26 mai 2004
A
l’attention des parlementaires européens :
Si vous condamnez les Cours de Sûreté de l’Etat (CSE),
Pourquoi avez-vous mené une opération commune avec les CSE?
Pourquoi avez-vous livré des dizaines de personnes aux CSE?
Votre relation avec la Turquie ne peut rester secrète:
On est soit démocrate, soit fasciste. Faites votre choix.
Suite à la décision de la Cour de Sûreté de l’Etat concernant le parti DEP, vous avez adopté une position de “condamnation”. Le parlementaire italien Luigi Vinci que vous avez envoyé en délégation a déclaré que cette sentence était une “insulte à la Cour européenne des droits de l’homme” et que “tant que les CSE existeraient, on ne pourrait pas parler de l’indépendance des tribunaux”, qu’il s’agit de “tribunaux anti-démocratiques et politiques” , que ce type de tribunaux “existait à l’époque de Mussolini et d’Hitler” et qu’il rappelle “l’appareil répressif fasciste”.
Observations correctes. Pour le peuple de Turquie, le caractère fasciste des cours de sûreté de l’Etat ne fait aucun doute. Vous n’avez fait que réitérer cette réalité. A présent, nous souhaitons voir un pas tangible contre le maintien de ces tribunaux iniques.
VOUS CONDAMNEZ LES CSE
Rappelez-vous cependant “l’opération internationale contre le DHKP-C” menée le 1er avril 2004 en Turquie, en Allemagne, en Italie, en Hollande et en Belgique.
En Europe et en Turquie, les locaux de plusieurs dizaines d’associations légales, de bureaux de presse socialiste et les domiciles d’activistes démocrates ont été perquisitionnées en Europe et en Turquie. En Italie, il y a toujours 5 personnes en détention dont deux Turcs.
Rien qu’en Turquie, plus de 60 personnes ont été arrêtées. Dans le cadre de la même opération, plusieurs centaines de personnes ont été torturées. Deux associations légales ont été mises sous scellés et tant les arrestations que les condamnations se poursuivent.
Ces opérations font suite à une collaboration entre les CSE, la police turque et l’UE. L’Europe a joué un rôle prépondérant dans la criminalisation des organisations politiques et dans le recours démagogique au terme de “terrorisme”. Il ne faut pas être particulièrement perspicace pour comprendre que la lutte contre le fascisme est aujourd’hui taxée de “
terrorisme”.
Les personnes appréhendées en Turquie ont été mises en détention par des CSE et ce sont ces tribunaux exceptionnels que vous qualifiez vous-mêmes de fascistes qui vont les juger. Ce sinistre résultat a été obtenu par vos soins.
VOUS CONDAMNEZ LES CSE
Vous qui condamnez ces tribunaux, avez mené des opérations policières avec l’appui de tortionnaires et des magistrats siégeant dans les tribunaux spéciaux. Vous venez de traîner plusieurs dizaines de personnes devant ces tribunaux.
Allez voir à présent pourquoi ces personnes sont condamnées. Lisez donc les rapports de police et les actes d’accusation des CSE. Envoyez donc vos experts: qu’ils aillent consulter ces dossiers. Allez voir si ces personnes comparaissant dans les tribunaux de sûreté de l’Etat ont mené des “attentats terroristes”. Vous ne trouverez que des documents falsifiés par la police. Vous ne trouverez pas un seule trace d’attentat, pas une seule preuve d’acte délictieux. Toutes les associations visées sont légales et démocratiques. Les personnes interpellées seront jugées et condamnées uniquement pour avoir créé une association ou publié une revue.
Les cours de sûreté de l’Etat les condamneront à coup sûr.
Ce résultat est l’oeuvre de votre collaboration.
Vous avez participé à cette provocation du début jusqu’à la fin. Vous avez été instrumentalisés par la police turque et les CSE en toute connaissance de cause.
VOUS PARLEZ DE LIBERTE D’OPINION;
Les personnes arrêtées grâce à vous seront jugées pour leurs opinions. Toute la Turquie connaît la pratique des personnes arrêtées. Ces militants ont créé ces associations pour exprimer et servir leurs opinions. Ils ont simplement réclamé des droits et des libertés pour le peuple.
Tel est leur grand “attentat terroriste”.
VOUS AVEZ LIVRE DES ACTIVISTES LUTTANT POUR DES DROITS ET DES LIBERTES AUX TRIBUNAUX FASCISTES.
Maintenant que vous avez livré des dizaines de personnes aux Cours de sûreté de l’Etat, vous devez donner des explications à l’opinion publique turque et européenne. Vous devez rectifiier vos erreurs, vos contradictions terrifiantes et vos positions hypocrites.
