AFN n° 020/99 du 17-mai-1999 : .... le meilleur de l'actualité BURKINABE....
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EDITORIAL
: EVITER LE SEISME.
(de Jonas Sapilm)
45° à l'ombre, une chaleur torride s'abat sur la patrie
des hommes intègres et refuse de se dissiper. Seuls quelques nantis s'abritent
dans leurs voitures climatisées ou dans leurs bureaux feutrés. Le reste, la
majorité écrasante, celle qu'on fait appel en période électorale, pendant les
marches d'extension ou d'extinction, celle au nom duquel l'assistanat
international est négocié et les impôts récupérés, celle-là, suffoque. Que lui
reste-t-il à faire, prier Dieu - si on cessait au moins de l'en empêcher en lui
cassant les oreilles à logueur de journée par des mensonges infantiles. Cette
majorité écrasante demande à Dieu que les premières pluies arrivent et dissipent
enfin les maladies et les souffrances atroces inhérentes à la chaleur et à la
sécheresse.
Figurez-vous que c'est dans cet oasis d'enfer que le peuple
Burkinabé a encore des ressources pour crier haut et fort sa préférence pour que
des valeurs comme celle de la vie humaine soient conservées, respectées au
détriment de celles qui, comme l'argent et le pain peuvent immédiatement le
tirer d'affaire ? Ce peuple réclame que la vie humaine soit hissée très haut sur
les mâts des Etats, des hommes d'Etat, de leurs parents, sujets ou partis. Le
Burkina faso en ébullition, pour cette valeur, depuis près de cinq mois déjà, ne
s'est nullement refroidi un instant. Il fait chaud au Burkina, nous pouvons
l'écrire sans crainte d'être démenti. Mais de quelle chaleur souffre réellement
mon pays bien-aimé ? On raconte que pendant le règne du Front Populaire (régime
d'exception qui a précédé la situation actuelle), un paisible citoyen aurait
déclaré devant des forces de l'ordre "le pays-là est chaud". Cela correspondait
à la période où les autorités battaient des pieds et des mains pour donner
une image d'un pays de rêve à l'endroit du Burkina. Notre ami , devenu
subitement vedette est conduit manu militari à la Permanence CR. Le voilà
sous la menace d'un Kalachnikov (fusil) devant expliquer ses propos.
Il signifia au prétoire que n'ayant réussi à trouver de quoi nourrir
sa famille le matin au réveil, il a fait très chaud dans son foyer et; comme
pour lui, le foyer c'est son pays, il a pensé qu'il fait chaud au pays;
c'est ainsi; que son astuce le tira de cette galère. Il bénéficia donc de
circonstances atténuantes et attrapant ses jambes à son cou s'en retourna chez
lui, la bouche bien muselée. Souffrir et ne pas pouvoir l'exprimer décuple les
effets de la souffrance. Quoi informer, sur quoi écrire, si nous tentons
d'ignorer cette chaleur qui est descend même dans les entrailles de plus d'un
Burkinabé. L'heure est grave, aimait-on et aime-t-on à le dire. L'heure est
grave parce que tous les Burkinabé, par parole ou par action, s'accordent
aujourd'hui sur ce qualificatif. Malgré nos écrits sur le devoir d'éviter la
révolte (lire notre éditorial dans les archives du précédent numéro) bien de
gens ont décidé de ne pas projeter le film de la suite de cette affaire Norbert
ZONGO sur le grand écran. A l'extérieur, les amis du Burkina, doivent se
réveiller pour soutenir ce petit pays en proie à ce qui se passe ailleurs et que
tout le monde déplore. A l'intérieur il y'a des efforts mais il faut que ces
efforts soient soutenus par l'extérieur. Il n'y a presque pas de richesse dans
ce beau pays, le plus pauvre du monde n'est-ce pas; il n'y a donc pas de raison
que les quelques multinationales occidentales ne puissent pas se départir
d'intérêts forts négligeables au profit de la sauvegarde de la liberté, de la
vie humaine.
Des nouvelles ?
