voilà qui illustre une nouvelle fois la loi selon laquelle les médias donnent tout spécialement la parole à ceux qui n'ont rien à dire (et maintenant que Bové a passé sa date de péremption, ce sont les journalistes eux-mêmes qui nous expliquent en quoi il est tombé dans le piège de la médiatisation).
On vient donc d'assister à la liquéfaction ignominieuse de la bruyante diversion organisée depuis août 1999 (à partir du démontage du McDonald's de Millau). La pantalonnade s'achève mais elle a rempli son office. En occultant le sens de la critique en actes qui avait commencé à se formuler à travers la destruction de chimères génétiques, le verbiage consumériste et les proclamations "anti-mondialistes" ont réussi à empêcher la remise en cause de l'artificialisation universelle de la vie, de sa mise en dépendance qui se veut irréversible par le despotisme industriel (c'est-à-dire par le capitalisme réel et non pas fantasmé sous la figure simplificatrice d'une globalisation financière prédatrice et apatride).
Comme René Riesel l'a fait savoir dans un rectificatif que Le Monde n'a reproduit que très partiellement dans son édition du 24 novembre, il interdit à quiconque de faire croire qu'il manquerait de fermeté au point de quémander une grâce quelconque ou de la laisser mendier pour lui par l'engeance citoyenniste ou les fossoyeurs moribonds de l'ancien mouvement social.
C'est précisément parce qu'il ne s'est compromis dans aucune stratégie démagogique de rassemblement sans principe qu'il n'est pas seul. Il nous appartient maintenant de le prouver en organisant la solidarité avec le sens des actions qu'il a menées et défendues dans ses textes. Cette solidarité peut tout de suite s'exprimer en l'aidant à supporter les débours auxquels, quelle que soit l'issue du dernier recours concernant l'incarcération, il va être contraint (aux termes de la loi l'amende devrait toutefois être acquittée par le seul condamné).
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Demande de rectificatif au journal Le Monde
(20 novembre
2002)
Mon
nom est cité à deux reprises, à propos du "Procès
de José Bové", dans vos éditions des 20 et 21
novembre. Ces deux occurrences comportent des informations inexactes et des
allégations de nature à entacher gravement ma réputation.
Mon avocat n'est pas Me François Roux. Il ne l'a été ni
à Agen (huit mois avec sursis pour sabotage dans une usine Novartis),
ni à Toulouse (condamnation civile pour sabotage dans une station Monsanto),
ni à Montpellier (six mois ferme, annulant le précédent
sursis, pour sabotage dans un centre de recherche d'État). Je persiste
à assumer mes propos et mes actes dirigés contre le totalitarisme
industriel et marchand et l'obscurantisme scientiste. J'interdis à quiconque
de faire croire que je manquerais de fermeté au point de quémander
une grâce quelconque ; ou de la laisser mendier pour moi par l'engeance
citoyenniste et les fossoyeurs moribonds de l'ancien mouvement social. Je recourrai
par contre, avec mon conseil Me Jean-Robert Nguyen-Phung, aux voies de droit
qui me paraîtront acceptables.
RENÉ RIESEL. Condamné au côté de José Bové pour destruction de plantations transgéniques, René Riesel, ancien membre de la Confédération paysanne, nous précise que son avocat n'est pas Me François Roux, mais Me Jean-Robert Nguyen-Phung. M. Riesel nous fait aussi savoir qu'il n'a pas l'intention de « quémander une grâce quelconque ».
Au nom de René Riesel, la Confédération paysanne s'est
vue sommée,
le
21 novembre 2002,
par ministère d'huissier,
d'avoir, sur le champ, à cesser de répandre, et de faire répandre, la rumeur mensongère selon laquelle M. René Riesel se déjugerait en demandant, ou en acceptant qu'on demande en son nom, une quelconque grâce portant sur la peine de quatorze mois de prison ferme qui vient de lui être confirmée par la Cour de cassation.
Cette désinformation étant spectaculairement propagée, à l'initiative de la Confédération paysanne, par elle-même et ses alliés, citoyennistes et fossoyeurs moribonds de l'ancien mouvement social, au moyen de diverses manifestations publiques, creuses déclarations médiatiques, pétitions honteuses, lobbying, communiqués de presse et certainement de manuvres plus discrètes et moins médiatisables , c'est par les mêmes moyens qu'il appartient à la Confédération paysanne elle-même de démentir ces calomnies, toutes affaires cessantes.
M. Riesel n'attend pas d'arguments de bonneteur. Il exige que la Confédération paysanne mette instantanément fin, et de façon complète et suffisante, au préjudice qu'il subit de son fait.
Note à l'attention de M` Henri Leclerc, Ligue des droits de l'homme
(25 novembre 2002)
Il
est somme toute bien normal que ce qui subsiste des valeurs léguées
par l'histoire à la gauche porte la Ligue des droits de l'homme à
défendre un M. Bové, qui fait manifestement partie de la famille.
Il suffit de me lire pour savoir qu'une telle opération s'avèrerait
plus hasardeuse à mon égard. Il devrait en effet être évident
que je ne suis pour ma part pas disposé à tenter d'échapper
à l'incarcération à n'importe quel prix.
Il
doit l'être aussi que je ne veux nullement gêner la repentance par
procuration de M. Bové. À la seule condition, sans mentionner
tout ce qui m'oppose par ailleurs aux tenants du progressisme, de ne pas me
voir subrepticement inclus dans la défense d'on ne sait quelles libertés
syndicales ou quelque tentative de replâtrer les gauches heureusement
décaties.
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NOTE de do :
La preuve est ainsi faite qu'il vaut mieux être prudent quand on fait de telles actions, il faut faire comme Zorro et comme le sous-commandant Marcos : il faut agir masqué pour éviter d'être reconnu !
Mis à part quelqu'un qui aimerait jouer au martyr, comme le Christ, cet anti-modèle, seul un homme de spectacle qui songe beaucoup trop à son propre culte de la personnalité, comme José Bové, peut souhaiter être reconnu lors d'actions qui, tout en étant indispensables, n'en sont pas moins illégales.
Remarque de paul :
Le feu est rapide, efficace, et a tendance à effacer les empreintes. C'est parfois le mode d'action le moins fatiguant et le moins risqué !
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