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            carabinier a été grièvement blessé par une lettre piégée parvenue 
            lundi matin au poste de police d'un quartier résidentiel de San 
            Fruttuoso, à Gênes (nord), proche du centre du port ligure où se 
            déroulera le sommet du G8 du 20 au 22 juillet. L'explosion a été 
            suffisamment puissante pour être entendue dans le voisinage, selon 
            des témoins. L'origine de l'enveloppe piégée reste confuse. Un inconnu aurait 
            déposé le pli portant l'adresse des carabiniers. «Ce n'est pas un 
            signal très positif. Espérons que cela restera un fait isolé», a 
            réagi le préfet de Gênes, Antonio Di Giovine. «Il s'agit d'un 
            épisode qui veut faire monter la tension en vue du sommet du 
            G8», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Claudio Scajola, 
            répétant que l'Etat italien «montera la garde pour s'assurer et 
            contrôler qu'il n'y aura pas d'épisodes violents». 
             Un second attentat au colis piégé a eu lieu en fin d'après-midi 
            dans un commissariat d'Avezzano, dans les Abruzzes, blessant un 
            commissaire et un policier. Aucune de ces deux actions visant les 
            forces de l'ordre n'a été revendiquée. 
             Les associations mobilisées contre le G8 dénoncent les 
            provocations. «C'est le début d'une nouvelle stratégie de 
            tension. Comme ils ne sont pas en mesure de répondre à nos contenus, 
            ils cherchent à semer la terreur, dans l'espoir de nous pousser dans 
            la spirale de la violence», a dénoncé le porte-parole du Genoa 
            Social Forum, qui fédère un millier d'associations 
            antimondialisation. 
             Luca Casarini, leader de Tute Bianche («Tuniques blanches»), 
            mouvement contestataire prônant la désobéissance civile, a montré du 
            doigt les services secrets italiens et étrangers, dénonçant le 
            «terrorisme d'Etat» et une «volonté de stopper par les 
            moyens antidémocratiques du terrorisme une mobilisation qui met en 
            crise l'empire, ses bases et ses raisons». 
             Le centre historique de Gênes a pris hier l'apparence d'un camp 
            retranché, au fur et à mesure que s'élevait le mur grillagé bloquant 
            la «zone rouge» de 4 km2 à l'intérieur de laquelle se déroulera le 
            sommet du G8. Plus de 15 000 policiers, carabiniers et militaires 
            ont été mobilisés pour prêter main-forte à leurs 2 000 collègues qui 
            y assurent l'ordre public en temps normal.
 
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