16 janvier 2003
Comite de Soutien a Yves Loviconi
COMMUNIQUEPuteaux, le 16 janvier 2003
Le 3 juin 2002, à Marseille, une jeune mère de famille dépressive, en
instance de divorce, met fin à ses jours avec l'arme de son ami, Yves
Loviconi.Quelques semaines plus tôt, celui-ci avait dénoncé des pratiques douteuses
et des détournements de fonds, dans le cadre de ses activités
professionnelles. Menacé à plusieurs reprises, il avait été contraint de se
procurer une arme, qu'il gardait le plus souvent dans la cave de son
immeuble. Béatrice Magnard, sa compagne ne l'ignorait pas. Après une
nouvelle dispute avec son ex-mari, sous prétexte d'aller prendre l'air, elle
descend à la cave. Yves Loviconi, s'inquiétant de son absence, la retrouve
quelques minutes plus tard se pointant l'arme sur la tempe. Il tente de la
maîtriser (un premier coup de feu part en l'air), mais la jeune femme se
dégage et parvient à se tirer une balle dans la tête. Loviconi appelle
immédiatement les pompiers, prévient la police et tente lui-même de la
ranimer.Transportée à l'hôpital, elle décédera le surlendemain. Malheureusement, les
tamponnements et les divers prélèvements effectués sur la victime n'ont lieu
que tardivement. Yves Loviconi, lui, a des traces infimes de poudre
provenant du premier coup de feu sur une main. Mis en examen pour homicide,
il est incarcéré aux Baumettes. Pourtant, le juge d'instruction, Régis
Molat, est déjà quasiment convaincu de l'innocence de l'accusé. Après 5 mois
d'incarcération, toutes les analyses établissent le suicide comme probable
et confirment toutes les déclarations du prévenu. Le 6 novembre 2002, le
Loviconi est remis en liberté.Mais voilà, celui-ci a un passé judiciaire. Incarcéré dans les années 80
pour une série de braquages, qu'il a toujours affirmé avoir été commis au
bénéfice du FLNC, il ne sera libéré que 13 ans plus tard, après un long
imbroglio judiciaire. L'affaire avait entre-temps fait la Une des journaux à
plusieurs reprises.À 56 ans, il avait tiré un trait sur son passé (un rapport du Parquet de
Nanterre le stipule sans équivoque). Depuis son arrivée à Marseille, il
avait créé une association culturelle et animait régulièrement une émission
de radio. Homme de dialogue, qui du fait de son séjour prolongé en prison,
n'avait pas vécu les guerres fratricides entre factions nationalistes, il
n'a eu de cesse, depuis sa libération, de rapprocher les différents points
de vues, et de promouvoir la culture corse.Ce passé judiciaire et cet engagement militant ne plaisent pas à certains
magistrats. Le parquet fait appel de la décision de mise en liberté et il
est réincarcéré le 19 décembre. Yves Loviconi n'aura eu le temps que de se
recueillir sur la tombe de Béatrice Magnard, en compagnie des parents de
celle-ci qui le soutiennent.La Cour d'Appel d'Aix-en-Provence examinait hier une nouvelle demande de
mise en liberté, alors que 4 experts jugent le suicide probable et les
déclarations de Loviconi compatibles avec leurs conclusions. Malgré cela,
Yves Loviconi n'a toujours pas été remis en liberté. L'accuser du meurtre de
la femme qu'il aimait, alors que celle-ci s'est suicidée, est une torture
morale inacceptable. Pourquoi Yves Loviconi aurait-il tué sa compagne ?
Il appartient à la justice d'établir ce mobile. Elle a été jusqu'à présent
incapable de le faire et semble bien peu pressée de faire procéder à une
reconstitution pourtant ardemment réclamée par la Défense.Nous sommes en droit de nous interroger sur les réelles motivations d'un
Parquet impuissant à fournir le moindre élément de culpabilité.S'agit-il de faire payer une seconde fois l'engagement militant de Yves Loviconi ?
S'agit-il ici d'une forme de répression politique ?
S'agit-il pour les Magistrats d'Aix de régler leurs comptes avec les juges
d'instruction de Marseille ?Derrière cet acharnement, l'erreur judiciaire se profile déjà.
Comité de Soutien à Yves Loviconi
Cyrille Beerens - 130, rue de Verdun - 92800 Puteaux - France
Tel : 06.30.93.68.49 / fax : 01.30.90.88.25 / e-mail :
comiteloviconi@free.fr
Site Internet : http://comiteloviconi.free.fr
Vive la révolution : http://www.mai68.org
ou :
http://www.cs3i.fr/abonnes/do
ou :
http://vlr.da.ru
ou :
http://hlv.cjb.net