L'axe E7 est un projet issu du T.E.R, le réseau de transport Européen commandité par les businessmen et destiné à accroître les transports de marchandises à longue distance. Partout en Europe, les projets du T.E.R signifient des milliards dépensés par les états membres, pour accroître les profits des conglomérats, multiplier la pollution et le gâchis énergétique générés par les transports à longue distance, et tout cela aux prix du saccage de l'environnement et de la mise en péril de cultures et d'économies locales.

En France, la construction engagée il y a 10 ans d'un axe autoroutier (l'E7) traversant les Pyrénées pour relier la France et l'Espagne va entraîner si elle arrive à terme la dégradation irrémédiable d'une somptueuse vallée pyrénéenne. Cette vallée est déjà mutilée par la construction du tunnel du Somport et le chantier de l'axe E7, polluée par les camions et menacée d'être bientôt polluée 10 fois plus. Mais cette vallée est aussi depuis 10 ans le lieu d'une lutte acharnée contre le système capitaliste et ses réalisations démentielles (tout le monde a au moins un peu entendu parler à ce sujet de la Goutte d'eau, gîte de montagne autogéré, base de résistance et de ses 'aspaches').

A l'heure actuelle, rien n'est encore perdu, la construction de l'axe E7 coûte en effet beaucoup plus cher que prévu, avance beaucoup plus lentement que prévu, rencontre toujours de nombreuses difficultés et les opposants à la route sont loin de vouloir lâcher le morceau. Pas plus tard qu'en mai dernier, suite à la grande manifestation de protestation annuelle et à une série d'actions contre l'avancée de l'axe E7, un premier camp aérien d'action directe contre la construction routière s'est établi en France avec l'aide de militant-e-s hollandais-es venu-e-s apporter leur soutien à la lutte contre les bétonneurs. Expulsé-e-s après quelques jours par plus de 100 gardes mobiles avec tronçonneuses et élévateurs, les premier-e-s occupant-e-s du camp ne se sont pas découragé-e-s et ont immédiatement établi un autre camp un peu plus loin sur le futur trajet de l'axe E7 avec une base au sol, des maisons dans les arbres et des chemins aériens. Ils et elles comptent bien y rester et attendent d'ailleurs dès aujourd'hui l'arrivée de nouvelles personnes pour renforcer leur présence, leurs défenses et bloquer plus sûrement l'avancée des travaux le moment venu. Avec du soutien, ce type d'action inspirée de l'expérience extrêmement stimulante des " road-protests " anglais, allemands ou plus récemment hollandais, pourrait redonner un nouvel espoir à la lutte en vallée d'Aspe et inspirer le développement de méthodes de résistance directe aux travaux en France. C'est dans ce but et afin de faire fonctionner la solidarité française et internationale avec ceux et celles qui militent tout au long de l'année dans la vallée d'Aspe que nous avons souhaité lancer l'idée d'un séjour sur place cet été.

A Dijon, quelques personnes du collectif Maloka (certaines ayant participé à la naissance du camp d'action) sont en effet motivées pour monter avec celles et ceux qui seraient intéressées un séjour d'action à partir du 22 au 31 juillet. Ce serait l'occasion de se retrouver nombreux-ses pour lutter sur le terrain contre l'avancée des travaux. Cela pourra permettre aussi de prendre le temps de se rencontrer et de se balader dans les magnifiques montagnes environnantes. Nous souhaiterions que ce séjour soit un projet concerté le plus possible à l'avance avec les personnes qui y participeraient, afin que nous puissions nous fixer sur nos buts et sur la logistique du projet (repas, déplacements, matériels, diffusion de l'information.). L'idée de mettre en place des repas en communs et réunions quotidiennes nous semble aussi important pour la convivialité et l'efficacité de notre action sur le terrain.
On se donnerait tout d'abord rendez-vous à La Goutte d'Eau puis déciderions ensemble de la suite à donner aux événements.
On attend que vous nous recontactiez au plus vite pour rediscuter de tout cela. Si les dates sur lesquelles nous nous fixons pour l'instant d'être présent et actifs sont du 22 au 31 juillet, nous espérons bien se prolonger et déboucher sur des projets à plus long terme.

Nous sommes contactables à Dijon : Maloka (projet Aspe) BP 536 – 21014 Dijon cedex 03 80 66 81 49 ou 03 80 77 09 40

La Goutte d'eau : 05 59 34 78 83

On attend vos réactions et vos idées par rapport à ce projet, vous pouvez aussi nous aider à le faire connaître en diffusant ce message à vos ami-e-s et contacts (on peut vous envoyer des tract similaires avec un joli dessin si vous le souhaitez, un projet d'affiche est en cours) ainsi qu'aux publications militantes que vous connaissez.

