La Havane, 5 aout 2004

 

Bush ressemble de plus en plus à Nixon
Inquiétudes à la Maison Blanche au sujet d’un président irascible et déprimé qui se retire dans un monde d’isolement et de paranoïa

PAR GABRIEL MOLINA

LE président Georges W. Bush ressemble de plus en plus à Richard Nixon dans les jours précédents sa démission forçée. «D’après ce que me disent ceux qui travaillent là , cette Maison Blanche ressemble de plus en plus à celle de Richard Nixon», a déclaré George Harleigh, un professeur à la retraite, qui a travaillé avec Nixon.

Harleigh a comparé le Bush de 2004 au Nixon de 1974 quand le scandale des «plombiers» d’origine cubaine qui espionnaient des dirigeants du parti démocrate avait déclenché une avalanche de révélations sur les sales méthodes qui caractérisaient Nixon.

Fidel, dans son discours du 26 juillet, a retenu l’attention nationale et internationale, en consacrant une partie de son discours aux séquelles de l’alcoolisme chez W. Bush. Un article du site Capitol Hill Blue (CHB) le 29 juillet, signé par Teresa Hampton et William D.Mc Tavish, fait référence à la mauvaise humeur et à l’isolement de Bush, thème récurent parmi ses conseillers et employés qui le décrivent comme «se retirant dans un monde d’isolement et de paranoïa où seuls ses associés les plus fidèles sont les bienvenus».

«Le comportement erratique de Bush et ses revirements soudains, ajoute CHB, ont entrainé l’intervention du médecin de la Maison Blanche, le colonel Richard J. Tubb, qui lui a prescrit de puissants médicaments anti-dépresseurs après une violente dispute au cours de laquelle il a refusé de répondre sur ses relations avec les dirigeants inculpés dans l’afaire Enron Richard J. Lay. Mais des gens bien informés affirment que les médicaments prescrits paraissent avoir accentué son comportement irascible».

On dit à la Maison Blanche qu’il est très difficile d’approcher Bush, hormis des conseillers comme Karl Rove et Karen Hughes. Le chef du personnel de la Maison Blanche, Andrew Card, se plaint même de voir de moins en moins le président.

Tom Ridge aussi, secrétaire pour la sécurité nationale et chef de guerre contre le terrorisme, reste peu de temps avec Bush et reçoit les ordres d’Ashcroft (secrétaire de la Justice) très tard pour agir.

«Beaucoup commettent l’erreur de penser que le vice-président Dick Cheney est le véritable pouvoir derrière l’administration Bush», dit un important fonctionnaire de la sécurité nationale, «ils se trompent. C’est Ashcroft. Bush et lui ‘justifient leurs actions douteuses au nom de Dieu’». Cheney fait toujours partie du cercle intime de Bush, mais le secrétaire de la Défense, Donald Rumsfeld, est tombé en disgrace et il dit à ses adjoints que «je me moque de ce qui arrivera en novembre, je suis déjà en dehors de tout cela» déclare CHB.

Il n’y a pas que Justin Frank, psychiatre connu à Wahington et cité par Fidel, qui décrive Bush comme une «personnalité paranoïaque et bizarre». Les conclusions du Dr. Frank ont été confirmées par des psychiatres comme Irvin Yalom, professeur émérite de l’université de Stanford et James Grotstein, professeur du centre médical de l’université de Los Angeles (UCLA).

Hampton rapportait le 28 juin, sur le site CHB, que «Bush prend de fortes drogues et de puissants anti-dépresseurs pour controler sa conduite erratique et paranoïaque, administrés par le colonel Richard J. Tubb, médecin de la Maison Blanche».

«C’est une arme à double tranchant» a déclaré un assistant. «Nous pouvons le laisser ‘flotter’ hors d’atteinte de toute provocation, mais nous avons aussi besoin d’un président alerte mentalement».