1)_. La garde rapprochée du
président Blaise COMPAORE retranchée au conseil ne se rendra pas comme çà
comme le réclament les élèves et le Collectif. Le gouvernement et le président
penchent pour le soutien à la garde présidentielle arguant plutôt une affaire de
procédures judiciaires dont "arrêter" ne peut survenir que dans certaines
conditions à une date future.
2)_. Le Chef d'Etat major spécial de
la garde présidentielle se disculpe en Commission d'Enquête en affirmant n'être
pas investi de pouvoir décisionnel dans une organisation qui ne respire que
par le Chef de l'Etat. Le Collectif demande la dissolution de cette
organisation et demande de raser le goulag Burkinabé en y édifiant à la place
une extension de l'hôpital et de campus pour les étudiants.
3)_.
Blaise COMPAORE, après avoir déclaré en Conseil Extraordinaire de ministres
qu'il se rendait en France et en Espagne pour une visite d'amitié et de travail
se retrouve à la surprise de tous les burkinabé dans une réunion en Libye. Aucun
compte-rendu du voyage n'a été livré, comme de coutume, à la Nation. Il est
rentré de cette mission comme il en était parti, incognito. Qu'est-ce qui
justifie ce nouveau comportement ?
4)_. Le Maire de Ouagadougou, Simon
COMPAORE, organise une battue contre le Mouvement Burkinabé des Droits de
l'homme, Halidou OUEDRAOGO. Trois de ces milices ont été arrêtés, les armes à la
main, et conduits à la Gendarmerie qui n'est arrivée sur les lieux que 2 heures
après. Comment a-t-on pu ? Le peuple a commencé à s'organiser en conséquence on
a bien l'impression.
5. "Le silence des hommes bien". Ceux qui aiment les
nouvelles chaudes sont servies mais, si de telles nouvelles doivent persister
dans nos colonnes, qu'adviendra-t-il de notre Burkina bien aimé ? Puisse le
volcan ne jamais se réveiller ?. Bonne lecture et à
bientôt.
Afrinews-Burkina.
POLITIQUE : LA OU IL NE FALLAIT PAS ARRIVER : LE
TRONE.
LA
MANIPULATION : Un imminent communicateur d'Outre Atlantique avait avancé que
l'information en provenance du continent africain mérite d'être décodée avant
d'être livrée à l'opinion internationale. Une vérité tellement évidente que
nous, les victimes de la torture, de la répression et de l'exclusion sommes
souvent surpris en suivant certaines analyses de nos confrères lointains qu'ils
n'aient pas incorporé de "modem de décodage" dans le circuit de réception de
l'information en provenance d'Afrique. Prenons par exemple le mot manipulation;
il est fréquemment employé pour dénigrer le comportement responsable des
mouvements de conquête de minimum vital comme la liberté. Il ne se passe un
regroupement de mécontents dans une ville africaine que ce mot ne soit prononcé.
Si les étudiants déambulent dans les rues d'Abidjan, ils sont manipulés. Si les
étudiants grèvent pour recouvrer leur bourse au Niger c'est qu'ils sont
manipulés. Si, depuis le 07 Mai, jour de dépôt du rapport de la Commission
d'Enquête Indépendante, les élèves et étudiants au Burkina tiennent en respect
les forces de l'ordre c'est qu'ils sont manipulés.Manipulés par le pouvoir,
manipuler par l'opposition. Que quelques éléments se soient vendus pour quelques
sucettes et se soient mêlés à la foule avec des comportements dignes de
holligans, n'autorise personne à qualifier tout le comportement de
manipulation. Evitons de tomber dans cette paresse intellectuelle de
catalogage facile des faits pour porter une analyse plus rationnelle du
comportement de ces jeunes qu'on dit incapable de raisonner, de prendre de
décision puis de se conduire en fonction de ses objectifs fixés. C'est
généralement à l'appel de la puissante ANEB (Association Nationale des Etudiants
du Burkina) que les étudiants puis élèves descendent dans la rue en respectant
scrupuleusement les consignes édictées. Cette fois-ci, tout le monde a été
surpris du mouvement des élèves et étudiants : ils sont tous descendus dans la
rue et, contrairement à leur habitude, ont tout cassé sur leur passage. Pourquoi
? Ils exigent l'incarcération des suspects du "goulag" Burkinabé, le "Conseil".
