JOURNAL

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

 

N°110,          4 juillet 2006


LE SPORT EST FASCISTE

Ils se footent de nous !

http://mai68.org/journal/N110/4juillet2006.htm
http://cronstadt.org/journal/N110/4juillet2006.htm
http://kalachnikov.org/journal/N110/4juillet2006.htm
http://www.chez.com/vlr/journal/N110/4juillet2006.htm

    Une éventuelle "victoire" de la fRANCE serait très nuisible à la population vivant sur le sol de fRANCE (petit "f" et grand "RANCE"). En effet, une telle victoire serait totalement récupérée par le pouvoir qui en profiterait pour faire accepter diverses saloperies pendant l'été en profitant de l'euphorie artificiellement créée par l'hypnose télévisuelle sur cet événement. En ces temps où éclate à nouveau le scandale des matches de foot truqués (cette fois en Italie) on se demande bien lequel de ces deux États, aussi impopulaires l'un que l'autre (les États français et italien), va mettre le plus de fric pour faire gagner son équipe en achetant la "victoire".

Ils se footent de nous !

    Quand je vois tous ces hypnotisés du foot et qu'en plus, maintenant, même les filles sont contaminées par la religion du sport ! Je me dis qu'on est footus !

    Foutus ? Non, jamais de la vie, il nous suffit de dénoncer les choses correctement, de bien montrer aux gens vivant en fRANCE comment on essaie de les rouler en les hypnotisant par le foot pour leur faire avaler diverses couleuvres.

    Dans l'extrème-gauche des années 70, on mesurait le fascisme d'un pays à son intérêt pour le sport. À cette époque, on pouvait regarder, par exemple, l'Espagne franquiste, ou le Brésil du Roi Pelé. Mais, aujourd'hui, à l'aune de cette mesure, on a l'impression que c'est la fRANCE qui tient le pompon !

    En 68 et pendant les quelques années qui suivirent, pour que les habitants de fRANCE soient contents, il fallait une belle grève, de préférence avec les jours de grèves payés, et une augmentation de salaire. Aujourd'hui, les gens sont contents parce que la fRANCE (comme ils disent, alors que c'est pourtant seulement une équipe de 11 bons-hommes) a gagné un match de foot ! Le sport est une diversion : Il n'y a qu'à regarder, aujourd'hui, combien de gens paient pour voir un match et combien vont, pourtant gratuitement, aux manifs.

    Vous connaissez le slogan pétainiste "Travail, Famille, Patrie" ? J'avais coutume de dire que Mai 68 avait détruit ces trois piliers du fascisme. Mais que le pouvoir avait pu, en 10-15 ans, reconstituer l'idéologie du Travail et celle de la Famille.

    Quand on me disait, il y a mettons 15 ans, que le pouvoir avait reconquis tout ce qu'il avait perdu en Mai 68, je répondais, entre autres choses, qu'il n'avait toujours pas réussi à redorer le blason de l'idéologie de la patrie. Eh bien, vous avez vu tous ces cons et toutes ces connes (comme je l'ai déjà dit, même les filles, aujourd'hui !) qui chantaient la Marseillaise, et qui se coloraient en Bleu-Blanc-Rouge (et quand ils oubliaient une couleur, c'était pas le blanc, mais bien le rouge) pour le mondial de foot ?

    Et ne croyez surtout pas que c'est parce qu'elle est révolutionnaire, qu'ils ont chanté La Marseillaise, comme Louise Michel le faisait encore pendant la Commune de Paris : les hypnotisés du foot la chantent sur commande, sans en connaître le sens des paroles, parce qu'elle est totalement récupérée. Bientôt, Le Pen va breveter la Marseillaise ! Lui, il a dû vraiment jouir, pendant ce foutu mondial !

Oui, le sport est fasciste !

    Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler que dans son "Mein Kampf", Hitler explique comment l'on doit éduquer les jeunes : on leur fait faire beaucoup de sport, ensuite, s'il reste du temps, on leur forme le caractère, et on s'occupe seulement en dernier de leur intellect ! "Heureux les simples d'esprit" comme disent les curés !

