13 avril 2003
LES PILLAGES EN IRAK SONT ORGANISÉS PAR LES AMÉRICAINS
Voici une autre traduction de Didier. Il s'agit d'un article d'Al Jazira. On peut avoir accès à l'original en anglais en cliquant ici. ou ici si le lien est rompu : English here
Plus bas, il y a aussi une remarque de do.
Manifestations anti-Américaines à Bagdad
Une foule bruyante d'Irakiens s'est rassemblée dimanche autour de l'hôtel Palestine à Bagdad, scandant des slogans anti-américains, démontrant que l'humeur populaire dans la capitale assiégée est en train de se retourner contre les troupes américaines.
Au vu de l'anarchie et des pillages ainsi que de l'arrêt de tous les services essentiels depuis le début de la guerre, les manifestants ont crié leur indignation devant l'absence d'efforts des troupes Américaines pour restaurer une vie normale dans la ville.
Une jeune Irakienne
demande de la nourriture à un
"check-point" américain
« Ils protègent les installations pétrolières, mais n'ont rien fait jusqu'à maintenant pour remettre en route les services essentiels que sont l'eau et l'électricité », a déclaré Ali Zuhair. Un autre manifestant se plaint que « Les Américains ne sont intéressés que par le pétrole ».
Piqués par les slogans des manifestants, les soldats U.S. ont dressé des barricades autour de l'hôtel pour les maintenir à l'écart.
Mais les soldats américains en ont fait un peu plus pour faire taire les protestations. Ils ont déclamé des slogans en hommage à l'Irak, et prétendu qu'ils n'avaient aucunement la volonté d'imposer aux Irakiens un gouvernement militaire étranger. « Irak, tu es notre pays aimé et ton soleil ne se couchera jamais », ont-ils chanté.
Alors que tout le monde dans la foule exprimait son ras-le-bol de l'anarchie, un professeur universitaire déclara avoir été témoin d'actes de soldats U.S. encourageant les pillards lors de la mise à sac d'une université. « J'ai vu de mes yeux des militaires américains inciter des Irakiens à piller et à brûler l'université », déclara le professeur Shakir Aziz.
Ailleurs également d'autres Irakiens, tant à Bagdad qu'en dehors, exprimaient leur dédain envers les troupes américaines et anglaises parce qu'elles n'avaient strictement rien fait contre la spirale du désordre.
Le doyen de l'université de Bassorah, Abdul Jabar al-Khalifa, fût pris de rage en constatant les restes de ce qui fût son bureau. « Est-ce la liberté de l'Irak ou la liberté des voleurs ? », a-t'il demandé.
La prestigieuse université irakienne du sud a subi des pertes terribles lors de l'anarchie qui a suivi la guerre. Les pillards sont arrivés, et les ordinateurs, les systèmes d'air conditionné et les meubles ont été emportés avant que la foule n'incendie une grande partie du campus. Le doyen de l'université, effondré, est convaincu que la faute en revient au Anglais. « Ils n'ont rien fait pour stopper les pillards. Je les tiens pour responsables. », a-t'il déclaré.
D'autres habitants de Bassorah exprimèrent leur amertume envers les Anglais. « Ils n'ont fait aucun effort depuis le premier jour. Ils n'ont pas bougé, ou alors trop tard », soutient Al-Habib, un ancien membre de l'académie américaine.
Comme à Bassorah, beaucoup à Bagdad commencent à voir les troupes étrangères plus comme des bandits que comme des libérateurs.
« Les derniers jours ont été pires que toute ma vie sous Saddam » a insisté Ahmed al-Khatib, un habitant âgé.
Beaucoup aussi suspectent des buts cachés derrière les pillages. Effectuant des patrouilles dans le voisinage d'Al Mansura pour lutter contre ces pillages, Ahmed Aziz al-Hadithi prétendit : « les pillards sont des espions achetés par ceux qui veulent détruire l'Irak ».
« Un jour ou l'autre, d'honnêtes irakiens s'opposeront par la force aux Américains, non par amour pour Saddam Hussein, mais par amour pour l'Irak » a déclaré Hadithi .
Anti-US
protest in Baghdad
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A noisy crowd of Iraqis gathered around Baghdad’s Palestine Hotel and raised anti-American slogans on Sunday, signaling that the popular mood in the besieged capital was fast turning against the US troops. Fed up with the anarchy and looting as also the breakdown of essential services ever since the start of the war, the protestors yelled that the US troops were doing nothing to help restore normal life in the city.
