JOURNAL
"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."
N°60, 26 septembre 2001
TOULOUSE
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Une explosion, deux scandales !
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Vendredi 21 septembre 2001, peu après 10h 15, la gigantesque explosion de l'usine AZF détruisait la ville de Toulouse. Tout comme la marée noire de l'Érika, cette gigantesque explosion d'usine chimique appartient à TotalFinaElf, groupe financier de sinistre réputation.
Cette usine, véritable bombe à retardement, était placée en plein quartier pauvre à Toulouse. Ce qui n'a pas empêché le centre-ville d'être touché aussi.
Il est à noter que les secours se sont occupés prioritairement des habitants, plus riches, du centre-ville, pourtant plus éloignés de l'usine et moins touchés que les habitants des quartiers pauvres ! Certains quartiers près de l'usine ont attendu les secours pendant au moins une trentaine d'heures.
C'était l'intérêt des propriétaires de TotalFinaElf et des responsables politiques qui ont laissé contruire des habitations individuelles et des tours d'habitations à proximité de cette usine AZF que de faire croire, dans un premier temps, que l'explosion était peut-être due à un attentat terroriste, puis de laisser planer le doute quand les experts ont fini par conclure que c'était un accident. Car s'ils étaient parvenus à nous faire croire à un tel mensonge, alors ils auraient été dégrévés de toute responsabilité dans le malheur qui vient de toucher la ville de Toulouse et ses habitants. Cependant, tout le monde, dans les quartiers pauvres à proximité de l'usine, s'attendait d'un jour à l'autre à un tel accident. Si les gens ne déménageaient pas, s'ils venaient habiter ici, c'est parce qu'ils n'avaient pas le choix financier. Plus les terrains à construire et les appartements ou les maisons à louer étaient éloignés de l'usine et plus ils étaient chers.
Les ouvriers travaillant dans cette usine datant de 1924 la disaient totalement vétuste. Ils allaient travailler dans cette usine parce qu'ils ne pouvaient faire autrement. Ils partaient au travail la peur au ventre ! Par conséquent, les propriétaires de TotalFinaElf, ainsi que les Jospin et Chirac, étaient bien mal-venus, au début, de tenter de faire croire que l'explosion avait peut-être pour origine un attentat terroriste.
D'ailleurs, sur la deuxième chaîne de télévision, le dimanche 23 septembre 2001, peu avant 13 H 30, vers la fin de son émission " J'ai rendez-vous avec vous ", après avoir mené son enquête devant nous, et juste après avoir donné la parole à une dame arabe sans voile ni foulard que des passants venaient d'insulter en lui disant que ce qui venait d'arriver était de sa faute, que c'était elle la coupable, Rachid Arhab a bien dit que des gens faisaient la confusion avec ce qui venait de se passer à New York, mais que ce qui venait d'arriver à Toulouse était bel et bien un accident, même si le maire de toulouse, Jospin et Chirac prétendaient ne pas en être sûrs.
Les événements de toulouse dénoncent une fois de plus deux scandales bien connus :
Premièrement, la société est divisée en classes : les riches d'un côté, et les pauvres de l'autre. Les pauvres du côté de l'usine, et les riches le plus loin possible. Les riches aidés immédiatement, et les pauvres attendant qu'on veuille bien se souvenir de leur existence !
Deuxièmement, quand ça l'arrange et si elle le peut, la classe dominante pratique la manipulation : à Toulouse, lors des événements récents, afin de se dégréver de toute responsabilité, elle a tenté de faire croire que les responsables du désastre étaient des terroristes !
Fait le 26 septembre 2001 par do.
Post Scriptum : 1°) Je vais rappeler ici une analyse déjà publiée en annexe de ma thc (théorie du concept)
TCHERNOBYL SUR SEINE
Nogent sur Seine, vous connaissez ? Une ville tranquille, sur la Seine avant Paris. À l'est de Paris. L'État a construit là une centrale nucléaire. Depuis lors, de Nogent à l'embouchure, l'eau du fleuve est radioactive, j'insiste : à Paris, l'eau du robinet est radioactive.
L'État a construit une centrale nucléaire près de Paris pour alimenter cette ville en électricité ; admettons-le. Et sur la Seine puisqu'une centrale a besoin dêtre refroidie. Mais pourquoi ne pas avoir mis cette foutue centrale après Paris ? Au moins l'eau de Paris n'aurait pas été radioactive, n'est-ce pas ?
Parce qu'une centrale sur la Seine après Paris est une centrale à l'ouest de Paris. Les vents dominants venant de l'ouest, l'air de Paris aurait été radioactif.
Il y avait donc le choix entre avoir de l'air radioactif ou de l'eau radioactive. Pourquoi avoir choisi cette dernière solution ? Nous y voilà. Eh bien ! seule la petite remarque anodine suivante permet de répondre : les riches et les pauvres respirent le même air, tandis que seuls les riches boivent de l'eau en bouteille !
