8 mai 2003
Cuba dans la mire de Bush
Il y a quelques jours, alors que Collin Powell accordait une conférence de presse, un journaliste lui demanda si les États-Unis avaient l'intention de faire subir à Cuba le même sort que l'Irak venait de connaître. Juste le fait de poser la question confirme que l'éventuelle invasion de Cuba, "état voyou dirigé par un dictateur", fait parti de la réalité de l'échiquier international actuel, même si le secrétaire d'État prétend que le système cubain tombera de lui-même sans qu'ils aient à intervenir militairement. La guerre en Irak, "officiellement" terminée, beaucoup semblent déjà s'impatienter, journalistes compris, à passer à un autre spectacle de guerre moderne, avec toute la mise en scène hollywoodienne à laquelle on a été habitué.
La plupart des grands médias, les télévisions, radios, revues, genre Courrier International, l'Actualité, et ce, pendant des semaines déjà, n'ont pas décolérés sur le dos de Cuba, à la grande joie de l'administration américaine qui voit son plan "tract II" bien fonctionner ("tract I" étant l'embargo officiel, et le second, la phase comprenant la mise sur pied, le financement et la direction d'organismes de "presse libre" sur place, à Cuba, entrainés, depuis "l'élection de Bush", par Otto Reich, spécialiste de la désinformation sur Cuba depuis l'avènement de la Révolution.) Georges W Bush, formant la dixième administration américaine pendant le "règne" de Fidel Castro, s'est juré de venir à bout de ce "régime", qui est depuis trop longtemps un mauvais exemple pour les autres peuples du tiers monde et, de surcroît, il a une dette envers les anti-castristes de Floride qui lui ont permis de gagner ses élections par la fraude.
          Alors, 
  pour presser les choses, il envoie James Cason pour remplacer la trop tiède 
  administration de la section des intérêts américains à 
  la Havane (qui tient lieu d'embassade). Ce dernier n'y va pas avec le dos 
  de la cuillère dans son recrutement et dans la formation d'équipes 
  de cubains prêts à trahir leur pays pour des billets verts. Ce 
  grossier personnage ne se cache même pas pour narguer le pouvoir cubain 
  ; faisant fi de toute obligation consulaire, il crie à tout va sur l'Ile 
  qu'il est là pour faire changer les choses. Pour faire lire de l'information 
  (lire désinformation) venue de Miami grâce à ses équipes 
  de "journalistes", pour organiser la distribution, par ses camelots 
  mercenaires cubains, de littérature anticastriste sur le sol cubain, 
  le tout en conformité avec l'application de la loi Helms-Burton, loi 
  venue renforcer l'embargo en 96.
            Bref, dans le contexte 
  économique cubain, économie soumise aux lois du blocus par une 
  puissance qui maintient une base militaire hostile sur le territoire national, 
  les activités des 73 cubains arrêtés, jugés 
  et condamnés, constituaient bel et bien des activités liées 
  au terrorisme économique. Quant aux 3 pirates, au lourd passé 
  criminel, qui ont été exécutés, il s'agissait de 
  délits de droit commun, commis avec une violence sans pareille ; 
  ces derniers n'ont pas hésité à brandir le couteau sur 
  la gorge de leurs otages et à menacer de jeter par-dessus bord, un après 
  l'autre, tous les passagers si leurs demandes n'étaient pas acceptées. 
  C'était le septième détournement depuis les 7 mois 
  précédents, et Cuba a dû prendre cette décision pour 
  mettre fin à cette vague de terrorisme encouragée par les États-Unis.
          Mais, 
  voyez-vous, pour calomnier Cuba, la désinformation ne vient pas seulement 
  des milieux terroristes de Miami et de leurs amis dans l'Ile. Certains ont prétendu 
  mensongèrement que Castro fusillait désormais les journalistes, 
  ou que "des enfants cubains ont été exécutés 
  parce qu'ils voulaient quitter Cuba". On avait vu la vraie nature de Robert 
  Ménard, directeur de Reporters sans Frontières, au Vénézuela, 
  quand il prenait partie pour la presse corrompue contre le président 
  démocratiquement élu Hugo Chavez.
            Mais, sa haine pour 
  Cuba n'a pas son pareil et il a eu droit ces dernières semaines à 
  plein d'espaces écrits et parlés dans plusieurs médias. 
  Passé maître, lui aussi, dans l'art de la désinformation, 
  on l'a démasqué comme agent de la CIA et surnommé son organisme 
  "Menteurs sans Frontières".
            La cerise sur le 
  gâteau, toujours au chapitre de la désinformation, nous provenait 
  par nul autre que Pierre Bourgault, lors de sa chronique du matin à l'émission 
  "Indicatif présent", présentée à radio-canada 
  par Marie France Bazzo (émission du 6 mai qui peut être ré-écouté 
  en différé sur internet). C'est en toussant que ce dernier est 
  venu nous montrer ses idées à propos de Cuba. Nous parlant d'un 
  système voué à la pauvreté et à la tyrannie 
  où tous, y compris lui-même, devraient se sentir un peu coupable 
  de voyager en touriste là-bas.
            Selon lui, on y 
  avait emprisonné des opposants relativement doux. On avait exécuté 
  trois cubains qui avaient manqué leur départ pour les États-Unis. 
  C'est là que se situe la désinformation qui cache mal sa haine 
  pour la Révolution cubaine ; ne pas placer dans le véritable 
  contexte les procès de mercenaires et leur emprisonnement pour avoir 
  contrevenu aux lois de leur pays. Omettre de parler du blocus comme facteur 
  très important causant la pauvreté. Ne pas mentionner que les 
  trois Cubains avaient détourné un bateau et tout son équipage 
  en menaçant de tuer tout le monde si le bateau ne partait pas pour les 
  USA, là où les auteurs de détournements sont reçus 
  en héros et demeurent en liberté, d'où l'effet d'entrainement 
  chez les éventuels candidats à l'immigration illégale.
Parler d'exode massif de cubains par la mer en conséquence de la non tolérance de toute oppositon est encore une grossièreté quand on sait que la plupart des candidats à l'immigration illégale découle du non-respect des ententes entre les deux pays de la part des États-Unis (l'octroi de 20 000 visas par année), des causes économiques dues au blocus, et non de causes politiques, comme en font foi les enquêtes, et finalement, à cause de la loi d'ajustement cubain qui accorde presqu'automatiquement la citoyenneté américaine à tout cubain qui réussit à toucher le sol de Floride, avec en garantie le loyer et l'emploi.
Cuba, par ses prises de position courageuses contre le néo-libéralisme, contre la guerre, pour un partage équitable des richesses, pour la paix, tient un discours qui ne plaît pas à l'impérialisme. Il est dommage que plusieurs journalistes, peut-être souvent honnêtes, mais mal informés, se contentent de répéter, tels des perroquets, le contenu des dépêches des grandes agences de presse, perpétuant ainsi l'ignorance et les préjugés. Dans ces temps de guerres préventives, il est urgent de donner l'heure juste et de riposter au manipulateurs, conscients ou pas, de l'information.
www.iquebec.ifrance.com/aqac
  site de solidarité avec Cuba de l'Association québécoise 
  des Amis de Cuba
  Michael Patrick Walsh
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