“They are guarding oil facilities, but have not done anything as yet to restore essential services like power and water, “ alleged Ali Zuhair. Another of the protestors said that the “Americans were interested only in oil.” Stung by the pitch of the protests, US soldiers quickly set up barricades round the hotel to keep the protestors at bay. But the US soldiers could do little to silence the protestors. They shouted slogans in praise of Iraq and warned against any attempt to thrust upon the Iraqis a military of a “foreign” government. “Iraq, you are our beloved country and your sun will never set,” they chanted. As everyone in the crowd expressed their collective dismay over the anarchy, one university teacher said he had witnessed some US soldiers encouraging the looters to plunder a university. “I saw for myself how the US troops goaded Iraqis to loot and burn the University of Technology,” claimed the professor Shakir Aziz. Elsewhere too, Iraqis both inside and outside of Baghdad poured scorn over the US and British troops for having done precious little to prevent the country from spiraling into lawlessness. The dean of Basra university, Abdul Jabar al-Khalifa was gripped with rage as he surveyed the charred remains of what once used to be his office. “Is this freedom of Iraq or the freedom of thieves,” he questioned. Southern Iraq’s prestigious university has suffered terrible losses in the anarchy that followed the war. Looters over ran it and computers, air conditioning units and furniture were carried away before the mobs set large parts of the campus on fire. The disconsolate University dean was convinced that the British were to be blamed. “They didn’t do anything to stop the looters. I hold them therefore responsible,” he said. Other Basra residents were equally bitter of the British troops. “They did not make any effort for the first few days. They did not move until too late,” alleged Al-Habib, a US-returned academic. As in Basra, many in Baghdad have begun to eye the foreign troops more as villains than “liberators.” “The last few days have been worse than all my days under Saddam,” insisted Ahmed al-Khatib, an elderly resident. Many also suspected sinister designs behind the lawlessness. In between patrolling his neighborhood of Al Mansura against looters, Ahmed Aziz al-Hadithi alleged that “the looters were spies bought off by those who wanted to destroy Iraq.” “One day or another, honest Iraqis are going to force out the Americans, not for the sake of Saddam Hussein, but for the sake of Iraq,” Hadithi said. --- Al Jazeera with agency inputs |
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L'anarchie, c'est l'ordre moins le pouvoir.
Tous les journalistes ont profité de ces événements pour utiliser sans arrêt le mot "anarchie" afin de qualifier les pillages dans les diverses villes d'Irak ! Mais le mot "chaos" n'est en rien synonyme du mot "anarchie". Bien sûr, le pouvoir saisit toutes les occasions qu'il peut pour faire de la propagande aussi bien contre l'anarchie que contre le communisme !
En plus, il est à noter que le chaos en Irak fut organisé par les Anglo-saxons eux-mêmes. Ces derniers ont organisé les pillages et ont incité la population à piller afin, dans un premier temps, qu'il y ait des Irakiens joyeux devant les caméras occidentales, des Irakiens qui remercient les Américains ! Mais, si les Anglo-saxons ont organisé les pillages, c'est aussi pour détruire un maximum de choses afin que les entreprises américaines fassent un maximum de fric en les reconstruisant, pour camoufler leur propre pillage (du pétrole irakien et des pièces archéologiques), pour que les Irakiens soient finalement obligés de les implorer de venir maintenir l'ordre ; et, surtout, pour justifier la future dictature pro-américaine qui sera du style : « Vous avez bien vu, ces sales Arabes, quand ils sont livrés à eux-mêmes, ils ne sont capables que de faire des horreurs ! »
En Irak, il s'agit d'un chaos organisé, et de surcroît par les Américains ; alors, appeler ça de l'anarchie... Les journalistes chercheraient-ils par hasard à ce que le jour de la révolution il y ait quelques anarchistes qui proposent qu'on leur coupe la tête ?
VOIR AUSSI en AG 647 pour constater que les soldats américains aussi se sont livrés au pillage. Cela confirme que les Américains ont organisé eux-mêmes lesdits pillages, et qu'il leur a fallu montrer l'exemple !
Vive la révolution : http://www.mai68.org
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