KOUCHNER

          A l'époque où Beyrouth, la capitale du Liban, était tenue par diverses milices en guerre les unes contre les autres, donc avant la guerre du Golf (puisque pour acheter la neutralité de la Syrie pendant cette guerre, l'occident lui livra le contrôle total de Beyrouth et promit un futur état Palestinien), l'ambassade de fRANCE était au cœur du quartier contrôlé par la milice du général Aoun.

          Un jour, les infos nous "apprennent" qu'il y a beaucoup de morts, à Beyrouth, à cause de la guerre perpétuelle à laquelle se livrent les diverses milices. "On" va envoyer 15 bâteaux à Beyrouth pour ramener tous ces blessés en fRANCE, sans tenir compte de leur camp, et: "on va les soigner, on va faire de l'humanitaire, c'est Kouchner qui va s'en occuper".

          Quelques jours plus tard, fRANCE-info nous apprend que les quinze bâteaux sont revenus à peu près vides, mais qu'ils étaient partis pleins: plein d'armes que Kouchner livra au général Aoun. Le lendemain, on apprenait que le directeur de fRANCE-info s'était fait virer pour avoir osé dire la vérité. Et fRANCE-info fit grève contre la censure pendant plusieurs jours. Mais fRANCE-info apprit à fermer sa gueule, et, depuis cet épisode, fRANCE-info est beaucoup moins intéressant.

          On put tout de même apprendre, quelques mois plus tard, qu'un bazooka ayant servi à attaquer en fRANCE un fourgon blindé bancaire faisait parti, à l'origine, du lot livré par Kouchner au général Aoun.

          Alors, comment des gens comme nous pourraient-ils ne pas être inquiets en apprenant que Kouchner est parti faire de l'humanitaire au Kosovo? D'autant plus que l'ONU lui fait confiance au point de le nommer, dès le 2 juillet 1999, "administrateur provisoire de l'ONU pour le Kosovo". Parce que, bien sûr, les "grands principes de la démocratie", qui voudraient que ce soient les Kosovars eux-mêmes qui décident de leur propre sort, ne s'appliquent pas au Kosovo.

          Ça n'a pas trainé, le soir même de la nomination de Kouchner comme dictateur du Kosovo, deux membres de l'UCK étaient assassinés par la KFOR (l'armée occidentale qui doit se battre contre la révolution au Kosovo). Mais "on" nous précisa bien que c'étaient des soldats Anglais qui les avaient tués, qu'ils "s'étaient affolés" en voyant des guérilleros de l'UCK tirer en l'air pour participer à l'ambiance de la fête commémorant le 9° anniversaire de la déclaration d'indépendance du Kosovo, et que de toute façon, Kouchner ne prendrait ses fonctions qu'une semaine plus tard.

          On a vu dans un article précédent que le pouvoir (occidental, forcément) souhaitait , par diverses magouilles et sans que quiconque ne s'en rende compte, désigner le chef de l'UCK. C'est sans doute parce qu'il n'a pas réussi qu'il essaye maintenant d'imposer un dictateur au Kosovo, mais cette fois officiellement, c'est-à-dire les armes à la main.

Kouchner aura-t-il la peau de l'UCK?

L'UCK aura-t-elle la peau de Kouchner?

          A suivre...

          écrit le 14 juillet 1999 par France Rwanda

Post Scriptum: 1°)   Au sujet de ses fonctions de dictateur, Kouchner a dit: "Au Kosovo, toute l'administration était tenue par les Serbes. Ils sont tous partis. Je suis pour qu'ils reviennent, mais en attendant, il faut bien les remplacer".

           Commentaire: Les Kosovars seraient-ils incapables de s'autoadministrer? Ou bien est-ce que si "on" les laissait faire ce serait trop dangereux pour les maîtres du monde?

                        2°)    La Montagne du lundi 5 juillet 99 en page 13 article "Ici Paris": "Si les Américains ont financé la guerre (mais est-ce bien vrai? Et ne va-t-on pas bientôt, comme après la guerre du Golf, voir le déficit de la sécurité sociale s'enfler d'une somme destinée à couvrir les frais de l'intervention française? NDLR), les Européens financeront la paix. Il était logique qu'ils occupent les postes principaux d'une "reconstruction" du Kosovo qui, à en croire Kofi Annan, pourrait durrer 10 ans."

          "C'est pour un mendat plus limité que Bernard Kouchner va entreprendre sa tâche d'administrateur civil de la province qui en fera une sorte de chef de gouvernement du "protectorat international". Avec pour premier défi la formation d'une police locale qui sera chargée de faire respecter la paix civile entre communautés. L'UCK postule à exercer cette "mission", Bernard Kouchner a dors et déjà fait savoir qu'il n'en était pas question..."

          Commentaire: la "paix civile entre communauté" est une bonne excuse pour monter une police dirigée par le superflic Kouchner! En fait, la fonction réelle de cette police sera celle de toute les polices: empêcher la révolution.

         Autres articles sur la révolution au Kosovo ou en Albanie:

N°8) 16 juin 1999  (Contre qui l'occident fait-il la guerre au Kosovo?)

 N°9) 22 juin 1999 (Existence d'un nouveau texte. Evolution au Kosovo)             

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