Lettres piégées d'avant G8 en Italie
Des policiers pris pour cibles avant le sommet de Gênes.

D'après AFP

Le mardi 17 juillet 2001

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Un carabinier a été grièvement blessé par une lettre piégée parvenue lundi matin au poste de police d'un quartier résidentiel de San Fruttuoso, à Gênes (nord), proche du centre du port ligure où se déroulera le sommet du G8 du 20 au 22 juillet. L'explosion a été suffisamment puissante pour être entendue dans le voisinage, selon des témoins.

L'origine de l'enveloppe piégée reste confuse. Un inconnu aurait déposé le pli portant l'adresse des carabiniers. «Ce n'est pas un signal très positif. Espérons que cela restera un fait isolé», a réagi le préfet de Gênes, Antonio Di Giovine. «Il s'agit d'un épisode qui veut faire monter la tension en vue du sommet du G8», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Claudio Scajola, répétant que l'Etat italien «montera la garde pour s'assurer et contrôler qu'il n'y aura pas d'épisodes violents».

Un second attentat au colis piégé a eu lieu en fin d'après-midi dans un commissariat d'Avezzano, dans les Abruzzes, blessant un commissaire et un policier. Aucune de ces deux actions visant les forces de l'ordre n'a été revendiquée.

Les associations mobilisées contre le G8 dénoncent les provocations. «C'est le début d'une nouvelle stratégie de tension. Comme ils ne sont pas en mesure de répondre à nos contenus, ils cherchent à semer la terreur, dans l'espoir de nous pousser dans la spirale de la violence», a dénoncé le porte-parole du Genoa Social Forum, qui fédère un millier d'associations antimondialisation.

Luca Casarini, leader de Tute Bianche («Tuniques blanches»), mouvement contestataire prônant la désobéissance civile, a montré du doigt les services secrets italiens et étrangers, dénonçant le «terrorisme d'Etat» et une «volonté de stopper par les moyens antidémocratiques du terrorisme une mobilisation qui met en crise l'empire, ses bases et ses raisons».

Le centre historique de Gênes a pris hier l'apparence d'un camp retranché, au fur et à mesure que s'élevait le mur grillagé bloquant la «zone rouge» de 4 km2 à l'intérieur de laquelle se déroulera le sommet du G8. Plus de 15 000 policiers, carabiniers et militaires ont été mobilisés pour prêter main-forte à leurs 2 000 collègues qui y assurent l'ordre public en temps normal.


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