30 mai 2003
Appel à la reprise illimitée du travail !
Ouiiiii ! Mais oui ! La croissance doit croître car la croissance est notre dieu à tous ! A quoi sert-elle ? A nous acheter des DVD, des frigos américains et la dernière citroen...et surtout à mettre de l'argent à la banque pour se payer une retraite minable, maaaais vaut mieux être minable en vie que fier et mort comme disait un vieux ministre conservateur !
En attendant nous appelons à la reprise unitaire et fraternelle du travail jusqu'à épuisement des forces vives vers la soixantaine. D'ailleurs j'ai demandé au ministre de la santé de réquisitionner tous nos fiers travailleurs cantonnés dans nos joviales maisons de retraite. Ce sont nos bataillons de cancéreux qui sont les plus véloces, anciens de la mine, des hauts fourneaux, braves salariés de l'amiante, chevaleresques routiers ! A vous les cantinières, les ASH, les zélées caissières, à vous les magnifiques et ténébreuses femmes de ménages, à vous les obscures esclaves, vous les fonctionnaires qui fonctionnent, je vous embrasse pour le redressement de la France éternelle, la France chrétienne et patriote...celle qui est armée pour repousser l'oisiveté et son ersatz trompeur, vous le savez bien : les trencinqeures ! ! ! !
Et puis rappelons-nous ce que disait encore il n'y a pas si longtemps un jésuite masturbateur : « Halte au désir ! Le désir est un mal non pas nécessaire, mais une malédiction à combattre par le travail ! Rappelez-vous les abus et les ébats commis lors par exemple des dimanches ou pendant les vacances ! Non, dès que l’homme a le temps, il fornique… et fornication n’est pas raison comme dit notre cher Saint père. Et puis d’ailleurs, conditionnés comme vous l'êtes, que feriez-vous de tout ce temps si vous ne bossiez pas ? hein ?
Si Dieu a créé l’homme, c'est qu'il le destinait à trahir les ambitions de farniente du paradis, c'est à dire à travailler, dans ce même paradis, ce jardin qui n'allait pas se faire tout seul ! Allons voyons ! Ne soyons pas dupes ! La peine est bonne et ce qui le prouve en est que quand elle s'arrête, on en redemande, on supplie, on se tord de douleur.
D’ailleurs et encore, regardez vos camarades licenciés qui ne font grève que lorsque leur boite est fermée… elle est bien là la preuve, hein ! La peine nous reconnaît en tant que membre du corps social, elle nous identifie, elle nous permet d'être une de ces cellules de ce grand corps humain qu'est la France ! ! Elle nous permet d’être ce pion certes petit mais modeste, certes écrasé mais utile, certes humilié mais reconnu, certes épuisé et malade mais garant de valeurs ! Et quelles valeurs ! Tsouin tsouin !
La paresse, elle est mauvaise conseillère, comme la grève, sa soeur jumelle, cette perfide alliée du changement social qui comme vous le savez est œuvre de Satan ! !
Alors n'attendez plus, retournez au travail pour toucher vos salaires qui permettront de rembourser vos crédits : Hep ! la résidence secondaire ne va se payer toute seule ! !
Au fait : A bas Henri Salvador, cet oisif guyannais qui chantait : « Le travail c’est la santé, ne rien faire la conserver, les prisonniers du boulot ne font pas de vieux os ! » Non mais !
La retraite, on s’en fout, c’est un truc de vieux, pas vrai ?
S.U.D plage section voile
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