16 novembre 2004
Un Américain tue un prisonnier irakien blessé à Falloujah
Lien originel : http://fr.news.yahoo.com/041116/85/456xo.html
Voici une reproduction pour le cas où le lien serait rompu :
FALLOUDJA/GENEVE (Reuters) - Compréhension des soldats américains, intransigeance de l'Onu: les réactions sont contrastées après qu'un Marine eut abattu dimanche un prisonnier irakien blessé et désarmé dans une mosquée de Falloudja, en Irak.
A Washington, le Pentagone a fait savoir qu'une enquête avait été ouverte sur de "possibles violations des règles de la guerre".
La Haut commissaire aux droits de l'homme de l'Onu, Louise Arbour, a demandé mardi que les abus présumés à Falloudja soient l'objet d'une enquête.
"Ceux qui sont responsables de violations (des règles de guerre) - les forces américaines et multinationales, les troupes du gouvernement irakien ou les insurgés - devraient être traduits en justice", a fait savoir Arbour dans un communiqué.
Lundi, Amnesty International s'était alarmé des violations des règles de la guerre lors du siège du bastion rebelle de Falloudja.
"Toutes les violations des lois relatives aux droits humanitaires et des droits de l'homme doivent être sujets à enquête", a ajouté Arbour.
De leur côté, les Marines font corps autour de leur camarade, mardi, estimant que le soldat était soumis à une pression intense.
"J'imagine pourquoi il l'a fait. Il devrait y avoir une enquête mais il faut qu'ils prennent conscience des circonstances", a dit le caporal-chef Christopher Hanson.
"J'aurais abattu le rebelle également. Deux balles dans la tête", a avoué le sergent Nicholas Graham, 24 ans.
"On ne pas faire confiance à ces gens là. Il ne devrait pas y avoir d'enquête, il n'a rien fait de mal."
"IL FAIT SEMBLANT D'ÊTRE MORT"
D'après l'envoyé spécial de la chaîne américaine NBC, Kevin Sites, la mosquée dans laquelle le prisonnier a été abattu servait aux insurgés pour attaquer les forces américaines qui tentent depuis le 8 novembre de reprendre la ville sunnite.
Au cours de l'assaut contre cet édifice et un bâtiment adjacent vendredi et samedi, les marines ont tué 10 rebelles et en ont blessé cinq autres.
Laissés dans la mosquée par les Marines poursuivant leur progression, ces blessés devaient être récupérés par une autre unité afin d'être soignés à l'arrière des combats, ce qui n'a pas été fait, selon Sites, travaillant pour un pool de journalistes.
Un second groupe de Marines est revenu dans la mosquée samedi à la suite de rumeurs faisant état d'un retour des rebelles dans l'édifice. Les images fournies par l'équipe de télévision incorporée à cette unité montrent que les cinq blessés sont toujours là et que plusieurs semblent sur le point de mourir.
D'après Sites, un marine remarque alors qu'un blessé respire encore.
Sur les images fournies à Reuters Television, on entend un marine jurer: "Il fait semblant d'être mort. Il fait semblant d'être mort."
"Le Marine lève alors son arme et tire dans la tête de cet homme. Les images sont trop dures pour être diffusées", commente Sites. Aucune image du tir n'a été transmise à Reuters.
D'après le reportage de NBC, ce Marine, tout juste revenu au combat après avoir été blessé au visage la veille, a été exclu de la zone des combats depuis et interrogé par l'armée américaine.
D'après Sites, le prisonnier abattu "ne semblait pas armé ni menaçant en aucune manière".
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