9 janvier 2006
ASSASSINAT DE JFK
Kennedy - conspiration à Hambourg : Un documentaire de la télévision allemande ARD accuse les services secrets cubains de lassassinat de Kennedy. Voici une réponse parrue dans le journal officiel de Cuba, Granma.
http://mai68.org/ag/900.htm
http://kalachnikov.org/ag/900.htm
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Kennedy : conspiration à Hambourg
PAR GABRIEL MOLINA
UN des objectifs collatéraux de lassassinat du président John F. Kennedy était de liquider la Révolution cubaine. Mais lobjectif ne fut pas atteint et cest la raison secrète pour laquelle, quarante-deux ans après, la conspiration continue. Le dernier épisode rebondit depuis lAllemagne :
« Hambourg, 3 janvier (DPA) Un documentaire de la chaîne publique de télévision allemande ARD accuse les services secrets cubains de lassassinat du président nord-américain John F. Kennedy, à Dallas, au Texas ».
Wilfried Huismann, réalisateur du documentaire, est donc linstrument de service. Selon lagence allemande, il affirme que « Castro avait voulu se venger de la tentative dassassinat contre sa personne, perpétrée par la CIA avec un stylo empoisonné. ». Laccusation est de taille. Le magnicide eut un tel impact sur le monde quaujourdhui encore, quand on en parle, il y a toujours quelquun pour demander qui était où.
Pour ma part, ce 22 novembre 1963, je me trouvais dans le pittoresque restaurant « La Pêcherie » du port dAlger et je mapprêtais à déguster dexcellents escargots « maison » en compagnie dHelen Klein, nord-américaine de nationalité et chef du bureau de presse du président Ben Bella. Cest là que la nouvelle nous cueillit.
« Le président des Etats-Unis assassiné ? Tu vas voir, la faute en sera rejetée sur Cuba », lui dis-je immédiatement.
Et elle : « Il ne faut pas exagérer ! »
Nous gagnâmes immédiatement le siège de lagence Prensa Latina, au 26, rue Claude Debussy, où jétais correspondant, afin den savoir plus long. Jeus tout de suite confirmation de ce que je craignais : les émetteurs accusaient inlassablement le gouvernement de Cuba. Stupéfaite, Helen voulut savoir comment javais deviné.
« Pas besoin dêtre devin, lui répondis-je. Pour les Etats-Unis, Cuba est la source de tous les maux. Alors, on laccuse un peu par hystérie et un peu encore pour tenir le prétexte de lagression. »
Pourtant, quelques heures plus tard, laccusation avait disparu des ondes aussi vite quelle y était entrée, engloutie par le mystère.
Quinze ans plus tard, elle refaisait surface à Washington. Le comité spécial denquête sur les assassinats de John F. Kennedy, de son frère Robert y de Martin Luther King élaborait de nombreuses théories sur lassassinat du président des Etats-Unis, et lidée de faire peser les soupçons sur le gouvernement de Cuba était à nouveau dans lair.
Un journaliste de Washington étroitement lié au FBI me révéla à titre confidentiel que la CIA était à la source de cette version, ayant diffusé une note selon laquelle Oswald avait agi pour le compte du gouvernement cubain. Il ajouta que le FBI avait fait retirer laccusation de la presse.
Je demandai alors à ce journaliste chevronné pourquoi, à son avis, le FBI avait pris la peine de démentir la CIA. Linitiative avait été considérée comme irresponsable et aurait pu avoir des conséquences incalculables, comme une troisième guerre mondiale, mexpliqua-t-il.
La première enquête sérieuse fut menée par la commission Warren, qui examina la théorie « cubaine » et la rejeta, signalant qu« il ny eut pas de conspiration ».