C'est en vain que les forces de l'ordre ont cherché à dénicher les meneurs; en
réalité il y'en avait pas. Les images parues dans certains journaux de la place
ont défrayé plus d'un observateur. A Koudougou, à la vue de l'avancée de cette
immense masse de petits d'homme, heureusement derrière des leaders (ce sont des
leaders perdent qui perdent leur charge immédiatement après l'opération), les
commerçants ont immédiatement fermé leur boutique parce que, confient-ils, qui a
déjà vue pareille chose ? A Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, par contre, à la
suite de l'intervention des forces de l'ordre lors d'un meeting d'étudiants à
l'Université de Ouagadougou, la masse s'est immédiatement diluée dans les
quartiers environnants et après avoir rallier les jeunes de leur classe d'âge en
promenade sont revenus vers les forces de l'ordre armée de pierres, de pneus et
toute sorte de projectiles; depuis ce jour jusqu'au vendredi, c'est le
chassé-croisé à travers les rues et les quartiers des villes. Une véritable
guérilla dont chaque groupe comptabilise ses trophées et ses pertes. Des élèves
interpellés reviennent souvent avec des ampoules aux mains et les têtes rasées,
ils affirment avoir souvent été rasés par la même lame de rasoir (en ces temps
de SIDA ?). Une de leur tactique est d'entraîner les forces de l'ordre à
l'intérieur des quartiers où ils essuient souvent des coups de projectiles
perdus ou des bombes lacrymogènes récupérées et réutilisées par ceux-là qui
apprennent si jeunes le maniement de ces engins. Très entraînés au jeu de
cache-cache et à la connaissance du terrain (les quartiers) les élèves et
étudiants n'ont cessés de se jouer des forces de l'ordre qui, visiblement
épuisés ont fini par ne plus s'éloigner de leurs véhicules, seul refuge lors des
pluies de pierre. Après le repos du jeudi (jour férié pour la fête de
l'Ascension), personne ne s'attendait à ce que ces événements reprennent le
vendredi. Les élèves et étudiants du Burkina en ont décidé autrement. Çà encore
chauffé ce vendredi, beaucoup chauffé. C'est cette même masse, du côté du
quartier PISSY, qui adécidé d'aller protéger le Secrétaire Général du Mouvement
Burkinabé des Droits de l'Homme, Monsieur Alidou OUEDRAOGO. Il faut vivre
l'événement pour comprendre comment on est dérangé par le comportement de très
haut niveau de ces mignons pour la plupart. Si la thèse de manipulation doit
malgré tout être retenue, on peut néanmoins se demander comment une partie,
encore la moins nantie, arrive à manipuler cette forte et invincible armée, et
pas le parti au pouvoir qui concentre l'ensemble des moyens financiers comme de
communication ? L'Etat a donc décidé la fermeture (suspension) des écoles et de
l'université de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso à partir du vendredi 14 jusqu'à
nouvel avis. Cela résoudrait-t-il le problème ? Pas sûr car cette masse qui a
débarqué dans la rue, sans en attendre l'ordre du Collectif, en province comme
en ville, semble être mue par une certaine conscience, une certaine intelligence
dont elle semble en être le géniteur exclusif. Est-ce là la conscience du peuple
? Je ne saurais répondre. En attendant, peut-être entendra-t-elle l'appel de
celui qu'elle protège, le président du Collectif; celui-ci lance un appel au
calme et à la réouvertur des classes car cette mesure dessert plus le Collectif
que le pouvoir en place.
"je pense donc je suis", laissez-moi écrire,
manipulation pour manipulation, je n'y crois pas beaucoup; tout ce que je sais
c'est que le monde évolue et l'environnement avec.
(Tommy
Gomde).
ET SI BLAISE COMPAORE DEMISSIONNAIT DU POUVOIR ?
Les
événements de Sapouy ont tenu en émoi la population Burkinabé depuis maintenant
cinq mois. Jamais crime n'a choqué autant la conscience des Burkinabé. Cet
assassinat odieux était visiblement de trop surtout à la sortie des élections
présidentielles où le candidat élu, Blaise COMPAORE, a joué à fond la carte de
la sécurité et de "l'avenir tranquille".
