Palestine - 15-01-2005

Les Palestiniens sont pris au piège comme des rats
Par PENGON

Un projet épouvantable pour la Palestine est en train de se préparer derrière les slogans israéliens du "Désengagement" ; Le Plan de Désengagement, loin d'être un retrait ou de donner aux Palestiniens le droit d'avoir un Etat, délimite en fait la Bantustanisation complète de notre peuple. La rhétorique du Plan cache l'un des projets industriels les mieux élaborés et les plus efficacement prémédités destiné à l'asservissement et la destruction d'un peuple entier.

La Palestine fait encore les gros titres des médias traditionnels occidentaux. Les préparatifs pour les élections donnent à chacun assez d'informations pour couvrir - ou plutôt : cela donne aux médias assez d'informations pour dissimuler ce qui se développe réellement sur le terrain.

Mais c'est cette situation actuelle sur le terrain, si elle n'est pas arrêtée à temps, qui établira plus efficacement le futur pour les Palestiniens que tout processus électoral.

Loin de l'attention internationale, le destin qui se prépare pour les Palestiniens montre plus nettement son véritable visage avec les nouveaux projets israéliens qui ont été présentés au public ces derniers mois.

Le mur de Ségrégation, avec ses effets affreux sur la vie et la terre des Palestiniens, n'est pas seul, mais il est aujourd'hui intégré à la politique israélienne de colonisation et la création de l'infrastructure pour Juifs seulement dans l'ensemble d'un projet destiné à la domination et la conquête coloniales.

Un projet épouvantable pour la Palestine est en train de se préparer :
• derrière les slogans israéliens du "Désengagement" ;
• derrière l'"initiative britannique pour relancer la Feuille de Route" ;
• et sous l'initiative américaine qui oblige la réalisation des projets israéliens qui parachèvent la Bantustanisation des Palestiniens.

Les trois combinés poussent à la fin de toute résistance palestinienne, qui est vue comme condition préalable au contrôle du Moyen-Orient de Jérusalem à Bagdad.

L'administration américaine se rend particulièrement bien compte que toute chance de succès possible pour l'occupation de l'Irak, et pour que les projets américano-israéliens de dessiner un futur Moyen-Orient plus grand, dépendent de leur capacité à créer une "stabilité" au projet colonial israélien d'annexation, d'expulsion, et d'occupation de la Palestine.

Parmi les projets récents annoncés par Israel, certains étaient de pures mascarades pour les médias internationaux, alors que d'autres indiquaient les projets israéliens concrets. La dernière modification du tracé du Mur de Ségrégation était un projet du premier type.

Ces prétendues modifications n'étaient rien d'autre que le résultat d'une pression américaine et internationale demandant des cartes qui leur permettraient de défendre le mur devant leurs collègues et leur opinion publique. La "nouvelle carte" du mur représente un ensemble tordu de chiffres et de définitions qui "ont baissé" le pourcentage de terre en Cisjordanie volée et détruite par le mur de ségrégation à 6,1%.

Mais naturellement, alors que les médias et les leaders politiques s'en félicitent, le "nouveau projet" échouera inévitablement. Pour préciser, ces 6,1% doivent être ajoutés aux 11,8% annexés par les colonies et aux 29,1% représentant l'isolement de la vallée du Jourdain.

Sans même tenir compte des autres terres qui ont été également volées aux Palestiniens pour la construction des routes "pour colons-seulement", cela fait un total de 47% de la Cisjordanie qu'Israël a l'intention d'annexer avant les prétendues modifications.

Ce jeu de chiffres a également pour but de réorienter la façon dont on parle de la situation sur le terrain.

Il oriente l'attention vers la taille des Bantustans imposés aux Palestiniens, comme si ce n'était pas le fait même que notre peuple soit enfermé derrière des murs qui devrait provoquer l'indignation, plutôt que la question de si ces ghettos devraient être légèrement plus grands.

Nous ne combattons pas pour obtenir de plus grands ghettos ou pour des murs plus colorés, mais pour la libération et la justice sur notre terre.

En attendant, le véritable projet politique israélien peut être trouvé dans le "Plan de Désengagement" et dans les initiatives reliées à ce plan.

Le Plan de Désengagement, loin d'être un retrait ou de donner aux Palestiniens le droit d'avoir un Etat, délimite en fait la Bantustanisation complète de notre peuple. La rhétorique du Plan cache l'un des projets industriels les mieux élaborés et les plus efficacement prémédités destiné à l'asservissement et la destruction d'un peuple entier.

Ce plan se compose de quatre principaux projets de construction qui ont été soumis au public et sont intimement liés à la construction du mur de Ségrégation :

1. La construction de nouvelles colonies et l'expansion des colonies existantes : Carte du Mur et des colonies dans le cadre du Plan de Désengagement

Les colonies ont toujours été au centre du projet colonial pour contrôler Palestine. Le soi-disant "Plan de Désengagement" prétend concerner le démantèlement des colonies : c'est-à-dire, l'évacuation des colonies dans la Bande de Gaza et de quatre petites colonies en Cisjordanie près de Jénine.

