9 mai 2006

NÉPAL

FRATERNISATION DE SOLDATS AVEC DES MAOPATI

http://mai68.org/ag/998.htm
http://kalachnikov.org/ag/998.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/998.htm
http://www.monhebergement.fr/do/ag/998.htm

    Note d'Himalove : La révolution népalaise d'avril (Jana Andolan) et les cessez-le-feu, déclarés d'abord par les maopati, suivis de celui du nouveau gouvernement, ont entraîné de formidables changements chez les protagonistes de la guerre civile.

    À Bhojpur, à l'est du Népal, dans la vallée de l'Arun, le journaliste Shahiman Raï, reporte, dans un article du Kathmandu Post, paru le 9 mai, la fraternisation de troupes de la Royal Nepal Army et de l'Armée populaire de libération, à la grande joie du peuple népalais qui rêve de paix, de démocratie et de république égalitaire.

    Libre traduction Himalove :


Titre : Maoists, troops trade words, not bullets

    Deux semaines auparavant, ils se tiraient dessus. Aujourd'hui, on peut voir aux abords du « district headquarter » de Bhojpur les maoistes et les troupes du gouvernement discuter librement, leurs pétoires posées négligemment sur un banc.

    Les soldats et les rebelles, bien souvent de même origine sociale, fraternisent sans peur ni crainte. Le cessez-le-feu, déclaré par les deux camps, leur permet ensemble de se distancer des officiers qui font la guerre avec la peau des autres, et d'échanger quelques griefs.

    — Nous nous battons pour la cause du peuple ; mais, vous, pour qui vous vous battez ? demande un cadre maoiste à un troufion de l'armée royale.

    — Je ne sais pas, balbutie une jeune recrue, cherchant dans sa mémoire ce qui a pu le faire s'engager chez les mercenaires du roi.

    — Vous nous interdisez de visiter nos familles et nos relatifs, dans les collines. Et puis, vous aussi, vous torturez, enlevez, et tuez les gens, s'emporte l'adolescent, donnant le nom d'un leader paysan : Bahadur Budhathoki (sans doute une figure locale maopati avec lequel lui ou les siens ont eu maille à partir.)

    — Nous devons arrêter nous entretuer ; nous sommes frères. Joignons nos forces ; ensemble nous conduirons cette révolution ! intervient le cadre Ananta, impeccable dans son treillis vert olive et étoile rouge au coin du col.

    — Quelles seront mes attributions dans cet opéra, rigole un briscard de la RNA, les mains dans les poches, le treillis ouvert et sentant la bière de millet.

    — Vous autres de la RNA, vous existez juste pour prolonger la vie de ce régime pourri ! assène le jeune garde rouge, au visage lisse.

    — Vos officiers montent-ils au front, comme chez nous, à la tête de leurs camarades ? demande un autre rebelle à un soldat de la RNA.

    — Dans cette guerre, celles et ceux qui perdent leur vie appartiennent tous à la même classe sociale : les pauvres ! Les riches ne s'entretuent pas. Nous ne sommes ni une armée royale ni une armée nationale ; nous sommes comme vous ! conclut un sous-officier de la Royal Nepal Army, converti au communisme et à un certain antimilitarisme.

    La présence maoiste à Bhojpur a singulièrement augmenté depuis le cessez-le-feu ; partout les maopati, dans le pays, plantent des estrades, organisent des meetings et des réunions avec les soldats et policiers gouvernementaux, entre autre.

    Sans doute préparent-ils déjà la campagne électorale qui enverra des députés maopati siéger en masse à l'assemblée constituante. Les cauchemars tant redoutés des féodaux, réactionnaires et supporters étrangers prennent corps. La révolution népalaise n'est pas jaune, orange, tulipe, mais rouge comme le rhododendron géant des Himalayas.

__________________
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
REMARQUE d'Himalove :

Cher do,

Les militaires népalais ont tellement peur de cette fraternisation, entre les soldats de la RNA et les maopatis, qu'ils parlent aujourd'hui, "au nom de la démocratie", de réduire le format de l'armée, et de la faire retourner à son stade anterieur ; c'est-à-dire une armée cérémonielle, une sorte de garde prétorienne, chargée d'accueillir les ambassadeurs au palais.

En fait, l'Inde, les Anglais et les Americains ne veulent pas d'une armée nationale népalaise qui leur échappe ; les imperialistes souhaitent garder opérationnels les gurkha pour leurs interventions coloniales à l'exterieur.

Fusionner les milices communistes et l'armée royale, pour eux, est une hérésie. Ils sont gênés quand les journalistes népalais leur demandent pourquoi...

Pas un instant, dans les journaux, n'est abordée la question épineuse des gurkhas ; pas un journaliste ne s'intéresse à l'immense trafic de mercenaires gurkha et à l'argent qu'il génère...

De même, sur les immenses richesses que recellent les sous-sols népalais en matière de cuivre, titane, thorium, uranium, gaz, pétrole, etc, c'est le silence total.

C'est vrai que si les maos, les plus grands land lord du pays, s'en apercevaient et avaient l'intelligence de s'en servir dans leurs négociations avec l'étranger, ils deviendraient subitement très riches... pour financer la révolution tant souhaitée par la population népalaise !

Ces richesses des sous-sols est une raison de l'offensive menée en ce moment contre les naxalites au Chattisgarh et Andra Pradesh...

Bien à toi,
Himalove

Post-sriptum d'Himalove :

J'ai besoin de travailler, car j'ai donné le peu d'argent que j'avais ; si d'aventure, quelques journaux ou magazine souhaitent un papier sur la révolution népalaise ou la chute de la maison Shah Dev, je peux l'écrire voire leur offrir un scoop... "La prise du Palais Royal". Je serai avec les premiers maopati à l'intérieur.


Retour en AG

Vive la révolution : http://www.mai68.org
                      ou : http://kalachnikov.org
           ou : http://vlr.da.ru
              ou : http://hlv.cjb.net