Les Burkinabé maintenant habitués
aux crimes impunis grossièrement maquillés en accident ont refusé d'avaler cette
fois-ci la couleuvre. Dans une mobilisation sans précédent, il a été exigé la
mise en place de la Commission d'Enquête Indépendante (CEI) ce qui fut fait le 7
janvier dernier.
Quatre mois après, jour pour jour, la Commission vient de
remettre son rapport dont les conclusions s'avèrent on ne peut plus
compromettantes pour le pouvoir. En effet, au terme de nombreuses analyses et
expertises menées notamment par des médecins légistes, des experts en incendie
et en balistique, et après avoir auditionné moult témoins et confronté nombre de
dépositions, la Commission a retenu comme principaux suspects des éléments de la
garde rapprochée du président COMPAORE.
Ces conclusions qui pour une fois
rejoignent parfaitement le sentiment général des Burkinabé et les présomptions
de l'opinion publique internationale ne sauraient à notre sens, laisser
indifférent un Chef d'Etat, premier magistrat de son pays, et qui a clamé haut
et fort n'être mêlé ni de près ni de loin à cette vague ignoble d'assassinats.
Même si les preuves de la Commission ne sont pas catégoriques eu égard aux
difficultés rencontrées et au travail de brouillage de pistes, paradoxalement
mené, une fois de plus par les inconditionnels du pouvoir, le rapport apporte
néanmoins des preuves suffisantes qui éclaboussent au plus haut degré le régime
Burkinabé. Depuis en effet les indices de l'incendie criminelle jusqu'aux balles
identifiées comme appartenant à l'armée ou à la police, en passant par des
contradictions monstrueuses des éléments de la sécurité présidentielle... tout
concourt en effet à étayer la thèse de crime d'Etat savamment orchestrée par les
hommes de main du Président Blaise COMPAORE.
Quand on pense une fois de plus
que le crime a été commis quatre semaines, jour pour jour, après la réélection
du président Blaise COMPAORE, et que le forfait aurait été commandité par un
pouvoir démocratiquement élu qui depuis une dizaine d'année n'a eu de cesse de
prêter serment, s'engageant solennellement à défendre et à garantir le bonheur
du citoyen... on ne peut que ressentir amertume et répugnance après la trahison
de Thomas SANKARA, père de la révolution Burkinabé, il ne manquait plus au
régime actuel que de trahir la confiance de tout un peuple épris de paix et de
justice et en quête d'un avenir radieux. Avec l'assassinat de Norbert ZONGO et
de ses compagnons, dans des conditions aussi horibles, et juste aux lendemains
mêmes des élections, on peut dire que le Rubicon a été bel et bien allègrement
franchi. Que le président COMPAORE en ait été ou non le principal instigateur,
le débat n'est plus là. Son entourage est fortement mis en cause et c'est
d'autant plus grave qu'il aurait démontré en l'occurence son incapacité à
contrôler les excès de son palais.
En fait, le régime Burkinabé, clairement
mis à l'index par un document aussi consensuel, n'a plus que l'alternative d'une
démission en due forme pour vraiment sauver la face et préserver l'intérêt
supérieur de la nation. Pour moins que cela, le président américain, Richard
NIXON, et plus récemment le président de l'Union Européenne, Jacques SANTER,
tous démocratiquement élus, ont dû démissionné afin de sauver les meubles. Ils
n'ont pas attendu la sentence judiciaire et leur décision a été bien accueillie
dans l'ensemble. Ici, au Burkina faso "démocratique", on tente encore de
maintenir l'ordre à coups de matraques et de gaz lacrimogène. Pourquoi donc
empêcher un peuple désabusé de crier son amertume et sa déception ?
Les cas
de Norbert ZONGO et de ses compagnons ainsi que celui de David OUEDRAOGO se
révèlent en dernière analyse des cas bien salutaires où le sacrifice suprême de
ces innocents a ramené sur terre la grande majorité des Burkinabé longtemps
grisés par les décisions électoraux. Ce sacrifice en lui-même, sans parler de
l'incroyable effet qu'il a suscité, est suffisamment éloquent pour pousser le
président Blaise COMPAORE vers la porte de sortie. C'est le dernier acte que
tout Burkinabé, souscieux de l'avenir du pays, peut vraiment attendre de lui. Il
se rendra grandement utile à la Nation en se remettant en cause une fois pour
toute après tant d'année d'exercice controversée et équivoque du
pouvoir.