Votre tâche est aujourd’hui d’envoyer des missions d’observation pour suivre les procès consécutifs à ces opérations. Nous savons que vous ne le ferez pas. Car vous sélectionnez les sujets toujours selon leur utilité. Vous ne défendez que les causes que vous pouvez utiliser comme monnaie d’échange. Si vous avez le moindre souci pour le respect du “droit”, vous êtes dans l’obligation de résoudre cette iniquité.
Si vous défendez réellement le droit, si vous condamnez les cours de sûreté de l’Etat, avouez donc avec les termes suivants: “nous avons commis l’erreur de collaborer avec les tribunaux fascistes appelés CSE et avec les policiers tortionnaires. Notre attitude est immorale”.
La Turquie est un pays où la répression, le non-droit et la torture sont omniprésents. Dans ce pays, il y a des gens qui paient lourdement leur défense des droits démocratiques et des libertés.
C’est pourquoi, vous ne pouvez pas dissimuler vos collusions avec la Turquie ni tromper les peuples. Soit vous vous comportez en démocrates conséquents et vous mettez fin à votre collaboration avec le fascisme, soit vous entretenez vos relations avec le fascisme.
En tout cas, en vous affublant d’un masque de démocrate, vous ne pourrez ni blanchir votre relation sordide avec le gouvernement d’Ankara, ni ne pourrez convaincre de sa doi-disant “démocratisation”.
Le 22 avril 2004
Haklar ve Özgürlükler Cephesi
Front pour les Droits et les Libertés
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INVITATION
A LA FÊTE D’ANNIVERSAIRE DU DHKP
Nous vivons dans un monde monopolaire, dominé par un impérialisme qui ne manque pas de qualificatifs sordides : belliciste, conquérant, pillard, terroriste, tyrannique, exploiteur et inique.
Durant la décennie précédente, cet impérialisme remporta des victoires significatives contre ses ennemis principaux : l’Union soviétique et les peuples opprimés.
Dans la foulée des contre-révolutions et des restaurations capitalistes survenues en Europe de l’Est, les mouvements de libération nationale et populaire en Asie, en Afrique et en Amérique latine ont subi un sérieux revers.
Au Nicaragua, le peuple a réalisé une révolution par la force des armes puis a été battu au jeu électoral; au Salvador et en Afrique méridionale, de nombreux mouvements révolutionnaires armés ont capitulé après avoir été poussés au « cessez-le-feu » et à la « paix ».
En bref, le front des opprimés a connu plusieurs défaites consécutives à la destruction du bloc socialiste.
Mais les communistes et les révolutionnaires guidés par le socialisme scientifique et le matérialisme dialectique et qui ont une vision matérialiste de l’histoire savent que ces défaites ne sont que passagères. Car l’avènement d’un impérialisme omnipotent n’a fait qu’accentuer l’exploitation et la tyrannie à travers le monde.
Aujourd’hui, nous pouvons fièrement proclamer que la lutte des classes bat son plein au grand dam des chantres de la « fin de l’histoire ». Malgré la terreur impérialiste, les peuples ont continué à soutenir les forces révolutionnaires qui poursuivent de manière opiniâtre et inconditionnelle leur lutte pour la conquête du pouvoir.
Dans un monde où l’on nous cesse de répéter qu’aucune idéologie « ne mérite que l’on meurt pour elle », les peuples résistent de diverses manières en bravant la mort. En Irak, le régime de Saddam a été renversé et le pays, occupé, mais le peuple ne s’est pas rendu pour autant.
En Colombie, au Népal, aux Philippines, les organisations révolutionnaires résistent courageusement à l’impérialisme.
Malgré des décennies d’embargo et des centaines d’attentats manqués contre sa direction révolutionnaire, Cuba est toujours debout.
En Turquie, le mouvement révolutionnaire agit sur le terrain politique sans interruption depuis les années 60. Dès le début, nous avons été confrontés à une politique d’extermination totale. Le leader idéologique de notre mouvement, le secrétaire général du THKP (Parti révolutionnaire de libération de la Turquie) Mahir ÇAYAN et ses camarades furent assassinés le 30 mars1972. Par ce massacre, les tyrans espéraient briser les ailes de la révolution. Cependant, notre mouvement a réussi à se relever.
Aux appels à la capitulation proférés par les militaires qui les encerclaient, Mahir ÇAYAN et 9 de ses camarades avaient répondu : « Nous ne sommes pas venus ici pour faire demi tour mais pour mourir. », Cette appel au combat a trouvé un large écho parmi notre peuple. Notre défaite organisationnelle résultant par l’élimination physique de nos cadres dirigeants a ainsi très vite été comblée par notre victoire idéologique.
