Le prochain sommet du G8, à Gênes, pourrait être "flottant"

GENES, Italie (Reuters) - Le prochain sommet du G8, prévu du 20 au 22 juillet, pourrait se tenir sur une base militaire, voire sur un navire ancré dans la baie de Gênes, pour éviter les débordements qui ont perturbé le récent Conseil européen de Göteborg (Suède).

Cette éventualité n'est pour l'instant évoquée que par le président de la Ligurie, Sandro Biasotti, inquiet pour le risque de manifestations violentes des adversaires de la mondialisation lors du G8.

La décision finale reviendra au gouvernement de Rome.

Mais selon Biasotti, le ministère de l'Intérieur craint de possibles tentatives d'assassinat contre l'un des dirigeants des sept pays les plus industrialisés plus la Russie.

"Cela fait environ un an que je suis sérieusement inquiet et mes préoccupations ont été renforcées par les images des récents sommets de Nice et Göteborg", a expliqué Biasotti à Reuters. "Je suis très inquiet."

A Nice en décembre, mais surtout à Göteborg, les manifestations anti-mondialisation ont tourné à l'émeute, provoquant de violents affrontements entre les manifestants, casseurs et des forces de l'ordre rapidement débordées.

"Si, pour des raisons de sécurité, le sommet devait être déplacé au large des côtes ou sur une base militaire, cela ne me choquerait pas", a ajouté Biasotti, qui devait s'en entretenir avec le ministre de l'Intérieur, Claudio Scajola.

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Berlusconi conciliant

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Le programme officiel prévoit la tenue du sommet au Palazzo Ducale, un palais du XVIe siècle au coeur de la capitale ligure.

Les chefs d'Etat et de gouvernement américain, français, britannique, allemand, japonais, russe, canadien et italien logeraient dans des bateaux ancrés dans le port de Gênes.

Mais le gouvernement a déjà décidé de déplacer à Rome, considérée comme plus sûre, une réunion des ministres des Affaires étrangères du G8, qui devait initialement se tenir les 18 et 19 juillet à Portofino, une station balnéaire de Ligurie.

Revenu de Göteborg, le nouveau président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a tenté lundi de désamorcer d'éventuelles protestations lors du sommet.

"Nous disons aux Italiens et aux Européens qui se préparent à manifester, et c'est leur droit, que nous sommes ouverts au dialogue", a-t-il déclaré dans son discours d'investiture au Sénat.

"Il n'y a pas eu jusqu'à présent de dialogue ouvert entre nous et eux, et nous n'avons pas pu leur faire comprendre que nos objectifs étaient souvent les mêmes", a-t-il ajouté.

Il a toutefois critiqué le choix "malheureux" de Gênes par l'ancienne majorité de centre-gauche.

La capitale ligurienne s'étend le long des côtes et des collines du nord-ouest de la péninsule, et son relief est particulièrement morcelé. Les observateurs n'ont pas définitivement tranché la question de savoir si ce manque d'unité faciliterait ou non le travail de la police en vue du G8.

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