Pourtant, à partir de 1967, la rubrique de Drew Pearson et Jack Anderson revenait à la charge, et le ton montait. Chaque fois que surgissaient de nouvelles preuves impliquant lEstablishment, on ajoutait quOswald navait pas agi seul et le doigt se tendait vers Cuba. Il faut savoir quAnderson fit sa carrière à lombre de la CIA. Mais les enquêteurs réunirent une telle avalanche de preuves que le Congrès décida de constituer en son sein un comité spécial présidé par le congressiste afro-nord-américain Louis F. Stokes, avec mission de faire la lumière sur les trois assassinats : John F. Kennedy, son frère Robert et Martin Luther King. Un an après des recherches ardues, le comité Stokes aboutissait à des conclusions intéressantes.
Ainsi, au chapitre C, alinéa 2, figure la phrase suivante : « Au vu des preuves disponibles le comité estime que le gouvernement cubain nest pas impliqué dans lassassinat du président Kennedy. »
Aux Etats-Unis et à Cuba, ceux qui réfléchissaient aux causes de lassassinat du président alléguaient lintention de Kennedy de normaliser les relations avec Cuba, entre autres raisons de politique intérieure non moins déterminantes.
LIMMORALE COLLUSION CIA-MAFIA
Le comité spécial arriva donc à la conclusion que Carlo Marcello « Don » de la Nouvelle Orléans et dune partie du Texas, Santos Trafficante, de la Floride, et James Hoffa, président du syndicat des camionneurs, « avaient des motifs, des moyens et des occasions dassassiner le président Kennedy. »
Trafficante était un objectif vital de la lutte de ladministration Kennedy contre le crime organisé. Il figurait sur la liste des dix principaux sujets à démasquer et à combattre.
Lorsque Robert Kennedy eut connaissance de limmorale collusion entre la CIA et la mafia, il interdit aux fonctionnaires de lagence de recourir à de telles associations sans len informer. Ce qui ne les empêcha pas de continuer de le faire, sous la direction de Richard Helms.
Le rapport du comité indique que la position occupée par Santos Trafficante dans le crime organisé et le trafic de drogues et son rôle de principal agent de liaison de la mafia avec des criminels appartenant à la communauté cubaine en exil le mettaient à même de concevoir une conspiration dassassinat du président Kennedy, comme il lavait déjà fait contre Fidel Castro.
Le comité établit aussi que Trafficante a peut-être rencontré Ruby, en particulier à La Havane en 1959, quand celui-ci servait de courrier aux intérêts de la Cosa Nostra pour transférer des fonds de la capitale cubaine à Miami. Cuba se chargea de fournir les preuves.
Pourtant, le comité ne put faire la preuve que Trafficante ou Marcello aient été les exécuteurs de lassassinat du président. La capitale de lempire de ce dernier, la Nouvelle Orléans, était devenue le théâtre de conspirations terroristes denvergure. Sy donnaient rendez-vous des gens de lespèce dOrlando Bosch, Luis Posada Carriles les frères Guillermo et Ignacio Novo Sampol, Eladio del Valle, Jorge Mas Canosa, Herminio Díaz et dautres.
Enfin, le comité spécial confirma la théorie selon laquelle ces terroristes dorigine cubaine conspirèrent et offrirent des individus pour lexécution du crime. Les mêmes qui avaient tenté dassassiner Fidel Castro se réunirent à nouveau pour tuer Kennedy. Peu de temps avant dêtre assassiné, John Roselli dit au journaliste Jack Anderson que des Cubains de la bande de Trafficante avaient trempé dans le magnicide.
Selon le rapport, les anticastristes étaient « frustrés, amers et en colère » et leurs ressentiments saccumulaient contre Kennedy qui, dans les jours qui précédèrent sa mort, avait chargé William Atwood de discuter avec des représentants cubains aux Nations Unies léventualité de normaliser les relations. Le délégué cubain à ces conversations fut Carlos Lechuga, alors ambassadeur cubain à lONU. Le conseiller de sécurité de Kennedy, McGeorge Bundy, déclara que le président voulait un rapport sur la marche de ces conversations à son retour de Dallas. Même après la mort de son frère, Robert Kennedy tenta lui aussi de faire annuler les mesures prises contre Cuba, mais le nouveau président, Lyndon Johnson, len empêcha.
