20 avril 2003

 

SEMAINE ANTI-OGM

Invitation à une semaine européenne de GeneSpotting

Du 14 au 20 mai, invitez-vous là où des experts préparent le cauchemar génétique de demain.

Surdéveloppés de tous pays, la fuite en avant technologique n'est pas une fatalité !

          Après avoir testé à quatre reprises la formule du GeneSpotting, le CAGE, Comité d'Action GènÉthique, qui dénonce depuis plusieurs années en Belgique les nuisances sociales et environnementales inhérentes au génie génétique, vous invite à participer à une semaine internationale de GeneSpotting, du 14 au 20 mai.

          En quoi consiste exactement ce néologisme ? Le GeneSpotting, terme forgé sur base du « Bombspotting » pratiqué par les pacifistes, consiste à intervenir sur-le-champ (avec des tirets). C'est-à-dire qu'il s'agit de localiser puis inspecter un site, ou questionner des responsables sur place sans la sempiternelle médiation des représentants politiques ou scientifiques.

          Libre à chacun de choisir l'action qui lui convient, l'essentiel étant d'une part de donner une résonance européenne à ce mode d'intervention, d'autre part d'offrir à un maximum de personnes l'occasion d'éprouver ce mode d'immixtion en douceur dans les processus d'extension du développement techno-industriel (en un mot : du désastre).

          Les cibles ne manquent pas : une parcelle d'expérimentation de végétaux transgéniques (et s'ils sont voués à la fabrication de médicaments, vous touchez à un alibi crucial de la propagande pro-OGM), un laboratoire de recherche universitaire (vivier à innovations technologiques et haut lieu de l'irresponsabilité organisée), le siège d'une firme de biotechnologie, un centre de recherche unissant public et privé (pour montrer leur collusion organique), un organisme de récolte de fonds pour la recherche en génétique (l'occasion de dénoncer les faux espoirs et la spoliation organisée), etc.

          À vous de voir. La façon de mener l'action est tout à votre guise. On peut par exemple débarquer sans crier gare dans un laboratoire, ce qui permet de rencontrer le personnel et les techniciens au lieu de l'habituel émissaire formaté responsable de la communication. Ou dans une séance d'experts — autres petits soldats de la guerre au vivant — pour les faire sortir brutalement de leur anonymat coupable, tout en constatant l'ahurissant bricolage empirique qui résume l'ingénierie génétique. On peut à l'inverse rendre la visite au maximum publique en contactant médias, promoteurs du projet OGM, responsables politiques locaux (le bourgmestre, l'échevin de l'environnement, celui de la santé publique, le commissaire de police), en distribuant un tract dans les boîtes aux lettres de la Commune, en contactant des associations anti-OGM et les secteurs concernés (des producteurs Bio ou même « traditionnels » dont les cultures sont menacées de contamination).


Globaliser la résistance, localiser la nuisance.

          A titre d'illustration, voici un résumé des quatre Genespotting menés en Belgique depuis un peu plus de six mois (et ci-joint, le récit détaillé et critique).

          Florennes, septembre 2002. Inspection d'un grand champ de colza OGM de Bayer pour constater sa dissémination sur des adventices cousins. Travail préparatoire : invitation d'un groupe de jeunes flamands écologistes, contacts avec le bourgmestre et l'agriculteur, large annonce, simultanéité avec un salon du Bio. Résultat : rencontre sereine avec le bourgmestre et l'agriculteur, le premier demandant au second de procéder à la récolte prématurée du champ avant notre venue.

          Warcoing, novembre 2002. Visite d'une fructoserie industrielle où sont expérimentés des plants de chicorée génétiquement modifiée désormais propriété de Bayer. Contacts préalables avec les opposants locaux, des cultivateurs de chicorée, un chercheur d'État, le bourgmestre et l'échevin des affaires économiques, les directeurs de l'entreprise prétendument familiale, les médias locaux, ainsi qu'un endivier artisanal du Nord comme invité au débat. Autant de rencontres riches d'enseignements, et une large répercussion dans les médias régionaux et nationaux. Travail conséquent de documentation et d'argumentation forçant la firme à s'expliquer publiquement par des communiqués de presse.

          Cette pression démocratiquement exercée là où on ne l'attendait pas a vraisemblablement pesé dans la décision des entreprises de biotechnologie de ne pas procéder à des expérimentations en plein champ en 2003 sur le sol belge.

          Une seule demande cependant : pour des pommiers transgéniques, en collaboration avec une université (la KUL). Après un examen critique de cette transgenèse et la rédaction d'un argumentaire critique, introduction inopinée de notre expertise lors de la séance d'experts, où l'on découvre l'opacité des décisions, la fausse transparence (les représentants de la société civile ayant dû signer un « Certificat de confidentialité »), l'intégration de la contestation pour légitimer le processus, ainsi que la capacité des promoteurs à faire passer le projet au mépris du bon sens, en transformant les objections en demandes de vérification. D'où un quatrième Genespotting consistant en une occupation préventive du terrain destiné aux pommiers génétiquement modifiés. Contact tardifs avec des activistes locaux, envoi in extremis de l'argumentaire aux pomoculteurs « Bio », mobilisation réussie de modestes réseaux alternatifs et anti-OGM.

          Sur place : des flics collés aux baskets du début à la fin de l'action, interdisant l'accès au site. Néanmoins, autorisation de s'approcher de la serre confinant (en théorie) les pommiers OGM. Rencontre provoquée avec deux chercheurs-techniciens cachés dans les labos et sans réponse lorsqu'on leur signale que les fenêtres de la serre sont grandes ouvertes.

          Ce 11 avril 2003, le ministre de la Santé refusait le projet des pommiers transgéniques, ce qui signifie que la Belgique a complètement cessé d'être, officiellement, le laboratoire total que la furie techno-scientiste voulait en faire.

          La remise en cause du génie génétique ne s'arrête pas là pour autant et d'autres objectifs sont d'ores et déjà au programme belge de la semaine de GeneSpotting européen à laquelle des groupes anglais, hollandais et espagnols ont également souscrit.

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          Étant donné que dans certains pays les renseignements restent difficiles à trouver, vous pouvez contacter l'association « A Seed », qui a créé une importante base de données européenne, et qui vous indiquera par où entamer efficacement vos investigations. Par ailleurs, « A Seed » est intéressée par la situation dans votre pays afin de compléter ladite base de données
(adresse : A SEED Europe, Post Bus 92066, 1090 AB Amsterdam, Pays-Bas ; site : www.aseed.net ; tél. : +31206682236).

          Pour couvrir les GeneSpottings, nous réalisons nos propres documentaires (contactez genespotting@altern.org pour recevoir la cassette vidéo de la visite à Florennes ).

Cage@lists.collectifs.net
http://lists.collectifs.net/mailman/listinfo/cage

N.B. : S'ils n'obtiennent pas gain de cause avec leur « Bombspotting », les pacifistes enclenchent alors un « Bombstopping », qui consiste à détruire à coups d'outils le matériel militaire décrié.

N.B. : Le spectre des destructions a plané sur l'ensemble des GeneSpottings testés en Belgique, jouant un rôle de menace potentielle au sein des différents pouvoirs pris à parti.

IL Y A
DES GENS
QUI ONT UN
AIR
DE
LIBERTÉ
SUR LES
LÈVRES
ET QUI NE SONT PAS
NÉCESSAIREMENT
DES
ASSASSINS

TENTEZ
DE
PRENDRE
L'
AIR

Paul Nougé, La publicité transfigurée, 1925

 


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