Si l'air de Paris était radioactif, tous les parisiens seraient irradiés, mais puisque c'est l'eau qui est radioactive, seuls les riches buvant de l'eau en bouteille ne sont pas irradiés.
Et les pauvres ? Ils sont juste là pour travailler à la place des riches, pas pour être mangés. Le riche n'est pas cannibale, tout de même. Alors, que le bétail, pardon, que le pauvre soit radioactif, qu'est-ce que ça peut bien lui faire, au riche, puisqu'il n'en mange pas ?
Il y a bien d'un côté les riches et de l'autre les pauvres. La division de la société en classes, et donc la lutte des classes, c'est bien la réalité. L'État, qui a décidé de placer la centrale nucléaire parisienne en se préoccupant seulement de la santé des riches, n'est donc pas au-dessus des classes en train de faire régner la justice : il est aux ordres des riches.
Cet exemple radioactif montre bien qu'il y a deux classes sociales et que l'État est l'arme de la bourgeoisie contre les pauvres.
Post Scriptum : 2°) Que ce soit à Paris ou à Toulouse, dans les deux cas la bourgeoisie se protège des nuisances journalières, émanation permanente de gaz dangereux pour l'usine AZF de Toulouse, émanation permanente de radioactrivité pour la centrale nucléaire de Paris ; mais, dans les deux cas, cette même bourgeoisie reste tout de même d'une inconséquence totale : elle a construit l'usine AZF de Toulouse trop près de Toulouse et la centrale nucléaire de Paris trop près de Paris pour s'éviter à elle-même les conséquences non-journalières d'un accident grave ! De même que le centre-ville de Toulouse (suffisamment éloigné des émanations journalières de gaz dangereux) a été touché par l'explosion de l'usine AZF, de même les quartiers riches de Paris et de ses allentours en prendront plein la gueule quand la centrale de Nogent pêtera. Pardon, j'oubliais, une centrale nucléaire n'explose jamais, comme nous disent les spécialistes qui continuaient à nous promettre qu'il n'y aurait jamais de Tchernobyl alors qu'il venait d'y avoir un Three Miles Island aux USA en 1979, date à partir de laquelle les Américains ont cessé de construire des centrales nucléaires. Une centrale nucléaire n'explose jamais, par contre elle peut faire une " excursion ", c'est ce que nous disent les spécialistes du mensonge à la solde du pouvoir.
Il est vrai que quand on a pris l'habitude de jouer son argent à la bourse ou au casino, et quand on confond sa vie avec son argent, on finit aussi par jouer sa vie à la roulette russe. Et si éloigner d'elle-même les conséquences journalières de telles constructions, usines chimiques ou centrales nucléaires, ne revient pas trop cher à la bourgeoisie, en éloigner aussi les conséquences accidentelles, bien plus graves mais bien plus rares, ne lui paraît pas rentable ! Aujourd'hui, soyons en sûr, c'est la vie de la planète toute entière que la bourgeoisie joue à la roulette russe. Ah le profit !
Et ce sont ces gens-là qui nous parlent de sécurité ! Il est vrai que dans ce cas, c'est seulement de leur propre sécurité, et d'une sécurité toute particulière, qu'il s'agit : ils ont peur de se faire attaquer par des pauvres !
Pour être rassurés et pour éloigner le risque journalier de se faire attaquer par quelques pauvres qui pourraient, au coin d'une rue sombre, leur assener : « La bourse ou la vie », les riches, qui s'enrichisent en appauvrissant les pauvres(*), ont besoin de mettre partout de plus en plus de policiers. Police partout justice nulle part !
Mais, de même que l'usine AZF était trop près de Toulouse et que la centrale nucléaire de Nogent est trop près de Paris, la richesse de la bourgeoisie est trop près de la pauvreté qu'elle génère pour que de simples policiers, même de plus en plus nombreux et avec de plus en plus de pouvoir, puissent la protéger d'un accident bien plus rare mais bien plus grave : au lieu que ce soit un simple petit voleur qui demande à un bourgeois de choisir entre " la bourse ou la vie ", ce pourrait bien être, un de ces jours prochains, l'ensemble de la classe prolétarienne, au sens généralisé et moderne de cette expression, qui dise à l'ensemble de la bourgeoisie : « La bourse ou la vie ! La valise ou le cercueil ! » Mais, comme on voit pas bien où les bourgeois pourraient partir, et qu'il y a beaucoup de lampadaires au coins de nos rues, normalement pour rassurer les riches, il se pourrait bien qu'on se remette un de ces jours à chanter la Carmagnole, en remplaçant le mot " aristocrate " par le mot " capitaliste " : « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, les capitalistes à la lanterne, ah ! ça ira, ça ira, ça ira, les capitalistes on les pendra ! »
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