Le comité Stokes établit que les contacts dOswald aux Etats-Unis étaient bien des contre-révolutionnaires dorigine cubaine et opta pour analyser ouvertement ces aspects sur lesquels la CIA, alliée des cubano-américains, se montrait si discrète. Il décida denquêter sur les groupes qui, outre quils étaient motivés, avaient la capacité et les moyens de tremper dans lassassinat.
Il existait de nombreuses organisations terroristes dans la période comprise entre le triomphe de la Révolution cubaine et lassassinat de Kennedy. Mais il fut prouvé quau moins deux dentre elles avaient pu entrer en contact avec Oswald : Alpha 66 et la dénommée Junte révolutionnaire cubaine (JURE).
Le comité Stokes écouta le témoignage de Marita Lorenz, une superbe espionne recrutée par Frank Sturgis, qui fit le récit dune rencontre dont elle avait été témoin à Miami, chez Orlando Bosch, et à laquelle participèrent Pedro Luis Díaz Lanz et Oswald : on planifiait un voyage à Dallas. Elle ajoutait que le 15 novembre elle-même sétait rendue dans cette ville dans deux voitures, avec Bosch, Sturgis, Diaz Lanz, Oswald, Gerry Hemming et les frères Novo Sampol. Dans les chambres de lhôtel où ils étaient descendus il y avait plusieurs fusils, et ils reçurent la visite de Ruby, lhomme qui allait plus tard exécuter Oswald. Plus récemment, Lorenz a reconnu que Howard Hunt (Eduardo pour les Cubains) avait remis de largent à Sturgis le 21 novembre pour une opération dont il ne put rien savoir et quil rentra à Miami deux ou trois heures après lattentat.
PHILIPS, LE PROTAGONISTE DU SALE TRAVAIL
Antonio Veciana, fondateur dAlpha 66, déclara au comité que dans le contexte de ses activités contre le gouvernement de Cuba, il sétait entretenu à plusieurs reprises avec un officier de la CIA qui disait sappeler Bishop. Et quen août 1963, à Dallas, Texas, celui-ci le contacta dans des bureaux en compagnie dune personne quil nidentifia quaprès la mort de Kennedy : Lee Harvey Oswald.
Plus tard, Veciana avoua à lécrivain Gaeton Fonzi que le nom officiel de Bishop était David Atlee Philips, qui avait travaillé pour le compte de la CIA à La Havane où il résidait au n°106 de la rue Humboldt, appartement 502 , en qualité d« homme daffaires ». Dès 1960, Atlee Philip Bishop prit en charge à Miami les affaires de propagande concernant linvasion de Cuba de 1961, avec Howard Hunt, le principal organisateur de Watergate. En 1954, ils avaient réussi ensemble à renverser le gouvernement dArbenz au Guatemala. La sécurité cubaine confirma lidentité de cet officier de la CIA, organisateur des groupes terroristes cubains qui, aujourdhui encore, exercent leur chantage sur le gouvernement Bush et sefforcent de faire libérer Posada Carriles et complices.
Un des membres du groupe JURE, Silvia Odio, témoigna en 1964 devant la commission Warren : un homme quelle avait identifié ensuite à la télévision comme étant Oswald, lassassin de Kennedy, sétait rendu dans son appartement de Dallas en septembre 1963 en compagnie de deux Latinos qui se disaient membres de JURE.
Lun deux lui donna le nom de Leopoldo et avait un accent cubain. Lautre, Angelo, avait lair mexicain. Le troisième se présenta sous le nom de León Oswald et cétait, pour elle, Lee Harvey Oswald. La sécurité cubaine identifia les hommes qui accompagnaient Veciana : cétaient les frères Novo, titulaires dimpressionnants états de services fait dassassinats et dactes de terrorisme.