Cabanes dans les arbres recherche "Asperchés" pour sauver la Vallée d'Aspe

Un projet routier menace la merveilleuse Vallée d'Aspe (Pyrénées)
VENEZ rejoindre les "Asperchés" dans les arbres
BESOIN URGENT DE PERSONNES pour stopper cette route!

Action pacifique pour la préservation du patrimoine universel

Un nouveau moment a commencé pour la lutte qui dure depuis 12 ans contre l'axe E7, véritable couloir à camions qui massacrerait la Vallée d'ASPE (Pyrénées), l'une des plus belles d'Europe. Suite à la manifestation internationale du 7 mai 2000 à Bedous, qui a réuni plus 4500 participants, un groupe de personnes d'horizons divers a investit des arbres sur le chantier. Ce premier camp improvisé a réussi à bloquer le chantier pendant quelques jours;
Un groupe est né: "Les Asperchés".
Fort de cette première victoire, nous nous sommes organisés et avons pris la décision de recommencer cette action de façon beaucoup plus ferme et déterminée.
Ce mouvement est pacifique, international, et sans appartenance à aucune structure déjà connue. Nous vivons et organisons le combat sans leader, racisme, sexisme ou autres idées préconçues. Dans un esprit d' autogestion et de non-violence.

Nous construisons un nouveau "village aérien" dans les arbres près du village de Bedous (50 kms au sud de Pau), sur le tracé de la route(déjà 6 cabanes.) Le but est de faire un village aérien, quasiment indélogeable , sur le modèle anglais qui a réussit plusieurs fois à enrayer des projets du même acabit (1 projet sur 3).
Ces actions concrètes ont pour but de retarder toujours plus ces travaux meurtriers et de les stopper, au nom du respect de la Terre qui nous fait vivre, du bon sens et de la lutte contre le profit à tout prix qui rend cemonde invivable!

Une forte mobilisation et participation est nécessaire. Il est URGENT que des gens de tous les pays viennent créer une grande base de résistance PACIFIQUE pour faire des actions et stopper les travaux et montrer qued'autres solutions existent.
Nous avons le soutien des habitants de la Vallée d'Aspe mais nous avons besoin de toutes formes d'aides : matérielle, morale et financière, et surtout de votre présence. pour construire les cabanes aériennes, pour les habiter, pour soutenir moralement en venant discuter avec nous, pour diffuser l'information ou pour nous apporter du matériel (ravitaillement, cordes, matos escalade, bâches, planches, outils etc..)

PARCEQU'IL EST PLUS QUE TEMPS DE DIRE STOP AU TOTALITARISME DES LOBBIES ROUTIERS ET DES PROMOTEURS DE LA DESASTREUSE MARCHANDISATION DU MONDE!

VENEZ nous rejoindre. "L'Union est la force des peuples"

*** Les Asperchés ***

Vallee d'Aspe: menace d'expulsion pour le nouveau mouvement d'Eco-resistants.

LES FORCES DE POLICES SONT SUR LE POINT D'INTERVENIR CE MATIN DU 9 juin 2000.

Profitant de la spontaneite de notre mouvement et de l'absence de temoins les autorites locales ont decidees l'expulsion du village aerien des Asperchés installe depuis 1 mois dans les arbres sur le trace de l'inutile et destructeur axe E7.
Ce mouvement est pacifique, international, et sans appartenance a aucune structure deja connue.
Notre premiere action ayant bloque les travaux plusieurs jours s'est terminee dans la plus grande discretion au petit matin du 11 mai par l'intervention de 100 gardes mobiles et un groupe de gendarmes de haute montagne contre 7 eco-resistants dans les arbres ! Coupant les cordes de securite et les cabanes avec des tronconneuses les forces de police ont deliberement mis en danger la vie des personnes. (voir articles du 12 mai 2000 de David Patsouris de Sud-Ouest Bearn et de JPA de l'Eclair-Pyrennées )
Aujourd'hui le risque est encore plus grand le village aerien compte 6 cabanes et nous sommes une quinzaine de personnes decidees. Seule l'absence de temoins et des medias leur permet d'agir ainsi.

MERCI DE VENIR AU PLUS VITE ET EN GRAND NOMBRE ET DE FAIRE CIRCULER L'INFO

Les Asperchés

JOURNAL DE BORD : Les Asperchés au jour le jour.

