3 septembre 2004

Original in english : http://www.chechenpress.info/english/news/2004/09/08/02.shtml

Reproduction de l'original en anglais pour le cas où le lien ci-dessus serait rompu : in english here.

Traduction en français par Didier, merci à lui.

Pour quelles actions Poutine a-t’il enrôlé le conseil de sécurité des Nation Unies ?

L’explosion à l’arrêt de bus à Moscou, l’écrasement de deux avions de ligne, l’explosion à la station de métro  « Rizhskaya » , le rapt de centaines d’otages dans une école à Beslan, la session extraordinaire et nocturne du conseil de sécurité de l’ONU et … qu’est-ce qui pourrait suivre cette avalanche d’événements ?  Quelles conséquences pourrait-on espérer suite à ces tragédies qui se succèdent à une vitesse grandissante, à tel point que les agences d’information n’ont pas même le temps nécessaire pour les analyser.

Si l’on débarrasse l’information de son écran de fumée,  qu’apprendrons-nous ?  Qu’est-ce qui est vraiment connu à propos des gens qui ont causé l’explosion à l’arrêt de bus de Kashirsky ? Rien. Qu’est-ce qui est connu des gens qui ont kidnappé les passagers des avions, et était-ce seulement un kidnapping ? Personne ne sait. Qu’est qui est arrivé à la station de métro Rizhskaya ? Etait-ce l’action d’une meurtrière kamikaze ou était-ce l’explosion d’une voiture ? On ne sait pas. Qui a perpétré le rapt à l’école de Beslan ? On ne sait pas. Pas la moindre investigation concernant les actes de terrorime sus-mentionnés n’a été lancée. Personne ne revendique ces actes terroristes, excepté le mythique « Islambuli ». Néanmoins, et c’était en 1999,  ne laissant pas aux gens le temps de rassembler leurs esprits et d’avoir une vue claire des choses, la Russie et le Caucase ont instauré quelque chose de plus terrible que les presque six ans de « nettoyage » en Tchétchénie.

Quelque chose qui ne doit pas être l’objet d’investigations journalistiques est arrivé à Beslan. Probablement parce que les événements qui ont eu lieu dans cette ville de l’Ossétie du nord ouvrent le flan à la critique des quartiers généraux opérationnels conduits par les collaborateurs les plus proches de Poutine, à savoir  Patrushev et Nurgaliyev. Sur la route vers Beslan, le journaliste Andrei Babitsky a été arrêté pour les motif ridicules de « Hooliganisme » et « transport d’explosifs ». A bord de l’avion qui l’emmenait vers le Caucase, la journaliste Anna Politkovskaya a été discrètement empoisonnée puis transportée à l’hôpital. Donc, les autorités russes à Beslan essaient de cacher quelque chose, et pour mener à bien cette tâche, ils ne dédaignent pas d’utiliser d’évidents crimes et provocations.

De très étranges terroristes se sont installés à l’école de Beslan : contrairement à ce qu’on pouvait espérer, ils n'ont pas eu besoin en tant que négociateurs des personnes connues en Russie et en Tchétchénie pour leur attitude critique envers la guerre  Babirsky et Politkovskaya ont opéré pour le Caucase de leur propre initiative. Khakamada, Nemtsov, Yavlinsky, les représentants de droits de l'homme et des organisations humanitaires n’ont pas été appelés. Mais d'autre part, ont été invités à Beslan le général Zyazikov, l’ancien membre du parti Dzasokhov et le Docteur Roshale - félicité pour sa contribution remarquable à l'opération effectuée avec succès dans la prise d’otages au théâtre  "Nord-Ost", où il a suivi  les instructions "très délicates" des services spéciaux russes.

Toute conjecture semble spéculative lorsque la situation en est à son point culminant. Mais on détecte trop  de singularités dans les récents développements. Ceux qui devraient logiquement parler gardent le silence. Même les journalistes Russes, à qui le Kremlin a jeté un os sous la forme du terrorisme tchétchène, ne peuvent pas cacher leur confusion. Les journalistes rongent diligemment cet os, mais de temps en temps regardent autour d’eux. Mais alors, comme s’il étaient effrayés par des idées blasphématoires, il recommencent à entonner la chanson sur le terrorisme tchétchène. Comme cinq ans plus tôt, quand des appartements se sont effondrés les uns après les autres sur des centaines de locataires endormis, des terroristes « tchéthènes » de nationalité russe et portant des certificats du FSB étaient arrêtés.

Je me souviens qu’un héros littéraire demanda : « Où devrais-je cacher les corps ? ». Et la réponse fût : « Parmi les autres corps ». Nous demandons : « Ou peut-on cacher les crimes ? ». Pour cacher les anciens crimes, les nouveaux devront être plus grands, plus spectaculaires, plus sanglants. Pour ces crimes, Poutine et ses frères ont enrôlé le conseil de sécurité de l’ONU. Est-ce que les leaders d’Ossétie, d’Ingushie, du Dagestan et d’autres républiques nord caucasiennes ont un pressentiment à propos de ce que les stratèges du Kremlin ont l’intention de faire de leurs citoyens ? Et est-ce que les stratèges du Kremlin ont le pressentiment que le Causace du nord va leur tordre le cou ? Les réponses à ces questions seront données dans un futur proche.

Alkhazur Erbiyev, pour Chechenpress, le 3 septembre 2004

 


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