Silvia déclara la même chose au FBI et ajouta que deux jours plus tard, Leopoldo la rappela et lui dit que de lavis de León, il aurait fallu liquider Kennedy juste après léchec de linvasion de la Baie des Cochons. Deux mois après, Kennedy était assassiné.
Le rapport concluait que « les déclarations de Silvia sont dignes de crédit, et dautant plus quelle soutient la même chose quinze ans après ».
Ce même jour Nicholas Katzenbach, ex-secrétaire à la Justice de ladministration Johnson, témoigna aussi et fit allusion à des querelles intestines et à de mauvaises relations entre le FBI et la CIA au moment de lenquête.
RICHARDS HELMS A RECONNU QUE LES ASSASSINATS DE LA CIA RELEVAIENT DE L« ACTION POLITIQUE »
Le lendemain, cest-à-dire le 22 septembre, lex-directeur de la CIA Richard Helms suscita lindignation des uns et létonnement des autres lors de sa comparution devant le comité sélect pour répondre aux questions sur lefficacité de lenquête menée par la CIA sur lassassinat et dire sil avait fourni à dautres linformation pertinente quil détenait. Au moment de lassassinat de Kennedy, Helms était le chef du service clandestin de la CIA. Le président Johnson le nomma sous-directeur de la CIA un an après, puis directeur en 1966.
Le congressiste Christopher J. Dodd demanda si la commission Warren avait été informée des tentatives dassassinat de Fidel Castro, et sindigna des contacts existant entre le crime organisé et lAgence. Helms répondit quil ne donnait dinformation à la commission Warren que sur les thèmes faisant lobjet de questions.
Devant linsistance des congressistes, il déclara que les activités contre la Révolution cubaine comprenaient des sabotages de centrales électriques et dusines à sucre, lincendie de cannaies et bien dautres actes de terrorisme. Il ajoutait que cétait là une affaire politique dont la responsabilité nincombait pas à la seule Agence puisque le Président, le Pentagone, le département de la Justice, celui de la Défense, le Département dEtat et le Conseil de sécurité nationale étaient pleinement informés de ces plans et les avaient approuvés.
Cet homme de haute taille, cheveux poivre et sel, front dégarni, manières élégantes, vêtu de son complet bien coupé, chemise blanche à fines rayures bleues et cravate sombre, fit face aux congressistes avec beaucoup daplomb et se permit même quelques pointes dhumour. Qui aurait pu penser, à le regarder, quil donnait froidement des ordres dassassinat depuis son bureau ! Or, il parlait très posément, comme si de rien nétait, de ses tentatives criminelles et de sa complicité avec les tueurs de la mafia.
LES CONTACTS DOSWALD AVEC LA CIA REMONTENT A 1960
Un autre des documents sur lequel il fut interrogé concernait les premiers contacts de la CIA avec Oswald : bien que la CIA ait déclaré à la commission Warren nen avoir eu aucun, ils remontaient en fait à 1960. Un des mémorandums de la CIA présenté signalait quAllen Dulles, lui-même membre de la commission Warren, instruisait ses subordonnés de dissimuler les relations de la CIA avec Oswald.
A ces questions Helms répondit de manière évasive.
Trois jours plus tôt, Thomas J. Kelley et James J. Rowley, inspecteur et chef, respectivement, des services secrets chargés de la protection du président, étonnèrent toute lAmérique en déclarant que le FBI et la CIA détenaient des informations sur Oswald queux-mêmes ignoraient.
« Sinon, nous aurions su quoi faire le jour de la mort du président Kennedy », dirent Kelley et Rowley aux membres du comité sélect.
Sur la base de ces découvertes, le comité arriva à la conclusion quil y eut manque de coopération et de coordination entre les agences du gouvernement, que les services secrets navaient pas convenablement assuré la protection du président ni étudié linformation quils détenaient, et même que le personnel affecté à la défense personnelle du président était insuffisant.