    Pour s'en convaincre, il suffit de se souvenir des Empereurs Romains dont la technique de gouvernement était "Panem et circences" ("Du pain et des jeux") : les jeux du cirque, on est en plein dedans !

    Pour s'en convaincre, on peut se souvenir de cette anecdote racontée par les Jésuites : À leur arrivée en Amérique, il y a 500 ans, ils ont appris aux Indiens à jouer au foot. Ceux-ci se sont amusés avec plaisir, mais ils ne savaient jamais qui avait gagné parce qu'ils ne comptaient jamais les points, ils disaient que ça ne servait à rien, que ça faisait chier d'avoir à se souvenir des points, mais que ça ne permettait en rien de s'amuser plus !

    Une autre façon de voir l'impérialisme du sport, c'est de remarquer que les gens ne se promènent plus, ils ne se baladent plus, ils font "de la marche", comme ils disent. Croyez-moi, la différence est grande, quand on fait une ballade, on ne s'occupe pas de savoir si on va vite ou lentement, on prend le temps de vivre, d'écouter le chant des oiseaux, de regarder le paysage, de sentir les fleurs, de fumer une clope, de boire un canon, de discuter, de se reposer, etc. On fait ça essentiellement pour le plaisir, tandis que faire de la marche, c'est seulement, comme le dit le mot, pour marcher. C'est du sport, on n'attend pas les retardataires, on n'a pas le temps de discuter, on regarde la montre, etc. J'aime bien "me balader", mais je déteste "marcher" !

    Le sport est fasciste. Pour s'en convaincre, on peut ironiquement se souvenir que "le fascisme ravale l'homme au rang de la bête", et remarquer ensuite que proportionnellement à sa taille, le sportif ne sautera jamais aussi haut qu'une sauterelle puisqu'il lui faudrait sauter par dessus un immeuble de 10 étages, et qu'il ne sera jamais aussi fort qu'une puce, puisqu'il lui faudrait être capable d'être la locomotive d'un train ! Pourtant, par son entrainement, c'est des animaux, que le sportif cherche à se rapprocher. L'être humain n'est supérieur à l'animal que sur deux points : le sexe et l'intellect. Pour l'intellect, je suppose que je n'ai besoin de faire aucune précision, mais pour le sexe, je devine qu'il me faut dire ce que tout le monde oublie systématiquement : les femmes peuvent baiser quand elles le veulent, contrairement aux femelles qui ont besoin d'être en chaleur ! Si l'être humain veut cultiver son humanité, c'est vers ses avantages qu'il doit diriger son attention.

    Le sport est fasciste. Pour s'en convaincre, il suffit de se souvenir des Hommes-Sandwichs du début du siècle. L'homme-Sandwich était un pauvre qui, pour gagner un peu d'argent, était obligé de faire de la réclame pour diverses marchandises. Il promenait en ville, le long d'un parcours défini par son employeur, deux planches attachées l'une à l'autre par deux liens reposant chacun sur l'une de ses épaules, comme s'il portait un drôle de poncho, les deux planches lui pendant l'une sur le ventre et l'autre dans le dos, tombant toutes deux presque jusqu'aux pieds. Vous aurez deviné que sur chacune des planches était écrite et dessinée la publicité de la marchandise qui faisait ainsi marcher l'homme qu'on appelait justement sandwich parce qu'il semblait n'être qu'une tranche de jambon entre deux bout de pain. Certes, il y a eu un certain progrès : la publicité est maintenant directement inscrite sur les vêtements de gens qui, désormais, sont appelés sportifs afin qu'ils n'aient pas l'impression permanente qu'ils sont en train de se faire bouffer !