Partir enfin serait donc sage pour lui, pour peu qu'il se refère
encore un tout petit peu à ses diplômes honoris causa décrochés çà et là au
détours de quelques cavalcades de grand apparat. Le peuple tout entier lui en
sera enfin reconnaissant et sans doute que la paix reviendra rapidement au
Faso.
Wend-la-Sougri Nouma
SIMON COMPAORE SERAIT-IL ATTEINT DE
PARANOÏA ? Depuis les événements de Sapouy, le maire de Ouagadougou,
Monsieur Simon COMPAORE, qui est en même temps Secrétaire Général du CDP n'a
cessé de proférer des menaces.
D'abord contre les protestations des élèves et
des étudiants qui n'ont pas hésité à mettre le feu au siège du CDP aux
lendemains de la mort de Norbert ZONGO et de ses compagnons. Puis Simon
COMPAORE s'en est pris personnellement au président du Mouvement Burkinabé des
Droits de l'Homme et des Peuples (MBDHP), monsieur Halidou OUEDRAOGO qu'il a
menacé de jeter en prison.
Le maire de Ouagadougou serait même impliqué dans
une affaire de distribution d'armes à des habitants de la ville. A quelle fin ?
De quoi ou de qui l'intéressé a-t-il peur pou se "protéger" à ce point ? On ne
le sait trop.
Tout récemment, dans les colonnes du Journal du Soir, il
déclarait que Halidou OUEDRAOGO (encore lui décidément) aurait monté "une cabale
contre sa personne". Mais comment peut-on à ce point se méfier d'un représentant
et défenseur des droits de l'homme dont la démarche au fond, se révèle basée sur
la paix et la négociation. Simon OUEDRAOGO serait-il impliqué dans les derniers
événements qui indignent notre peuple, au point qu'il s'affole au moindre signe
de protestation ? L'avenir peut-être nous le dira.
Pour l'instant les
résultats de l'enquête indépendante n'ont pas encore tout révélé. Il reste à
espérer que la justice, par une action tout aussi indépendante que vigoureuse,
prenne valablement le relais et ramène enfin à la surface la base cachée de
l'iceberg.
Wend-la-Sougri Nouma
ECONOMIE
: LE CHOMAGE AU BURKINA
FASO. (Réédition - Wend-la-Sougri
Nouma)
Les statistiques de 1998 sont peu
rassurantes : L'Office National de la Promotion de l'Emploi (ONPE), chargé
de recueillir et de traiter les données sur l'emploi, vient de faire
l'évaluation des différentes tendances au cours de l'année écoulée. Ces
tendances concernent bien aussi bien la demande que l'offre d'emploi ainsi que
les autres activités de l'Office.
Pour ce qui est de la demande d'emploi, il
ressort que 10.048 nouveaux demandeurs ont été enregistrés. Parmi ces demandeurs
d'emploi se trouvent également des étrangers et ils étaient au nombre de 96 à
frapper à la porte de l'ONPE.
Les demandeurs d'emploi instruits et diplômés
sont notamment les plus nombreux. Les illettrés et les sans diplômes ont
représenté environ 32% de la demande totale. Par ailleurs les demandeurs
d'emploi de sexe masculin ont été les plus nombreux, 82,83% de la demande contre
seulement 17,11% pour les femmes.
Il est également à noter une forte présence
de jeunes en quête d'emploi. 31, 50% des demande savaient un âge compris entre
20 et 24 ans.Et la plupart de ces jeunes, plus de 75%, n'ont aucune expérience
professionnelle ,ce qui rend souvent plus difficile leur insertion
sociale.
En ce qui concerne l'offre d'emploi, l'ONPE en a enregistré au total
2093. Ces offres d'emploi ont principalement intéressé les illettrés et les sans
emploi avec environ 61% des offres. De plus 85,17% des offres d'emploi ont été
temporaires et 34 % ont exigé de surcroît une expérience professionnelle. Par
ailleurs 83% d'entre elles provenaient du secteur privée contre10,54% seulement
pour le para public. Il est également à relever que 926 autres offres d'emploi
ont été publiées dans les journaux par des cabinets privés. Ces offres ont
surtout intéressé les diplômés du supérieur pour près de 50%. Les illettrés et
les sans diplômes s'en tirent avec seulement 7,1% de ces offres.