Au chapitre 5 du rapport il est dit que ni les Services secrets de la présidence, ni le FBI ni la CIA navaient trempé dans le magnicide, mais il leur est reproché de navoir pas analysé, enquêté, utilisé ni échangé les renseignements disponibles sur les menaces pesant sur le voyage de Kennedy à Dallas.
Le rapport recommandait au Département dEtat de poursuivre lenquête, car on avait trouvé des preuves de lexistence dune conspiration à laquelle participaient des éléments de la mafia italo-américaine et des groupes mafieux de cubano-américains. Il nétait pas dit explicitement que ceux-ci avaient toujours été manipulés par la CIA, mais on le laissait entendre. Les signataires reconnaissaient navoir pas pu établir de conclusions définitives, la CIA sétant refusée à déclasser certaines informations. La CIA a été critiquée pour ne pas avoir enquêté de manière rigoureuse sur ces groupes dorigine cubaine installés à Miami.
Pour demander un supplément denquête au département de la Justice, il a été tenu compte du fait que les preuves enregistrées sur film et sur magnétophone indiquaient quil y avait peut-être une deuxième personne dans lappartement depuis lequel Oswald avait tiré : il y eut probablement plus dun tireur.
Il a été souligné que le FBI navait pas enquêté après le magnicide sur léventualité dune conspiration et que la CIA avait été au dessous de tout, aussi bien avant quaprès lassassinat.
De plus, la police de Dallas, comme du reste toute la population du Texas, avait été soumise dans les jours précédents à un fort courant de propagande anti-Kennedy, et elle sétait montrée incapable de le protéger. Le climat était tel que le matin même de ce fatidique 22 novembre 1963, des pamphlets contre Kennedy avaient été distribués dans la rue.
Le plus agressif fut publié dans un quotidien de Dallas : il sagissait dune annonce payée, sur une page complète, avec une photo de Kennedy et le texte suivant : « Recherché pour trahison : cet homme est recherché pour des activités de trahison contre les Etats-Unis ».
Après lassassinat, il y eut de graves « négligences » au moment du transfert dOswald. Il existe une photographie éloquente où lon voit les deux gardes du corps regarder ostensiblement ailleurs tandis que Ruby approche tranquillement pour tirer sur laccusé. Ainsi mourut la personne la mieux indiquée pour révéler les mobiles et les complicités de lattentat. Les gardes en question ne furent pas licenciés mais, au contraire, montèrent en grade un peu plus tard.
Veciana nest pas le seul à avoir parlé des intentions de la CIA dassocier le gouvernement de Cuba à lattentat. Tout le monde trouvait suspect que la CIA ait cherché à identifier Oswald avec Cuba dès avant lattentat, allant jusquà faire pression sur lemployée mexicaine du Consulat cubain de Mexico pour quelle veuille bien confirmer cette version.
Cuba resta donc sur la sellette jusquà ce que les accusations formulées contre elle aient été démenties par le comité Stokes en 1978, après une enquête menée au Mexique et à La Havane, où des membres du comité rencontrèrent le président Fidel Castro. M. Azcue, consul cubain au Mexique, apporta aussi son témoignage. Il avait refusé son visa à Oswald quelques semaines avant le magnicide, malgré la grossière insistance du personnage. Qui sait de quoi aurait été suivie cette visite.
Le compte-rendu de cette séance nous a amené à nous interroger sur ce que voulait dire exactement le président Kennedy lorsquil confiait à son collaborateur Clark Clifford, peu après linvasion de Playa Girón (la Baie des Cochons) : « il y a quelque chose qui ne tourne vraiment pas rond dans la CIA et je veux savoir ce que cest. Je veux réduire la CIA en mille morceaux et les disperser aux quatre vents. »
Dans son rapport final, le comité Stokes signale que la CIA a refusé de déclasser certains documents cruciaux. Interrogé sur la question, Frank Carlucci, sous-directeur de la CIA en 1978 et conseiller national de sécurité du président Reagan en 1987, déclara : « ils proviennent de sources hautement sensibles et doivent donc être protégés ».
