7 mai 2004

L'original en anglais était ici : http://www.anncol.org/side/512/hilight/betancourt/
Mais ça a changé : http://anncol.org/uk/site/doc.php?id=122

In english here : http://mai68.org/ag/839.en.htm

Les FARC parlent d'Ingrid Betancourt et de Hugo Chávez.

http://mai68.org/ag/839.htm
http://kalachnikov.org/ag/839.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/839.htm

Merci à Didier pour la traduction en français

“Ingrid Betancourt n'était pas la candidate pour la paix”, déclare Raúl Reyes, l'un des dirigeants des FARC, dans une interview exclusive pour ANNCOL (ndt : agence de presse Colombienne). Il révèle que les FARC sympathisent avec le président du Vénézuela, Hugo Chavez : "C'est un patriote Vénézuélien". Il est également d'avis que le terrorisme le plus dangereux au monde est la faim.

07.05.2004 (ANNCOL) Aujourd'hui l'ANNCOL publie une interview enregistrée par nos correspondants dans la zone contrôlée par la guérilla en Colombie. L'ANNCOL a interviewé l'un des principaux dirigeants de l'organisation dissidente FARC-EP, le commandant Raúl Reyes, membre du secrétariat des FARC.

Dans cette interview exclusive, Reyes a parlé entre autres sujets de la possibilité d'un échange "humanitaire" de prisonniers entre la guérilla et le gouvernement, de la situation de l'ancienne candidate aux élections présidentielles Colombiennes, et du Président du Vénézuela.

ANNCOL : Pourquoi la candidate aux élections Ingrid Betancourt a-t-elle été détenue ?

REYES : Ingrid a été détenue parce qu'elle était une candidate présidentielle du système colombien de gouvernement. Nous ne savions pas qu'elle est une citoyenne française, cela ne nous a été révélé que maintenant, après sa détention. Avant, elle n'était rien de plus qu'une candidate aux élections présidentielles du système. Ingrid n'était pas une candidate de gauche, elle n'était pas la candidate de l'opposition au modèle néo-libéral, elle n'était pas la candidate de la paix. Il y a des gens qui pensent qu'elle était la candidate de la paix, mais ils se trompent.

Ce qui s'est produit, c'est qu'après sa capture, de substantielles manifestations ont été faites auprès du gouvernement afin qu'il réalise qu'il devenait nécessaire d'arriver à un accord. Ces manifestations en faveur d'un échange humanitaire sont dignes d'attention, nous les pensons très positives, parce que ceci peut contribuer à un accord qui permettrait la libération de toutes les personnes "échangeables" et la libération de tous les hommes et femmes guérilleros qui sont incarcérés contre leur volonté dans les prisons colombiennes.

ANNCOL : Quelle est la proposition des FARC pour l'échange des prisonniers ?

REYES : Depuis plusieurs années, les FARC ont maintenu leurs propositions d'échanges de prisonniers, qui consistent pour les FARC à offrir de livrer à l'État Colombien un certain nombre de prisonniers "échangeables", qu'ils soient politiques ou militaires.

Par exemple, en ce moment nous avons divers officiers de l'armée, qu'ils soient capitaines, lieutenants, sergents, colonels ou majors de l'armée et de la police, ainsi que des prisonniers politiques comme l'ancien gouverneur Alan Jara, l'ancienne candidate aux élections présidentielles Ingrid Betancourt, et trois agents de la CIA. Il y a 12 membres du Congrès de Valle, un ancien ministre d'État, et d'autres hommes du Congrès. Les FARC sont prêts à accorder la libération de ces personnes, contre la libération de tous les guérilleros hommes et femmes qui sont actuellement privés de leur liberté.

Nous pourrions les recevoir (ndt : nos guérilleros) en Colombie, et libérer les otages également en Colombie, si le gouvernement nous offre la garantie de pouvoir nous asseoir et parler avec des représentants du gouvernement afin de signer un accord. Jusqu'à aujourd'hui, le gouvernement n'a nommé aucun représentant, car ce gouvernement n'a aucun intérêt à procéder à un échange de prisonniers, ils ne montrent aucun intérêt à la libération de leurs ressortissants.

ANNCOL : Quelle est la relation entre les FARC et le gouvernement du Vénézuela ?

REYES : Les FARC éprouvent de la sympathie pour le gouvernement du Président Hugo Chávez, car c'est un gouvernement Bolivarien [Note de do : faire une recherche sur Simón Bolívar] qui développe un modèle Bolivarien. Nous espérons que cela apportera des résultats bénéfiques pour tout le peuple Vénézuélien, à savoir que la paix et la justice sociale pourront voir le jour dans ce pays, et que dans le même temps il pourra se confronter aux assauts violents de l'oligarchie Vénézuélienne, qui est déterminée à enlever Hugo Chávez de la présidence du pays. Cet homme est un patriote Vénézuélien, un véritable héritier de l'esprit Bolivarien qui est déterminé à défendre les intérêts de son peuple.

Donc, nous souhaitons pour le Vénézuela, pour son président ainsi que pour tous les Bolivariens, le succès dans cette lutte pour la liberté, dans cette lutte émancipatrice de nos frères, et dans la continuité avec le travail de notre libérateur, Simón Bolívar.

ANNCOL : Quelle est votre opinion à propos de la zone de libre échange des Amériques, FTAA (aussi connu par son acronyme espagnol ALCA) ?

REYES : À la lecture du contenu de l'ALCA on se rend compte que sa politique est de rendre la vie des Colombiens, ainsi que de tous ceux qui rejoignent l'ALCA, bien plus calamiteuse.

Ce qui est cherché par ce traité, c'est la re-colonisation de nos pays, transformant la Colombie en colonie des États-Unis et de sa politique. C'est-à-dire que la Colombie deviendrait une annexe des États-Unis, sans plus aucun droit, et sous complète dépendance.

À ce propos, l'anti-patriote Uribe Vélez [Note de do : le dictateur de la Colombie] a plaidé de tout coeur pour livrer la Colombie dans les bras des Gringos, dans les bras des centres économiques globaux. Les FARC s'opposent de toute leurs forces à cette prétention, qui viole notre souveraineté et notre intégrité territoriale.

ANNCOL : Les grandes manifestations populaires en Bolivie, en Equateur et en Argentine ont été tardives. Que pensent les FARC de ceci ?

REYES : Les FARC conservent une politique internationale de respect pour tous les peuples dans le monde, pour les autorités nommées par ces peuples, pour leur libre auto-détermination, pour le respect de leurs cultures, traditions et politiques.

Mais ce que nous voyons, c'est que le peuple Bolivien ainsi que d'autres dans le monde se battent contre les effets dévastateurs, générateurs d'exclusions et de paupérisation que le modèle néo-libéral et la globalisation ont créé, avec la complicité du Fond Monétaire International, de la Banque Mondiale et de la Banque Inter-Américaine de Développement.

Ce qu'il y a, c'est que des milliards d'être humains n'ont pas pu manger de petit déjeuner ce matin, et ne pourront pas plus le faire demain. Donc le vrai terrorisme, conduit par les puissants groupes économiques mondiaux, s'exprime constamment en morts d'hommes, de femmes et d'enfants, causées par la faim. C'est le terrorisme le plus dangereux de par le monde, les gens mourrant de faim afin qu'une minorité puisse s'approprier d'énormes richesses [Note de do : la famille Betancourt est justement l'une des familles les plus riches du monde !].

ANNCOLL : http://anncol.org

FARC : http://www.farc-ep.ch


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