Mais en même temps, Israel a annoncé l'annexation des environ 200 autres colonies de Cisjordanie Occupée et à Jérusalem.

De plus, Israel agrandit et construit actuellement de nouvelles colonies dans les régions de Tulkarem et de Qalqiliya, en s'assurant de l'annexation permanente des terres palestiniennes isolées par le mur.

2. Plus de Routes de "Contournement" pour Colons-seulement : Carte du projet de routes dans le cadre du Plan de Désengagement

Les routes de contournement clôturées et gardées par des militaires fortement armés sont destinées à l'usage des seuls colons — les Palestiniens ne sont pas autorisés à les utiliser ou à les traverser.

Ces routes coupent la Cisjordanie et détruisent le système routier palestinien, donnant aux colons un libre accès partout, tout en annexant les terres et isolant les communautés palestiniennes les unes des autres de la même manière que le mur de Ségrégation .

Israël a annoncé la construction de 500 kilomètres supplémentaires de routes pour renforcer ce réseau routier de Ségrégation.

Il s'assure que les secteurs résidentiels palestiniens ne seront rien de plus que des îles fermées, totalement isolées parmi les colonies et leur système de routes.

3. Ponts et Tunnels :

Israël prévoit la construction de 16 intersections avec des ponts (qui seront des autoroutes sûres pour les Israéliens) et des tunnels (qui seront des passages contrôlés pour les Palestiniens, gardés par les Forces d'Occupation Israéliennes).

Ils seront les seuls points de passage pour les Palestiniens qui auront à se déplacer d'une secteur ou d'une ville à une autre à l'intérieur de la Cisjordanie.

Tout en fournissant une façade "de continuité maximum" dans les secteurs palestiniens à la communauté internationale — après tout, cela se tient, ces intersections relient les Bantustans palestiniens les uns aux autres, fournissant de ce fait la "continuité" — en fait, ce projet a pour but de garantir le plein contrôle israélien sur la Cisjordanie même après un faux "retrait" de l'armée israélienne.

Tous les tunnels seront équipés de portes (c'est déjà le cas dans le village de Habla, dans la zone de Qalqiliya, où la population palestinienne est à la merci des forces de l'occupation pour entrer ou sortir de leur village), qui permettront à Israel d'imposer un couvre-feu total sur la Cisjordanie, une punition collective perpétrée à volonté, et de contrôler la vie de tous les Palestiniens.

Pour faire cela, pas plus de 16 véhicules militaires seront nécessaires, un pour chaque intersection.

4. Les CBIZ (Zones Industrielles de frontières) :

Une fois que nous aurons été complètement privés de la terre, des ressources, du commerce et de la vie, le projet d'asservissement des Palestiniens sera achevé par la construction des zones industrielles israéliennes sur nos terres volées qui seront situées à l'extérieur des ghettos définis par le mur de Ségrégation, les colonies et leur réseau routier.

C'est l'élément principal qui fournira la viabilité économique au reste des projets israéliens.

Ces zones industrielles appartenant aux Israéliens seront des industries à forte intensité de main d'œuvre où les Palestiniens seront forcés de travailler en tant que main d'œuvre exploitée et enrichiront l'économie israélienne puisque nous tenterons de gagner un maigre salaire de la seule façon possible derrière les portes de nos ghettos.

Israël a demandé aux Etats-Unis et à l'Europe de financer les CBIZ, et de légitimer ainsi le projet politique israélien, sous le prétexte de fournir des "opportunités de travail" à la population palestinienne.

Les CBIZ sont également présentées comme une solution économique pratique face à un désastre humanitaire potentiel — après tout, le raisonnement se tient, si la communauté internationale ne fournit pas les fonds pour ce projet, alors la population palestinienne dépendra de l'aide humanitaire (ou mourra tout simplement de faim dans les ghettos, ce qui pourraient être dérangeant à la vue du monde).

Cette aide humanitaire — comme beaucoup d'autres coûts de l'occupation de la Palestine et de l'expulsion des Palestiniens de leur terre — devrait ainsi être payée par la communauté internationale. De toute façon, dans le cadre du projet du CBIZ, les Palestiniens resteront soumis, asservis et privés de toute possibilité d'autodétermination.

Le mur de ségrégation permet à Israel de mettre en application et d'incorporer toutes les politiques mentionnées ci-dessus dans un ensemble cohérent. Il créé des ghettos palestiniens qui ont été préparés par la politique de colonisation et le système routier.

Il permet également à Israël d'annexer complètement Jérusalem et de l'isoler de la Cisjordanie, fournissant de ce fait à Israel un passage direct de la mer méditerranéenne à la vallée du Jourdain, tout en volant en même temps le cœur de la Palestine au peuple palestinien.