Une des preuves les plus inquiétantes trouvées par le comité Stokes est lenregistrement découvert au siège de la police de Dallas : on entend quatre coups de feu et pas trois, comme létablit la commission Warren. Trouvaille confirmée par la femme du gouverneur Connally : celui-ci fut atteint par une seconde balle, et pas la balle qui vint se ficher dans la gorge du président, la balle magique, comme on la dit.
LES COUPABLES MATERIELS ET INTELLECTUELS
Le général Fabian Escalante, un de ceux qui ont enquêté pour la partie cubaine, a déclaré que sur la base des informations contenues dans les archives de sécurité ; quelques témoignages et lanalyse des faits et des antécédents, La Havane est arrivée sur la question des coupables à des conclusions similaires à celles dautres enquêteurs : le magnicide a été planifié et exécuté par la CIA, la mafia et des contre-révolutionnaires cubains.
Si lon étudie les descriptions fournies par des témoins du crime et très bien exposées en particulier par lex-procureur Garrison, ajoute Escalante, on présume que les tireurs délite dorigine cubaine Eladio del Valle et Herminio Diaz se chargèrent douvrir le feu et séchappèrent ensuite à bord dune camionnette Nash Rambler. Et que lattentat a été réalisé par deux groupes : un sous le contrôle de Jack Ruby et lautre dirigé par Frank Sturgis, le futur chef des plombiers de Watergate.
Côté mafia, poursuit Escalante, les participants ont été Santos Trafficante, Sam Giancana, John Roselli et, à un moindre degré, Carlos Marcelo et Jimmy Hoffa.
Parmi les planificateurs de la CIA, il cite David Atlee-Philips et Richard Helms, alors responsable des opérations anticubaines, le général Cabell, ex-chef en second de la CIA, Gerry Hemmings et dautres officiers supérieurs.
Le scandale ayant éclaté avec vigueur dans toute la presse mondiale, la direction de la CIA annonça quelle déclasserait la plupart des documents, ce qui mit une sourdine aux protestations. Mais bien entendu, elle nen fit rien car ceût été saccuser elle-même.
Dans limpossibilité de poursuivre ses travaux après décembre 1978, date dexpiration de son mandat, le comité Stokes suggéra avec bon sens au département de la Justice de poursuivre les recherches jusquà élucidation de lénigme.
Voilà pourquoi il nétait pas question de permettre que Carter fût réélu. Il fallait à tout prix len empêcher, à coups de provocations comme les attaques des ambassades qui aboutirent à lexode de Mariel. Vingt-sept ans après lassassinat, les administrations Reagan, Bush, Clinton et Bush Jr qui auraient dû relever le défi sen sont bien gardées.
Les documents les plus importants concernant le magnicide de Dallas se trouvent gardés en lieu sûr dans les archives de la CIA, du FBI et du Pentagone et ne seront pas déclassés avant 2013.
Dans les années qui suivirent lassassinat, plus de vingt-deux personnes impliquées de près ou de loin dans les faits ont trouvé la mort dans des circonstances plus ou moins mystérieuses. A commencer, bien entendu, par Oswald et Ruby.
La
liste ne fait que sallonger depuis 1963. A ce rythme, il restera difficilement
un témoin vivant en 2013. Et, pire encore, il ne restera pas un seul
coupable. Mais aujourdhui le ténébreux secret est transparent
pour tous, sauf pour ceux qui devraient le voir. Parce que les principaux protagonistes
du magnicide ont acquis un terrible ascendant sur le gouvernement des Etats-Unis.
LAllemand Wilfried Huismann nest quun pion sur léchiquier
et ignore donc malicieusement ces sources. Lobjectif de la conspiration
de Hambourg est de détourner lattention des médias de Posada Carriles
pour le libérer. Mais si celui-ci venait à dire tout ce quil
savait, comme il en a menacé ses geôliers, le Watergate de Nixon
ferait figure de vétille à côté dautres océans
cachés de perversité.
Vive la révolution : http://www.mai68.org
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