    Le sport est fasciste. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment le judo est mort en devenant un sport. Initialement, le judo était un art : deux personnes ne faisaient pas du judo l'une contre l'autre, mais ensemble ; on ne parlait pas d'adversaires mais de partenaires ; on ne parlait pas de sport de combat, mais d'art martial ; quand un judoka s'entendait traiter de sportif, il se sentait gravement injurié ! en effet, pour lui, il ne s'agissait pas, comme dans le sport, de vaincre avec effort, mais de réussir avec aisance.
    
Ce qu'il fallait réussir, ce n'était pas à vaincre l'adversaire, mais soi-même. On disait que "C'est au vaincu de décider du vainqueur" ou même : « Le vainqueur, c'est le vaincu ! »
    Quand le judo était le judo, les deux partenaires qui allaient se rencontrer commençaient d'abord par saluer la salle, l'arbitre, et le partenaire, ensuite seulement le "combat" commençait, et quand il était fini, les partenaires se saluaient mutuellement, saluaient l'arbitre, la salle et partaient s'asseoir chacun à sa place, sans perdre à aucun moment leur concentration ; depuis que le judo est un sport, il n'y a plus de partenaires mais des adversaires, toutes ces salutations sont donc oubliées, et, à la fin, il y a un vainqueur qui n'est pas le vaincu et qui saute partout comme un débile pour bien montrer qu'il n'a en rien compris que le judo est la voie de la souplesse.
    Quand le judo était le judo, quand l'important n'était pas de vaincre l'autre mais soi-même, il n'y avait pas la division en catégorie de poids. Quand le judo était encore le judo, et qu'il s'agissait "d'utiliser la force de l'autre", les judokas ne faisaient pas de musculation, et on pouvait voir le petit japonais Matsuda de 60 Kg faire chuter au bout de 10 secondes (par un Tomoe Nage ou "planchette japonaise") un russe de 120 Kg, russe dont j'ai oublié le nom mais qui avait fort bonne réputation !
    Quand le judo était encore le judo, il était très agréable de regarder des judokas, c'était beau à voir. Quand il est devenu un sport, ça a perdu tout intérêt : le pseudo-judoka a seulement peur de tomber le premier, et la seule chose à laquelle il pense est de ne pas tomber. C'est très laid à regarder.
    Quand les vrais judokas japonais virent ça, en 1972 (je suis pas sûr de la date, c'est peut-être deux ans plus tôt) ils ne se déplacèrent pas aux championats du monde, seuls vinrent du japon les "judokas" sportifs, et ils perdirent lamentablement. Toutes les télés du monde dirent alors que pour le judo, les japonais s'étaient laissé rattraper et même largement dépassés. Mais, pour laver l'insulte, pour bien montrer qu'aux championnats du monde, il n'avait envoyé aucun judoka, mais seulement des sportifs, deux ans après, aux Jeux Olympiques (j'ai peut-être inversé Jeux Olympiques et championnats du monde, mais quelle importance), le Japon envoya 12 vrais judokas, pas des sportifs. Ça faisait donc deux japonais par catégorie. Hé bien, ils remportèrent toutes les medailles d'or, et toutes les médailles d'argent sauf une parce que l'un d'eux s'était blessé ! Après cette leçon, les vrais judokas ne se sont plus jamais montrés : le judo qu'on vous montre désormais à la télé, ce n'est pas du judo, c'est du sport, de la merde !