LE JOURNAL DES ASPERCHES :

mercredi 30 mai : Nous avons, de façon un peu impulsive et improvisee, conçu un flyer, appelant a un rassemblement pour ce long week-end de l'ascension (4 jours). Nous ne l'avons diffuse qu'a des associations et des manifestations proches de notre cause. Beaucoup de gens semblent interesses. La dizaine de personnes qui constitue le camp s'activent donc dans tous les sens. Le village est encore en construction mais nous avons de quoi occuper nos visiteurs durant les 4 jours : Informations sur les road-protests (des combats ont deja ete gagnes a l'etranger) Nous pouvons montrer pas mal de techniques de resistance dans les arbres, comment on utilise un chemin de corde aerien, apprendre a s'assurer avec un harnais les n¦uds les techniques de monte et descente a une corde. Nous avons le materiel necessaire a la construction de nouvelles structures aeriennes ; un projet de grande balade passant sur le chantier et autres choses. Un paysan nous autorise a utiliser son pre pour accueillir les campeurs, nous avons prepare un espace pour un grand feu collectif, 6 poubelles pour le triage des dechets, un panneau d'informations , des pancartes de signalisation, creuse deux trous pour le coin sanitaire. Certains partent pour ravitailler le camp en nourriture trois autres d'entre nous vont constituer un tract d'information sur le TEN, les road-protests et nous (voir sur le site). Le soir, premiere visite de la gendarmerie pour vol de fraises.

"Depuis le debut de notre lutte, on vit , on se debrouille de petits riens, dons personnels et autres argent recolte, pour nous nourrir bien souvent on se sert dans les poubelles du grand capital rempli de nourriture a craquer, fruits et legumes un peu murs, cartons de yaourts entamesS du luxe gratuit, c'est peut etre ça le probleme il y a a peu pres une semaine, au retour d'un de nos voyages dans les entrailles debordantes d'une grosse machine capitaliste, deux gendarmes sûrs d'eux et l'air mechant ont surgit brusquement dans notre petit camp paisible, les menottes pretes a l'emploi, cherchant " les " voleurs, arretant illico les 2 hommes presents sur le camp, fouinant, fouillant, a la recherche du magot. L'un d'eux, fouillant les cageots pleins de bananes un peu noires, de melons mûrs a point et autres legumes, me demande l'air agressif : " où sont les fraises ? " Pour finir, il s'en sont alles, emmenant avec eux la personne masculine la plus agee , decretant que c'etait notre chef. On l'a vu revenir 6 heures plus tard, le rire aux levres, nous informant que le gerant de l'Intermarche d'Oloron avait depose plainte contre lui, pour un vol de 250 kilos ( ! ! !) de fraises.
Reduire notre anti-capitalisme ecologique internationale et notre camp aerien a un repere de voleurs de fraises, il fallait le fraise, heu, le faire".

CARLIT@

JEUDI 1ER JUIN : La matinee commence par une nouvelle visite des uniformes, ils sont deux, prennent des photos et visitent le camp ; ils ne sont pas agressifs, ne nous menace de rien mais cela nous enerve un peu. Nous cassons donc notre pont precaire pour les obliger dorenavant a marcher dans l'eau. Nous nous activons a assurer nos cabanes pour les rendre difficilement visitables. Le telephone sonne souvent, mais aucune nouvelle visite.

VENDREDI 2 JUIN : Quelques tetes connues nous reviennent : notre effectif se monte a 17 ! Les flics semblent prendre leurs habitudes en venant nous observer le matin. Nous sommes deçus que notre rassemblement ait un peu capote Tant pis, la soiree est tres festive.

SAMEDI 3 JUIN : Les gens ne sont pas venus : dommage ! La gendarmerie nous met de mauvaise humeur, ils ont trouve un arrete interdisant le camping au bord du gave a cause des crues : tant mieux, on ne campe pas et le jour où l'eau atteindra nos cabanes, la vallee entiere sera deja noyee !

DIMANCHE 4 JUIN : Plusieurs departs ; nos effectifs vont se retrouver vraiment reduits ! Nous savons que tous reviendront. Ils emmenent avec eux des tracts et des idees a diffuser.

MERCREDI 7 JUIN : Ca se durcit. La gendarmerie nous presente un arrete redige et signe la veille, interdisant l'acces a l'îlot pour cause de securite. Ils nous laissent un ou deux jours pour evacuer les lieux. Heureux hasard : des forces nouvelles nous arrivent ! Tout le monde s'active pour rendre les cabanes indelogeables. Le soir nous sommes 20 personnes motivees et le camp est plein de vie.

JEUDI 8 JUIN : Nous nous levons a 7 heures pour accueillir les " intrus ". Tout le materiel au sol est remonte. Nous relions toutes les cabanes par pont aerien. Notre village est bien fragile mais nous comptons resister. Finalement, aucun kepi ne se montre mais nous savons qu'une mesure d'expulsion sera dirigee contre nous.Nous sommes prets a tenir le siege. Plus que jamais nous avons besoin de soutien !