Comme on le
voit, le fossé entre l'offre et la demande d'emploi est bien grand. Le taux
d'absorption de la demande total accumulé ces dernières années, et qui s'élève à
environ 46516 demandes, est de l'ordre de 4,36%. Il est à souhaiter que les
pouvoirs publics, au delà des efforts initiés ça et là, prennent réellement à
bras le corps ce problème. Si la situation n'est peut être pas encore aussi
catastrophique et irréversible qu'elle en a l'air, des mesures adéquates
s'imposent tout de même et avec urgence. C'est notamment par la volonté
politique d'une part et d'autre part par l'implication totale des différentes
tendances en attendant une plus grande profession dans la lutte pour
l'emploi.
Sources : ONPE
ARTS ET CULTURE : QUAND LE POLITIQUE VISITE LA CULTURE
(Wend-la-Sougri)
A QUAND
L'ABOUTISSEMENT DE L'ENQUETE SUR LE CAS BLACK-SO-MAN ?
La commission
d'Enquête Indépendante (CEI) vient de remettre son rapport sur le drame de
Sapouy qui a coûté la vie au journaliste Norbert ZONGO ainsi que ses trois
compagnons de voyage. Si, pour les victimes de ce drame la lumière pointe déjà à
l'horizon sur les circonstances de leur disparittion, il en est tout autre du
cas du chanteur engage Black-So-Man.
Victime d'un grave traumatisme crânien
et de nombreuses fractures, dans des circonstances encore troubles, son dossier
n'a jusqu'à présent pas été élucidé. Après avoir passé plus d'un an dans les
hôpitaux français pour des soins intensifs suivis de re-éducation, le chanteur
est rentré au pays le mois dernier fortement défiguré et
aphasique.
Parallèlement à l'affaire Norbert ZONGO, on se demande aujourd'hui
plus que jamais qui avait bien intérêt à faire taire cet oiseau de mauvaise
augure qui stigmatisait dans ses chants la déviation idéologique du pouvoir, de
même que les nombreux crimes impunis.
Quand on voit l'empressement avec
lequel les autorités Burkinabé, le Chef de l'Etat en tête, se sont investi pour
ses soins et sa prise en charge complète depuis les premiers jours du drame
jusqu'à sa situation actuelle, on ne peut que se demander pourquoi ces mêmes
autorités traînent le pas et à la limite se refuse à rouvrir le dossier
d'enquête. Chercherait-on une fois de plus, comme dans les nombreux dossiers
similaires, à gagner du temps pour ensuite annoncer haut et fort que l'enquête
n'a pas été concluante ?
Le fameux "accident" de Black-So-Man aurait-t-il
finalement été commandité par les mêmes auteurs du crime crapuleux de Sapouy ?
Cela n'est pas à exclure. Une chose est sûre en tout cas, Black-So-Man comme
Norbert ZONGO ont adopté la même liberté de ton et ont mené de front une action
engagée contre la corruption, l'injustice et l'impunité jusqu'à l'issue finale
que l'on sait pour chacun
d'eux.
Wend-la-Sougri.
SPORTS : CHAMPIONNAT NATIONAL (Scores
fleuves)(Malick TOE)
PAR
DEUX (2) BUTS A UN (1), L'EFO SE QUALIFIE AUX 1/4 DE FINALES DE LA COUPE
D'AFRIQUE DES CLUBS CHAMPIONS.
REVUE DE
PRESSE : (Abissi
Charlemagne)
A la semaine prochaine. En attendant, lire la revue de presse
par la Presse d'Etat.
CONSEIL DE MINISTRES : DU 24 MARS 1999, COMPTE
RENDU (Abissi
Charlemagne)
Vous pouvez consulter les résultats de l'hebdomadaire
conseil de
ministre en cliquant sur le lien cité.
Merci d'avoir parcouru ces quelques lignes et à bientôt, cybercoursier. |