12 avril 2003

 

SHOCK AND AWE 2

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Hollywood l'avait compris le premier : il faut toujours donner une
suite aux films à succès. Et ça semble bien être le sens de cette
« nouvelle mise en garde américaine à la Syrie », adressée par
Richard Perle dans une interview au Herald Tribune ce samedi [1].

« Richard Perle, l'un des "faucons" les plus en vue du Pentagone,
estime que les Etats-Unis n'auront d'autre choix que de réagir
s'il s'avère que la Syrie stocke sur son territoire des armes de
destruction massive irakiennes ». Il suffisait d'y penser : si on
n'a pas pu en trouver la trace d'armes de destruction massive en
Irak, c'est tout simplement parce qu'elles avaient été cachées en
Syrie.

Richard Perle précise que la première approche de Washington
serait de demander la restitution de telles armes, mais que « si
la présence de ces armes était établie » (aussi irréfutablement,
sans doute, que leur présence en Irak), les Etats-Unis seraient
obligés de réagir : « Ce serait un acte d'une telle inconscience
de la part de la Syrie qu'il nous amènerait à nous interroger sur
les moyens de pouvoir raisonner Damas. Mais je suppose que notre
première approche serait de demander aux Syriens de mettre fin à
cette menace en restituant tout ce qui serait en leur possession.
Faute de quoi, je pense que personne ne peut exclure le recours
à toute la gamme de la puissance (américaine) ».

Richard Perle espère évidemment ne pas en arriver jusque là :
« Nous préférons toujours faire face aux menaces par des moyens
pacifiques », rappelle le principal idéologue de la « guerre
préventive », qui précise néanmoins, la mort dans l'âme, que
« le message pour la Syrie, l'Iran, la Corée du Nord ou la Libye
doit être clair. Si nous n'avons pas d'autre choix, nous sommes
prêts à faire le nécessaire pour défendre les Américains et les
autres ». Quelque chose me dit que les armes de destruction
irakiennes qui n'auront pas été trouvées en Syrie auront été
cachées en Iran, et que les armes syriennes qui n'auront pas été
trouvées au Liban seront probablement stockées en Corée du Nord.

« Quinze sociétés, dont Sony, mastodonte mondial des jeux vidéo,
ont déjà déposé des demandes de brevet pour commercialiser des
produits portant la mention "Shock and Awe" ("Choc et effroi") »,
nous apprend aujourd'hui Libé [2]. Si j'étais eux, je déposerais
déjà un brevet pour « Shock and Awe 2 ».

PIERRE LAZULY.


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