À la lumière de ces faits sur le terrain, il est évident qu'aucun État palestinien ne sera possible. Il est également évident que la violation continue des droits des Palestiniens et du droit international demeure l'infrastructure des nouveaux projets israéliens.

Le seul futur envisagé pour les Palestiniens, c'est des ghettos, des Bantoustans, et une vie sous le contrôle, la domination, et l'humiliation permanente par les Israéliens.

Un fermier palestinien qui se tenait devant la destruction provoquée par le mur de Ségrégation à Beit Duqqu a demandé : « Vous avez pris notre pays et vous avez tué nos enfants. Vous détruisez nos maisons et vous passez nos champs au bulldozer et vous construisez vos colonies, que voulez-vous de plus ? Pourquoi le Mur ? ... Vous voulez nous piéger comme des souris, vous voulez nous mettre une porte de prison et commencer à nous compter comme si nous étions des animaux ? ! »

Les Palestiniens n'accepteront jamais de vivre dans ces conditions, où l'occupation a été renforcée par - apparemment - la colonisation définitive de la Cisjordanie. Cela représente l'exécution d'un système de ségrégation qui dépasse de loin les temps les plus noirs de l'Afrique du Sud, car il vise la soumission totale de notre peuple.

Nous n'accepterons jamais de voir nos terres volées et détruites, notre dignité emportée, nos droits les plus fondamentaux violés chaque jour, nos lieux saints barrés devant nous, et Jérusalem — la capitale historique, culturelle, et économique de la Palestine — annexée et isolée de notre peuple.

Nous ne nous rendrons pas à ce destin. Mais nous demandons une réponse au monde à ce projet pour notre soumission qui est claire, efficace, et immédiate.

Six mois après la décision de la Cour Internationale de Justice concernant l'illégalité du mur de Ségrégation, de la politique de colonisation, et de l'occupation, Israël n'a donné aucun signe qu'il arrêtera la construction du mur de Ségrégation.

Au lieu de cela, il a renforcé ses projets coloniaux.

La critique internationale a prouvé qu'elle était incapable de provoquer les changements qui sont nécessaires.

Encore une fois — comme pour toutes autres résolutions de l'ONU concernant les droits des Palestiniens — la communauté internationale n'a pas honoré ses obligations légales pour s'assurer que la décision de la CIJ serait mise en application et que le droit international serait respecté.

C'est le peuple du monde qui est invité aujourd'hui à défendre les valeurs de la justice et de la liberté.

L'appel pour l'isolement d'Israël par le boycott, le désinvestissement, et les campagnes de sanctions, doit devenir plus fort chaque jour, dans chaque ville du monde entier.

Les individus, les organisations, les réseaux, et les institutions favorisent déjà le boycott, le désinvestissement et les campagnes de sanction dans le monde entier.

La tendance vers un nouveau mouvement international contre l'Apartheid émerge, et c'est sur ce soutien populaire que les Palestiniens peuvent échafauder des actions face aux échecs continus de la communauté internationale.

Ces différentes campagnes autour du monde doivent être le commencement d'un processus qui fera payer le prix fort à Israël pour ses crimes.

Un tel mouvement mondial est nécessaire afin de mettre fin à cet odieux mélange d'occupation, d'expulsion et de ghettoization, qui mène — comme les nouveaux projets israéliens le révèlent lorsqu'ils sont examinés de manière approfondie, loin du show médiatique entourant le processus électoral palestinien — à l'asservissement total d'un peuple entier.

Source : http://stopthewall.org/
Traduction : MG pour ISM-France

Lien originel

____________________________
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯

COMPLÉMENT :

La nationalité israélienne n'existe pas !
confert Oren medicks, animateur du mvt israélien "gush shalom" :

L'élément le plus manifeste est la définition d'Israël comme État "Juif-Démocratique". La contradiction inhérente à cette définition (État Juif — qui appartient au peuple juif ; État démocratique — qui appartient à chacun de ses citoyens) reste à résoudre pour Israël. Un fait ignoré par bien des gens, c'est que la nationalité "Juive" est reconnue par Israël, mais pas la nationalité Israélienne. Sur ma carte didentité, ma nationalité (par opposition à ma citoyenneté) est enregistrée comme Juive, pas comme Israélienne. La nationalité des citoyens non-Juifs d'Israël est définie comme Arabe, Russe, Turque et ainsi de suite, mais la nationalité Israélienne n'existe pas. Beaucoup d'Israéliens, Juifs et Arabes, la plupart dentre eux militants pour la paix, ont demandé à plusieurs reprises que l'État reconnaisse la nationalité Israélienne. Encore une fois, le 23 mai 2004, la Cour Suprême d'Israël s'est prononcée défavorablement.

Cliquer ici pour la référence


Retour en AG

Vive la révolution : http://www.mai68.org
                      ou : http://perso.cs3i.fr/do
           ou : http://vlr.da.ru
              ou : http://hlv.cjb.net