Le docteur Tubb a prescrit les anti-sépresseurs après le 8 juin, lorsqu’il était parti en colère après avoir refusé de répondre aux questions des journalistes sur sa relation avec le dirigeant d’Eron, Kenneth J. Lay, accusé de fraude.

«Eloignez loin de moi ces ‘fils de putes’», a t-il crié à un assistant, «Si vous ne trouvez personne pour le faire, je trouverai quelqu’un moi-même».

L’état mental de Bush  était devenu, ces derniers mois et à mots couverts , le sujet de conversation à Washington. Capital Hill Blues rapportait le 4 juin la préoccupation croissante des assistants de la Maison Blanche concernant les brusques changements d’humeur et les colères du président.

Les fidèles fonctionnaires du Parti républicain ont rejeté les informations comme étant de la propagande anti-Bush mais elles ont été confirmés par le docteur Frank qui parle d’une vie empreinte de sadisme qui va de l’explosion de grenouilles aux insultes aux journalistes en passant par sa jubilation devant les bombardements de Bagdad.

Un conseiller politique du Parti républicain, qui veut rester anonyme, recommande déjà à ceux qui veulent devenir congressistes de prendre leur distance avec Bush, signalant la réelle possibilité que les agissements de Bush ne soient bons ni pour le parti, ni pour le pays.

NANCY REAGAN N’APPUIE PAS LA REELECTION

Plus récemment, le 30 juin, Capitol Hill Blue a révélé que Nancy Reagan, l’ex-première dame, avait déclaré qu’elle ne soutiendrait pas la réélection de George W. Bush.

La veuve de Reagan, qui est une icone pour les républicains, a refusé les diverses invitations pour la Convention nationale et a dit à Ed Gillespie, chef du parti, qu’elle ne tolérerait pas qu’on utilise des propos ou des images de son défunt mari durant la campagne. Elle a confié à ses plus proches fidèles que Bush avait divisé les Etats-Unis par ses positions extrémistes.

Ron, le fils de Nancy, a parlé lors de la récente Convention nationale du parti démocrate et a écrit dans la revue Esquire que «George W. Bush et son administration ont porté l’habituelle propension au mensonge au-delà du niveau normal. Ce sont des manipulateurs qui ne cessent de mentir».

Sa soeur Patty a rejoint Ron dans son opposition à Bush. Seul Michael Reagan, le fils adoptif de l’ex-président mort, soutient la réélection.

Quelque soit la cause, d’anciens experts de la Maison Blanche établissent un puissant parallèle entre Bush et Nixon. Ce n’est pas un hasard si les groupes cubains liés à la CIA et à Batista se sont chargés du sale travail des deux présidents, surtout lors de l’affaire du Watergate et dans l’exécrable trafic de drogues pour financer la guerre contre la révolution sandiniste. Les terroristes cubains se sont trouvés impliqués jusque dans l’assassinat du président J. F. Kennedy.

Mais jamais ils ne se sont trouvés si près des allées du pouvoir quand ils ont convaincu Bush qu’il leur devait son élection et qu’ils le font maintenant chanter ou quand ils se mêlent aujourdh’ui de la politique des Etats-Unis envers l’Amérique latine, à travers Roger Noriega, homme de paille de sinistres personnages comme Otto Reich, les Diaz-Balart et les Ros. Un porte-parole du parti démocrate a dit dernièrement qu’ils chercheraient, en Floride, à tirer profit électoralement des mesures idiotes prises récemment contre la famille cubaine. En effet ils pourraient peut-être encore dépasser la hausse de 15%  du niveau de popularité enregistré parmi les cubano-américains. Mais pour faire voter ceux qui s’abstiennent dans cet état, il faudrait aller au fond des choses: rompre avec le fondamentalisme fasciste, mafieux et assassin de ces terroristes

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NOTE de do datée du 11 novembre 2004 : John Ashcroft vient de démissioner.


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