Dès 1978, le mouvement révolutionnaire est réapparu dans la lutte des classes avec plus de force sous le nom de « Devrimci Sol » (Gauche Révolutionnaire). Entre 1978 et 1994, Devrimci Sol a fait gagner de nouvelles traditions de résistance à la révolution turque. Devrimci Sol est devenu le symbole de la morale et de l’abnégation révolutionnaires et a démontré l’irréductibilité du socialisme.
Lors de la Première Guerre du Golfe, Devrimci Sol a gagné le cœur et la conscience des peuples en résistance par ses actions révolutionnaires. Les mots « solidarité » et « internationalisme prolétarien » ont acqui une nouvelle dimension à travers le combat de Devrimci Sol.
Le 30 mars 1994, le Mouvement révolutionnaire de Turquie fit un nouveau saut qualitatif avec la fondation du DHKP.
Le DHKP était l’héritier direct de la tradition révolutionnaire dont l’origine remonte aux années 60.
A ce jour, nous avons toujours brandi haut et fier l’étendard que nous avons hérité du leader du THKP, Mahir ÇAYAN sans jamais le relâcher. Sur cette étendard, nous avons brodé de nouvelles traditions de résistance. Avec patience et endurance, nous sommes parvenus à nous enraciner parmi le peuple. Nous avons su mobiliser et organiser les masses, si tant et bien que nous figurons aujourd’hui en tête de liste des organisations que l’oligarchie turque et l’impérialisme veulent exterminer.
Le secrétaire général du DHKP, notre leader Dursun KARATAŞ s’est engagé dans le mouvement révolutionnaire dans le courant des années 70. Depuis, son courage et sa clairvoyance politique nous a toujours permis d’aller de l’avant. Il a su faire progresser notre mouvement révolutionnaire sans dévier d’un millimètre de sa ligne révolutionnaire prolétarienne alors que d’autres battaient en retraite, capitulaient, démobilisaient leurs troupes et rendaient leurs armes à l’impérialisme ou encore oscillaient entre le déviationnisme de droite et de gauche. Il connut la captivité entre 1980-89 et fit de la résistance un véritable mode de vie. En 1984, commandant et soldat à la fois, il devint volontaire et participa au jeûne de la mort avec d’autres de ses camarades. Cette résistance héroïque marqua profondément l’histoire des prisons de notre pays. De la même mani
ère, le bond en avant que nous connaîtrons en 1989-90 est précisément la conséquence de la résistance carcérale de 1984.
Cette attitude de résistance implacable développée par notre leader en 1984 s’est popularisée en 2000 pour devenir un véritable acte d’héroïsme de masse. Car si en 1984, le jeûne de la mort n’avait été suivi que par quelques cadres dirigeants, dans la résistance qui commença en octobre 2000, des centaines de cadres, mais aussi de militants, des sympathisants et même de simples connaissances parmi le peuple se sont joints à cette lutte.
Depuis que nous prenons part à la lutte des classes, nous avons déjà perdu plus de 700 camarades. Ils sont tous tombés en héros et en martyrs.
Lorsque Mahir ÇAYAN et ses 9 camarades firent encerclés par 20.000 hommes armés, par un arsenal de chars, d’hélictoptères, de bombes et d’armes de pointe, ils ne disposaient que d’une seule arme : leur esprit révolutionnaire et leur confiance dans le peuple. Avec leur sang, ils écrivirent sur les murs le nom de l’espoir. Ils offrirent ainsi une véritable chanson de geste à notre organisation. C’est sur un héritage de lutte et de dignité que s’articule notre culture. Si nos martyrs ne sont plus physiquement avec nous, ils vivent parmi nous à chaque instant de notre combat. Chaque année, nous célébrons du 30 mars au 17 avril, le martyr de nos camarades. Nous fêtons en même temps la fondation de notre parti.
A cette occasion, nous souhaiterions inviter toutes les organisations luttant pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme à saluer le 10e anniversaire de la création du parti DHKP et à commémorer les martyrs qui font partie du patrimoine universel de la lutte pour l’émancipation des travailleurs. Si vous ne pouvez assister à cet événement, nous vous saurions gré de nous envoyer un message de solidarité.
Cet événement baptisé « Une nuit de légendes » se tiendra dans la salle Brabanthallen qui se situe à s'Hertogenbosch (Den Bosch) aux Pays-Bas.
Près de 5.000 spectateurs seront attendus.
Cette soirée aura lieu le samedi 22 mai 2004 et commencera à 15h00.
Nous vous y attendons nombreux.
PS: Pour toute information, veuillez nous contacter aux adresses suivantes:
dhkc@post.com
DHKC
Bureau d’information de Bruxelles
Rue Stevin 190, 1000 Bruxelles, BELGIQUE
Tel: 00.32.2.280.22.28
DHKC
Bureau d’information d’Amsterdam
Dusartstraat 38, 1972 HT Amsterdam, Pays-Bas
Tel: 00.31.20.675.09.26
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