19 mars 2004
À propos de l'affaire de la prolifération des armes nucléaires au Pakistan et de la complicité avérée de l'establishment americain dans le trafic...
Vu d'Inde - Suite de l'Affaire Khan
J'ai traduit et synthétisé un article du Times of India du 15 mars 2004, et j'ai ajouté quelques infos récentes... [Note d'Himalove]
Nuclear
Bombshell - The Truth that John Kerry Knows par K. Subrahmanyam,
p.12
Retombées nucléaires pakistanaises dans l'Amérique de Bush.
La vérite que connaît John Kerry.
Le mythe de la revente de materiel nucléaire à des pays tiers conduite par le seul docteur Khan, à l`insu des généraux pakistanais et de leurs amis americains fiction qui satisfait pleinement l'admnistration Bush peut être facilement demoli si l'on considère attentivement les informations suivantes :
1. Dans une interview récente au Far Eastern Economic Review, le secrétaire d'État americain, Wolfowitz, avouait qu`il existait bien un "deal" entre les USA et le Pakistan afin de circonscrire l'affaire à de justes proportions...
2. Selon les amis du docteur Khan (devenu, entre temps, une icone et un martyr au Pakistan), le général Zia-Ul-Haq (mort mysterieusement dans un accident d'avion en 1979, le dictateur fait pendre le père de Benazir Bhutto, Zulfalikar Bhuto, leader musulman socialiste), en 1987, avait donné le feu orange, puis le feu vert à d'éventuels échanges en matière de technologie et d'information nucléaire avec la république islamique d`Iran.
3. Deux anciens secrétaires d'État de George Bush senior, Harry Rowan et Henri Sokolski, ont revélé que le général Aslam Beg (un ponte de l'establishment militaire pakistanais, quelque peu rival du général Musharraf qu'il considère presque comme un traitre) leur avait signalé, en 1990, que si les Etats-Unis leur coupaient les fonds et leur aide (en particulier dans leur lutte contre l'Union indienne au Jammu-et-Cachemire), le Pakistan serait forcé de partager sa technologie nucléaire avec l'Iran.
4. Entre 1984 et 1986, l'Amérique autorisa secrètement les ventes d'armes à leur pire ennemi : l'Iran. Version officielle : faciliter la libération d'otages détenus par le Hezbollah au Liban. Une part de ces cargaisons d'armes ont été détournées vers le Nicaragua, défiant un avis du Congrès américain interdisant alors la livraison d'armes aux Contras (antisandinistes).
Malencontreusement, un avion de la CIA transportant les armes fut abattu et un pilote fait prisonnier ; l'affaire devint publique. Le conseiller americain à la sécurite nationale, l'amiral Pointdexter et le colonel Oliver North passèrent en procès. Reconnus responsables et coupables, ils n'en furent pas moins acquittés.
Cette affaire de vente d'armes, accidentellement découvertes, mit à jour les agissements d'une banque, la BCCI (the Bank of Credit and Commerce International), au cur des transactions, dont le propriétaire, Agha Hasan Abedi, est un Pakistanais proche des généraux et de leurs services secrets ISI (Inter Service Intelligence).
En 1991, la banque "pakistanaise" s'effondre, faisant mordre la poussière à un nombre appréciable de célébrités. Le crash est retentissant car la BCCI, au travers d'hommes de paille, a infiltré tout le système bancaire américain et pris le contrôle de nombreuses sociétés. Une commission du Sénat, dirigée par le sénateur démocrate John Kerry (l'actuel challenger de Bush Junior), fut chargée de l'enquête.
Selon le rapport du sénat, la banque "pakistanaise", choisie par la CIA, est impliquée dans la vente de technologie nucléaire ainsi que dans de nombreuses activitées criminelles : traffic d'armes et de drogues, prostitution et blanchiment d'argent. Le rapport dévoile que la banque "pakistanaise" soutient le train de vie de nombreuses personnalitées parmi celles-ci l'honorable secrétaire à la defense, Clark Clifford, les directeurs de la CIA, Richard Helms et William Casey, ainsi que l'ex-président des Etats-Unis, Jimmy Carter.
Le rapport du Sénat note en passant la très mauvaise volonté des agents de la CIA interrogés lors de l'enquête. Le rapport des sénateurs americains recommande pince-sans rire au pouvoir exécutif plus de transparence à l'avenir dans les activitées de la CIA. Bien sur le procès de Clark Clifford n'eut pas lieu en raison de son âge et de sa sante ; l`affaire de la BCCI, à l'instar de l'Iran Gate, fut enterrée car elle impliquait le complexe militaro-industriel américain et de trop nombreuses personnalités dont la famille Bush.
Aujourd'hui certains observateurs indiens pensent que la complicité avérée de l'establishment americain dans la vente et la prolifération des armes nucléaires donne un pouvoir considérable aux généraux pakistanais (devenus à leurs yeux des maitres-chanteurs) dans toutes leurs transactions avec les États-Unis ! Il est fort possible que les confessions enregistrées du docteur Khan (un temps responsable du programme nucléaire pakistanais), demeurées secrètes à ce jour et détenues par la fille du "metalurgiste" en exil à Londres, apporteraient quelque lumiere quant à la genèse du nucléaire pakistanais et du traffic qu'il a suscité parmi les Grands de ce monde.
Les observateurs indiens notent la remarquable similitude entre les pardons accordés par le pouvoir exécutif américain lors de l'Iran Gate et le scandale de la BCCI, et celui du général-dictateur Musharraf à l'égard du docteur Khan.
Aux États-Unis où la bataille électorale fait rage, le président Bush accuse publiquement John Kerry d'avoir contribué, en 1995, à affaiblir financièrement la CIA.
L'article du journaliste indien fait l'impasse, politique indienne oblige, sur les relations étroites de la Chine et du Pakistan, sur l'aide des pays du Golfe et aussi, bien sûr, sur le rôle du nucléaire indien, aux mains aujourd`hui des nationalistes hindous, dans l'avènement de la bombe atomique "islamique"...
Dernieres minutes : L'Arabie Saoudite, qui livrait gratuitement 50 000 barils de pétrole par jour au Pakistan, supprime son aide. Les Etats-Unis de Colin Powels qualifient le Pakistan de pays allié qui n'appartient pas a l`OTAN et accordent une aide de 700 millions de dollars.
Himalove
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