    Le sport est fasciste. Pour en être tout à fait convaincu, il suffit d'avoir vu deux jongleurs faire du "passing", comme ils disent. Ils jouent avec ce qu'ils appellent des massues et que j'appelle des quilles. Celui qui reçoit les quilles dans sa main les renvoie à l'autre en faisant tout pour qu'il les rattrape le plus facilement possible, l'autre essaie ensuite de les lui renvoyer en faisant attention qu'il puisse, lui aussi, les rattaper le plus facilement possible. Etc. Ils essaient de faire en sorte de ne jamais tomber les quilles.
    Ça demande aux jongleurs de bien s'entendre, d'être solidaires l'un de l'autre... Aucune compétition là-dedans ! Au printemps de l'an 2000, j'ai bien rigolé, j'ai vu un spectacle de jonglage, où, au bout d'un moment, apparamment sans le faire exprès, l'un des deux jongleurs tomba une quille. L'autre se mit à sauter de joie et à crier : « j'ai gagné ! » La première réaction du spectateur que j'étais, c'était la surprise, puisque si chaque jongleur qui fait du passing cherche à ce que l'autre ne puisse pas rattraper les quilles, le passing ne risque pas de durer très longtemps, mais ensuite, on rigole dès qu'on comprend (très vite) qu'il s'agit d'une allusion critique à certains sports comme le tennis, ou le ping-pong, où justement, il y a un gagnant, et où il faut faire en sorte que l'autre ne puisse pas rattraper la balle ! La différence d'état d'esprit entre le jonglage et le sport est naturelle et naturellement gigantesque : dans un cas la solidarité, dans l'autre la compétition !

    Le sport est fasciste. Pour s'en convaincre, il suffit de remarquer que le sport, c'est le culte de l'effort pour l'effort. À tel point que, parfois, quand je vois une andouille souffrir en faisant du cross (maintenant ils n'appellent plus ça comme ça, mais vous savez bien, il semble qu'ils fassent de la course à pieds, parfois dans les gaz d'échappement, souvent en solitaires, mais ils ne vont pas si vite que ça, et ils font une grimace facilement reconnaissable puisque due à la souffrance) quand j'en vois un, je ne peux m'empêcher d'imaginer que je lui demande pourquoi il se fait du mal, comme ça, et j'imagine qu'il me répond, grimaçant et soufflant fort : « C'est pour le plaisir ». Puis je sais pas si je dois rire ou pleurer !

    Le sport est fasciste. Pour s'en convaincre, il suffit de se souvenir qu'Hitler considérait aussi le sport comme une préparation à la guerre. En tout cas, du coup, ça ne m'étonne vraiment pas qu'il y ait eu, lors de la compétition de foot de l'an 2000, des Hooligans anglais pour se battre contre des hooligans allemands ! Ceci n'arriverait jamais si, au moment de faire une partie de foot entre Anglais et Allemands, les équipes étaient constituées, chacune, d'une moitié d'anglais et d'une moitié d'allemands. Mais, bien sûr, on ne pourrait pas savoir si ce sont les Anglais ou les Allemands qui ont gagné. Ça montre bien qu'à ce niveau, le sport est avant tout là pour exalter les sentiments nationalistes !

    Heureusement, j'ai l'impression de n'être pas tout seul à ressentir les choses ainsi. En effet, lors de la compétition de foot de l'an 2000, à Paris, pendant que 400 000 hypnotisés étaient en train de fêter la "victoire", des centaines de jeunes tentèrent de briser l'hypnose en attaquant la police, pas les supporters d'une quelconque équipe "ennemie", mais bien la police, qui assassine régulièrement les banlieusards. Ils pillèrent quelques magasins pour attaquer la marchandise, et, pour bien montrer qu'ils n'avaient rien à voir avec les hooligans anglais ou allemands, pour bien montrer ce qu'ils détestaient, ils ont saccagé le local d'un club de foot de Paris (celui qui s'appelle le PSG et qui est, dit-on, le plus fasciste de fRANCE)

        Merci pour votre attention,
        Meilleures salutations,
        do
        Http://mai68.org

Post-scriptum :

Quand on me parle de sport, je réponds que je suis anticlérical primaire.

Si la fRANCE perd, au moins, on nous emmerdera plus avec le foot pendant quatre ans, ni dans les bistrots, ni ailleurs !

Écoutez la chanson "Le sport" de jacno :

http://paris.indymedia.org/IMG/mp3/doc-38797.mp3

Lire la critique du sport faite par Frédéric Baillette intitulée : « Les arrière-pensées réactionnaires du sport » :

http://mai68.org/ag/1016.htm


Vive la révolution : http://www.mai68.org
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